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3,71

sur 660 notes
A quelques semaines d'intervalle, j'ai lu deux romans traitant quasiment du même sujet: la vie d'un célèbre mathématicien. Quel contraste! Autant François Henri Désérable m'avait enthousiasmé par son "Evariste" (Evariste Galois), autant Yannick Grannec m'a ici plutôt ennuyé.
Kurt Gödel fut un mathématicien logicien autrichien (puis américain) (1906-1978). Sa discipline, très hermétique et proche de la philosophie, est incompréhensible pour le commun des mortels, même pour ceux qui ont une base scientifique solide. Sa vie nous est racontée, les chapitres pairs, par son épouse Adèle. On a du mal à imaginer cet homme obsédé par ses recherches, imperméable à toute chaleur humaine, tomber amoureux de cette danseuse de cabaret. On a plus de mal encore à comprendre qu'Adèle ait passé sa vie aux côtés de ce personnage hyper-égoïste qui ne montrait aucun sentiment pour elle. Elle le soigna au fil des ans, lui qui devenait de plus en plus maniaque, parano, hypocondriaque, dément même en fin de vie.
Gödel fréquentait de nombreuses sommités du monde scientifique, qui admirait ses recherches. Il fut ainsi un grand ami d'Einstein, et se réunissait souvent avec lui, Oppenheimer, Pauli et d'autres. Les relations de ces rencontres constituent les parties les plus intéressantes du roman, mais avec un bémol: Yannick Grannec se limite aux discussions scientifiques et philosophiques, aussi théoriques et absconses que les travaux de Gödel. Seule la personnalité d'Einstein nous est dévoilée: bon vivant, aimant le bien-manger, les femmes, pacifiste aussi qui s'inquiétait des conséquences de leurs découvertes, en particulier de la bombe atomique.
Les chapitres impairs nous ramènent en 1980, après la mort de "Kurtele" . Adèle est en fin de vie dans un hôpital à Princeton. le monde scientifique craignait qu'elle ne brûle, avant de mourir, toutes les notes écrites par son mari. Anna, une documentaliste, est chargée par son institut d'essayer d'amadouer la vieille dame. Elle réussira à établir un véritable lien de tendresse avec Adèle, ce qui sauvera les archives. Cette histoire semble un peu artificielle, mais était sans doute nécessaire pour donner un peu d'air au lecteur entre les chapitres racontant la vie du couple.
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je résume les critiques précédentes : magnifique, enlevé, érudit, profond. Excellent !
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Voilà un premier roman formidable qui relate une histoire d'amour improbable entre Adèle, une danseuse de cabaret et Kurt Göbel, génie des mathématiques et de la logique, à l'origine du théorème de complétude.
Mais on peut être un grand scientifique et être victime de peurs irraisonnées, être hypocondriaque et flirter avec la folie.
Heureusement, Adèle était plus douée que lui pour la vie. Sans son amour, Göbel aurait-il pu dépasser ses démons pour exprimer son génie? Sans elle, il se serait sans doute laissé mourir plus tôt.

Dans cet univers de l'université de Princeton où on croise Göbel, Einstein, von Neumann, Oppenheimer, ces génies qui ont remporté de grandes victoires dans le domaine de la physique ou des mathématiques, Adèle, la femme de Göbel, obtient ses "petites victoires" en protégeant son époux de son anorexie ou de sa folie, en le nourrissant cuillère après cuillère, en plantant un flamant rose de mauvais goût dans son jardin pour déplaire à sa belle-mère, en résistant à l'establishement.

Au travers de cette histoire individuelle, on se retrouve pris dans les tourments de la grande Histoire, pas seulement scientifique, mais aussi celle de ces Autrichiens, Allemands ou Polonais qui ont dû fuir le nazisme pour se confronter au maccarthysme de l'Amérique.

Ce roman décrit aussi la naissance de l'amitié entre deux femmes que tout oppose, l'époque, la personnalité, l'éducation, et qui vont se sauver mutuellement. Adèle insufflera à Anna la force et la joie qui lui ont permis de traverser les difficultés de la vie et Anna apportera à cette dame âgée une attention et une écoute.

J'ai beaucoup aimé ce premier roman pétillant et intelligent, le personnage d'Adèle, terriblement dévouée mais aussi vieille femme indigne, bougonne, drôle et tellement attachante.
Je vais guetter les prochaines publications de Yannick Grannec.
Cependant, je regrette quelques longueurs qui me retiennent de lui décerner un coup de coeur.

Lien : http://leslivresdechris.blog..
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recommandé par une amie, retenu pour le festival du premier roman de Chambéry ce livre est une biographie surprenante.
Un parallèle entre la vie d'une vieille dame, veuve d'un mathématicien génial et une jeune femme dont l'ami est lui aussi mathématicien.

La jeune femme, employée par un institut, doit faire en sorte que la vieille dame, en fin de vie, lui donne les écrits de son mari. Réussira-t-elle ? Madame Gödel est une vieille dame au caractère bien trempé. Elle a toujours détonné dans l'univers de son mari.

L'alternance récit de l'histoire ancienne, histoire dans le temps présent semble très à la mode. Yannick Grannec réussit très bien l'exercice et imbrique les histoires l'une dans l'autre en établissant des parallèles (on reste dans le domaine mathématique !).

Toutefois il y a parfois des longueurs. La fréquentation des autres génies des mathématiques de Princeton est trop longue. On est embarqué dans des discussions trop techniques. Ceci n'apporte rien au récit. Tout juste a-t-on la confirmation d'une forme de folie chez chacun d'eux.

Le livre est bien écrit, l'histoire est limpide et bien ordonnée dans la chronologie. le côté historique (Vienne et les nazis, la fuite des cerveaux, la suspicion des Etats-Unis, etc…) tout cela est bien respecté.

Un livre à recommander
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J'ai adoré me balader avec Adèle dans cette Vienne de l'avant guerre, et suivre son périple à travers l'Europe de l'Est, la Russie puis la terre promise, les Etats-Unis.
Grâce à elle, j'ai conversé avec Einstein, Oppenheimer, von Neuman et bien d'autres de mes idoles, j'ai découvert le Princeton de la guerre froide et le Princeton d'aujourd'hui.

Ce livre est une petite pépite, on s'attache rapidement à Adèle, cette femme qui a dédié sa vie à son mari, son mari malade, antipathique et arrogant. La déesse des petites victoires, c'est bien elle, cette femme courageuse, patiente, prête à tout pour sauver son époux de lui-même, qui a tout enduré et n'a rien montré pour le préserver.

J'ai aimé l'ambiance qui règne dans ce livre, découvrir un monde qui m'a toujours fait rêver, un campus américain, les plus grands génies du 20e siècle, le monde la recherche... Très certainement un de mes coups de coeur de cette année 2013.
Lien : http://piccolanay.blogspot.f..
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1980, Princeton. Anna Roth, documentaliste, est chargée par son emloyeur de récupérer les archives du génial mathématicien Kurt Gödel. Usée par les années, sa veuve, qui les détient, vivote désormais dans une maison dans une maison de retraite où elle s'ennuie. Elle accepte de raconter sa vie à Anna…

En faisant la biographie (fictionnelle) de Kurt et Adèle Gödel, cet ouvrage propose un roman historique plutôt réussi, qui traverse l'histoire d'une bonne partie du vingtième siècle, avec son lot de drames. Il fait le portrait de plusieurs génies des mathématiques, n'hésitant pas à les présenter comme des êtres doués mais invivables au quotidien. Il parvient au passage à expliquer simplement des notions aussi complexes que le théorème d'incomplétude, permettant au lecteur de passer un excellent moment en s'instruisant. Nul besoin d'avoir fait maths sup pour lire ce roman, qui m'aurait passionné s'il s'était concentré sur cet aspect historique. Mais le texte comporte un chapitre sur deux narrant le face à face (fictif) entre une documentaliste et Adèle Gödel. Or le personnage d'Anna, au coeur de ces chapitres, et les êtres qui l'entourent (Leo, notamment) sont plein de clichés et paraissent tourner à vide. Ils n'apportent pas grand-chose (sinon des longueurs) à une histoire qui se suffisait à elle-même.

Malgré tout, ce premier roman constitue l'une des bonnes surprises de la rentrée. À découvrir si vous le croisez sur une table de bibliothèque.
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Peut-on se considérer comme scientifique quand aujourd'hui on est titulaire d'un doctorat en sciences… ? La lecture de « La déesse des petites victoires » m'a éclairée sur ce point.
Cette oeuvre est une véritable anthologie des sciences du XXième siècle… avec un niveau de vulgarisation sans pareil. Bref j'ai adoré : un subtil équilibre entre roman et biographie.
A déguster sans modération.
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Il s'agit de la vie de Kurt Gödel, génial mathématicien, racontée par sa veuve. Elle est une sainte de l'avoir supporté ! Il était dépressif, autoritaire, bourré de TOC, paranoïaque, …
Une jeune femme doit récupérer les archives, alors se noue une relation donnant-donnant : chacune raconte sa vie à son tour. Et évidemment, il y a un parallèle entre les deux femmes.

J'ai trouvé cette alternance de chapitres un peu fatigante. Mais, finalement, c'est un roman intéressant.
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Ce livre est un roman mais raconte la vraie vie du mathématicien Kurt Godel, mais ce n'est pas vraiment une biographie. C'est d'ailleurs ce que j'ai apprécié dans ce livre, L Histoire vue par de petites histoires. le livre est assez facile à lire car il alterne un chapitre à notre époque, qui raconte comment une documentaliste essaie d'amadouer la veuve de K. Godel pour recupérer les archives de son mari et un chapitre où la veuve en question raconte un épisode de leur histoire. J'avoue quand même avoir sauté quelques paragraphes trop techniques en mathématiques. Même si vous n'aimez pas les maths, le livre retrace l'époque entre le début à Vienne avant la guerre et l'apres guerre aux Etats unis.
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Un livre à la fois sensible et précis. Au-delà de sa vulgarisation scientifique, l'intérêt du lecteur est attiré par le portrait de deux femmes fortes et faillibles. Une belle interrogation sur la folie du génie, ses sacrifices et ce qu'il exige de l'entourage
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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