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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En raison d'un fait divers impliquant une personne qu'il a connu, le narrateur se remémore un passé perdu et tente de le faire revivre. Tout lui revient, la rencontre, les errances sur le toit de la ville, les instants inoubliables de la banalité et les petites expériences insolites qui prennent des nuances d'extraordinaire. Et puis la disparition, la recherche vaine de l'inconnue qu'il a coutoyé l'espace de quelques instants qui ont laissé leurs traces. Et s'il avait une deuxième chance vingt ans plus tard de la retrouver? Sa personnalité énigmatique lui revient et attise sa nostalgie. Épluchant les journaux, faisant appel à ses souvenirs, il refait le chemin inverse dans Paris en quête de son passé. Poésie.

Pendant ce temps, dans les pensées du narrateur l'histoire présente de la jeune femme se construit, dans les Dolomites, en Italie. Un rêve, un fantasme? Un endroit ou l'imagination peut se laisser aller, la liberté comme symbole de cette jeune femme disparue.

Cette lecture met l'accent sur l'importance des choses simples de la vie, la sensation de liberté liée au sentiment d'un évènement unique.
J'ai aimé le rapport de l'auteur aux relations silencieuses et l'analyse qu'il en a; l'acceptation de prendre en considération tout ce qui se dit entre les mots. On se situe dans la contemplation, dans l'acceptation du hasard et du vide.
Les rencontres sont fortuites c'est dans cela que l'histoire prend sa forme unique. Il n'est pas nécessaire de vivre des évènements extraordinaires pour qu'ils soient marquants tout comme il n'est pas nécessaire de les provoquer pour les vivre, il suffit parfois juste de les recevoir et de les laisser se construire.
C'est dans un rythme calme (peut être un peu trop parfois?), emprunt de sérénité et de résignation optimiste que se déroule ce livre avec un sentiment de lâché prise de l'auteur, une aura de sérénité dans l'écriture.

Une belle découverte pour cette entrée littéraire qui s'est réalisée dans le cadre des masses critiques de septembre 2018.
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Le plaisir de découvrir l'écriture de Mark Greene avec son dernier roman "Federica Ber". Un roman que je vous recommande !
Alors qu'il parcourt le journal du matin, un homme est surpris par un article : dans les Dolomites, un couple vient d'être retrouvé mort au pied d'une muraille rocheuse.
Son attention est retenue par le nom de la tierce personne qui accompagnait le couple, une certaine Federica Bersaglieri.
Ce nom et ce prénom le transportent vingt ans en arrière. Alors étudiant à Paris son quotidien avait la tristesse et la banalité des matins gris de solitude. Il avait rencontré une jeune femme portant ces nom et prénom.
Avec une Federica éprise de liberté, ils avaient parcouru les toits déserts de Paris, mangé sur les terrasses condamnées rendues accessibles grâce à la débrouillardise de Federica, refait le monde en buvant des verres de vin sous les étoiles ou dans les bars enfumés, imaginé des lendemains qui chantent, joué des parties endiablées dans les salles de jeux vidéo qui fleurissaient dans la capitale et ailleurs…
Il cherche dans ce fait divers mystérieux la femme qui l'avait transformé qui l'avait rendu heureux, quelques heures, quelques jours, à jamais peut-être ?
J'ai aimé suivre Federica, cette boule d'énergie si singulière qui réveille ce jeune homme triste… Découvrir dans un espace-temps comme ancré dans le présent ces instants d'un bonheur unique et si différent qu'il vous transporte une vie entière et vous change irrémédiablement, même lorsque ne reste en vous qu'un souvenir fugace d'un moment de vie, de liberté et de légèreté.
Il y a beaucoup de poésie dans l'écriture, l'évocation des sentiments, la présence vivifiante de Federica et cette façon qu'à l'auteur d'arrêter le temps. Merci Mark Greene pour le bonheur de découvrir ce roman !
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire
https://domiclire.wordpress.com/2018/10/31/federica-ber-mark-greene/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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La Feuille Volante n° 1342 – Avril 2019

Frederica Ber – Mark Greene – Bernard Grasset.

A Paris, un homme ordinaire dont nous ne saurons même pas le nom, le narrateur, mène une vie solitaire sans grand intérêt. Un matin, en lisant le journal, il apprend qu'en Italie, dans le massif des Dolomites, on a retrouvé deux personnes mortes, un homme et une femme, attachés l'un à l'autre, au pied d'une muraille rocheuse abrupte. Elle, Phaedra, était d'origine écossaise et lui, Umberto, Italien, architectes tous les deux à Rome. le fait qu'ils soient ainsi liés entre eux conduit la police à soupçonner un crime rituel, un assassinat, ou un suicide, mais suspecte également une randonneuse qui a été aperçue avec eux et qui a disparu. Son nom est seulement révélé, Frederica Bersaglieri, sans aucune photo ni aucune autre précision. Or ce parisien croit se souvenir que ce nom correspond à une femme qu'il a connue vingt ans auparavant et dont le souvenir s'est incrusté dans sa mémoire, comme une trace indélébile, malgré le temps passé. Elle avait à l'époque une vingtaine d'années, c'était l'été et elle l'avait invité, l'avait en quelque sorte dragué et lui s'était laissé faire, innocemment, presque naïvement, profitant de l'instant présent en se demandant où tout cela allait le conduire (Bersaglieri veut dire tirailleurs en italien!). Ensemble ils avaient bu du vin dans les petits troquets de la capitale ou sur les grands boulevard, exploré les boutiques des bouquinistes et les vieilles brocantes, tutoyé le vide, passé ensemble une nuit sage à la belle étoile sur les toits de Paris, mangé des croissants chauds à l'aube ... mais il n'y a pas eu entre eux de rapports charnels. Il a eu soudain une envie folle de la retrouver. Il y avait quelque chose d'énigmatique chez cette femme, son côté intrépide, espiègle, dirigiste qui avait un temps bousculé sa vie de reclus volontaire. Puis, après une semaine, elle avait disparu. Pour le narrateur, cette femme était évanescente mais aussi une sorte d'invitation à sortir de sa routine esseulée. Parce que le souvenir qu'elle lui a laissé est encore vivace et que les circonstances de la mort de ce couple reste un mystère, il imagine ce qu'aurait pu être sa rencontre avec Phaedra puis avec Umberto dans la montagne italienne, il procède a ce même type de transfert, comme si Frédérica était, pour chacun d'entre eux, une invitation à une nouvelle vie. Tout a son souvenir, et persuadé qu'il s'agit de la même personne, le narrateur explore internet, les reportages, la presse italienne pour en savoir davantage sur cette femme inconnue, savoir si elle a survécu dans cet univers montagneux, si c'est bien elle qui fut son fantôme, vingt auparavant, mais il s'agit malgré tout d'un fait divers, vite gommé par l'actualité internationale
Nous sommes dans une fiction et il est loisible à l'auteur d'en tisser les contours. Il y intègre les rencontres, dues au hasard, à une éventuelle destiné et qui décident parfois d'une vie avec bonheur ou drame. Ici celle du narrateur et de Frederica mais aussi celle qu'il imagine entre cette jeune femme hypothétique et ce couple d'architectes. Il y a beaucoup de développements sur ce thème. Elles sont parfois de simples entrevues éphémères, aléatoires ou au contraire pérennes et le roman se décline en différentes analepses. Les unes correspondent à la réalité, s'inscrivent dans Paris, ses coins secrets, ses squares, ses rues pleines de gens pressés et les autres qui ne sont que le fruit de l'imagination de l'auteur entraînent le lecteur en Italie. Cela j'ai bien aimé à cause du dépaysement. J'ai apprécié aussi que cette semaine d'été se décline sous le sceau d'une amitié un peu bizarre qui ne se termine pas banalement dans un lit, avec descriptions érotiques, plaisirs, déceptions, illusions, serments qu'on jettera aux orties le moment d'exaltation passé. Cela on ne l'a que trop lu. Les relations entre un homme et une femme qui ne se concluent pas par une passade m'ont toujours étonné. L'auteur dessine les apparences d'une sorte de roman policier et en tire le fil imaginaire, mettant en situation Frederica et Phaedra puis Umberto qui se retrouvent, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir quelques longueurs, toujours désagréables pour le lecteur. En revanche le regard que porte Frederica sur les choses et sur les gens, prend une dimension différente, inattendue, mystérieuse. Quand elle part pour l'Italie, le narrateur se sent encore plus seul et, pour la retrouver accomplit des gestes rituels un peu fous qui évoquent leurs rencontres dans les rues et les quartiers parisiens, comme une supplique au hasard, comme si cela suffisait à la faire réapparaître. Ce que je retiens aussi c'est la grande solitude de cet homme, comme une réaction au monde extérieur où il n'a pas sa place et qui gardait intact, dans sa mémoire, l'épisode estival avec Frederica.
J'ai pris ce livre que le hasard m'avait désigné sur les rayonnages d'une bibliothèque, comme c'est souvent le cas. Au début je l'ai lu avec curiosité et même un certain plaisir à cause du style fluide et des images poétiques agréables, mais l'épilogue m'a un peu déçu, sans que je sache vraiment pourquoi. M'attendais-je à autre chose, une autre fin était-elle possible nonobstant le contexte de la fiction, l'auteur m'avait-il emmené si loin que j'imaginais autre chose, entre réalité, fantasme, poids du passé, regrets de la vie et attirance vers la mort, nostalgie et solitude… ?

©H.L.

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Ce roman de rentrée est pourvu d'une grâce particulière, dont j'ai particulièrement aimé la musique. le narrateur, homme solitaire et anti-héros manifeste, décidé un beau jour à reprendre le chemin du rituel du croissant matinal, accompagné de la lecture du journal, découvre à cette occasion un article qui va immédiatement le passionner et l'interpeller. En Italie, deux corps ont été retrouvés, attachés l'un à l'autre, un couple d'architectes, connus pour leur réussite fulgurante et leur élégance. Une chute mortelle inexpliquée en montagne, dont une certaine Federica B. aurait été témoin. On recherche activement la jeune femme. Il n'en faut pas plus pour que notre narrateur soit persuadé avoir retrouvé là la fameuse Federica Ber rencontrée vingt ans plus tôt dans Paris. Il avait passé avec elle des moments inoubliables, hors du temps, et surtout une nuit mémorable sur une terrasse sur le toit d'un immeuble. Il se souvient de cette jeune femme que rien n'arrêtait, espiègle et agile, hors norme et séduisante par sa force et sa particularité. Il imagine alors la rencontre du couple d'architectes avec Federica, leur sympathie rapide et réciproque, leur envie de sublimer leur vie. Ou leur mort ? Mais est-ce réellement un suicide ? J'ai aimé dans ce roman la façon dont Mark Greene a su arrêter le temps, décrire tous ces détails qui forgent les souvenirs et marquent durablement. J'ai aimé n'être sûre de rien, osciller entre le rêve, l'imagination et la réalité, et plonger dans un Paris de la fin des années 80, complètement révolu et transformé. Un roman qui aime les rencontres extravagantes, bousculer les habitudes, mais aussi les êtres solitaires qui naviguent dans la vie au gré du vent. Un roman de rentrée littéraire qui laisse un doux souvenir de lecture, un peu rêveur, un brin nostalgique.


Lien : https://leslecturesdantigone..
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