Liège (Belgique).
Elle, c'est Yasmina. Elle est jeune et belle. Elle travaille dans une pharmacie. le popotin de son cher papa s'est posé par inadvertance sur le smartphone de sa fille adorée mettant un terme à son existence ! … Celle du smartphone…
Comment une jeune fille en 2022 pourrait-elle vivre sans cet engin plus vital encore qu'un pacemaker ?
Que faire, sinon se rendre dans la boutique de téléphonie pour s'en procurer un autre ? Là, elle tombe sur Ludo, un gentil jeune homme qui la conseille au mieux… Et qui souhaiterait la revoir… La jeune fille accepte et ils deviennent d'autant plus proches qu'ils ont des passions fort semblables : elle adore les « escape games », et lui l‘urbex, activité qui consiste à s'introduire dans des lieux abandonnés pour en tirer les plus belles photographies possibles. Un soir de déluge, elle lui demande de l'entraîner dans un de ces lieux à l'abandon. L'observatoire de Cointe ferait parfaitement l'affaire…
Critique :
Décidément, les auteurs qui publient dans la collection « Noir Corbeau » ont un faible pour la ville de Liège puisque sur les onze numéros parus, trois aventures s'y déroulent ! Cependant,
Francis Groff innove car, à ma connaissance, c'est le premier roman, parmi une grande quantité (pensez à
Simenon, notamment), qui se déroule dans le quartier de Cointe ! Je reconnais d'ailleurs que c'est un quartier de la Cité ardente où je n'ai jamais mis les pieds ! Maintenant, j'ai une bonne raison de m'y rendre.
C'est avec une joie non dissimulée que je retrouve le personnage de Stanislas Barberian, bouquiniste très cultivé, venu dans la ville… sur les traces d'une guillotine ! Eh, oui, Mesdames et Messieurs les Français, lorsque vous avez occupé, après votre révolution de 1789, ce qui aujourd'hui constitue la Belgique, vous n'avez pas manqué d'amener avec vous l'engin le plus symbolique de votre révolution et d'une partie de votre culture ! Cette splendide machine pourvoyeuse de veuves, veufs et orphelins ! Comment ça, je suis provocant ? Moi ? Navré, mais je suis contre la
peine de mort, encore que pour Vladimir Poupou, je ferais peut-être une exception… Je plaisante Vladimir Vladimirovitch ! Juste cinquante ans de goulag là où les températures descendent à -57°C. Remarque qu'avec le réchauffement climatique, tu ne devais bientôt plus descendre qu'à moins 40°C. Veinard, va !
Bon, j'aimerais que vous cessiez de me dérouter sans arrêt de cet ouvrage car
Francis Groff va finir par m'en vouloir…
Francis Groff, ancien journaliste, ne manque pas l'occasion de nous entraîner dans les locaux du journal liégeois « La Meuse » et de la Maison de la Presse à « Liége », fief des journalistes, via son personnage Stanislas Barberian. de son côté journaliste, l'auteur situe très précisément tous les déplacements de son héros et il met un point d'honneur à donner des informations vraies sur l'histoire et la localisation des lieux intervenant dans le récit dans un souci de grande crédibilité.
Les Liégeois retrouveront avec bonheur leur quartier de Cointe, quant aux autres, l'auteur leur donnera envie de s'y rendre car, visiblement, le coin en vaut la peine.
En gros, sachez que dans cette histoire une femme va perdre la tête… Comment ? Vous m'accusez de tenir des propos misogynes ? « Toujours comparer les femmes à des oiseaux sans tête… Et patati et patata… » Votre accusation à mon égard est parfaitement injuste ! Lisez donc le dernier opus de
Francis Groff, et vous constaterez que je n'ai nullement exagéré.