« L’an dernier, un audit a révélé que le Bureau des prisons a acheté, pour « usage administratif » quatre mille chaises à huit cents dollars l’unité. Ce même fabricant vendait ces mêmes chaises au prix de gros de soixante-dix-neuf dollars pièce. Cela devrait me laisser indifférent, pourtant, travailler pour trente cents l’heure vous procure un point de vue très différent sur le maniement de l’argent. » p.63
Tout le monde est prompt à oublier parce que tout le monde a envie d'oublier. La guerre contre le crime a besoin de victimes...
Dans le commerce de la drogue, la happy end n'est guère de mise.
Quand tu es en prison, ailleurs l'herbe est forcément plus verte.
Comment survit-on des années, en prison ? On ne pense pas aux années, aux mois ou aux semaines. On pense à la journée en cours – comment arriver au bout, comment y survivre. Lorsqu'on se réveille, le lendemain, ça fait toujours une journée de plus derrière soi. Ces journées s'accumulent, les semaines s'additionnent et les mois se changent en années.
Une longue peine de prison comporte quantité d'aspects inhumains. Le premier, c'est le sentiment d'être lentement oublié par le monde extérieur et par ceux que l'on aime et dont on a besoin.
Et puis il y a moi. Malcom Bannister, noir âgé de quarante rois ans, condamné pour un crime qu'à ma connaissance je n'ai pas commis. En ce moment, à Frostburg, je suis le seul Noir purgeant une peine pour un délit en col blanc. Quel mérite !
Les femmes, c'est précisément ce qui a entraîné la chute de plus d'un type.
L'une des rares vertus de la vie en prison, c'est que l'on y acquiert progressivement la patience. Rien n'avance à une allure raisonnable, et vous apprenez à ignorer l'horloge. Pour ce qui est du lendemain, on y sera toujours bien assez tôt ; survivre à sa journée constitue un défi suffisant.
L'époque glorieuse de la lutte contre le crime organisé et de la chasse aux faux-monnayeurs était révolue.