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3,55

sur 83 notes
Ce livre est une perle. J'ai déjà lu de cette auteure Col de l'ange que j'avais déjà trouvé très beau, mais je dois dire que lui m'a encore beaucoup plus plu. Les mains nues, est un de ces livres tout en délicatesse, en brume, en chant, en poésie, en peinture. Les mots choisis sont clairs, purs et résonnent comme du cristal. Les sentiments sont pudiques, les personnages profonds et les paysages nous ramènes aux choses les plus simples.

Si je devais donner un qualificatif pour décrire ces pages, je choisirais le mot authentique. Authentique sur les sentiments, mais aussi sur le caractère des scènes. Et en particulier à la fin quand le village la rejette.

Un livre à lire.
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Une femme, un ado, un passé amoureux trouble, les apparences et les jugements... et la vie dans son flou et sa rudesse, dans ce qu'on fait et dans ce qu'on ne maitrise pas.
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Relecture de ce livre retrouvé sur mes étagères dont je ne me souvenais pas..... 

J'implore mes amis de respecter ma solitude - (Rilke) - (p55)

Je suis assez perplexe à la lecture de ce roman.

Cette femme solitaire qui voit surgir dans sa vie le Giovanni, fils de ses amis, perdus de vue depuis longtemps, est l'occasion pour elle d'une plongée dans ses souvenirs, bons et moins bons : les livres, leurs auteurs, le souvenir de son Maître à penser le "Patron" comme elle l'appelle, qui l'a initiée au métier de vétérinaire de campagne, son amour, le seul, Raphaël..... mais aussi une introspection de sa vie, du chemin parcouru.

Ce à quoi l'on tient le plus n'est pas ce que l'on garde le plus longtemps. (p60)

Il y a dans ce récit des trous, tout n'est pas dit, suggérer parfois, la mémoire mélange le présent, le passé, fait l'impasse sur certaines choses  du type de relation qu'entretient exactement Emma avec Gio. Pourtant il y a accusation, procès, elle se défend peu, pas. Emma tente-t-elle de se venger du passé, une revanche ? 

Et pourtant j'ai pris du plaisir à lire, lu en une journée, car l'écriture est belle, délicate, féminine mais il manque des éléments pour tout comprendre et pourquoi après tout nous laisser le choix, mais la fin est ambigüe et moi je suis restée sur ma fin.

Emma est une femme blessée, trahie, qui se réfugie dans la nature auprès des animaux et leur vient en aide comme elle vient en aide à Gio, sans poser de questions, simplement, humainement est un très beau personnage. Elle possède une force tranquille, elle vit au milieu de la nature, en savoure les beautés et la puissance, elle m'a beaucoup touchée mais j'aurai aimé, peut-être, que le personnage de Gio soit plus développé ainsi que celui de Raphaël, personnage important de l'intrigue mais qui est très en retrait à la différence de Micol, son épouse.

Ce sont ces détails qui font que je reste sur ma faim en refermant ce livre sur cette jolie réflexion :

Je lui ai appris autant qu'il m'a appris. La hargne, la tendresse qui se mêle à la brutalité, la domination qui cède le pas à l'abandon. (p170)
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Après guérir l'anorexie avec des herbes (i.e. "Etoiles" du même auteur), voilà un simili du "Diable au corps" de Raymond Radiguet transposé à notre époque.
Emma a la quarantaine, elle est vétérinaire de campagne et voit débarquer chez elle Giovanni, 14 ans, ayant fugué de chez ses parents, d'anciennes connaissances d'Emma.
Il faut dire que le père de Gio était avec Emma avant de la quitter pour Micol, aujourd'hui sa femme et la mère de Gio, et qu'Emma s'est embourbée pendant quelques années dans une relation proche de ce couple avant de couper les ponts.
Racontée du point de vue d'Emma, cette histoire mêle passé et présent de façon tortueuse, à tel point que je ne suis pas bien sûre d'avoir tout compris à ce très court roman.
Dirai-je qu'Emma vit dans le regret ?
Je n'en suis pas sûre, pas plus d'ailleurs que de la nature exacte de sa relation avec Gio : proximité intellectuelle entre eux deux ou bien ont-ils vraiment eu une relation charnelle ?
Emma s'est accrochée pendant un temps à garder une distance avec Gio, finalement ces deux-là se sont rapprochés : "Pourtant, si j'avais été moins sourde, moins aveugle, je me serais aperçue que la réalité est bien différente de cette espèce de neutralité que j'invoquais, et que nous étions toujours enchaînés par des liens dicibles et indicibles, comme ces grosses cordes tordues composées de cordelettes plus petites qui, restées trop longtemps sous l'eau, pourrissent plutôt que se défaire.".
Emma a-t-elle été inconsciente ? N'a-t-elle vu que ce qu'elle a bien voulu voir en fermant les yeux sur le reste : "Nous étions, à ce moment-là, en sursis, mais déjà on ne pouvait plus rien changer à ce qu'il s'était passé, et rien non plus à ce qui allait arriver." ?
Elle reconnaît pourtant une proximité avec Gio, le partage de mêmes idées, une forme de fusion intellectuelle : "Il y a des corps sans tête, des têtes sans coeur, des corps sans coeur, des coeurs sans tête et sans corps. Nous avions tout.".
Dans le fond, je n'ai pas de réelles réponses à ces questions, juste des suppositions.
La nature exacte de la relation entre Emma et Gio reste un mystère que la fin vient troubler.
On a tendance à dire qu'il n'y a pas de fumée sans feu, je me demande si le réel message de ce roman n'est pas une vengeance, celle de la mère de Gio envers Emma, qui vient faire voler en éclats la vie de cette dernière.
Et tant pis si au passage elle égratigne son propre fils, dommage collatéral sans doute.
Il reste que l'intégralité de ce texte transpire la mélancolie et les regrets, c'est là à mon sens le coeur du récit et le réel objectif de celui-ci.

"Les mains nues" de Simonetta Greggio est un court roman où les regrets dominent et donnent lieu à une histoire qui n'a pas réussi à me toucher, tout comme le style de l'auteur qui ne se distingue pas par une signature particulière.
Quant à cette réécriture de l'oeuvre de Raymond Radiguet, j'irai sans aucun doute lire celle-ci qui a sans doute plus d'éclat et de portée.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Simonetta Greggio est une auteure dont je n'avais encore lu aucun roman. C'est le thème évoqué en 4ème de couverture qui m'a attirée ; comment ne pas penser à ce magnifique film avec Annie Girardot : "Mourir d'aimer"...

Dans "Les mains nues", l'écrivaine aborde en effet un sujet délicat, encore tabou, celui de l'amour, de la liaison entre une femme et un adolescent. Elle le fait avec délicatesse, tendresse, et pudeur, sans jamais sombrer dans la laideur ou la vulgarité. Tout est dit à mots couverts, suggéré parfois par des silences. Elle nous livre, d'une plume subtile, sensible, émouvante et juste, les sentiments contradictoires éprouvés par son héroïne, Emma.

Mais ce roman ne parle pas seulement d'un amour interdit : il met aussi l'accent sur le passage du temps, invitant le lecteur à se questionner sur la façon dont les années qui passent l'ont marqué, à l'image d'Emma.

J'ai aimé ce roman, notamment pour le très beau portrait de femme que Simonetta Greggio nous y offre, cette femme seule, qui mène une vie parfois rude, qui a souffert mais va de l'avant malgré ses blessures, qui vieillit et l'assume tout à fait.

J'ai aimé surtout l'introspection qu'il nous propose, ce regard qu'il nous incite à poser sur le chemin qu'on a parcouru, ces réflexions qu'il suscite sur la vie, sur les blessures qui ne se renferment sans doute jamais complètement, sur le choix d'aimer ou pas, au risque de se perdre, de tout perdre, et sur cette société qui ne peut que punir la transgression des tabous, surtout quand elle est féminine...
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Bien apprécié ce livre pour son histoire, pour la qualité de son écriture et pour son rythme très cinématographique.C'est un joili portrait d'une femme de 43ans, vétérinaire dans un environnement difficile, qui"tombe amoureuse" du fils de 15 ans de son premier amour...tout cela abordé avec beaucoup de délicatesse et de pudeur.
Les personnages ont tous beaucoup d'intensité et d'humanité et on partage totalement les sentiments exprimés avec sensibilité.De très belles pages aussi sur la vie rude et difficile d'un vétérinaire de campagne.
Une belle histoire d'amour tendre et maladroit qui cherche à refermer les blessures du passé...agréable à lire.
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Les évocations du sentiment amoureux, de l'amitié, de l'interdit font de ce livre un joli portrait d'une femme.
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Un roman complexe et beau, tant par le style de Simonetta Greggio, auteur italien qui écrit dans une langue de Molière toute en dentelle, que par les profondes réflexions sur la vieillesse, l'opiniâtreté et la beauté d'un métier qu'offre ces belles pages d'écriture.
Lien : http://lire-ecouter-voir.com..
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N°356– Aout 2009
LES MAINS NUES – Simoneta GREGGIO– Stock.


J'aime bien les artistes italiens, les différents articles de cette revue en attestent. J'ai donc lu ce roman, dont je ne connais pas l'auteure et dont j'apprends qu'il est écrit directement en français, avec une curiosité favorable, d'autant que le style narratif se teinte parfois d'une agréable poésie.

L'histoire, puisqu'il faut bien commencer ainsi, est celle d'un retour brutal d'un passé qu'Emma aurait sans doute souhaité révolu « Je me vois à travers les années, une série de poupées russes, la plus petite, toute neuve, loin dans le temps, la dernière encore debout dans son vernis écaillé ». Emma, donc, 43 ans, célibataire, vétérinaire de campagne, à la vie rude, solitaire mais sexuellement libérée et ne vivant que pour son travail, reçoit un soir la visite de Giovanni, bientôt 15 ans, en rupture avec sa famille et dont elle a jadis connu les parents, Raphaël et Micol, partageant avec eux quelques années d'une jeunesse qu'elle aimerait mieux oublier.

Avec cet adolescent, c'est donc son passé qui lui revient en pleine figure et, calée dans son quotidien solitaire et laborieux, Emma souhaiterait que Giovanni parte au plus vite, mais il n'en fait rien et s'installe entre eux une relation ambiguë qui se transforme rapidement en liaison amoureuse. A cause de l'âge des deux amants, cela devient tabou, Giovanni n'est plus un enfant mais pas encore adulte, il y a donc détournement de mineur et la chose, bien sûr se termine devant les tribunaux. le juge cherchera à comprendre et pour cela fouillera dans le fameux passé qu'on aurait souhaité définitivement enfoui.

C'est que, avant le mariage de Raphaël, Emma et lui ont été amants, qu'il avait voulu renouer leurs relations intimes longtemps après son mariage mais qu'elle avait refusé puis sans doute accepté et cette visite de Gioavanni c'est un peu, sans qu'il le sache, comme souffler sur de vieilles braises mal éteintes, raviver des souvenirs qu'on voudrait à jamais effacés.

Et puis, la liaison révélée, il y a ce déferlement médiatique, les journalistes charognards qui se croient tout permis au nom de l'information mais qui sont surtout avides de scoop et pour cela n'hésitent pas à dire et à écrire n'importe quoi, à bousculer quiconque pourra s'opposer à ce qu'ils fassent « leur métier ». D'autant qu'à la campagne, une femme vivant seule, sans enfant et sans homme à ses côtés, cela inquiète[« Non, les braves gens n'aiment pas que, on suive une autre route qu'eux » chante Brassens] ! Il a y aussi cette vindicte populaire allumée par la presse pour faire vendre du papier, et qui se croit obligée de se nourrir du scandale et de recouvrir d'opprobre au nom d'une morale désuète ce qui n'est après tout qu'une aventure amoureuse dont ceux qui la dénoncent rêveraient peut-être pour eux-mêmes sans oser se l'avouer. C'est ici un tabou qui a été bousculé, une vengeance ainsi vidée qu'Emma assume, un témoignage émouvant sur la solitude et sur la déconvenue amoureuse d'une jeune femme qui voit son amour de jeunesse lui échapper. Raphaël ne s'est-il pas vu forcer la main par la fausse promesse de Micol d'un enfant à naître, ce Giovanni justement qui, après toutes ces années revient auprès d'Emma, comme pour lui donner enfin l'amour qu'elle n'avait pas eu avec Raphaël? C'est l'expression d'une vengeance entre deux femmes amoureuses du même homme, comme si une justice immanente existait, différente bien sûr de la justice des hommes qui passe et peut-être apaise?

Mais, heureusement, à la fin, les choses reprennent leur vraie place, l'espace s'emplit de gestes quotidiens à l'image de cette nature si joliment évoquée.

Hervé GAUTIER – Aout 2009.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Emma est vétérinaire, elle vit seule à la campagne, en contact étroit avec la nature. Son métier est tout pour elle. C'est les mains nues qu'elle va sortir les veaux de l'utérus de leur mère. Petit à petit, Emma se raconte, elle dit les trahisons qui l'ont amenée là où elle vit. Celle de Raphaël, qu'elle a aimé et qui lui a un temps préféré Micol, qui était aussi l'amie d'Emma. Celle de Micol qui s'est attaché Raphaël en lui faisant un enfant, Gio. Plus tard, lorsque Raphaël est revenu vers elle, Emma l'a renvoyé vers son foyer, vers Micol et les enfants, encore blessée par le passé, et elle a fui vers la campagne.
Les années ont passé. Un jour, Emma a la surprise de voir Gio, âgé de quatorze ans, débarquer dans sa campagne, il a fugué et vient se réfugier chez elle. Il repart chez lui au bout de quelques jours, pour revenir s'installer chez Emma, à la faveur des vacances et en accord avec ses parents. Pour Emma, habituée à la solitude, la présence de Gio réactive des sensations de jeunesse et de liberté, qu'elle n'avait plus éprouvées depuis longtemps. Ils deviennent amants. Mais lorsque Micol découvre leur relation, Emma doit faire face à la justice et à la réprobation de son entourage.

En cherchant sur Internet la photo de couverture du livre pour illustrer ce billet, je remarque le bandeau qui l'accompagnait lors de sa parution, avec la mention « le diable au corps ». Je trouve que cette mention est vraiment trompeuse, car la relation entre Emma et Gio tient une place assez réduite dans cette histoire, même si elle constitue évidemment un pivot dans l'existence d'Emma. L'auteur reste très sobre dans sa description des relations entre la jeune femme et l'adolescent, même s'il est clair qu'elle en assume complétement le côté amoral. D'ailleurs, les moments que passe Emma en compagnie de Gio sont vraiment des instants de bonheur, comme une récompense des expériences douloureuses du passé, et qui lui serviront à supporter la suite des évènements.

J'ai beaucoup aimé dans ce livre le rapport d'Emma à la nature et aux animaux qu'elle soigne avec passion, ainsi que les souvenirs de sa mère, évoqués avec une grande tendresse. En revanche, j'ai moins apprécié la narration des relations entre Emma, Raphaël et Micol, un peu caricaturales à mon goût.
Mais l'impression globale à l'issue de cette lecture est plutôt positive et je lirai certainement les autres livres de Simonetta Greggio pour la découvrir davantage.
Lien : http://ruedesiam.blogspot.fr..
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