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EAN : 9782872993802
174 pages
Lessius (13/02/2020)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Les jésuites ont la réputation de s’adresser d’abord aux milieux sociaux les plus favorisés. Cela s’explique aisément si l’on considère l’implication forte des jésuites, dès leur fondation, dans les collèges, à une époque où l’enseignement de ce niveau ne concernait qu’une toute petite minorité.

Mais cela correspond-il à la réalité ? Les jésuites sont-ils vraiment un ordre pour les élites ? Quelle place tiennent, dans leurs préoccupations, les populat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'aide aux pauvres, la foi et la justice : des mots qui résument l'apostolat de la congrégation jésuite. Cet essai fut pour moi l'occasion de découvrir un ordre novateur.
Si Robin des bois volait au riche pour donner aux pauvres. Les jésuites, eux, tout en aidant de leur mieux les pauvres servent d'intermédiaire avec les plus favorisés afin de leur obtenir du travail ou différentes aides. Ils s'intéressent à la société dans le but de la rendre plus juste, de donner une place à tous les hommes et d'obtenir la paix. Mais ce n'est pas tout, ils sont au service des prostituées, des bagnards, des minorités raciales.C'est un ordre qui n'impose pas, écoute les autres, et en tire des leçons car qui mieux que la personne concernée sait ce dont elle a besoin. Ils aident à l'éducation des enfants défavorisés en créant des écoles , des dispensaires. S'occupent des réfugiés...
À mes yeux c'est un ordre novateur qui par sa proximité avec les plus défavorisés a bien compris que la foi sans la justice n'était pas possible et par son côté pragmatique se sert de ses capacités afin de permettre aux plus démunis de trouver travail et dignité. En servant les autres et en partageant leur pauvreté, ils ont trouvé la meilleure façon d'évangéliser, de prouver et de montrer leur foi.
Le père Étienne Grieu nous fait découvrir à travers des jésuites connus leur implication dans la société afin de venir en aide aux laissés pour compte. Il nous montre aussi à quel point pour les jésuites mais pas seulement aider et servir les autres c'est s'aider soi-même vis-à-vis de sa foi.
"Celui qui va fréquemment à l'église, mais pas aux taudis pour alléger la misère des pauvres se trompe s'il prétend être chrétien" est une phrase représentative de l'esprit jésuite qu'avait cité le pape François.
Merci aux éditions jésuites et à Babelio pour cette lecture très instructive qui permet de se forger sa propre opinion sur cette congrégation.
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La Compagnie de Jésus a été fondée en 1539 par Ignace de Loyola, François Xavier et Pierre Fabre puis approuvée en 1540.
Elle a été dissoute en 1773 puis rétablie en 1814 par Pie VII.
Dans cet essai le père Etienne Grieu ( s.j ) nous livre ses réflexions et l'évolution de la Congrégation de Jésus du XVI au XXI ième siècles .
Avec beaucoup de notes, un index conséquent : il déploie ses talents de pédagogue et un récit très structuré.
Aux 3 grands voeux que sont la pauvreté, la chasteté et l'obéissance à la parole du Christ vont s'ajouter l'évangélisation à travers l'Europe, l'Amérique latine, l'Extrème Orient, l'Inde et même l'Amérique du Nord.
Avec le souci d'être au plus près des pauvres, des malades, des esclaves, des bagnards, des prostituées, des ruraux ..bref des populations abandonnées de par leur race, leur statut social, et même par d'autres religions ..car pour un jésuite tout homme est "fils"de Dieu "ils vont évangéliser le monde !
On distingue deux approches de leur mission : à savoir les" exercices " qui permettent d'être à titre personnel plus proche des pauvres et celle des "constitutions" qui sont l'institutionnalisation qui permet de rayonner mondialement au niveau de la formation et de l'éducation..mais idéalement ces 2 notions tendent à s'exercer ensemble.
La révolution, les bouleversements socio-politiques
et surtout l'industrialisation ont conduit les jésuites à être confrontés à de nouveaux genres de pauvreté comme celle des ouvriers, celle des bidonvilles, des flux migratoires...et pour rester proches de ces " tout-petits ", pour les aider à rester au service du Christ : la notion de justice s'est imposée au fur et à mesure des nouvelles formes de misères sociales !
Et particulièrement : c'est le père Hurtado qui a fait le lien entre l'engagement social et le souci de justice !
D'ailleurs, le père Grieu rend hommage à tous les grands noms qui ont marqué l'histoire de la Congrégation, à ceux qui ont apporté des solutions nouvelles pour aider les pauvres depuis de nombreuses années et, qui se sont remis en question au nom et, au service de Dieu !
Sans oublier la 32 ième Congrégation Générale et quelques contestations entre le pouvoir papal et la Congrégation..mais il ne faut pas oublier que Le Pape François est un jésuite : ce qui clôt le débat à ce sujet ( avec la 36 ième CG).
Je remercie l'équipe de babelio pour ce livre envoyé au titre de la Masse Critique et les éditions Lessiu.
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Ce documentaire retrace le rapport des Jésuites avec les pauvres. En effet, on leur reproche d'être trop axé pour les riches. En réalité, le soin donné aux nécessiteux est primordial dans leur mission d'évangélisation. A travers des exemples de grandes figures jésuites, l'auteur retrace, dès sa création à maintenant, les actions concrètes de ce mouvement, et leurs idées.
Même si l'auteur parfois alourdit un peu son propos, j'ai trouvé l'ensemble assez intéressant et enrichissant. Je remercie les éditions Petite Bibliothèque Jésuite de cette découverte lors d'une opération Masse Critique.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
S'exprime ici pleinement un trait important de la personnalité d'Ignace, lié à son origine sociale, mais qu'il transmettra à l'ordre qu'il fonde : la conscience forte d'une responsabilité en ce qui concerne les affaires de la cité. C'est cela qui peut expliquer, il me semble, la proximité qu'on a souvent relevée entre les jésuites et le pouvoir. La posture adoptée par Ignace dans l'épisode qu'on vient de commenter est cependant sans ambiguïté : le pouvoir n'est pas cherché pour lui-même, mais on s'adresse aux personnes en responsabilité afin que des transformations soient apportées aux normes régissant la vie ensemble et que toute une société soit incitée à s'accorder au don de Dieu.
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Loin de se caractériser par un système autoritaire vertical descendant, le fonctionnement de la Compagnie tient à la rencontre entre un mouvement qui vient de la base (expression du désir de suivre le Christ, tel qu'il se redéploie au contact des réalités du terrain) et des impulsions qui viennent d'en haut ( en fonction des besoins pressentis et d'une connaissance des acteurs susceptibles d'y répondre). Le secret du dynamisme de la Compagnie et de sa créativité au cours des siècles tient, nous le croyons, à cette conjonction. Et, encore une fois cette rencontre est possible du fait d'une confiance mutuelle, qui elle même repose entièrement sur la foi en Dieu.
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A contrario, pour Alberto Hurtado, l'injustice est le symptôme d'une perte de sensibilité qui affecte le corps social.L'encombrement des richesses réduit considérablement le champ de vision, il rend "aveugle pour le surnaturel" parce qu'il provoque la concentration du souci sur ce qui est à posséder et à défendre ; et ce faisant, sans même en avoir conscience, il écarte les pauvres et rend sourd à leurs appels.
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" La prédication évangélique s'adresse à tous sans exclusive. Mais pouvoir s'adresser à tous efficacement suppose, au moins à cette époque, de se concilier les grands, , de les convertir pour les amener à faire leur travail : utiliser leur pouvoir pour le bien commun et donc, d'abord, pour ceux qui sont menacés d'en être exclus, les pauvres gens.

A. Demoustier, "Les premiers jésuites et les pauvres".
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Comme on l'avait vu au moment d'évoquer les premiers compagnons, la pauvreté est pour eux le moyen de s'en remettre entièrement à Dieu.
[...]
Mais la modestie des moyens pour vivre ouvre à une autre expérience, vécue également par Ignace et ses compagnons : elle donne l'occasion de rejoindre ceux qui sont confrontés, sans l'avoir choisie, à la grande précarité.
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