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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nouvelle échappée de Graham Greene dans l'univers des cabossés de la vie, des mal-partis, des loosers contraints à vivre d'expédients, de larcins petits ou grands, et engagés dans le cycle infernal d'une violence endémique.
Ici, dans le coeur du réacteur, c'est une pitoyable bande de pieds-nickelés dirigée par un gamin de 17 ans qui tente de survivre à coups de rasoir dans le milieu propre aux arnaques des courses hippiques. En voulant défier le parrain de la mafia locale, Pinkie et ses sbires vont inéluctablement tomber sur un os. Et pire, s'inscrire dans une spirale infernale, lorsqu'ils décident d'éliminer un témoin de leurs combines.
Mais Ida, femme forte, éprise de justice, veille. Elle venait juste de rencontrer Fred avant qu'il disparaisse et soit retrouvé sans vie. Mort naturelle, conclut le médecin : elle n'y croit pas un seul instant et remonte la piste du meurtrier, Pinkie bien sûr, qu'elle accule à faire de multiples erreurs dont un nouveau meurtre.
Ce roman a tout du thriller, sauf que Greene va bien au-delà de la simple histoire criminelle, mettant en exergue la lutte implacable du bien et du mal (sans manichéisme pour autant) et la fatalité qui pèse sur les êtres humains victimes d'un milieu défavorable et de mauvais choix en cascade. Chez Greene, il y a toujours un arrière-plan métaphysique qui donne à son oeuvre toute sa richesse et le place parmi les grands écrivains du XXe Siècle.
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Je ne me souvenais pas avoir lu de Graham Greene et je ne crois pas l'avoir vu mentionné dans des listes de classiques à la fac. Mais pourquoi donc ?! Il y a tout. Un style particulier, des thèmes intéressants et des personnages riches et complexes.
Le ton peut surprendre au début, mais la progression ne laissant pas de répit développe et précipite une intrigue vers un dénouement savamment annoncé mais dont l'horreur reste non-écrite.
La dualité, le bien et le mal, sont mis en évidence à travers les personnages et Brighton. le paradis et l'enfer sont des sujet omniprésent, chaque personnage en ayant une notion différente et clairement dans l'impossibilité de comprendre l'autre, par exemple dans leur notion de l'enfer, suivant la vie pour l'un et donc pas une préoccupation immédiate, ou sur terre pour l'autre et donc inéluctable. Les personnages catholiques, comme l'auteur, sont accompagnés par la notion de péché mortel et de damnation, également développés de manière captivante, horrifiante à travers les yeux du jeune criminel qui se serait vu prêtre.
Brighton elle-même est à la fois une ville unique et une station balnéaire victorienne comme tant d'autres, avec sa population permanente et son flot de touristes, sa misère quotidienne moins évidente et l'enthousiasme presque forcé de ses visiteurs.
Un roman à relire en parallèle à d'autres de la même époque pour mieux mettre en perspective les particularités de l'écriture et de la réflexion de Graham Greene.
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A Brighton, deux bandes rivales se disputent le même territoire où racketter les bookmakers. le chef d'une des deux bandes vient d'être assassiné. Son second, Pinkie Brown, un jeune homme de 17 ans, décide alors pour le venger d'assassiner l'employé d'un journal qu'il tient pour responsable de la mort de son chef. Mais deux femmes vont être impliquées dans l'affaire. La première Rose, une jeune serveuse de 16 ans, est en mesure de démolir l'alibi que s'est forgé la bande de Pinkie. Pour la faire taire, Pinkie entame alors une relation avec elle… La seconde Ida Arnold, une femme qui a un peu flirté avec l'employé du journal juste avant sa mort, ne croit pas, contrairement à la police, qu'il s'agit d'un décès accidentel. Elle est donc bien décidée à faire éclater la vérité…

Roman écrit par Graham Greene en 1938, Rocher de Brighton était initialement un roman policier. Mais Graham Greene l'a réécrit et n'a finalement conservé que les cinquante premières pages de son récit policier. Dans la préface de la collection Pavillons poche, Graham Greene, qui devait tenir le roman policier pour un genre mineur, déclare même qu'il a regretté avoir conservé ce début de roman. J'imagine qu'en refusant l'étiquette de roman policier, il rejette l'intrigue au second plan. Il est vrai que nous savons dés le début qui a tué. Il n'y a pas dans ce roman d'énigme à résoudre. Mais ce qui intéresse Graham Greene est plutôt le destin de ses personnages : celui de Pinkie qui incarne le mal et celui de Rose, l'innocence et l'aveuglement, mais un aveuglement choisi.

Les deux personnages principaux du roman, Pinkie et Rose, sont catholiques. Ils ne vont pas à la messe mais croient tous les deux, elle au ciel et lui à l'enfer et la damnation, tandis qu'Ida ne croit qu'au surnaturel et aux superstitions. J'avoue que le rapport à la religion de Graham Greene m'échappe un peu. Il fait de la croyance de Pinkie ce qui l'entraîne toujours plus loin dans le mal. Il fait même dire à un prêtre qu'”un catholique est plus capable que quiconque de faire le mal”, car les catholiques sont “plus en contact avec le diable que les autres gens”.

Le rapport à l'amour et à la sexualité des deux personnages principaux est également un peu étrange. Chez Pinkie, il y a un traumatisme de l'enfance, celui d'avoir assisté aux ébats de ses parents. Et pour Rose, il y a l'idée de devenir, grâce à la nuit de noces, une femme à part entière, l'égale de sa mère, une femme libre, même s'il faut en payer le prix par un mauvais moment à passer.

Le langage parlé domine le roman. Mais entre deux dialogues, s'intercalent un récit et des descriptions écrits dans une langue belle et étrange à la fois, tant les images de Graham Greene sont singulières.

Je ne saurais dire si j'ai aimé ce roman. Je l'ai trouvé excellent, mais je ne me suis pas sentie de grandes affinités avec l'univers de Graham Greene. Je suis malgré tout décidée à le lire de nouveau…
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Un bon roman sur le bien et le mal par un grand auteur. Une petite intrigue avec une rivalité meurtrière entre gangs, mais là n'est pas l'essence de l'oeuvre qui comprend une formidable construction de personnages. L'histoire se déroule à Brighton, station balnéaire du Sussex dans une ambiance assez miséreuse où se mêlent amour, sexualité et religion ce qui n'est pas nouveau. de très bons dialogues entre les personnages. Je l'ai préféré au très célèbre "La puissance et la gloire".
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L'histoire débute par l'assassinat d'un homme (Hale) dans la ville de Brighton. L'homme y était venu déposer des cartes pour un jeu et est malheureusement tombé sur une mauvaise personne. 
Ce meurtre va créer une opposition entre ceux qui l'ont commis, et Ida Arnold, qui ne croit pas du tout à la mort naturelle d'Hale. On va notamment suivre « le gamin / Pinkie », qui est le leader du groupe de malfrats, et la façon dont il cherche à ne pas se faire prendre.



J'ai trouvé ce livre pas mal pour ce qui est de l'intrigue. Ça tient bien en haleine, et l'histoire est assez originale. 
Étant fan de la ville de Brighton, j'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur y a situé son histoire. Je visualisais les lieux avec une certaine aisance tout en les imaginant, en même temps, sous l'angle sombre donné par l'auteur. 
Dans la préface, l'auteur nous indique qu'au cours de sa vie, il est devenu catholique et qu'il est vain de chercher un lien entre ça et son livre… pourtant, ce lien est assez omniprésent. le gamin est un tueur, mais en même temps, certains pêchés le répugne totalement (surtout l'alcool et les rapports intimes). Lui et Ida s'opposent constamment sur la question de ce qui est bien et mal, ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. Quant à Rose (la serveuse qui en sait un peu trop) et le gamin, ils finissent par être à la fois opposés et identiques sur ce sujet.
Ce lien vers la religion ajoute quelque chose de très pertinent à l'histoire.



J'ai bien aimé ce que Graham Greene nous fait ressentir pour le gamin. D'un côté, on le déteste : c'est un manipulateur meurtrier très égoïste, et en même temps, il ressent tant de colère que cela peut provoquer en nous de la pitié et nous demander pourquoi/comment il en est arrivé là.



Par contre, j'ai trouvé ce livre très long : c'est un pavé de plus de 500 pages, dans lequel il y a de nombreux moments où il ne se passe pas grand-chose, des moments qui sont parfois répétitifs, et donc pas forcément utiles. le résultat est que cela donne parfois un livre qui s'essouffle, alors qu'au départ, il est vraiment intrigant.

On passe aussi parfois d'un endroit à un autre sans réelle coupure, ce qui peut déstabiliser le lecteur. Pourtant l'histoire m'a quand même donné envie de découvrir d'autres livres de Graham Greene.
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