Benoîte Groult pointe dans ce livre la superficialité des protagonistes, tous riche ou aisé, intelligent, incapable de voir la vrai beauté de ce monde et de profitez de leur vacances. Et pourtant ils ont embarqué tous les 9 dans ce bateau de luxe qui les mène au bout du monde, en Grèce, en Inde, puis dans le Pacifique, en nouvelle Calédonie, Polynésie, Morea, enfin le pire les attends à Tahiti. Au fur-et-à-mesure chacun se montre sous son vrai visage et débarque ou s'en va, quitte le navire. On assiste à une véritable débâcle.
Féministe,
Benoîte Groult ne ménage pas les hommes, la vision du couple, les femmes en prennent aussi pour leur grade. L'ouvrage est très bien écrit et fait réfléchir sur ce qu'on attends du bonheur, du couple, de nos envies d'évasion. L'argent ne fait pas le bonheur ça va de soi, mais on nous rappel qu'il y contribue par rapport à ceux qui n'ont rien – vision d'horreur en Inde. Iris, richissime, propriétaire du bateau semble aussi la plus malheureuse et surtout la plus frustré. Elle se sent vielle à 50 ans, ne voit plus que des défauts à son physique et surtout manque d'amour, malgré un amant qui la trompe pour une jeune de 26 ans...
On s'attache au couple Marion, la narratrice et son mari Yves, faisant le reportage du périple, mais surtout de cette grande comédie. Sa caméra joue le rôle de miroir, ce qu'ils n'arrivent pas à voir de leur propre yeux, peut être l'apprécierons t-il sur un petit écran ?
A la fin Marion retourne chez elle en Bretagne, Yves la rejoint après la fin de son reportage et c'est finalement la qu'on les sent les plus heureux, chez eux avec leurs filles et en toute simplicité, sans le confort matériel ni le luxe.
Par certains côté le livre m'a fait pensé au pessimisme de
Houellebecq mais avec un vocabulaire plus recherché. On ne trouve pas de vocabulaire obscène chez Groult, la dimension sexuel est bien présente mais suggéré ou finement évoqué par le biais de métaphore.