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Un roman difficile sur le tædium vitae, l'ennui et sa dimension religieuse, l'acédie, ici nommée aridité. Querry/Greene est un architecte célèbre, bâtisseur de cathédrale, considéré comme une figure catholique, qui fuit sa vie et son monde au fin fond de l'Afrique. le ton est donné dès la première phrase : « Parodiant Descartes, le passager de la cabine écrivit dans son journal intime : “je me sens mal à l'aise, donc je suis”, puis il demeura, la plume à la main, n'ayant plus rien à noter » (p 19). Fuite dans la mauvaise direction puisqu'il voyage dans le bateau d'un évêque congolais et arrive dans une léproserie gérée par des religieux. On lui attribue un boy nommé Deo Gratias, il construit un hôpital puis une église, il est harcelé par un chrétien hypocrite et un journaliste caricatural qui veulent faire de lui un saint laïque. Tout cela finit en catastrophe.

Greene est adroit et sait maintenir l'attention. Il fait rebondir les dialogues sur le devoir, l'engagement moral et l'empathie avec le docteur Colin, athée, - c'est lui le saint laïque, infatigable et discret (on pense au docteur Rieux de la peste). L'histoire est pénible mais se lit avec curiosité pour ses rebondissements, sa rosserie, ses sarcasmes.
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Publié en 1960, la saison des pluies est mon premier Graham Greene et probablement le dernier car je n'ai que très modérément apprécié ce roman : le roman est pour moi beaucoup trop "daté" et l'expression des doutes philosophico-religieux qui imprègne le livre m'a profondément ennuyée.

Bien que Graham Greene se soit attaché à ne pas situer précisément l'intrigue, ni à utiliser les véritables noms des villes, l'action se déroule au Congo belge dans les années 50.
Querry, un architecte français qui s'est acquis à la fois une grande célébrité en bâtissant des cathédrales mais aussi une réputation un peu sulfureuse en raison de quelques scandales avec des femmes, vient, sur un coup de tête, se réfugier dans une léproserie dirigée par des missionnaires catholiques. Fatigué de sa célébrité, lassé de tout, des femmes, de son métier, et même de la vie, Querry n'aspire plus qu'à la tranquillité, à la paix de l'âme et ne veut surtout pas être reconnu. Les prêtres l'accueillent sans lui poser de questions et Querry, peu à peu, partage leur quotidien en essayant de se rendre un peu utile. Mais un jour, un journaliste venu faire un reportage dans la région, l'identifie. En mal de scoop, le journaliste commence à le harceler pour obtenir une interview du "grand Querry" et en brosser un portrait exagérément louangeur. Querry s'en agace et, sans le vouloir, enclenche les rouages du drame à venir...

Restent de ce roman quelques personnages plus intéressants que le héros lui-même comme le médecin de la léproserie, qui s'attache davantage à soigner les lépreux et à rechercher des moyens de combattre la maladie que de devenir un nouvel Albert Schweitzer, et le Père Supérieur des missionnaires, plus attentif à faciliter le quotidien des lépreux qu'à les convertir à tout prix.

Challenge multi-défis 2020
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Je n'avais pas lu quoi que ce soit de Graham Greene depuis au moins trente-cinq ans, à part, il y a peu, son autobiographie si peu diserte mais marquante, « Une sorte de vie ». Celle-ci m'avait donné envie de revenir à son oeuvre de fiction.
J'ai ressenti beaucoup d'agacement à la lecture de ce roman extrêmement verbeux et bourré de situations que je juge invraisemblables. Je m'attendais évidemment à une part de questionnement sur le Bien et le Mal, l'Amour bienveillance contre l'amour des corps, les croyances contre la dureté du réel. Mais à ce point-là, sûrement pas…
Peut-être ces questionnements, qui m'ont semblé si terriblement vieillis, ne nous sont plus du tout intelligibles, tant nos sociétés occidentales déchristianisées ont changé depuis les années cinquante.
Mais même en essayant de faire la part des choses, j'ai eu presque constamment l'impression d'être dans une très mauvaise pièce de théâtre, emphatique et boursouflée, où tous les personnages boivent trop et étalent leurs états d'âme ad nauseam.
Il y quand même de temps en temps un peu d'humour, quelques observations assez touchantes sur la vie dans cette léproserie Congolaise de l'après-guerre. Mais c'est beaucoup trop peu pour sauver ce roman.
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Un ouvrage magnifique et merveilleusement bien écrit. Un récit d'un autre temps au coeur duquel un homme s'est égaré dans ses passions récusant Dieu, l'Amour de son prochain, l'amour entre homme et femme et le sens de la vie. Ce n'est que face à lui-même, à la souffrance silencieuse qui l'entoure, près de personnages parfois aussi tranchés que lui mais aux antipodes de ses positions, qu'il se découvrira en hésitant à mettre un nom sur les sentiments. Il est vrai, il y a longtemps, l'Afrique et le service des plus démunis permettait de tels face à face. Les choses sont aujourd'hui bien différentes. Heureusement, des ouvrages comme celui-ci peuvent participer à l'éveil de l'Etre de chacun.Par la prise de conscience des choses même quand les mots ne peuvent être prononcés.

Un très beau et bon moment de lecture !
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« A Burnt-Out Case » de Graham Greene, traduit de manière un rien surprenante sous le titre de « La Saison des Pluies » en français, peut à première vue apparaître comme offrant un contraste au roman de Conrad. A la fin de la période coloniale, un architecte européen, célèbre mais poursuivi par des rumeurs de scandale, remonte un fleuve congolais à bord d'un bateau pour chercher refuge dans une léproserie. Il s'y fait oublier en aidant le médecin et les missionnaires à soigner les malades. En dépit de son désir d'une vie calme et retirée, il est malgré lui, rattrapé par le scandale et le drame. C'est un excellent roman, mais une fois encore les Congolais y font figure de faire-valoir, cantonnés dans des rôles de lépreux et chauffeurs.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Probablement l'un des romans les plus personnels de Graham Greene, où il essaye de se défaire de cette étiquette d'"écrivain catholique" qu'il n'a jamais demandée et qui lui colle à la peau depuis "Le Fond du problème".

Que vaut-il mieux, entre souffrir et devenir indifférent à tout ? Peut-on vraiment guérir d'un mal qui nous a laissé profondément mutilé, physiquement ou moralement ? Comment se faire comprendre de gens qui croient déjà tout savoir de vous ? Et peut-on être malgré tout un héros quand on vit depuis si longtemps dans le péché ?

Evidemment, on retrouve les grands questionnements de Greene autour de la foi et de la morale, mais ici, bien souvent du point de vue de l'athée.
Greene s'identifie visiblement pas mal au "héros" de l'histoire (ce qui fait que le récit semble parfois un chouia autocentré - oh, comme c'est dur d'être célèbre et adulé par tous !). Il a par ailleurs vraiment passé plusieurs mois dans une léproserie aux côtés du docteur qui gérait l'établissement.

Il a sans doute écrit des romans plus subtils que celui-ci, où il a l'air d'avoir quelques comptes à régler avec tous ceux qui se permettent des analyses psycho-théologiques à deux balles sur ses écrits. Mais ça reste un très beau roman, et Graham Greene a une merveilleuse plume (bravo à la traductrice, Marcelle Sibon).
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