Le roman "feel good" n'a d'autre prétention que de divertir à la manière d'un bain d'émotions positives et de bons sentiments. On y passe un bon moment pour se détendre; les sujets graves sont abordés avec légèreté et humour; aucune tension dramatique ni suspens anxiogène; on se sent bien en sortant.
Dès lors, quelle grille critique appliquer? Celle de la littérature dramatique? Certainement pas. Il faut en rester à la critique du genre et dire si le roman répond à ses attentes.
Celui-ci répond bien aux critères et l'on ne pourra pas lui reprocher ses facilités rhétoriques, sa vision résolument optimiste et ses personnages édulcorés. L'auteure nous fait partager des sentiments intimes au regard de situations qu'elle a visiblement vécues (le rapport au père, à la mère, la grossesse, la mort, l'alcoolisme). Elle joue parfois sur des sujets sensibles comme autant de déclencheurs de larmes, ce qui verse finalement dans une forme de "larmoyance" forcée. Ici, le trop est l'ennemi du bien.
Mais le plus gros défaut de l'auteur est a contrario dans son usage immodéré de l'humour en contrepoint. Certes, il est techniquement nécessaire pour équilibrer la charge émotionnelle du récit et l'empêcher de verser dans le drame, mais il est à doser avec délicatesse, ce que ne fait pas l'auteure qui nous livre à longueur de pages des punchlines imagées, dans le style du stand up. Certaines sont drôles, d'autres surfaites. Mais le plus gênant, c'est qu'elle impose cet humour simultanément dans la narration de deux des personnages (Iris et Théo) qui, dès lors, ne sont plus que des porte-voix clonés de l'auteure, perdant de facto une grande partie de leur propre personnalité. Ainsi, à trop vouloir "amuser la gallerie", l'auteure noie ses personnages et les rend peu crédibles.
On passera sur l'épisode du concours de Théo au terme duquel le personnage de Philippe disparaît sans laisser de trace. Celui de Nathalie aurait mérité d'être un peu creusé. Reste celui de Jérémy qui permet d'aborder un sujet sensible, celui de la relation "toxique" et de "l'emprise" (termes désormais consacrés en terminologie victimaire). Quand il suffirait de le bloquer sur son téléphone, Iris laisse au contraire ce personnage, décrit plutôt comme un vrai psychopathe, lui délivrer des dizaines de sms (on est à la limite du thriller psy), l'aborder dans la rue, le suivre au café, lui laisser lui tenir la main... Paradoxalement, ce qui aurait pu être un moment de combat libérateur, y compris pour le lecteur, rejoint le bain ni trop chaud ni trop tiède du roman. Quant au bouclage final de la boucle, un peu artificiel lui aussi, il permet de fermer le livre avec le sentiment que le destin fait bien les choses. C'est rassurant...
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Une jolie et tendre histoire sur la rencontre de trois personnes blessées par la vie. Une veuve visite tous les jours la tombe de son mari pour lui raconter son quotidien et sa peine accepte de louer deux chambres de son logis à Iris et Théo. Chacun porte en lui des blessures, des déceptions et tranquillement, petit à petit , ils vont se découvrir, se parler, s'entraider.
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Sans me décrire comme fan, je dirais que je suis une fidèle de l'autrice. Elle m'a transportée, émue, fait rire... dans ses précédents romans. Celui-ci ne m'a pas touché. L'écriture est facile, parfois mauvaise. le thème de la rencontre intergénérationnelle, qui m'a rappelé à la lecture du résumé le génial Tous ensemble de Gavalda, reste superficiel. Les personnages bien que prometteurs sont peu aboutis. Un beau potentiel pour peu d'émotions au final. Dommage.
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