J'aime me replonger de temps en temps dans un vieux roman. Martins, petit romancier sans envergure, vient retrouver son ami Harry. Seulement celui-ci est mort lors d'un accident de la route. Martins soupçonne plutôt un assassinat. D'abord Harry ne fait pas confiance à la police mais petit à petit, il va collaborer avec Calloway, qui n'est autre que le narrateur de cette histoire. Calloway lui révèle l'autre personnalité de son ex-ami : c'était un traficant de médicaments sans scrupule. D'abord dans le déni, Martins finit par accepter les faits avec colère, ayant l'impression d'avoir été trahi. Il est alors prêt à aller jusqu'au bout de l'enquête qui n'est pas sans surprise.
Et tout cela se passe à Vienne, après guerre, une ville occupée et partagée en secteurs.
Bien écrit mais j'ai été gênée par le fait que ce soit Calloway le narrateur racontant les faits et gestes de Martins.
Dans la seconde nouvelle, Phil est un enfant gardé par deux domestiques. Il s'attache à Mr Baines qui le promène et lui raconte des histoires mais son épouse est acariâtre et fait peur à Phil. Mr Baines est lui-même malheureux en couple et Phil se trouve confronté aux petits secrets des adultes, secrets qu'il ne comprend pas toujours d'ailleurs tout à fait : Mr Baines trompe sa femme. Phil fait un effort mais finit par trahir Mr Baines sans le vouloir, Mme Baines réussit à lui soutirer des informations. Cela ne s'arrête malheureusement pas là et la fin est assez tragique.
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La photo du livre de poche résume bien l'ambiance du roman : sombre, noire !
L'auteur a su nous faire partager le danger, l'incertitude, le doute… toute l'ambiance d'une ville vaincue. Très prenant, le suspens sur ce 3ème homme nous tient en haleine, jusqu'au bout, mais le véritable héros du livres c'est Vienne. Malgré la noirceur, c'est un livre qui m'a donné envie d'y aller.
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C'est l'histoire de Rollo Martins, alias Dexter, écrivain, qui enterre son ami d'enfance, Harry Lime, soupçonné par la police des pires turpitudes (trafic de marché noir). Croyant très fort à son innocence Rollo Martins mène l'enquête et finit par découvrir au moment de l'accident dont son ami a été victime l'existence d'un troisième homme qui n'a pas été mentionnée par la police.
L'accident n'est en fait qu'une mise en scène, car Harry Lime est vivant, mais il est bien à l'origine d'un odieux trafic de pénicilline falsifiée, impliquant la mort de centaines d'enfants. Devant l'horreur de ce crime, Rollo Martins ne pourra pas se résoudre à défendre son ami et aidera la police à le piéger.
De bons ingrédients pour un thriller : suspens, amitié déçue, tragédie impliquant des enfants, histoire d'amour en filigrane, etc., mais on ne le lira qu'une fois ; c'est dire que ça ne casse pas trois pattes à un canard.
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Lorsque je pars en voyage, toujours j'emporte un livre avec moi. On obvie ainsi aux petits désagréments obligés : attente à l'aéroport, trajet en train. le livre se doit d'être assez léger, on ne lira qu'à petites gorgées, de peur de galvauder une lecture plus roborative. Donc, ayant choisi comme destination Vienne, je me munissais du Troisième homme, en toute innocence, et quelle fût mon étonnement en découvrant que cette oeuvre avait pour cadre Vienne. La lecture vous offre parfois de ces surprises, de ces cocasseries inattendues, de ces passerelles entre la réalité et l'imaginaire, de ces intertextualités surprenantes. Cela dit, assez de moi.
Nous sommes donc dans la capitale autrichienne, au lendemain de la dernière guerre mondiale, la ville est en partie détruite, fantomatique sous son manteau de neige. La ville est occupés par les alliés; américains, anglais, russes, et français ont chacun une partie de la ville sous leur responsabilité, et l'hypercentre, l'innerstadt, se voit chaque mois, sous la juridiction tournante, d'une des armées d'occupation. Les jeeps qui patrouillent sont occupées par un représentant de chaque armée. Plus le temps avance, moins les russes sont coopératifs. C'est donc dans ce cadre que nous est habillement raconté par un certain Calloway, une sordide et mystérieuse histoire de marché noir de pénicilline, produit qui se fait rare en ces temps de rationnement. Assez curieusement cette longue nouvelle n'aurait pas dû voir le jour, il était d'abord et principalement question de faire un film, qui fut bel et bien réalisé. C'est donc une manière de script étoffé. La suspens est là, l'ambiance pesante de Vienne bien rendue.
Suit une courte nouvelle intitulée fort à propos Première désillusion. Alors que ses parents sont partit en voyage, un jeune garçon de bonne famille reste seul dans une grande maison, avec pour seule compagnie un couple de domestiques. La femme est tantôt impérieuse, tantôt désagréablement servile. le mari qui éprouve une certaine sympathie pour l'enfant, se la coule douce. L'enfant va être confronté au dur univers des adultes, remplis de secrets inavouables, de mesquines cruautés et de soudaines violences. Il en restera marqué toute sa vie, et vivra en reclus pour s'épargner la vue de ses congénères.
En résumé ce cours volume de cent cinquante page à bien rempli son office, distraire agréablement son lecteur des contingences désagréables dont le voyageur doit prendre son partit. Un bon Green qui n'engage à rien.
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Même si on n'est pas à New-York, Los Angeles ou Chicago, on est bien ici dans de la série noire pure jus. A commencer par cette atmosphère lourde, collante, comme la neige sale des trottoirs de Vienne. Une Vienne d'après la défaite du Reich où les vainqueurs se sont partagés la ville en quatre parts. Parcourue par des personnages remarquablement peignés, complexes, des flics blasés, des femmes aussi malheureuses que mystérieuses, des ombres et fantômes...
Dans cette série noire, l'histoire n'y est pas racontée à la première personne par le principal protagoniste, Rollo Martin, un minable écrivain qui invente des histoires de Western... Il n'est pas détective privé ; pourtant il enquête... il enquête sur la mort de son ami d'enfance : Lime. A son arrivée à Vienne sur l'invitation de celui-ci, il est étonné de ne pas être attendu à l'aéroport. Et pour cause : son ami n'est pas là parce qu'on l'enterre !
Rapidement l'écrivain se rend compte que cette mort est suspecte et peu à peu il commence à s'interroger sur qui était vraiment son meilleur ami, à découvrir des zones très sombres...
Dans la version que j'ai lue (Le livre de poche de l'édition de 1968), le court roman (qui a servi de travail préparatoire à un scénario de cinéma) est suivi d'un deuxième texte court, tout aussi intéressant : "Première désillusion"". Là aussi avec de superbes personnages, amples, complexes. A commencer par cette Mrs Baines, si effrayante et malheureuse à la fois...
De la bonne vieille littérature populaire.
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J'ai lu ce livre et j'ai vu le film.
Ce qui a facilité la compréhension du film, c'était l'accord de cithare d'Anton Karas chaque fois que ledit troisième homme apparaissait, ne fût-ce que dans le lointain, à l'écran, et cela, je m'en souviens encore aujourd'hui.
Suspense vibrant, haletant, dans une Vienne abîmée par la guerre.
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