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sur 142 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très belle reconstitution historique de l'affaire des possédées de Loudun, très bien documentée qui nous plonge dans une France, tourmentée par les questions de religions, les tensions entre catholiques et protestants, une France de fanatiques religieux et un Richelieu puissant aux commandes...

«Enfin quoi, ils étaient tous là, le clan des raseurs de murs, les anti-Grandiers, les bouffeurs de huguenots, les cardinaux haineux, se disant loyalistes. Les vrais chrétiens, les bons catholiques aimant la France fille aînée de l'Eglise, adorant la famille et le dimanche matin, trouvant justes la prospérité des notables, la misère des gens de rien et le malheur de qui ne pensait pas comme eux.»

Urbain Grandier, le curé de Loudun, le magicien, flétrisseur des âmes pures, corrupteur des vierges dévouées de Dieu, désigné comme le suppôt de Satan ... torturé et mort inutilement. Il était un homme libertin, apprécié des femmes, qui remettait en cause le célibat des prêtres. Ses pensées, eussent-elles été écoutées, auraient évité bien des tourments dans l'Église catholique !
Frédéric Gros dénonce avec brio la veulerie humaine, les manigances, la méchanceté, le sadisme de l'Église, la perversité des règlements de compte politiques et religieux; la fin est effroyablement bien écrite...Le style est froid, sec, pimenté de touches d'humour, il colle parfaitement avec le récit.
Une lecture à vous retourner l'estomac par moment, angoissante parfois aussi, une lecture émouvante et qui fait naître un sentiment de révolte.
Un premier roman très très prometteur !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Dans un beau style factuel que l'utilisation du présent renforce, Frédéric Gros nous livre la vie d'Urbain Grandier, curé de Loudun, un peu trop beau prêcheur et le sachant, un peu trop séducteur, avec son élève, la fille du procureur du roi Trincant, et cela le perdra malgré un subtil jeu d'influences entre le pouvoir royal et celui religieux de Richelieu et de l'inquisition.
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La rentrée littéraire et moi ne faisons généralement pas bon ménage. Pourtant, j'ai tout de suite été interpelée par ce roman, basé sur un fait divers ayant vraiment eu lieu. J'ai décidé de le lire lors d'une lecture commune avec mon amie Ingrid, du blog Histoire du soir. Grand bien m'en a pris!

L'affaire des possédées de Loudun, c'est avant tout l'histoire d'un homme, d'un curé, Urbain Grandier, jugé trop gênant par ses contemporains. Pensez donc: nous sommes dans les années 1630, la France connaît des heures particulières et est régie d'une main de maître par Louis XIII et le Cardinal Richelieu. Alors un curé ouvert aux Protestants, pour le mariage des prêtres, qui ose s'opposer à Richelieu et qui engrosse la fille du procureur du roi, cela fait forcément beaucoup et certains ne reculeront devant rien pour l'accuser de tous les vices.

Après une épidémie de peste dans la ville de Loudun, Jeanne des Anges, la mère supérieure du couvent de la ville, annonce que ses soeurs et elle sont victimes de possession. Les démons seraient commandés par Grandier lui-même, qui n'a jamais vu les nonnes de sa vie. L'occasion tombe à pic, et c'est parti pour un simulacre de procès.

"Et surtout, vous avez contre vous tous ceux qui ne sont ni pour ni contre personne et qui suivront, et qui croiront ce qu'on leur dit de croire. Ça leur fera récréation."

Je connaissais l'issue de cette affaire, puisque j'en avais déjà entendu parler, mais j'ai beaucoup aimé être immergée dans le contexte de l'époque. Frédéric Gros dresse avec justesse le portrait d'une ville de province, au XVIIe siècle, qui vit avec ses peurs et ses croyances. le spectre de l'Inquisition n'est d'ailleurs pas si loin et bien ancré dans les mémoires. J'ai également beaucoup appris sur la personnalité de Grandier, même si certaines choses ont été très romancées, et surtout, j'ai trouvé très intéressant le profil psychologique de la mère supérieure, atteinte de sévères troubles du comportement.

Outre ces personnages, le contexte politique joue bien sûr un rôle important. Manipulations, menaces, tout était bon pour faire reconnaître coupable un curé un peu trop dérangeant, en faisant passer une hystérie collective pour un cas de possession (manoeuvre qui n'était pas rare à l'époque). Ce roman nous donne cet horrible sentiment de se sentir impuissant face aux événements qui se jouent.

C'est saisissant, glaçant, et on se dit que finalement, ce fanatisme dépeint ici n'est si éloigné de celui d'aujourd'hui.
Lien : http://www.placedeslivres.ca..
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Ursulines... arsenic et vieilles dentelles...

Il est des localités qui, en dépit de leur honorabilité citoyenne et historique, se retrouvent à jamais marquées du sceau des extravagances, des outrances et autres aberrations avilissantes dont les seuls responsables sont indéniablement les humains...

Ainsi, la bonne ville de Loudun, dans le nord Vienne, cité aux confins du Poitou et de l'Anjou, a-t-elle vu ternir sa réputation par des événements peu ordinaires qui, en leur temps, ont défrayé la chronique : Au XVIIe siècle L'affaire des Ursulines possédées par les démons mettant en cause le prêtre Grandier et, plus proche de nous, dans la deuxième moitié du XXe siècle, l'affaire Marie Besnard, dite "l'empoisonneuse de Loudun".

Deux faits peu glorieux, hélas, bien trop retentissants, dont les habitants de cette valeureuse cité se seraient bien passés.

Sexe in the city...

Vivre recluse, en s'adonnant à la prière rituelle et méditative, au labeur intensif, en se privant des joies simples de l'existence ordinaire et relationnelle, n'est pas sans risque pour les sujets vouant ainsi leur quotidien, à la cause religieuse qui les met au service du Seigneur Dieu et du Christ Rédempteur. Il y a à l'opposé, la partie adverse qui n'accepte nullement cet engagement et cette fidélité indéfectibles à cette élévation spirituelle. Tirer le balancier vers le bas et pourquoi pas en-dessous de la ceinture... la gente démoniaque s'estime lésée dans cette quête de sainteté. Ces résidentes du couvent, nonnes et nonnettes aux visages angéliques à la vocation précoce, résisteraient-elles à la tentation de la chair, aux extases des caresses interdites, ne succomberaient-elles pas aux attitudes lascives, aux brusques envies de copulation et aux transports d'orgasmes jouissifs et irradiants ?...

Une existence extatique bipolaire vouée à son Seigneur Dieu, mais aussi soumise à son corps... telle est alors l'ambiguïté, ce paradoxe à partir duquel se met en place l'immonde supercherie pour qui jugerait que les transes indécentes et obscènes de ces soeurs vierges et "innocentes" ne peuvent résulter que de la possession de leurs corps par des esprits sataniques.

Sac in the City...

Au cours du règne de Louis XIII, roi pieux, fervent catholique, c'est, au premier chef, son brillant et intriguant cardinal ministre qui gère l'essentiel des affaires du royaume. Stratège éminent, loyal mais aussi profiteur, le cardinal de Richelieu est présent sur bien des fronts et particulièrement sur celui de la cause huguenote, légitimée par l'Édit De Nantes promulgué par Henri IV, 35 ans plus tôt. En Poitou et Saintonge, les partisans de la réforme occupent beaucoup trop de villes, et représentent un réel danger pour la sainte église protégée par et protectrice de la monarchie. La petite ville de Loudun héberge un nombre important de Protestants...

En fait, supplantant la seule cause religieuse, c'est bien une lutte pour le pouvoir politique qui s'érige sous la férule de Monsieur de Richelieu et ses principaux ennemis se tiennent dans les rangs Huguenots...

La proclamation royale du 31 Juillet 1626, va entraîner la destruction de nombreuses forteresses et ville fortifiées depuis le Moyen-Âge dans l'Ouest de notre pays et Loudun n'échappera pas à ce démantèlement qui met à bas jusqu'au donjon de cette place forte. La raison tient essentiellement au fait qu'il ne faut pas que les huguenots se réfugient dans ces bastions et résistent à d'éventuels sièges que tiendraient, contre eux, les troupes royales de la contre-réforme.



Grand Dieu Grandier !...

Le curé de Loudun, prêtre légitime officiant en cette paroisse dispose, outre sa culture, sa faconde, son dévouement au service divin et à ses paroissiens, d'une belle apparence. C'est un bel homme au visage agréable, à la stature svelte, élancée, une personne aussi charmante qu'avenante qui ne laisse pas insensible la gente féminine. Et cela, Grandier le sait parfaitement, prêtre respecté il est également grand séducteur car, lui aussi, n'est pas insensible aux charmes féminins. Voilà qui ne s'accorde pas avec sa mission sacerdotale, son engagement comme vicaire du Christ. Sublime en chaire par l'élévation de ses sermons et homélies, mais faible en chair quand oeuvrent ses démons.

Mais quel homme se sachant beau et se sentant désiré, résisterait aux appels persistants d'une jeunesse en mal d'amour, d'épouses délaissées, de veuves éplorées ayant perdu toutes joies ? Y aurait-il un mal à aimer, à dispenser ces instants de pure extase à des âmes que les désirs du corps, en vagues langoureuses, assaillent ? Éteindre ces quelques incendies, par son propre embrasement, Grandier se serait-il déjà perdu à cette cause qui dépasse amplement le cadre de son ministère, reniant de ce fait, ses voeux solennels de prêtre catholique ?

L'erreur fut qu'il engrossa par deux fois quelque innocente jeune fille dont celle du procureur du roi, le très catholique Trinquant qui anime en sa maison, des soirées littéraires de haute tenue. Grandier y brille, Trinquant qui l'admire, en fait le répétiteur de sa fille pour lui enseigner le latin... Des belles lettres au lyrisme, du lyrisme aux émois , des émois aux poses lascives, l'esprit abandonne la partie quand le corps exulte. le mal est fait quand l'enfant à naître arrondit le ventre de l'innocente élève... de là Grandier, ce traître, s'est fait de terrifiants ennemis. S'étant adonné à la luxure, de pêcheur honteux en disgrâce, mais aussi proche des huguenots qu'on exècre, condamnant également le célibat des prêtres, il deviendra, au fil d'improbables rebondissements, le sorcier satanique qui ordonne aux démons les plus sulfureux de posséder le corps des petites soeurs du couvent des Ursulines en la ville de Loudun, et, en premier, celui de la mère supérieure la "très sainte" Soeur Jeanne des Anges.

C'est alors que, par la volonté des adversaires impitoyables d'Urbain Grandier, se met en place l'innommable simulacre... Loudun devient le théâtre de la plus sulfureuse affaire de possessions jusqu'alors jamais révélée aux foules lesquelles assistent aux séances d'exorcisme en grand déploiement de pontes ecclésiastiques, de capucins exaltés à la solde du père Joseph, de prêtres exorcistes, une horde de moines, de prélats et de juges fanatiques, poussée par la vindicte de l'intraitable et cruel commissaire Laubardemont dépêché par le roi et son puissant ministre cardinal.

La deuxième jeune femme qu'Urbain Grandier a engrossé c'est la fidèle, pieuse et très jolie Maddalena qui vouait à son prêtre un amour incommensurable pétri d'admiration et de joie infinie. Cela restera confidentiel. C'est en suivant ses pas dans les trois dernières pages du roman que cette tragique et épouvantable histoire prend fin à neuf heures du soir ce 18 août 1634.

Ce roman s'appuie bien sur les faits rapportés par L Histoire. L'auteur en ménageant l'honorabilité du personnage au centre de cette lamentable affaire, nous rend évidente l'innocence du Prêtre Urbain Grandier victime expiatoire de la contre-réforme mais surtout du machiavélisme de ses accusateurs et de ceux qui enviaient son prestige auprès de ses fidèles et, parmi eux, des femmes qui lui vouaient une grande admiration. Les scènes de possessions ne manquent pas de descriptions épiques montrant le grotesque des rites exorcistes et des personnage les pratiquant. le lyrisme prend aussi sa place dans celle du jugement final où l'insoutenable procédure inquisitoire faisant appel à la torture a pour écho la résistance et la ferveur de Grandier qui, jusqu'à son dernier souffle, n'avouera jamais être auteur de sorcellerie. Aux yeux de la foule assistant à son suplice, l'image que ces bourreaux voulaient dégradante, s'inverse alors en celle de victime innocente qui, au-delà des pires tourments, est restée fidèle à son Dieu.

En ce sens également, l'honorabilité de Loudun et de ses habitants a, elle aussi, été victime du plus immonde procès complotiste autant que de la vanité des hommes de pouvoir.

Lien : https://www.mirebalais.net/2..
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Ce récit nous transporte au 17ème siècle pour nous conter l'histoire du prêtre Grandier, en délicatesse avec le principe de l'abstinence et de la modestie qui siéent habituellement à la charge presbytérale. Il le paiera cher tant sa naïveté et son orgueil l'ont fait haïr par des rivaux prêts à tout pour lui nuire.
J'ai trouvé ce livre chez Ravy à Quimper alors que je ne le cherchais pas et j'ai été bien inspiré. Il m'a rappelé le récit de Stefan Zweig "Conscience contre violence" dans lequel l'auteur dénonçait l'obscurantisme et l'intolérance appliquées à l'encontre de Michel Servet.
Il faut lire ces récits pour se rendre compte à quel point ils restent malheureusement d'actualité. L'intolérance a changé de forme et de véhicule mais elle règne encore en maître dans nos sociétés dites civilisées.
Et cela n'a de cesse de me mettre en pétard.
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Loudun, 1632. A quelques kilomètres de Richelieu, nouveau fief du cardinal premier ministre de Louis XIII, cette petite ville est secouée par les tensions religieuses entre catholiques et protestants lorsque la supérieure du couvent des ursulines, la mère Jeanne des Anges, et peu à peu l'ensemble de sa congrégation, est saisie de convulsions et d'hallucinations.

Elle avoue à son confesseur, le chanoine mignon, qu'un homme en soutane les visitent chaque nuit et les forcent à se caresser. C'est le diable assurément qui les poursuit ainsi, les laissant bientôt sans trêve s'épuiser en de folles sarabandes.

Le diable, il ne faut pas aller le chercher loin mais du côté du curé du village : Urbain Grandier. le prêtre de la paroisse est bel homme, les femmes en sont folles et il ne dédaigne pas rompre son voeu de chasteté à l'occasion.

Souvenez-vous, c'est lui qui a engrossé Estelle, la fille du procureur du roi, précipitant la fureur de son père qui s'est juré de se venger de son ami qui l'a trahi…

L'affaire des possédées de Loudun, brassant les énergies du désir et les calculs politiques, les intrigues religieuses et les complots judiciaires, a fait grand bruit sous le règne de Louis XIII et a inspiré depuis plusieurs cinéastes et essayistes.

Possession ? Folie ? Hallucination collective ? Schizophrénie ? Hystérie ? Frédéric Gros fait dans Possédées au-delà de l'affaire, le roman d'un homme injustement condamné : Urbain Grandier.

Brillant serviteur de l'Eglise, fin lettré, humaniste rebelle, amoureux des femmes, figure expiatoire toute trouvée de la Contre-Réforme, Urbain Grandier complote soi-disant contre le cardinal de Richelieu et est l'auteur d'un libelle demande au Saint-Père de mettre fin au célibat des prêtres.

Toutes les facettes de cet homme conduiront à sa perte et à son martyr le 18 août 1634, exécuté pour sorcellerie. Sous la torture et dans les flammes, il criera son innocence et l'auteur montre comment toute cette affaire a été montée en épingle par le procureur Trincant et ses amis Mignon, Mannoury et Adam.

J'ai trouvé ce roman très intéressant d'un point de vue historique bien sûr, Frédéric Gros s'est remarquablement bien documenté et grâce à lui je suis dorénavant incollable sur cette terrible affaire.

Mais c'est aussi un roman exigeant, très bien écrit, avec un vocabulaire et un style plutôt soutenus, ce qui peut rebuter celles et ceux habitués à lire des récits nettement plus simples d'accès.

Certains passages, notamment ceux ayant attrait à Jeanne de Belciel, future Jeanne des Anges, s'étirent toutefois un peu trop en longueur. Cette femme particulièrement exaltée et totalement centrée sur elle-même m'a rebuté. de nos jours, elle finirait à l'asile mais à l'époque sa parole a compté, il y a bien eu des voix pour mettre en cause cette possession et les simulacres auxquelles les soeurs se livraient mais le pouvoir judiciaire a fini par s'abattre sur ce pauvre Urbain Grandier, pourtant soutenu par les autorités ecclésiastiques.

Car cette affaire, si elle prend son origine dans l'exaltation religieuse et ses débordements, lorsque le tribunal ecclésiastique acquitte Grandier, elle devient politique et personnellement conduite par le père Joseph, l'éminence grise du cardinal, puis par le commissaire de Laubardemont, parent de la mère supérieure, lorsque Trincant avertit Richelieu que son curé complote contre lui.

Là encore, aucune preuve contre Grandier mais peu importe, la machine implacable va alors s'abattre sur lui. Grandier, ami des protestants, est héritier du XVIème siècle humaniste, de Rabelais, Jacques Amyot, Erasme et Thomas More, et paiera cher son modernisme, pris dans le tourbillon vengeur d'une époque qui se conclura par la révocation de l'Edit de Nantes.

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Loudun est une place forte du Poitou au début du XVII ème mais grouille de "Huguenots", ce qui agace une partie de l'intelligentsia locale. le prêtre, Urbain Grandier est même soupçonné de bienveillance envers eux , en plus de culbuter tout ce que la ville fait de femmes trop solitaires...
Urbain Grandier , aimé de ses paroissiens , n'est pas donc trop en odeur de Sainteté auprès des notables locaux.
Quand au couvent des Ursulines les soeurs commencent à avoir un comportement irrationnel et être dévorées par la tentation de la chair, les adversaires de Grandier se saisissent de l'occasion.

Roman très cultivé et "cultivant " que ce "possédé". le style , très sec, et les tournures parfois archaïques cohabitent à merveille.
L'intrigue, historique, est fortement bien expliquée et l'on se rend compte de la place de la sorcellerie , de l'exorcisme et de toutes les croyances de l'époque .
Le roman est intense , à suspens si l'on n'est pas au fait de ce fait de l'histoire et bien moins austère qu'il ne semblait à première vue. de là à en faire un Goncourt...
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A partir d'une histoire déjà longuement débattue, F Gros a fait un roman plaisant à lire sur un thème qui n'est pas vraiment porteur a priori. Style alerte et fluide, avec une construction qui frise le polar.
F Gros a donné du corps à cet abbé Grandier et le parallèle avec notre époque n'est pas si loin.
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Frédéric GROS romance un épisode réel qui s'est déroulé en 1632 dans la ville de Loudun en France. Il nous relate comment Satan- Zébulon - Astaroth - Belzebuth, autant de synonymes donnés par l'auteur à l'ensorceleur de Loudun, personnifié par le Père GRANDIER est entré au couvent des Ursulines pour ensorceler les moniales de pensées impures au point de les rendre si folles qu'il fallut les exorciser. Cela finit mal pour le prêtre de Loudun.
Au delà des faits, c'est l'Eglise et l'Etat français qui doivent triompher. La France n'est-elle pas la fille aînée de l'Eglise?
Au début du 17è siècle la France est unifiée, dirigée par un pouvoir central, Louis XIII et sa clique mais elle est gênée par les Hugenots qui bénéficient encore de la liberté d'exercer leur culte aux termes de l'Edit de Nantes qui ne sera révoqué qu'en 1695.
L'histoire des possédées de Loudun n'est donc qu'un complot politique dont le Père GRANDIER a été la victime. Certes, il n'était un pas un saint, il aimait les femmes.
Le roman est très bien écrit, la plume de l'auteur est haletante. La juxtaposition de synonymes donne un rythme rapide et on accroche au récit même si on connait à l'avance la fin tragique de GRANDIER.
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Sur la célébre affaire des possédées de Loudun, c'est l'histoire du curé Grandier que l'auteur nous narre. Il faut se repérer dans les différents personnages : hommes d'Eglise, de la Justice, bourgeois de Loudun. C'est la peinture d'une ville pendant la Réforme car Loudun devient le théâtre d'une lutte de pouvoir entre ses différents habitants : protestants, catholiques, représentants du roi, hommes d'Eglise. Au centre de ses luttes intestines, un homme va payer au prix fort son indépendance : le curé de Louvin. Les" possessions" simulées des religieuses, la place de l'Eglise, de Dieu, du Diable,ne sont là que pour servir l'intérêt, la vengeance de quelques uns. Et l'obscurantisme qui règne à cette époque n'est pas sans rappeler l'obscurantisme de ceux qui agissent au nom d'une foi sanguinaire. Pour ma part, une lecture un peu ardue au départ mais au fil des pages intéressante.


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