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Une artiste doit tout expérimenter, mais ne doit jamais tout révéler.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. La première édition date de 2017. Cette bande dessinée a été réalisée par Virginie Greiner pour le scénario, et Daphné Collignon pour les dessins et les couleurs. Elle comprend quarante-six pages. L'ouvrage se termine avec un dossier de sept pages, écrit par Dimitri Joannidès, une biographie de l'artiste Tamara de Lempicka, en six parties : Une jeunesse cosmopolite, À la conquête de Paris, le style garçonne, La vanité du paraître, La belle Rafaëla, La fin d'un monde, Une reconnaissance posthume. Chaque page est illustrée, par une photographie dans la première page, et par un tableau pour les six pages suivantes : Vierge bleue (1934), La chemise rose ou Jeune femme les seins dénudés vêtue d'une combinaison de dentelle transparente (1933), Roses dans un vase (1950), La belle Rafaëla (1927), Chambre d'hôtel (1951), Adam et Ève (1932).

En 1923, dans un café huppé, Tamara de Lempicka est assise à une table avec une autre femme et deux hommes, tous en habits. Elle prend une cigarette dans l'étui d'un des deux gentlemen. Celui-ci fait observer que les femmes bien élevées ne se servent pas par elles-mêmes. Elle lui rétorque qu'elle prend ça comme un compliment. Son amie lui demande si elle a repéré le mâle idéal parmi les autres clients. Elle répond qu'il n'y a rien d'intéressant pour le moment. Un homme s'approche de leur table pour inviter Tamara à danser. Elle le toise lentement et répond par un simple non, sans façon. Les autres observent qu'en voilà un qui ne reviendra pas de sitôt, et souhaitent savoir pour quelle raison elle l'a congédié car il était pourtant très séduisant. Elle répond qu'il n'était pas assez italien à son goût, les Italiens sont les seuls hommes qui baisent plus longtemps que n'importe quels autres. À l'invitation d'un des deux hommes, elle se lève pour aller danser avec l'autre invitée. Bientôt un petit groupe se forme pour les regarder, en particulier les ondulations de Tamara.

Une fois la danse terminée, le prince Yusuov, travestie en femme, vient les saluer. Il explique que sa belle robe noire est du dernier chic parmi les gens qui comptent ici et en nomme plusieurs assis à une table : la duchesse de la Salle, Natalie Barney, Jean Cocteau, Gide et Colette. Il continue : Natalie Barney tient le meilleur salon saphique de la capitale, et il espère vivement qu'elle y viendra. Puis il s'avance vers la table et leur présente Tamara de Lempicka : une talentueuse peintre de ses amies, ses toiles accèderont bientôt à une gloire méritée. La conversation s'engage évoquant la Révolution russe, à laquelle Tamara a survécu, le champagne à la cour du tsar, Tadeusz Lempicka, le mari de Tamara. En réponse à une question, elle explique qu'elle essaye d'aller au-delà de l'image. Elle peint les gens comme ils sont, mais surtout ce qu'ils ont dedans. Elle utilise son intuition pour capturer leur vraie personnalité. Elle accepte de faire le portrait de la duchesse de la Salle, et elle accepte l'invitation de Natalie Barney de se rendre à son prochain vendredi.

Même si la date de la première séquence n'est pas explicite, le lecteur découvre la peintre dans son atelier à Paris, et le récit semble se dérouler sur quelques jours, s'achevant avec la présentation de la toile La belle Rafaëla qui date de 1927. Les autrices ont donc choisi de concentrer leur récit sur cette courte période, plutôt que de réaliser une biographie complète. le lecteur accompagne Tamara de Lempicka dans sa vie quotidienne, et elle est présente sur toutes les planches de l'album. Il observe une femme menant une vie de bohème quelque peu dissolue, mais sans souci matériel grâce à son succès. C'est d'ailleurs d'elle que provient la source de revenu de la famille. Elle vit une vie aussi libre que celle d'un homme, une vie d'artiste, une femme libérée (quasi) ouvertement bisexuelle, qui parle parfois d'elle à la troisième personne du singulier, par exemple quand elle s'adresse à sa fille Marie-Christine (1916-1980, surnommé Kizette) alors âgée d'environ dix ans. Les autrices n'insistent pas trop sur le poids des interdits de la société, ni sur le coût de les braver, le contrecoup étant d'une autre nature.

Dans un premier temps, le lecteur remarque surtout le caractère feutré de la mise en couleurs, propices aux conversations dans les cafés en soirée, et dans les alcôves. La coloriste a choisi une palette volontairement réduite. Dans la première scène, les personnages et le décor sont rendus avec des bruns de type alezan, acajou, auburn, bronze, café au lait, cannelle, chaudron, lavallière, tabac, terre de Sienne, etc. Un personnage peut parfois ressortir par contraste dans une teinte plus orangée. Il ne s'agit pas d'une mise en couleur naturaliste, mais axée sur l'ambiance lumineuse, pour transcrire un état d'esprit, et s'approcher également de certaines couleurs des tableaux de l'artiste. Il en va ainsi tout le long de l'album, avec des glissements dans des tons plus gris, ou plus vert, en fonction de la nature de la séquence. Cela a pour effet d'établir une continuité forte, comme s'il s'agissait de l'état d'esprit de Tamara de Lempicka tout du long. Par voie de conséquence, cette approche accentue également ce qui est représenté dans chaque case, ce qui fait rapidement prendre conscience au lecteur que beaucoup sont consacrées à des visages ou des bustes des personnages en train de parler. Tout en ayant bien conscience de cet effet limité de têtes en train de parler, le lecteur se rend compte qu'il ne produit pas un effet répétitif ou appauvrissant, car il confère plus de présence aux personnages.

Le parti pris de la colorisation étant très affirmé, il imprègne les traits encrés au point d'en devenir indissociable. En se concentrant sur ces derniers, le lecteur perçoit des traits de contour assez arrondis ce qui rend les dessins plus agréables à l'oeil, ainsi que des simplifications dans la représentation des personnages et des décors. Par exemple, les pupilles et les iris se retrouvent réduits à un simple point noir dans certaines cases. Les très gros plans sur les visages ou sur les corps peuvent affranchir l'artiste de représenter quelque arrière-plan que ce soit, ou même le laisser juste en blanc, vierge de tout trait. Dans le même temps, ces choix graphiques apportent une sorte de légèreté et de grâce à la narration visuelle. Pour autant, Daphné Collignon représente des personnages aisément reconnaissables. Elle prend de toujours planter le décor dans plusieurs cases, ne laissant jamais le lecteur dans l'incertitude du lieu où se déroule la scène, évitant de réduire les personnages à des acteurs interprétant leur rôle sur une scène vide et interchangeable.

L'apparence visuelle de Tamara de Lempicka rend bien compte de son caractère affirmé, de sa sensualité sans tomber dans l'exagération ou la vulgarité. Les autres personnages se comportent comme de vrais adultes que ce soit dans leurs postures, leur langage corporel ou l'expression de leur visage. Loin de se réduire à une succession monotone de têtes en train de parler, la narration visuelle emmène le lecteur vers des moments mémorables : Tamara de Lempicka dansant avec une femme dans un boîte très consciente du regard des hommes, la peintre prenant du recul sur le tableau qu'elle est en train de réaliser, les tentatives de son mari pour prendre le dessus de la conversation avec elle, sa concentration en observant les toiles de maître au Louvre, l'intimité artistique qui s'installe entre elle et André Gide (1869-1951), Tamara expliquant à sa fille en quoi sa vie d'artiste est différente de celle des autres femmes, la peintre abordant sa future muse Rafaëla, la réaction des invités lors du dévoilement du tableau La belle Rafaëla. Au fur et à mesure, le lecteur succombe au magnétisme que dégage Tamara de Lempicka, telle que mise en scène par la dessinatrice.

Dans un premier temps, le lecteur peut s'interroger sur le choix réducteur de s'intéresser à une très courte période de la vie de la peintre, sans évoquer ses années de formation, les aspects concrets de son succès, l'impact de son oeuvre sur les artistes de l'époque, ou simplement la pertinence de son expression artistique comme incarnation de l'esprit du moment, et ce qu'elle comportait également d'universel. Mais en fait si, tous ces éléments s'y trouve bien, sous une forme elliptique, le temps d'un dialogue ou d'une case, sans pour autant prendre la forme d'un exposé exhaustif, plus d'évocations allusives. Au fur et à mesure, il apparaît que cette focalisation sur cette courte période permet de cristalliser comment sa peinture constitue à la fois l'expression de la personnalité de l'artiste, ainsi que sa recherche d'un idéal de beauté et de la façon d'en rendre compte par sa peinture, de se montrer à la hauteur de ce qu'elle souhaite exprimer.

L'exercice de la biographie peut parfois paraître vain du fait que personne ne peut réellement savoir ce que pensait un autre individu au cours de sa vie. En effectuant un choix clair dans la reconstitution de la vie de Tamara de Lempicka, les autrices indiquent explicitement qu'il ne s'agit pas d'une oeuvre exhaustive, tout en concentrant leur vision de ce qu'incarne cette artiste pour elles. Grâce à une narration visuelle douce qui parvient à être sensuelle, elles parviennent à donner vie à cette femme, à la faire s'incarner, le lecteur tombant sous son charme et quelque peu sous sa domination, sans en avoir forcément bien conscience.
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Une bande dessinée qui retrace la vie très libertine de Tamara de Lempicka et illustre son désir bisexuel comme force créatrice dans son oeuvre.
On y voit également son mariage raté et les célébrités de l'époque qu'elle côtoie (André Gide, Jean Cocteau, ...) dans un esprit très mondain des années 1920.

Une présentation sympathique, mais sans plus à mon goût.
Toutefois le dossier à la fin de l'ouvrage est très intéressant et élargit les perspectives données dans la BD.
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Tamara de Lempicka a été une icône des années folles et ses peintures sont parmi les plus représentatives de l'Art Déco.
Femme dotée d'un caractère bien trempé et d'un esprit de liberté parfois assez mal compris par ses contemporains, elle reste une des grandes figures féminines de la peinture du XXe siècle.
Dans cette BD, nous la suivons alors qu'elle travaille à Paris et est en quête du modèle parfait pour son nouveau chef-d'oeuvre.
Si cette brève tranche de vie permet de découvrir le personnage, je dois avouer que je reste un peu sur ma faim car il y avait beaucoup d'autres choses à dire tant sur son art que sur sa vie.
Côté dessin, c'est une très très belle surprise. D'un aspect général stylisé, le graphisme est beaucoup plus profond et abouti qu'il n'y parait au premier coup d'oeil. La mise en couleurs est très réussie également et met magnifiquement le dessin en valeur.
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Bande dessinée style Art déco, garçonne pour traduire la vie dissipée de la peintre novatrice Tamara de Lempicka à Paris dans les années 1920. Peintre à succès, symbole des années folles, épouse et mère de famille et artiste bisexuelle qui veut accéder à sa liberté et fréquente clubs mondains et travestis à la recherche de modèles..
La bande dessinée ne retrace qu'une partie de la vie de l'artiste, celle du succès, de la vie mondaine ( elle rencontre Gide, Colette et le Tout Paris) et non l'enfance ou la fin du succès. Cependant, à la fin de l'album, ces aspects-là sont évoqués.
Un graphisme très travaillé, de superbes couleurs, un scénario intelligent. Bref une petite perle hélas un peu trop brève.
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A vrai dire, je n'ai pas trop aimé l'introduction qui est une longue débauche dans le Paris des années folles où l'on fait la connaissance d'une artiste-peintre hors du commun à savoir Tamara de Lempicka.

J'avoue que mes notions de peinture ne m'ont pas permis de la connaître avant cette lecture fort enrichissante et qui répare ainsi une lacune culturelle. Cette artiste a eu du succès mais a connu également l'oubli sous l'effet de la mode avant de recevoir une reconnaissance posthume.

Elle a connu le Tsar puisqu'elle s'est marié avec l'un des ses fidèles amis. Elle est morte au Mexique en 1980 après avoir eu une vie bien remplie. C'est seulement les années 20 qui sont explorées par cette bd.

Au niveau du graphisme, ce n'est pas celui que je préfère mais je dois reconnaître une certaine sensualité dans le trait qui m'a touché.

C'est un personnage assez troublant et sulfureux. On arrive à la comprendre à un moment donné où elle justifie ses sorties auprès de son mari et de sa fille. Il faut bien trouver l'inspiration à travers des modèles, nus de préférence.

C'est incontestablement un beau portrait d'une femme moderne et d'une artiste accomplie qui est devenue la chantre de la période art déco.
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Il est toujours bon de découvrir des histoires de vrais artistes à travers une bande dessinée, c'est une belle et simple façon de découvrir le différente variante de parcours artistiques. C'est n'est pas toujours dans la misère et la révolte que ce fait l'art. Il peu se faire dans un contexte plus bourgeois comme ici et avec d'autres raison de faire et de diffuser son oeuvre. Déjà le personnage prends beaucoup de place et son entourage aussi, peu-être trop pour moi. Je trouve qu'il manque la densité et force que l'on trouve dans ses tableaux. Une chance qu'à la fin il se trouve une section avec des photos de ses tableaux. On aurait pu la retrouvé dans le dessin du personnage principale, mais elle se confond trop avec les autres et ont la perd de vu. J'imaginais plus un personnage plus charismatique et dense par sa présence comme sa façon de traduire dans ses tableaux. L'intention était bonne, mais pas assez pour moi, j'aurais aimé ressentir plus l'âme de l'artiste.
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Un ouvrage très stylistique qui nous plonge dans la vie de l'artiste polonaise Tamara de Lempicka.
Je connaissais cette peintre de part ses oeuvres que j'aime beaucoup. Elle a une telle technique artistique propre à elle, si fine et si originale, que ça en est joli et touchant à voir. Ce qui est sûr, c'est que ses oeuvres dénotent des émotions diverses, qui surprennent le spectateur.

Sur sa vie, il y en avait des choses à dire ! Marié à un homme qui visiblement, ne la rend plus très heureuse, mère d'une jeune fille, Tamara avait une vie peu calme. Je dirais même que c'est une tempête.
Il est intéressant de constater que pour vivre de son art, pour ressentir ces peintures, elle en venait à toucher, à avoir des relations intimes avec ses modèles, hommes ou femmes. Je ne savais pas qu'elle pratiquait ce genre ''d'art'' mais c'est très intéressant de voir que son amour pour la peinture va dans la démesure, la stimule, l'acapare, la domine, l'anime...

En ce qui concerne les éléments historiques, soient les années folles et la Révolution bolcheviks, je trouve qu'ils ont été vite passé et peu approfondis. C'est dommage pour ceux et celles qui n'en connaisse pas grand chose.

Dans l'ensemble, j'ai apprécié ma lecture, car on apprends des choses sur des peintres, on voit quelles ont été les inspirations des artistes, leurs oeuvres sont illustrées. C'est très beau à voir. On se sent proche de l'histoire, de leur vie, de leur oeuvre. Une belle initiative, que de reproduire en BD, la vie des grands artistes.
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Les oeuvres de Tamara de Lempicka sont marquantes. Quand on en a vue une, elle rentre dans notre imaginaire. La force de la peinture vient aussi du fait qu'il est réalisé par une femme dans une période où règne les hommes. Et aussi par les représentations et la force qui s'en dégage. Puis, on apprend à connaître cette femme très audacieuse, coquine, séductrice et mère. Son mari est ruiné et ne voit d'un bon oeil la vie de bohème de son épouse. Où passe t'elle la nuit? Ou plutôt avec qui? Pourtant lui n'a pas de compte à rendre lorsqu'il découche. Il jalouse aussi un succès et une réussite qu'il a perdu. Son image de mâle en prend un coup. Mais ce qui compte pour elle c'est son art, son plaisir et sa fille. Elle regarde les femmes comme des sources d'inspiration et son charme singulier attirent femmes et hommes. Plus d'une passera de bons moments en sa compagnie. Certaines deviendront des sources d'inspiration. On est emporté dans le récit. Surtout grâce aux sublimes dessins et mise en couleur de Daphné Collignon. Elle apporte beaucoup de grâce et de séduction avec ces nuances de couleurs ternes. Néanmoins, on est vite déçu car on a juste le droit à une mise en bouche pleine de charme. Et encore l'infernal 48CC est de passage et limite les choses. Heureusement qu'un dossier pédagogique de quelques pages avec des photos donne des compléments. On reste sur sa faim avec l'image d'une femme incroyable, sociale et brillante.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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C'était une bonne idée de retracer la vie de Tamara de Lempicka en BD. Or, ici, il ne s'agit qu'un épisode, assez court, de la vie de la peintre. le récit et les dessins se situent dans la période des années folles, vers 1920, période art déco. Tamara délaisse sa famille, mari et fille, pour fréquenter salons et endroits branchés de l'époque. Ceci entraîne éclats de voix, reproches et mécontentement du mari et questions de la fille. Seule à travailler Tamara, au caractère bien trempé, fait valoir, de ce fait, sa liberté et ses absences justifiées par son relationnel, modèles et peinture. Garçonne, elle s'adonne aux plaisirs saphiques, tout en côtoyant les personnalité de l'époque, Cocteau, Gide, etc.
L'apogée de la BD se situant avec la rencontre de Rafaëla et la fameuse toile qui devait asseoir la réputation de Tamara.
Les vignettes sont élégantes, les dialogues posés, représentatifs du personnage et de ses relations bonnes ou mauvaises.
Le dessin est précis, tout autant élégant, juste et réaliste. Les couleurs ocre, noir et blanc conférent au dessin une ambiance rappelant l'époque, feutrée et débridée par le jeu des contrastes et des oppositions, jaune et noir, bistre et blanc, noir et blanc avec des rendus très lumineux. Les deux tableaux, reproduits, dont la belle Rafaëla, sont superbes. le rose de la couverture apporte une note de distinction à la BD (qui est ce personnage noir, ce cyclope derrière Tamara?).
Un cahier en fin d'album permet au lecteur de compléter sa lecture par une biographie complète de Tamara.
Un bon moment de lecture.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Centrée sur la période la plus sulfureuse de l'artiste, cette bande-dessinée nous emporte dans le tourbillon des nuits de la capitale des années 20. Tamara de Lempicka alors au sommet de sa gloire, rencontre Rafaela, dont les courbes généreuses l'inspirent follement. Une muse de quelques magnifiques tableaux, que son mari perçoit d'un mauvais oeil.

Tamara de Lempicka est une des premières femmes artistes à revendiquer une liberté sexuelle et à montrer des corps d'hommes et de femmes dans tout ce qu'ils ont de plus purs et de plus sensuels, peignant des courbes et des corps offerts pour le plaisir de déshabiller des yeux. le regard du modèle est la plupart du temps conscient d'avoir un spectateur et l'artiste joue sur cette ambivalence entre voyeurisme et dévoilement.

Même si vous n'êtes pas familier avec la biographie de Tamara de Lempicka cet épisode est parfaitement bien construit pour comprendre les enjeux et les relations entre les personnages. Un aperçu des années folles dans tout ce qu'il y a de plus enchanteur. Les dessins nous montrent dans des tons chauds mais foncés, les lieux où s'encanaillaient les parisiens, la liberté de cette génération et l'émancipation d'une femme artiste qui se battit pour son travail et ses envies. Les illustrations montrent les corps et les regards, une séduction et une liberté de tous instants, en total adéquation avec le travail de recherche de Tamara.

Un très bon complément de la biographie de Tatiana de Rosnay. Une façon de mettre en image le contexte historique et la vie de femme peintre des années folles.
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