Le New-York Herald, a parlé d'un médium pianiste et d'un médium harpiste. On dit à l'oreille de Mme Mac Allister Spencer de Chicago le nom d'un grand compositeur du passé. « Et, sur-le-champ, Mme Spencer exécuta, a plusieurs reprises, une improvisation dans la manière du maître défunt. Elle «a la conviction qu'elle est inspirée par l'esprit de Mozart et ajoute: «quelque temps après que m'était venu le don étrange d'improviser sur le piano sans jamais avoir appris, voilà que ma soeur exprime le désir de jouer de la harpe. Elle n'avait jamais de sa vie touché cet instrument. Mon père lui en acheta un et elle se mit immédiatement à jouer comme si elle avait pratiqué cet instrument depuis de nombreuses années. Souvent nous jouons des duos et, sans entente préalable entre nous, nous improvisons en parfait accord sur le piano et la harpe ».
Une doctrine invraisemblable peut être cependant vraie. Mais pour être admise, elle doit faire sa preuve. Il faut, pour que nous les admettions malgré leur invraisemblance, que les esprits donnent de leur présence et de leur identité des preuves nombreuses et. irréfutables.
FLOURNOY dit que pour une critique complète d'une expérience médianimique, il faudrait «montrer d'abord que le contenu du message a pu venir du médium et ensuite qu'il n'a pu venir d'ailleurs». Je renverserai la proposition et je dirai qu'il faut, pour démontrer le spiritisme, que les spirites démontrent d'abord que le contenu du message n'a pas pu venir du médium et ensuite qu'il est certainement venu d'ailleurs.
Il ne faut donc pas combattre ou étayer les faits avec des raisonnements qui s'adressent aux théories. Comme l'a très bien dit CHARLES RICHET, «l'absurdité d'une hypothèse ne doit pas faire nier les faits sur lesquels elle repose. Rien n'est plus contraire à une logique, même élémentaire, que de nier un phénomène parce que les hypothèses construites sur ce phénomène paraissent peu vraisemblables». Et inversement, l'existence ou l'inexistence d'un fait ne se déduira pas de cette seule constatation qu'il est en conformité ou en contradiction avec une théorie donnée.
Plus curieux à analyser est l'état dans lequel se trouve le sujet entre la suggestion et l'échéance il est éveillé et ne se rappelle pas du tout l'ordre donné, qu'il exécutera cependant fidèlement dans un temps donné. En réalité, l'ordre a été donné à son polygone désagrégé par l'hypnose et y est resté, dans la mémoire. A. l'état de veille, ces souvenirs restent latents. Mais dans tous les états de désagrégation suspolygonale, ils reparaissent notamment dans le sommeil, ils doivent venir se présenter à l'esprit du sujet dont la mémoire est ainsi entretenue.
1. L'occultisnte n'est pas l'étude de tout ce qui est caché à la science, c'est l'étude des faits qui, n'appartenant pas encore à la science (je veux dire à la science positive au sens d'Auguste COMTE), peuvent lui appartenir un jour.
Les faits occultes sont en marge ou dans le vestibule de la science, s'eH'orçant de conquérir le droit de figurer dans le texte du livre ou de franchir le seuil du palais. Mais il n'y a aucune contradiction logique à ce que ces faits cessent, un jour, d'être occultes pour devenir scientifiques.