AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,77

sur 215 notes
5
7 avis
4
7 avis
3
5 avis
2
5 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
LA FIN D' UNE LIAISON de GRAHAM GREENE
Maurice croise Henry par hasard dans la rue et ressent un sentiment de haine violent. L'origine de cette haine, c'est Sarah, son ancienne maîtresse, la femme d'Henry. Sarah l'a quitté il y a des années, sans aucune explication alors qu'ils vivaient une relation amoureuse passionnée. Curieusement, Henry et Maurice vont se parler et au cours de la discussion, Henry déclare à Maurice qu'il a l'impression que Sarah le trompe!! Maurice lui conseille d'engager un détective ce à quoi Henry se refuse, et c'est finalement Maurice qui va en embaucher un, espérant comprendre à travers cette enquête pourquoi Sarah l'a quitté.
Jalousie de l'amant envers le mari, enquête de l'amant sur l'éventuel amant de la femme, Graham Greene renverse les rôles et nous entraîne dans un roman atypique qui va révéler une vérité insoupçonnable et des amitiés improbables.
Greene a écrit ce roman en 1951, dans sa période dite religieuse, c'est au delà du sujet un questionnement sur la foi, l'amour, le désir et la haine. Un final inattendu.
Commenter  J’apprécie          130
Ce livre que Douglas Kennedy relit tous les deux ans est un roman étrange et impressionnant.

Dans les années 40 à Londres Sarah, mariée à Henry haut fonctionnaire a une liaison avec Maurice écrivain. Sarah décide un jour de mettre un terme à cette relation. le sujet pourrait sembler banal.

Mais ce qui m'a impressionnée c'est la manière dont Graham Greene prend de la hauteur et donne à cet adultère un aspect philosophique en nous renvoyant à des questions existentielles. Ne nous sommes nous pas tous questionnés un jour sur l'amour, la jalousie, la passion et la haine mais aussi la culpabilité, nos croyances et la foi?
La fin d'une histoire d'amour est toujours un moment de remise en question. D'ailleurs l'auteur s'est, parait-t-il, inspiré de sa propre histoire. L'écriture semble lui avoir permis de synthétiser tous ces questionnements et d'y apporter des réponses au travers des choix de ses différents personnages.

J'ai été également fascinée par le travail d'écriture. C'est par une temporalité éclatée que Graham Greene m'a tenue en haleine et m'a parfois sauvée de l'ennui. Car je n'ai pas trouvé les personnages très sympathiques et la foi ne fait pas vraiment partie de mes préoccupations. Mais l'alternance de récit, journal intime, dialogues ciselés m'ont captée et interressée à la fin de cette liaison.

Un beau roman mais pas un coup de coeur pour moi. Je ne le relirai pas tous les deux ans c'est une certitude!
Commenter  J’apprécie          130
Maurice en veut à Sarah d'avoir mis fin à leur liaison amoureuse. Il analyse ses sentiments entre haine et amour.

"La fin d'une liaison", au début, m'a décontenancée. Il démarrait sur une histoire d'amour raté, comme il y en a tant. Mais au fil des pages, Dieu, qui qu'il soit, exige de Sarah l'Amour divin et l'"oblige" à renoncer à l'amour humain... Et à partir de ce moment, tous les thèmes chers à Graham Greene reviennent au galop. Faut-il croire en quelque chose? Dieu existe-t-il? Qu'attend-t-il de nous? Je me suis replongée ainsi dans mon adolescence tiraillée par toutes ces questions liée à une éducation scolaire catholique et une éducation familiale libre penseuse.
Commenter  J’apprécie          82

La fin d'une liaison est un roman sur l'amour, sur ce sentiment parfois ambivalent, qui tient du désir, mais aussi qui confine à la haine. Et comme, dit-on, Dieu est amour, l'incidence de son existence, de la foi en ce dernier sur nos vies est l'autre thème de la fin d'une liaison.

Le narrateur-personnage est un écrivain, dénommé Bendrix, qui a lié par le passé des liens intimes avec une femme pour le mesquin et inavouable motif d'accumuler du "matériel" sur son mari haut fonctionnaire, pour son prochain roman. le mode narratif interne est donc celui du Je, propice à toutes les introspections. Les dialogues entre Bendrix et le mari cocufié, qui dans son innocence, a confié ses doutes à ce dernier au sujet de son épouse, sont donc sous tendus par les considérations et les remarques cyniques de l'indélicat personnage. La complexité des sentiments envers la femme pécheresse et le mari portant cornes et oeillères, l'amertume, la jalousie qu'il éprouve pour cette femme qui l'a évincé au profit, lui semble-t-il, d'un autre, alors qu'il a lui même donné la dernière secousse entraînant la romance vers le glauque d'une liaison qui tire à son terme, constituent le corps principal du récit. La découverte du journal intime de l'épouse, depuis décédée, ainsi que la révélation de faits pouvant paraître anodins ou miraculeux selon que vous soyez rationaliste ou croyant, fera vaciller les certitudes de l'écrivain athée.

Graham Greene est un écrivain qui se convertit sur le tard au catholicisme . Une partie de son oeuvre est profondément marquée par la foi catholique, par son mysticisme et sa superstition. Les thématiques et problématiques de son oeuvre pourront sembler universelles et intemporelles pour certains; elle apparaîtront singulièrement surannées et fastidieuses à d'autres. le livre offre certaines réflexions intéressantes sur la création littéraires. Personnellement je n'ai pas retrouvé le souffle et l'universalité de la Puissance et la gloire. L'antipathie éprouvé pour le narrateur, le mysticisme du récit, l'histoire d'amour complexe, tissée d'égoïsme, de haine, couturée de rancoeur, ont rendu sa lecture un brin fastidieuse.
Commenter  J’apprécie          60
C'est une relecture de cet admirable roman, subtil, tout en nuances, et une écriture, un style qui manquent à bien des ouvrages contemporains. Un roman d'amour "fou", des personnages peu conventionnels, ni conformistes, alors qu'il a été écrit dans les années 50. On ne s'y entretient pas que d'amour, mais aussi de la foi, de Dieu, de spiritualité. Les dialogues avec le prêtre sont "à tomber". Un humour si British. La grande classe.
Commenter  J’apprécie          40
Histoire de haine et d'amour où les deux sont liées, Maurice Bendrix en veut à mort à la femme de son ami Henry Miles, Sarah, de l'avoir mis en état d'amoureux transi et jaloux. Ses sentiments semblent le déranger et sa jalousie atteint un tel point qu'il engage un détective privé, Parkis, pour espionner la belle dans ses allées et venues. Bendrix se veut amant exclusif et reproche presque à Sarah cette liaison à l'insu de Henry qu'il hait aussi pour n'être qu'un mari inconstant et peu attentif.
Le pire étant que lorsqu'Henry découvre le pot-aux-roses et la tromperie, il reconnaît son manque d'attention (trop consacré à sa carrière de haut-fonctionnaire) et l'on peut lire aussi son impuissance.
S'ensuit un développement sur la religion et la foi dans lequel les protagonistes conversent avec Dieu lui-même, s'en préservant au départ, se méfiant des athées militants comme Smythe, un orateur public des Allées ou pour l'opposition, du prêtre qu'Henry invite à déjeuner. Dieu, dès l'instant qu'on le nomme ("au commencement était le Verbe" dit Saint-Jean), existe même si c'est pour le nier et l'invectiver. Ce n'est même pas un piège mais une issue possible au-delà de la mort, comme tout bon catholique qui se respecte. Les coïncidences, les petites superstitions font, selon le prêtre, partie du travail de la foi. Et quelques coïncidences, semées ici et là font pousser le doute dans l'esprit du lecteur comme dans celui des personnages.
Le style est souvent en monologues intérieurs- l'auteur avoue en préambule avoir utilisé pour la première fois le "je" narratif- mais aussi dans les propres écrits du journal de Sarah que Maurice fait voler par le détective. Les révélations arrivent un peu au compte-goutte et l'on sent que Graham Greene maîtrise son sujet.
Un grand roman d'amour où la niaiserie attendue a été remplacée par la réflexion, les tourments intérieurs que suscite le fait d'être amoureux d'une personne ou d'un Dieu et où l'amour se mélange intimement à son pendant obscur, la haine.
Commenter  J’apprécie          30
C'est un roman dense et psychologiquement très intéressant: après plusieurs années de silence, Bentrix, l'ex-amant de Sarah renoue avec le mari de celle-ci qui, dans un moment d'abattement, lui confie ses doutes sur la fidélité de sa femme. C'est le prétexte dont Bentrix avait besoin pour enquêter sur la raison de leur rupture. Aux procédés narratifs (la voix du journal intime de Sarah, les analepses,...) et à la qualité de l'écriture anglo-saxonne et légèrement désuète s'ajoute une dimension psychologique profonde.
Au-delà du propos religieux, c'est surtout une réflexion sur la place de l'irrationnel et de l'empathie dans la relation amoureuse: la capacité à mettre de côté ses propres peurs, d'écouter l'autre tel qu'il est vraiment et non pas tel qu'on voudrait qu'il soit ou à travers notre prisme personnel ...
C'est pour moi un roman sur l'acceptation des différences de perception et en cela il dépasse le sujet assez bateau de la blessure amoureuse.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (708) Voir plus



Quiz Voir plus

Graham Greene, in english in the text !

Orient Express ?

Orient Express Train
Stamboul Train

5 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Graham GreeneCréer un quiz sur ce livre

{* *}