L'importance des mains l'emporte sur l'histoire sulfureuse qui est au centre du livre. Cette histoire tabou passe au deuxième plan selon moi. Car la grande thématique du livre et toute sa beauté ceux sont les mains. Les mains du vétérinaire donc celle d'Emma. Elle vit à la campagne, elle a quarante-trois ans.
elle effectue un métier pas facile, et pour soigner les bêtes ses mains sont précieuses.
"Je suis fière de mes mains. Elles sont dures et lisses comme du cuir, les ongles coupés ras, les tendons saillants. Jamais je ne mets de gants, la délivrance, j'ai besoin de la toucher. Je vois cela comme un héritage de maman : si elle n'a pas réussi à faire de moi une musicienne, elle m'a tout de même légué sa poigne puissante et sensible. Des mains comme de bons outils, faites pour plonger a coeur de la vie"p169 J'aime beaucoup se passage car il résume parfaitement selon moi le livre, tout ait dit !
Un jour elle voit débarquer chez elle Giovanni, un adolescent de quatorze ans et elle a 43 ans. Les mains sensuelles de la relation amoureuse, sont présente aussi et bien là. elle a bien connu les parents de Gio,
Micol et Raphaël. Elle a eut une liaison avec Raphaë quand Emma avait 25 ans, «que quand on tient quelqu'un on n'ouvre pas la main»... Gio a fugué, elle le renvoie à ses parents mais il revient, comme aimanté. Ils partagent cet été-là. Seuls dans la maison en pleine nature, il est fasciné par la liberté d'Emma. Mais, elle est solitaire, elle a des regrets . Elle l'évoque très bien le temps qui passe avec ses joies et ses regrets, le passage à la vieillesse " le premier cheveu blanc, l'on arrache." Elle a tenu dans ses bras Giovanni à sa naissance.La relation entre eux est pas loin d'un inceste cela est immoral, elle sera jugé, car c'est tabou !
" Je n'ai jamais été une sainte, je ne le suis ps maintenant et je ne l'étais pas non plus à ce moment là. "Dans la solitude autarcique , rien ne me manquait que les mains d'un homme sur mon corps , et encore, pas si souvent que ça."Ce n'est pas moralisateur, racoleur, c'est un livre pudique, la vision de
Simonetta Greggio est juste . le paysage de cette campagne accompagne de façon délicate cet écriture. C'est un livre sur l'amitié, l'amour filial, l'amour pour les hommes, l'amour pour les animaux, écrit dans un style précis et simple, sans fioriture et qui va droit au but: «J'aurais traversé ma vie les paumes ouvertes et laissé couler le temps comme de l'eau, comme du sable, sans rien garder.» une écriture d'une très grande sensualité du certainement à ses origines italienne. Un beau livre une belle ambiance, je découvre je n'ai rien lu d'elle auparavant.