AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 333 notes
5
10 avis
4
14 avis
3
12 avis
2
4 avis
1
0 avis
En tournant les pages jaunies de ce vieux livre de poche trouvé sur une étagère difficile de ne pas penser au film qui en a été tiré et que j'ai vu il y a si longtemps. L'histoire est comme l'odeur de ce vieux livre de poche: ça n'est plus très frais, mais tel la madeleine de Proust, nostalgie, nostalgie. ... mais la madeleine a quand même un peu un goût de rance.
Commenter  J’apprécie          30
Il est impossible de lire ce livre sans penser à l'ombre de Welles qui surgit de la nuit. Et pourtant, il le faut. Pour Graham Greene d'abord et la littérature ensuite. Que vaut cette oeuvre en dehors du film ? Elle est efficace, rapide et perdue dans les volutes de fumée d'un bar miteux en noir et blanc. Vienne ville ouverte par le bas, mélodie en sous-sol ruinée qui s'éclaire par Harry Lime, authentique pourri ou authentique homme de bonne foi.
En attendant Lime, on patauge parfois et Greene achève trop rapidement son histoire toute entière dévouée à l'écrivain et Harry, un ami qui ne vous veut rien.
Commenter  J’apprécie          30
À l'origine, le Troisième homme est un texte rédigé par Graham Greene auquel on avait demandé de créer une histoire se déroulant dans une ville des pays occupés par les armées des puissances victorieuses, après la Seconde Guerre moniale. L'auteur choisit Vienne pour les besoins de son intrigue. Nous sommes au début de la Guerre Froide. La capitale de l'Autriche est occupée par les Russes, les Anglais et les Français. le major Calloway, le narrateur, est chargé d'enquêter sur la mort du dénommé Harry Lime. le britannique s'aventure dans une capitale déchirée par le conflit idéologique qui sépare les deux blocs dominants. Pour mener ses investigations, Calloway interroge Rollo Martins, romancier américain spécialisé dans les récits de Western, venu à Vienne pour revoir Harry Lime dont il était un ami de longue date. Voici un roman à la hauteur du génie d'Orson Welles à qui nous devons des monuments immarcescibles de l'âge d'or hollywoodien (La Dame de Shanghai, La splendeur des Amberson, Touch of evil et bien entendu, Citizen Kane). C'est un véritable labyrinthe qui s'offre au lecteur, avec des thèmes qui ne sont pas sans rappeler les écrits d'Albert Camus. le roman aborde la thématique de la dénonciation : doit-on dénoncer un criminel lorsque ce dernier est votre ami ? Non, selon Anna. Oui, d'après Calloway qui informe Rollo Martins que des innocents meurent à cause du trafic que menait son ami. Ce cas de conscience dissimule en réalité une minutieuse analyse politique des rapports au temps de la Guerre Froide : Anna est une réfugiée politique, Rollo Martins est l'Américain qui ne comprend rien aux affaires européennes et préfère s'enivrer par l'alcool pour tout oublier, comme pour se tirer d'un mauvais rêve, tandis que Calloway est l'homme dévoué à son travail ainsi qu'à la cause pour laquelle il se bat.

Dans l'édition parue aux éditions Robert Laffont, la nouvelle intitulée Première désillusion, également rédigée par Graham Greene, était incluse, puisqu'elle succédait au Troisième homme. Dans ce court récit, nous assistons à la prise de conscience de l'existence du Bien et du Mal d'un enfant qui découvre ce que sont les impostures, la tentation. Ce récit a d'ailleurs inspiré l'adaptation cinématographique The fallen Idol (L'idole déchue si nous traduisons littéralement le titre), réalisée par Carol Reed, et sortie en 1948. Philippe, le fils d'un ambassadeur, est confié aux bons soins de Baines avec lequel il développe une complicité, à tel point que le garçonnet fait de lui son héros. Toutefois, Mrs Baines, l'épouse du protecteur de Philippe, est une femme au caractère instable. Tantôt c'est une ménagère tout sucre tout miel, tantôt elle se mue en une impitoyable furie. La perspective du garçonnet oriente le récit et restitue habilement l'exaltation de sentiments comme l'épouvante, la colère, et surtout, le désenchantement, puisque Philippe découvre que Baines n'était pas le héros vertueux qu'il avait imaginé. Si l'intrigue repose essentiellement sur les tensions psychologiques, nous discernons des éléments qui rappellent les romans policiers de Greene. Cette nouvelle offre également une fine analyse des névroses qui se développent dans des lieux exigus, propices à des climats de tensions nerveuses.
Commenter  J’apprécie          31
Je me souviens d'avoir aimé le film de Carol Reed. Mon opinion sur le roman du célèbre Graham Greene, dont il est tiré, est plus mitigée. Bien sûr, l'histoire racontée est sensiblement la même. Il s'agit d'une enquête sur la mort suspecte d'un certain Harry Lime, dans la Vienne ruinée d'après-guerre. Elle débouche sur la découverte de très vilains trafics. L'ambiance est trouble, sombre et même sinistre. Mais celle-ci me semble mieux rendue dans le film que dans le roman. Et, personnellement, j'ai eu des difficultés à vraiment entrer dans l'intrigue et à vraiment croire aux personnages qui la peuplent.
Malgré ces réserves, je ne déconseillerai évidemment pas cette lecture qui, de toutes façons, est très courte. Et il faudrait revoir le film (mais il est très ancien).
Commenter  J’apprécie          31
C'est avec ce court roman ( D'ailleurs, je dois préciser que le troisième homme fut d'abord conçu comme un scénario original avant que Greene n'ait envie de l'étoffer sous forme de roman.) que que j'ai débuté mon incursion dans l'univers de l'excellent Graham Greene, écrivain britannique qui me semble toujours plus ou moins ignoré en France, malgré les adaptations cinéma de certaines de ses oeuvres.

Et pourtant, quelle tragédie de passer à côté de ce livre !

Récit à suspense, le Troisième homme nous entraîne à Vienne durant l'après-guerre, à la suite de son singulier anti-héros, Rollo Martins, auteur de westerns médiocres, looser confiant et rêveur incorrigible. Dans cette Vienne divisée par les alliés, Martins, avec l'aide du narrateur, le colonel Calloway, enquête sur la mort de son meilleur ami, Harry Lime, individu aux motivations troubles, trafiquant rusé, dont les affaires intéressent au plus haut point le colonel.
D'abord réticent, Martins finit par s'allier à Calloway lorsqu'il découvre que son défunt ami avait organisé un traffic de pénicilline frelatée ayant provoqué la mort d'innocents.

L'atmosphère est empreinte de tristesse et de nostalgie, la galerie de personnages est absolument épatante de même que cette Vienne froide et terne, un peu inquiétante, dont Greene a fait un personnage à part entière. La richesse psychologique des protagonistes et la qualité de l'intrigue sont les atouts de ce récit, auxquels j'ajouterai l'écriture du romancier. Et certains passages sont extraordinaires.



Pour ceux qui ont vu le film, le passage le plus célèbre est celui de la poursuite dans les égoûts de la ville : pas de déception avec le roman, la scène est magistrale.



On y trouve des thèmes récurrents chez Greene, dont la trahison (sûrement parce qu'il fut un temps agent secret ?), et malgré sa catégorie "polar" c'est un aussi un roman sur l'amitié. Rien à dire sur l'écriture ou le style, impeccables, c'est court mais dense, terriblement efficace, avec un juste dosage de tous les ingrédients typiques du polar. Magistral je vous dis !


Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
Commenter  J’apprécie          30
GG a écrit ce court roman (ou longue nouvelle) pour qu'il serve de base au scénario du célèbre film éponyme, il s'en explique très bien dans l'introduction. Cette lecture complète idéalement la vision du film (avec et non pas de Orson Welles, comme on le croit souvent, à tort), sans faire double emploi. La description de la Vienne de l'immédiat après-guerre, divisée comme Berlin en secteurs attribués à chacun des quatre "alliés", contribue puissamment à la tonalité désespérée de cette merveille de roman noir. En prime, dans cette édition, une excellente nouvelle intitulée "Première désillusion", qui voit un enfant se confronter brutalement aux faiblesses et à la dangerosité des adultes.
Commenter  J’apprécie          20
Henry Graham Greene, né en 1904 dans le comté de Hertfordshire, en Angleterre, et mort en 1991 à Vevey, dans le canton de Vaud, en Suisse, est un écrivain et scénariste britannique. Il a écrit des romans, des nouvelles, des récits de voyages, des essais et des critiques. Dans son autobiographie, il donne de nombreux détails à propos de son enfance difficile, en particulier cet ennui qui commence à se manifester dès sa treizième année, cet état se transformant en dépression et tentatives de suicide. Après ses études, il se lança dans le journalisme. Il devint catholique en 1926 afin de se marier.
Cette édition contient deux textes : le Troisième homme, une novella parue en 1950 et écrite expressément dans le but d'être adaptée pour le cinéma, ce sera le fameux film éponyme de Carol Reed avec Joseph Cotten et Orson Wells. L'autre texte est une courte nouvelle, Première désillusion.
Le Troisième homme se déroule à Vienne en 1949 alors occupée par les quatre puissances victorieuses de la Seconde guerre mondiale. Rollo Martins, un petit écrivain américain sans envergure y débarque sur l'invitation de son ami d'enfance Harry Lime. Quand il arrive, c'est pour découvrir que son ami vient d'être écrasé par une voiture. Curieux d'en savoir plus, Martins rencontre quelques amis de Lime, tous présentant des attitudes un peu étranges. Officiellement, deux d'entre eux auraient recueilli le corps de Lime juste après l'accident mais le concierge de l'immeuble où habitait Lime assure qu'un troisième homme se trouvait là. Quand le concierge est assassiné peu après et qu'un officier de la police militaire britannique, le major Calloway, déclare à Holly que ce qu'il a de mieux à faire est de quitter Vienne après lui avoir révélé que Lime était impliqué dans un réseau qui trafiquait de la pénicilline sur le marché noir (Graham Greene a été espion durant la Seconde Guerre mondiale et connaissait plusieurs affaires de trafic de pénicilline frelatée ce qui a inspiré son texte), Martins choisit de rester, résolu à tirer au clair cette affaire et à identifier ce troisième homme.
Un texte diablement envoûtant. Sous la plume de l'écrivain, Vienne offre des décors très froids (en plus c'est l'hiver !) et les personnages nous semblent très mystérieux, cachant par leurs non-dits les liens les reliant les uns aux autres. Quant à Rollo Martins, peu argenté et désemparé, dernière personne ayant vu Koch le concierge avant sa mort, il se retrouve dans le rôle d'un suspect potentiel, d'autant que le narrateur de cette intrigue est Calloway le flic de Scotland Yard. Pour tout dire, il y a par moments, quelque chose de kafkaïen dans l'ambiance avec ce Rollo qui ne comprend pas ce qui se passe, ces décors livides, la sensation d'être manipulé et par-dessus tout, cette déception d'abord refoulée puis qu'il faudra accepter, Lime son ami n'est donc pas celui qu'il croyait être ! J'ajouterai qu'à cette lecture viennent se greffer les images fortes et en Noir & Blanc du film, pourtant pas revu depuis bien longtemps, la Grande Roue du Prater, la poursuite dans les égouts de la ville…
La seconde nouvelle, Première désillusion, est d'un registre complètement différent, encore que. Dans un quartier huppé de Londres, les parents partis en voyage pour une quinzaine de jours, ont laissé leur jeune fils Philippe sous la garde des Baines, le couple d'employés de maison. le gamin va découvrir le monde des adultes et le poids des secrets après une expérience tragique et traumatisante qui le poursuivra toute sa vie.
Deux textes finalement proches puisqu'il y est question de déception… Un sentiment par contre que ne connait pas le lecteur !

Commenter  J’apprécie          20
Rollo est un petit écrivain londonien d'après guerre qui se rend à Vienne sur l'invitation de son proche et seul ami, Harry Lime. Mais à son arrivée à Vienne, il ne peut qu'assister à l'enterrement de cet ami. de cette mort qu'il trouve plus que bizarre, Rollo va commencer son enquête et emmener le lecteur dans une course policière avec un soupçon d'espionnage. Ce bref roman, ou cette longue nouvelle est intéressante. Menée avec une très belle plume. Les rebondissement sont attrayants et amènent à une fin digne d'un bon suspens. Outre le suspens de l'histoire, Rollo est un personnage attachant de par ses remises en question notamment sur l'amitié.
Un roman, que je recommande aux amateurs du genre mais aussi à ceux qui veulent s'y initier car il est facile à lire grâce à une intrigue claire due à une écriture fluide et bien structurée.
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
Commenter  J’apprécie          20
Le troisième homme est un chef d'oeuvre de la littérature anglaise, ayant été écrit pas son auteur non pas pour être lu mais pour une adaptation cinématographique. Il juge lui-même le livre comme moins abouti que son film, une sorte de brouillon dans son travail.
Un livre policier avec l'enquête d'un homme qui a contre lui la police et qui travaille seul.
Le suspens est tellement bien tenu qu'on ne peut le lire que d'un seul trait tant on veut connaître la suite à chaque page. Mais qui est ce troisième homme?
Commenter  J’apprécie          20
Graham Greene est fasciné par le mythe de l'homme traqué. Est-ce une conséquence de son enfance, passée dans la "public school" que dirigeait son père? Nul ne le sait vraiment, mais son enfance ne fut pas heureuse, à tel point que ses parents décidèrent de le confier à un psychologue à l'âge de l'adolescence. " L'homme traqué, c'est un peu cela: un lutteur qui a des comptes à rendre, mais lesquels, à qui et pourquoi? " (Albert Demazière). Ce thème est présent dans la plupart des ouvrages de Graham Greene, et "Le troisième homme" n'échappe pas à cette forme d'attirance morbide pour la peur de l'homme seul.
L'ambiance pâle et angoissante du Vienne bombardé et occupé est magnifiquement rendue. Malheureusement, le récit est raté au niveau du « montage » : la sorte de jeu de rôles entre un personnage très secondaire qui raconte son enquête et le personnage principal, Rollo Martins, est lassant. Comme est très frustrant le fait de ne pratiquement rien apprendre de « l'homme traqué »

A aucun moment, je ne suis parvenu à entrer dans l'histoire (et pourtant, elle existe) ni à m'attacher à un quelconque des rôles imaginés par Greene.
Lien : http://noirdepolars.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (900) Voir plus



Quiz Voir plus

Graham Greene, in english in the text !

Orient Express ?

Orient Express Train
Stamboul Train

5 questions
27 lecteurs ont répondu
Thème : Graham GreeneCréer un quiz sur ce livre

{* *}