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3,71

sur 658 notes
C'est un roman extraordinaire, et pourtant, je l'avoue, je n'aime pas les romans historiques. Mais ce qu'écrit Yannick Grannec, c'est une actualité de notre siècle. "Confessions d'une femme amoureuse d'un homme hors du commun" pourrait être le sous-titre de cette fiction qui s'appuie néanmoins sur des vérités scientifiques et des faits divers avérés.
Adèle est une femme qui a aimé passionnément un génie. Une vie loin d'être facile, depuis l'entre-deux guerres, en passant par la montée du nazisme en Europe, puis dans l'exil américain. Comment une danseuse de cabaret réussira-t-elle à partager le quotidien si torturé de son mari. Avec quelle force et quel humour, elle invitera à sa table Albert Einstein et autres prix Nobel de physique.
L'auteur sait distiller avec talent l'émotion des sentiments d'amitié et d'amour, la peur de l'avenir, la solitude, la détresse, la folie ... le rythme est juste grâce à l'alternance des chapitres où se répondent deux degrés de narration, le témoignage à Anna et les souvenirs d'Adèle. Un premier roman et d'ors et déjà une réussite.
Accessible au néophyte, un roman captivant !
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Anna, Adèle, plus d'un demi-siècle sépare ces deux femmes. L'une est documentaliste, l'autre est clouée sur une chaise roulante dans une pension de retraite. Anna a pour mission de récupérer les archives de Kurt Gödel, logicien et philosophe autrichien, contemporain d'Einstein, qui travaillait à l'Institut de Recherche Avancée de Princeton. Elle part donc à la rencontre d'Adèle, la veuve du mathématicien, qui refuse obstinément de remettre ce document depuis des années. Comment Anna parviendra-t-elle à amadouer la vieille dame revêche qui semble en vouloir à la terre entière ? Comment ces deux femmes que tout sépare peuvent-elles nouer une amitié ? L'auteur dit avoir proposé différents niveaux de lecture : « l'amour me sert de cheval de Troie, dit-elle. C'est à la fois un roman d'amour, la genèse d'une amitié et une épopée historique et scientifique ». Si les mathématiques sont omniprésentes, elles ne rendent pas le roman hermétique. « L'idée était de faire partager ma propre passion amoureuse pour les sciences en tissant les ponts naturels entre mathématiques, physique, philosophie et histoire ; entre les trajectoires individuelles et le destin collectif », poursuit-elle. Outre le face à face savoureux entre les deux femmes, nous traversons grâce au récit d'Adèle, tout un siècle d'histoire. La montée du nazisme, l'Anschluss, la fuite des cerveaux aux Etats-Unis, la bombe H.
Adèle, danseuse dans un cabaret dans les années 30, n'a jamais tenté de s'intégrer au milieu scientifique que son mari fréquentait. A peine essayait-elle d'exister, " je serai, reconnaît-elle, toujours une exilée au milieu de ces génies (…) Que valaient leurs acrobaties philosophiques en regard du quotidien? ( ...) Moi, se souvient-elle, je connaissais l'ordre du temps : dans l'enchaînement des points d'un ourlet, à la vaisselle lavée et rangée, dans l'alignement des piles de linge repassé, a la cuisson parfaite d'une tarte qui embaume(...)Je croyais à cet ordre de la vie à défaut de lui donner un sens ». Face à ces génies, Adèle symbolisait le bon sens mais vouait à son mari un amour-sacrifice indestructible.
Mais il y a autre chose qui a fait souffrir Adèle, c'est la psychose paranoïaque dont était atteint son mathématicien de mari. « le plus grand logicien du monde? le roi des emmerdeurs, oui ! Fuyez les mathématiciens comme la peste!. Ils vous pressent comme des citrons, vous éloignent de tout ce que vous aimiez et ne vous accordent même pas un chiard pour compenser! ». Persuadé qu'on voulait sa mort, Kurt Gödel s'est laissé mourir de faim en 1978, pensant que sa femme faisait partie du complot et empoisonnait ses plats.
Cette biographie romancée plaira d'une part aux amateurs de romans historiques, aux nostalgiques, aux dévoreurs de biographies mais aussi à tous ceux qui aiment les narrations bien ficelées, aux histoires d'amour et d'amitié. C'est un magnifique hommage rendu à celle qui vécut à l'ombre d'un génie, dans le don de soi. Excellente et passionnante lecture.

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Documentaliste à l'université de Princeton, Anna se rend dans une maison de retraite pour tenter de convaincre Adèle, la veuve du grand mathématicien Kurt Gödel, de lui confier les archives de ce dernier. Mission difficile, car la veuve ne se laisse pas facilement amadouer. Entre elles nait petit à petit une complicité, nourrie de leurs histoires respectives. La Déesse des petites victoires est un roman où, chapitre après chapitre, on alterne entre la biographie de Kurt Gödel, racontée par la voix de son épouse, et la vie d'Anna, qui présente, à des dizaines d'années d'intervalle, quelques similitudes avec celle d'Adèle. Yannick Grannec, par cette biographie romancée du grand mathématicien, proche ami d'Einstein, nous permet d'appréhender le monde des mathématiques comme a dû le faire Adèle Gödel, ancienne danseuse de cabaret, entrée petit à petit dans ce monde si pointu de la science. Ce roman se lit facilement, même si certains passages sont plus ardus et un peu trop longs parfois, comme ces conversations d'après dîner entre Albert Einstein, Kurt Gödel, Robert Oppenheimer et Oskar Morgenstern. On en ressort un peu plus savant, tout en ayant passé un moment agréable.
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Ce roman retrace la vie réelle d'Adèle Gödel. A la mort de son mari, Kurt Gödel, mathématicien de renom, l'IAS de Princeton veut récupérer ses documents, ses recherches. Pour cela, ils envoient Anna Roth auprès de sa veuve mais Adèle ne va pas se laisser amadouer facilement.
Au fil des rencontres, elle va livrer quelques souvenirs comme leur rencontre improbable dans le cabaret où elle dansait en Autriche, leur fuite devant le nazisme vers l'Amérique, leurs dîners mondains sur le théorème de complétude avec notamment Albert Einstein et enfin la folie de son homme qui se sent observé et refuse de s'alimenter de peur d'être empoisonné.
Chaque plage commence par une citation. J'ai aimé l'alternance des chapitres entre le récit des rencontres entre Adèle et Anna et les souvenirs chronologiques d'Adèle.
La voix de Flora Brunier est très agréable à écouter, elle arrive à personnifier chacun des protagonistes sans exagération. Les onze heures d'écoute passent très vite.
Pas besoin d'être un scientifique pour comprendre l'essentiel, l'histoire d'amour entre Adèle Gödel et son génie de mari qui traverse et marque l'Histoire du 20ème siècle.
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J'ai trouvé beaucoup de qualités à ce livre.
La méthode narrative est très plaisante, le ton est dynamique et parfois comique, le sujet m'a appris des détails intéressants sur ce mathématicien, sur le maccarthysme, sur Einstein.
J'ai apprécié autant la petite histoire et ses anecdotes, que la grande histoire et ses évènements marquants. Une réussite !
(lu 2013)
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"Il n'y a point de génie sans un grain de folie" disait Aristote. le mathématicien Kurt Gödel et son épouse Adèle n'ont semble-t-il pas échappés à cette règle. A travers cette biographie romancée, Yannick Grannec nous fait revivre les amours de deux êtres aussi dissemblables que le jour et la nuit qui vont poursuivre leurs chimères jusqu'au bout, sans jamais trancher entre raison et passion, faisant fi de la logique du plus grand nombre.

Autriche 1928, cinq heures du matin. Adèle, divorcée et âgée de vingt-sept, fille d'un photographe de quartier, rentre du "Nachtfalter"*, le cabaret où elle danse et tient le vestiaire. Kurt de sept ans son cadet, étudiant en doctorat et fils d'un riche industriel, se promène à l'aube, perdu dans ses rêveries. Réunis par le hasard, ils vivront dix ans d'une liaison honteuse et clandestine, avant de s'unir pour le meilleur et pour le pire. Après avoir renié leurs amours, la famille Gödel s'incline finalement à tolérer cette union, trouvant en Adèle le meilleur paravent et soutien de Kurt contre la folie, qui va gagner petit à petit du terrain sur cet homme à la santé fragile.
Anschluss 1938, les intellectuels se voient brimés par les nazis et la situation devient de plus en plus dangereuse pour Kurt et ses pairs. En 1940, c'est enfin l'exil, le couple parviendra à fuir l'Autriche, traversant la Sibérie et le Japon pour enfin rejoindre les Etat-Unis.
Leur destination finale : Princeton, un microcosme qui va réunir une brochette des plus grands scientifiques du XXème siècle : Einstein, Pauli, Morgenstern, von Neumann et Oppenheimer...
Doylestown 1980, la jeune documentaliste Anna Roth se voit chargée de rentrer dans les bonnes grâces de la veuve irascible qui finit ses derniers jours en maison de retraite, afin de récupérer les archives du grand mathématicien. Une amitié improbable va naître entre la jeune femme réservée et la vieille dame au caractère bien trempé.
Avec pour toile de fond la montée puis les dures heures du nazisme, la fuite des cerveaux, la guerre froide, Adèle raconte cinquante ans d'une vie ponctuée de joies et de désillusions, la difficulté de vivre avec un génie neurasthénique et hypocondriaque, qui au soir de sa vie ne se nourrissait plus que d'un oeuf et d'une cuillerée de thé par jour (non sans les avoir longtemps tripotés et boudés avant d'enfin les avaler). le roman relate également l'incroyable amitié entre un Einstein volubile, gourmand de la vie et débordant de vitalité, et un Kurt Gödel enfermé dans son mutisme et ses obsessions de la théorie du complot, tous deux réunis par leur goût commun pour de longues promenades...

Sous la plume alerte et débordante d'humour de l'auteure, j'ai plongé avec délice dans l'univers torturé et fascinant d'un des plus brillants mathématiciens du vingtième siècle. Parsemé d'anecdotes véridiques et amusantes, ce récit qui aurait pu tomber dans la biographie barbante, se révèle une lecture aussi distrayante qu'enrichissante. Chapeau bas Yannick Grannec !


* "Papillon de nuit."
Lien : http://leslecturesdisabello...
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J'attendais beaucoup de ce roman, dont j'avais lu une critique dithyrambique rédigée par une lectrice du magazine Elle. L'aspect scientifique, l'aspect historique, la romance, les destins croisés... Ce mélange très fourni m'intriguait beaucoup. Malheureusement, l'auteur m'a semblé s'y être un peu perdue.
En effet, j'ai beaucoup aimé sa plume et ai été touchée par les histoires d'Adèle et d'Anna. J'ai également aimé découvrir l'histoire et la vie de Kurt Gödel, le contexte et l'époque dans lesquels il évoluait (les discussions avec Einstein...) ainsi que ses principales théories qui sont ici expliquées de façon très progressive et compréhensible.
Cependant, j'ai trouvé que le livre était trop dense et perdait un peu le lecteur parfois, et qu'il y avait beaucoup trop de longueurs, de détails (en particulier dans la romance Kurt/ Adèle), de passages excessivement noirs, de réflexions philosophiques un peu confuses pendant la première partie... Même si, cela dit, le livre rend très bien la dure condition du génie (et de ceux qui l'entoure) qui vit par et pour quelque chose qui peut en même temps le détruire.

Une lecture très instructive donc, parfois émouvante, mais malheureusement un peu ennuyeuse et "plombante " par moments.
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Voici un face à face troublant : d'un côté, Adèle Gödel, veuve d'un des plus grands mathématiciens du XXème siècle et de l'autre la jeune Anna Roth, documentaliste, venue récupérer auprès de sa veuve moribonde le Nachlass (les mémoires) inestimable de Kurt Gödel...
Entre elles va se tisser une histoire de femmes, pleine de souvenirs, de voeux pieux, de tendresse et d'espoir, bien loin de la rigueur des mathématiques et du quotidien rigide de la bonne ville de Princeton.
Des confessions qu'elles s'imposent, Anna perdra sa naïveté et Adèle devra faire face à la réalité de sa vie : elle fut, au pied du géant, celle qui empêcha qu'il ne vacille trop vite.
"La déesse des petites victoires" est d'abord un magnifique roman d'amour, de deux êtres qui n'auraient pas dû se rencontrer et encore moins rester unis.
C'est aussi une belle réflexion sur le génie, la folie et la fidélité : qu'est qui est pardonnable par amour ? Que peut accepter une femme aimante mais délaissée ? Que peut-on accepter au nom du génie et du bien de l'humanité ?
Bref, dans la tourmente de l'esprit, rien ne vaut de planter un flamant rose dans son jardin pour garder le cap et les idées claires.
Un très beau roman. Je vous le recommande.
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1980, Université de Princeton, Anne est une jeune documentaliste à peine trentenaire qui se voit confier une mission où d'autres ont échoué. Récupérer les archives personnelles le Nachlass de Kurt Gödel un brillant mathématicien auprès de sa veuve Adèle à la forte personnalité.

Malgré ses soixante-dix neuf ans, Adèle est une femme qui n'est pas prête à se laisser marcher sur les pieds. Quand Anne lui rend visite la première fois à la maison de retraite, Adèle accepte de la revoir à condition qu'Anne écoute le récit de sa vie. Et nous voilà lecteur embarqué dans ce livre qui alterne le récit d'Adèle et le présent.
Fin des années 1920, Vienne, Adèle est une danseuse de cabaret. Têtue, n'ayant pas froid aux yeux, elle rencontre par hasard Kurt Gödel alors étudiant. C'est ainsi que débute une histoire d'amour entre ces deux personnes que tout sépare.

La suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/12/yannick-grannec-la-deesse-des-petites.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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LE premier roman de la rentrée, celui qu'il faut lire et qui fait partie de plusieurs sélections. Et bien, je ne me joindrai pas au concert de louanges lu et entendu un peu partout.

C'est un livre qui possède des qualités indéniables. Echange à deux voix entre Adèle, vieille femme en fauteuil roulant, veuve du génie mathématicien Kurt Gödel, et Anna, jeune documentaliste de Princeton, chargée de récupérer les précieuses archives du grand homme. La rusée Adèle va s'amuser un peu avec Anna et lui demander de raconter sa vie en échange de la sienne. Anna va se prendre d'amitié pour Adèle et c'est un des meilleurs aspects du livre.

Comme je ne connaissais pas l'existence de Gödel jusqu'à présent, le mélange fiction-réalité ne m'a pas gênée. Adèle est née et a grandi à Vienne, où elle a rencontré Kurt. Petite danseuse de cabaret, leur alliance était plutôt improbable, elle s'est pourtant faite. Adèle aime la vie de la Vienne d'avant-guerre, bourdonnante, joyeuse, même si les signes avant-coureurs de la catastrophe sont déjà là. Kurt, jeune mathématicien plein d'avenir, la fréquente en cachette de sa famille. Adèle accepte déjà tout venant de lui.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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