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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vercingétorix, vous connaissez ? Comment ? le chef gaulois dont Jules César parle dans la Guerre des Gaules ? Heu, oui… Enfin, non ! En fait, « Vercingétorix » est le surnom donné par ses élèves à Eloi Taminiaux à cause de sa chevelure et de sa moustache tombante. Eloi fut longtemps prof d'histoire en secondaire à l'athénée François Bovesse à Namur (Belgique). Aujourd'hui pensionné, il conserve le privilège de pénétrer dans l'établissement et d'y disposer d'un bureau. Eloi va publier un livre qui va éclairer le personnage de Félicien Rops, peintre, graveur et bien d‘autres choses encore, et qui devrait être une vraie petite bombe. Malgré l'heure tardive en ce samedi du mois de janvier et qu'il soit secoué par un vent glacial, il a hâte de préparer sa rencontre avec le bibliophile Stanislas Berberian qu'il doit rencontrer demain matin pour faire authentifier un manuscrit très intime qu'il prétend être de la main de l'illustre Rops. de son bureau part un étroit escalier jusqu'à une cave qu'au cours de ses quarante ans le carrière l'enseignant avait transformée en une sorte d'atelier d'artiste dédié à Félicien Rops, atelier tout à fait vraisemblable, artiste dont il n'avait jamais cessé d'étudier l'oeuvre et de la mettre en scène avec ses élèves. Cependant, cette cave est restée secrète ! Nul autre que « Vercingétorix » n'en eut jamais connaissance.

Un jour, en aménageant cette cave, Eloi fit une étonnante découverte : un passage vers un labyrinthe de couloirs et de caves d'un autre bâtiment ! Oh, il n'y avait là que des vieilleries moisies et abîmées, genre chaises d'église, armoires branlantes, documents sans intérêt de l'évêché…
Eloi est venu s'assurer que la farde qu'il compte présenter à son interlocuteur demain est bien en ordre. Il la referme satisfait. Tout y est ! Pour célébrer ce grand événement, il sort la bouteille de prune et le verre ballon. Il remplit généreusement le verre et descend vers son antre d'artiste. Quand il y arrive, l'obscurité est complète jusqu'à ce qu'il allume les deux bougies qui servent d'éclairage à la pièce. Tout est là pour rendre vie à Félicien Rops, même la vieille épée. Eloi, assis dans son fauteuil profite de cet instant magique dans son antre à la gloire du peintre-graveur pour savourer son alcool de prune. Quelque chose vient de bouger… Un humain ? Il s'éloigne instinctivement de l'escalier. Il entend le bruit de l'épée, la lame glissant le long de son support en fer forgé… Il découvre petit-à-petit un homme habillé façon dix-neuvième siècle qui cache son visage d'une main, l'autre tenant l'épée… L'intrus retire lentement la main et… Non ! C'est impossible ! Cet homme ne peut être Félicien Rops ! Eloi se sent mal, il n'arrive plus à respirer… Mais que fait l'individu avec cette épée ? Il ne va tout de même pas…

Critique :

Ah, quel bonheur de retrouver l'écriture de Francis Groff dont j'avais savouré « Morts sur la Sambre » (allez l'acheter, si ce n'est pas encore fait). Il nous revient avec son personnage fétiche, Stanislas Barberian, bouquiniste expert franco-belge, au sens de l'observation très développé, tout comme sa culture, d'ailleurs.
Cette fois, c'est à Namur, là où la Sambre se jette dans la Meuse, que Groff nous balade, rendant l'histoire parfaitement crédible pour qui connaît un petit peu la ville. (D'ailleurs, il me donne méchamment envie d'y retourner pour redécouvrir les lieux qu'il insère dans son histoire.)

Mais Francis Groff ne nous a pas concocté un simple guide touristique ! L'homme est un journaliste qui pousse ses investigations aussi loin qu'il peut. Spécialiste de la mine (de charbon), il a aussi publié un livre sur Albert Frère, l'homme le plus riche de Belgique, aujourd'hui décédé, un livre hélas devenu pratiquement introuvable, publié chez Labor en 1995 : « Albert Frère, le Pouvoir et le Discrétion », un livre que j'ai hâte de lire… Mais il faut d'abord le trouver !
Tout ceci pour vous dire qu'en moins de deux cents pages, l'auteur nous construit une très belle histoire policière avec des tas de références à des événements réels qui se sont déroulés en Belgique et des références historiques qui, ici, nous donnent envie de nous replonger dans l'oeuvre très contestée, à son époque, de Félicien Rops. Une incursion dans les milieux d'extrême-droite catholiques traditionalistes nous montre que l'auteur reste un journaliste d'investigation qui se convertit, avec succès, dans le polar. Et puis, il y est aussi fortement question de franc-maçonnerie et un petit peu… d'Alain Delon ! Si ! Si ! Vous verrez ! Et là, ce n'est pas de la fiction !

Ce qui m'est particulièrement agréable dans la lecture d'un livre de Francis Groff, c'est qu'il titille notre curiosité par ses enquêtes tout en nous évitant de longues descriptions de tortures, de mutilations, choses qui paraissent indispensable à de nombreux auteurs de thrillers et de polars actuels.

Francis Groff fait plus d'un clin d'oeil à ses collègues auteurs qui publient dans la collection « NOIR CORBEAU » en faisant référence à leurs personnages… Suscitant ainsi l'envie de lire leur prose !

J'aurais pu finir ce livre d'une traite, tellement il est plaisant à lire, si je ne m'arrêtais pour prendre de nombreuses notes et aller jeter un oeil sur Internet pour en savoir plus sur des lieux, des personnages, des événements cités dans le roman.

Dernière remarque : il ne faut nullement être Namurois ou Belge pour apprécier ce roman ! L'histoire qu'il raconte est universelle et peut être appréciée dans le monde entier par tout lecteur de romans policiers. Vivement le prochain, « Orange sanguine », qui se déroule à Binche et où, sans le moindre scrupule Francis Groff assassine un Gille et son tambourineur ! Et tout ça en plein carnaval ! Impardonnable ! … Mais n'étant pas Binchou, moi, je l'absous de ce forfait et n'ai qu'une envie, me plonger dans ce roman !
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Éloi Taminiaux, ancien professeur d'histoire de l'athénée François Bovesse, est aujourd'hui à la retraite. Il peut donc consacrer tout son temps à des recherches en vue de la publication d'une nouvelle biographie de Félicien Rops. le savant a déniché un précieux manuscrit qu'il souhaite faire authentifier et sollicite donc les lumières de Stanislas Barberian, libraire expert en documents anciens et enquêteur à ses heures. C'est curieux, Stanislas ne trouve personne au rendez-vous. Et pour cause : à quelques pas de là, Éloi gît dans une mare de sang et son cadavre a été disposé selon une mise en scène macabre et satanique.
J'aime beaucoup les romans policiers et suis très attachée à nos auteurs belges. Les éditions Weyrich viennent de créer la collection « Noir corbeau ». Bien évidemment, je me suis jetée sur les trois premiers volumes parus. Avec des bonheurs divers. Mais c'est une autre histoire. Parmi ceux-ci, j'ai vraiment apprécié « Morts sur la Sambre » et j'étais curieuse de voir si Francis Groff allait poursuivre les enquêtes du sympathique Stanislas Barberian, en l'envoyant dans diverses villes de notre pays. En effet, je ne me suis pas encore remise de la frustration que j'ai ressentie en entamant la série créée par Dulle Griet. Je pensais que celui-ci entreprenait là une fresque d'ampleur qui baladerait ses personnages dans les dix-neuf communes de Bruxelles, à l'instar de Nestor Burma dans les arrondissements de Paris. Hélas, après deux volumes, plus rien ! le mystérieux auteur qui se cachait sous ce pseudonyme breughelien serait-il... mort ?
Aussi, je ne vous décris pas ma joie en découvrant une nouvelle aventure de Stanislas Barberian si rapidement après la précédente. Et qui plus est, le cadre de celle-ci est ma ville de coeur, Namur, et concerne un artiste que j'aime beaucoup.
Mon premier plaisir de lecture a donc été de me promener dans des endroits que je connais bien et que j'ai donc pu facilement visualiser, contrairement à « Morts sur la Sambre », car je ne suis pas familière de Charleroi.
Les pages d'ouverture font sourire. Elles racontent les déboires d'Éloi Taminiaux lorsqu'il exerçait encore son métier d'enseignant. « En raison des longs favoris et de l'épaisse moustache tombante qui lui mangeaient le visage », notre homme avait hérité du surnom de « Vercingétorix ». Hélas, pour faire plaisir à son épouse, ce valeureux Gaulois se rase et déclenche une révolution au sein de l'établissement. « Partout aux tableaux d'affichage, sur les murs de la longue façade, dans les classes et parfois même au tableau, des inscriptions avaient fleuri sur le thème de "Rendez-nous notre Vercingétorix" ». le pauvre homme était même victime de la colère de ses élèves, auxquels il était pourtant tellement attaché. Ceux-ci le boudaient, ne lui parlaient plus, l'évitaient même dans les couloirs ! Aujourd'hui, après plus de quarante ans d'enseignement, Éloi a obtenu, pour prix de son dévouement, le droit de conserver son bureau à l'école, dans lequel il entrepose une ahurissante documentation, impossible à caser dans son modeste appartement. Elle est, en grande partie, consacrée à son sujet d'étude préféré : le sulfureux peintre et graveur Félicien Rops.
C'est ainsi que Francis Groff permet à son lecteur de s'attacher à l'érudit, qui a même réalisé un atelier d'artiste plus vrai que nature, et si bien décrit par notre écrivain, qu'on est triste de penser qu'il l'a imaginé. On aimerait pouvoir le visiter !
Malheureusement, par une méchanceté dont sont coutumiers les auteurs du genre, Francis Groff nous pousse à aimer Éloi pour mieux nous désoler d'assister, impuissants, à son assassinat mis en scène de façon théâtrale.
Bien évidemment, pour qu'il y ait enquête, il faut un mort. Et, si celui-ci nous laissait indifférents, pourquoi aurions-nous envie de poursuivre le tueur ?
Mais Francis Groff ne se contente pas de mener une banale petite investigation. Son récit est truffé d'anecdotes et explications historiques fort instructives, qu'il intègre habilement à l'histoire sans en faire d'ennuyeuses digressions scolaires, comme c'est le cas pour d'autres ouvrages que j'ai lus, mais dont, par charité, je tairai le nom des auteurs. (On a parfois l'impression d'avoir affaire à des extraits de guides touristiques ou encyclopédiques!) Ici, j'ai, par exemple, retrouvé avec plaisir, un épisode que j'ai moi-même bien souvent expliqué à mes élèves lorsque Baudelaire était venu rendre visite à son ami illustrant sa plaquette « Les Épaves ».
On apprend (c'est du moins mon cas) énormément de choses à propos de Rops, sa ville, la Franc maçonnerie, l'extrême droite, le marché de l'art, les avatars du casino local.
J'ai débusqué avec amusement quelques clins d'oeil aux autres auteurs de la collection (Gidéon et Victoire imaginés par Ziska Larouge, que j'aimerais bien retrouver, eux aussi, dans de nouvelles aventures, ou le trio de buveurs de Gigondas rencontré chez Christian Libens), sans oublier quelques allusions à la précédente enquête de Stanislas, que j'avais dévorée. Ce dernier prend de l'épaisseur. Il n'est pas seulement le propriétaire de « La Malle aux livres », toujours à l'affût d'une édition rare ou de titres convoités par ses clients. C'est un fin lettré qui jongle avec des thèmes érudits très variés. C'est un amoureux qui ne dédaigne pas le marivaudage, puisqu'il a une impressionnante liste de « fiancées ». Enfin, à présent, il est attaché à Martine, l'aimable libraire du « Vieux lutrin », et pour longtemps, j'espère,car je l'aime bien. C'est aussi un gastronome qui nous met en appétit en parlant avec gourmandise des spécialités régionales qu'il ne manque pas d'aller déguster dans les établissements des endroits qu'il visite. S'il est sérieux et cultivé, il n'en est pas moins distrait, ce qui donne lieu à une scène comique dans l'hôtel où il loge et que le préposé à l'accueil n'est pas près d'oublier !
La liste des aspects attrayants de ce roman est encore longue, mais je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-mêmes lorsque vous le lirez, ce que je vous recommande chaudement.
Cerise sur le gâteau, comme je n'avais pas eu la chance de le trouver dans la librairie à laquelle je m'étais adressée, l'auteur a eu la gentillesse de me l'offrir, avec une aimable dédicace en prime. Ce dont je lui suis très reconnaissante. Un immense merci à lui, donc, pour ce bon moment de lecture qu'il m'a réservé.
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J'ai vraiment bien aimé cette enquête namuroise autour de Félicien Rops. Je ne sais pas pourquoi, peut-être à cause du titre, j'avais imaginé une histoire sataniste ou surnaturelle. Ce n'est absolument pas le cas.
J'ai tout aimé : le thème, les personnages, le cadre. Et aussi l'attention de l'auteur, ses petites références à d'autres personnages tirés d'autres polars belges.
Le récit se tient bien, les références historiques sont toujours bien placées, qu'on les connaisse ou pas (on sent le journaliste), je ne vois qu'un défaut à ce roman : il est plutôt court.
Je me fais deux promesses lorsque le confinement sera terminé. Acheter le premier polar de Francis Groff et retourner au superbe petit musée Rops de la rue Fumal.
Un immense merci à Masse critique pour cette belle découverte.
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Ce polar se passe dans la ville où j'habite. Eloi Taminiaux , professeur d'histoire retraité, est un passionné du peintre sulfureux Félicien Rops. Au vu de l'impressionnante documentation qu'il a accumulée, il a pu garder à sa retraite un bureau à l'Athénée François Bovesse. Alors qu'il semblerait avoir fait une découverte inédite, il fait appel à Stanilas Barberian, originaire de la région et tenant une librairie spécialisée dans les livres anciens à Paris . Lorsque ce dernier arrive à Namur, on découvre le cadavre d'Eloi Taminiaux dans l'église Saint-Loup qui jouxte les locaux de l'Athénée. Ce n'est pas là qu'il aurait été assassiné, son corps est posé au centre d'une sorte de rituel, qui fait penser à un tableau de Rops.

L'Inspecteur Delaive et ses adjoints en charge de l'enquête vont creuser , grâce aux connaissances historiquesde Stanilas Barberian , la piste de l'extrême-droite ultra catholique ainsi que la franc-maçonnerie.

Ce polar, agréable se lit facilement. L'ambiance, les rues, les bâtiments, les personnages sont décrits de manière très réaliste. Et quand on habite Namur, on ne peut que "rentrer " dans l'histoire et on a envie de connaître la suite .

J'ai passé là un bon moment de lecture.

NB voici le lien vers Wikipédia concernant Félicien Rops. Grâce à cet article, les personnes qui ne connaissent pas Félicien Rops peuvent mieux comprendre les pistes prises par les enquêteurs. https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9licien_Rops
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Stanislas Barberian, un bouquiniste amateur d'intrigues policières, va, une nouvelle fois, être mêlé à une enquête concernant un horrible meurtre prenant l'aspect d'un rituel. Il a été sollicité par Éloi Taminiaux, professeur à la retraite, auquel ses élèves ont donné le pittoresque nom de Vercingétorix, en raison de favoris et moustaches bien fournis. Éloi serait en possession d'un manuscrit très intime du célèbre artiste Félicien Rops, recelant des révélations fracassantes. Il souhaiterait le soumettre à Stanislas en tant qu'expert, afin de recueillir son avis, mais surtout obtenir une authentification. Hélas, c'est la police que Stanislas rencontre dès son arrivée à Namur. le professeur a été assassiné et pas de trace dudit manuscrit. La sagacité de notre enquêteur amateur va, une nouvelle fois, venir à bout d'une énigme passionnante.
J'ai adoré ce nouvel épisode des aventures de Stanislas, ainsi que les découvertes des lieux et rues d'un Namur que je connais assez bien. Je salue aussi le clin d'oeil que l'auteur adresse à d'autres romanciers des éditions Weyrich, en faisant intervenir les héros de leurs romans policiers dans son propre récit. Cela donne l'impression d'un monde parallèle où les personnages de fiction ont une vie propre. C'est assez surréaliste et bien dans l'esprit de l'auteur.
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Ce roman belge se déroule à Namur. On y retrouve Stanislas Barberian, à nouveau embarqué dans une intrigue policière dans laquelle il se retrouve mêlé malgré lui.

Un meurtre de professeur d'histoire sur fond de loge maçonnique, un jeune inspecteur peu aux faits des habitudes policières, mais aussi un inspecteur au nom rappelant le pays noir @ben_choquet . Joli clin d'oeil de l'auteur.

Voila encore un bon polar, des clins d'oeils fréquents à l'histoire et à des collègues auteurs. J'ai beaucoup aimé ce roman, qui s'est laissé dévorer à une vitesse monstrueuse.
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