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sur 127 notes
Double vie de Vermeer ou fabuleuse vie de Han van Meegeren. Vermeer était un peintre très peu reconnu de son vivant (XVIIème siècle), et il subsiste de nombreux mystères autour de sa vie et de son oeuvre. Il a fasciné des auteurs tels que Proust, qui l'évoque dans sa Recherche, et de nombreux collectionneurs. Des toiles lui ont été attribuées, ou niées, après de longues polémiques entre experts. van Meegeren, lui, est un peintre du début XXème siècle, rejeté injustement par les critiques, qui va s'engouffrer dans le halo de mystère autour de Vermeer et s'avérer un excellent faussaire. Il restera dans l'ombre jusqu'à ce qu'on l'accuse, à la fin de la guerre 40-45, d'avoir contribué à la fuite des oeuvres d'art hollandaises vers l'ennemi nazi. Sa seule issue sera d'avouer ses méfaits de faussaire (qui en font un héros patriotique plutôt qu'un traître…). La double vie de Vermeer nous emmène, de manière très documentée, dans le monde de Vermeer, de van Meegeren, de Proust, de Goering, et dans le monde de l'art en général. Une belle balade très instructive.
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Han van Meegeren est un peintre suffisamment talentueux pour vivre très confortablement de sa production ; mais il est trop académique, trop dénué de génie pour espérer laisser une trace dans l'histoire de la peinture. Passablement mortifié de subir les railleries des experts de son temps, en particulier du spécialiste de Rembrandt Abraham Bredius, il décide de se venger en réalisant un faux de Vermeer, susceptible d'être adoubé par la critique d'art, digne d'être tenu pour un chef-d'oeuvre du maître de Delft afin de confondre les experts et d'être reconnu pour son talent.
le roman de Guarnieri use et abuse des digressions : il interrompt volontiers le cours du récit pour glisser tel chapitre consacré à Vermeer, tel autre à Marcel Proust qui fut l'un des premiers écrivains à assurer la postérité de Vermeer en lui consacrant un épisode célèbre dans lequel l'un des protagonistes de la Recherche meurt en allant voir la vue de Delft dans une exposition. Il s'éloigne trop longuement de son propos en racontant l'histoire de la constitution par le maréchal Göring d'une extravagante collection de peintures, amassée à force de combines, de corruptions et de spoliations en tout genre.
L'intérêt de ce livre est de raconter comment Vermeer, ce peintre peu prolifique - une trentaine de toiles sont portées à son crédit -, considéré comme un peintre mineur jusqu'à la fin du 19ème siècle, est devenu l'un des artistes les plus renommés et admirés de notre époque. Il a fallu pour cela la force de persuasion de certains experts et la boulimie de grands collectionneurs qui firent grimper les enchères de ses oeuvres au tournant du 20ème siècle. Ces mêmes experts, qui furent ensuite dupés par le faussaire Meegeren. A quoi tient la postérité, le lustre d'un peintre ?
A ses qualités intrinsèques, à sa façon unique de sublimer des sujets que d'autres traduisent en des termes plus prosaïques ? Comme ces portraits collectifs de guildes que l'on peut voir au Rijksmuseum d'Amsterdam et que transfigure Rembrandt dans la Ronde de nuit. Ou notre admiration et notre émotion sont-elles guidées par les louanges qu'en ont tressées des générations d'adorateurs avant nous ?
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Han van Meegeren est né aux Pays-Bas en 1889. Après des études d'art, il débuta une carrière d'artiste peintre. Malgré beaucoup d'efforts, il ne percera jamais. Il a toujours été méprisé par les critique d'art et les experts en peinture qui le considéraient comme un peintre passéiste. Il finit par nourrir une haine farouche à leur encontre. Il décida alors de les humilier en réalisant un faux Vermeer. Et, en effet, tous les experts furent dupés. van Meegeren ne s'arrêta pas en si bon chemin. Ce premier faux marqua pour lui le début d'une carrière grandiose de faussaire qui ne s'acheva qu'après la seconde guerre mondiale.Cette histoire n'est nullement une fiction. L'auteur a romancé la vie d'un véritable faussaire tout en restant toujours au plus près de la réalité.L'histoire de ce faussaire est vraiment fabuleuse. L'auteur a de plus habilement lié la vie du faussaire à celle de Vermeer. Son récit permet aussi de s'interroger sur la valeur pécuniaire des oeuvres d'art, sur la reconnaissance ou non des artistes en fonction des époques et sur les passions quasi obsessionnelles que peuvent déclencher certaines oeuvres. Cependant j'ai trouvé le style lourd et les passages descriptifs laborieux à lire.
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Très beau roman sur le talent d'un faussaire de génie, Han van Meegeren.
Que Hermann Goering était amateur d'art est connu : qu'il a acquis des faux Vermeer l'est moins, et moins encore que cette vente mit gravement l'auteur du faux Vermeer en danger. Ce roman dépeint avec réalisme le milieu de l'art, dans lequel marchands, experts et collectionneurs font et défont une cote d'artiste, et l'on en sort fantasmant sur les faux chefs d'oeuvres qui ornent les musées ou les vrais qui, sans identification, peuplent nos greniers.
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Né au Pays-Bas en 1889, Hans van Meegeren est un peintre de style traditionnel ce qui se révèle être un véritable handicap vu qu'il tombe en pleine éclosion de la peinture moderne. Complètement à contre courant de la mode, il est éreinté par tous les critiques et ne rencontre que mépris, insuccès et vie difficile. Pour se venger de manière spectaculaire, il décide de réaliser plusieurs faux Vermeer, non par simple imitation d'un original mais par véritable création à partir de rien. Il faut dire que Vermeer de Delft (1632-1675) fut un peintre longtemps méconnu et peu prolifique.
Van Meegeren, s'appuyant sur l'hypothèse selon laquelle le maître aurait produit une série de tableaux à sujets religieux qui se seraient égarés et se servant des techniques de l'époque, réalise un véritable chef d'oeuvre, un magnifique « Christ à Emmaus » aussitôt reconnu comme authentique et vendu au plus haut prix. Encouragé par ce premier succès, le faussaire continue sur sa lancée, en produit une série et amasse une véritable fortune. Tout aurait été pour le mieux, s'il n'avait vendu ses faux aux principaux musées nationaux hollandais et un au maréchal Goering lui-même! A la Libération, en 1945, le pot aux roses est découvert, il est accusé de collaboration, l'Etat hollandais veut être remboursé et sa vie bascule...
Formidable roman historique basé sur une histoire vraie, ce livre se révèle passionnant et agréablement écrit. Il nous permet de visiter les recoins de la petite Histoire ( avec un luxe de détails qui empèche de douter du sérieux de la documentation de l'auteur, mais qui peut lasser parfois) et toucher du doigt la fragilité des réussites humaines et la grande relativité du savoir des fameux « experts »...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Vous aimez la peinture, les histoires vraies de faussaires et les livres bien écrits (nous ne sommes pas pour autant en face d'une oeuvre qui ne pourrait se lire que pour la qualité de son écriture) et bien documentés? Ce livre est alors fait pour vous. Je l'ai adoré de la première à la dernière page. Je crois qu'il n'y a rien à ajouter si ce n'est qu'il parle aussi d'une sorte particulière de vengeance. Merci pour le voyage cher Luigi.
Lien : http://gothicsenebrus.canalb..
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Une bonne et riche lecture, mais pas un bon roman : à vrai dire je trouve que ça ressemble plus à une collection de biographies rédigées autour du même thème : Vermeer. Il n'y a pas de dialogues, pas vraiment de structure, et ce peut être déstabilisant. J'ai cru au début que la scène d'exposition était très longue, mais non, la narration est comme ça tout du long !

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( 16/10/2017 )

Il aura fallu un petit city trip à La Haye et un passage à Delft pour tomber sur cet ovni de livre!

Ovni parce que je peux pas vraiment le mettre dans le domaine littéraire, ni dans le domaine historique et pourtant! Il allie le meilleur des deux et fini par être le meilleur guide pour découvrir Vermeer et surtout l'histoire de ces tableaux! A partir de bribes de l'histoire de la vie de Vermeer, l'auteur nous emmène dans la grande aventure de son plus célèbre faussaire et avec lui de belles pages d'histoires dans la grande Histoire...On a tout! Y compris les anecdotes... Et tout ça nous est servi avec un style qui fait qu'on le commence et qu'on le dévore!

Je n'ai qu'une chose à dire: Suivez le guide!
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Lorsque la réalité dépasse la fiction. Nul besoin d'aller inventer des histoires plus au moins originales lorsque la réalité offre de tels matériaux d'écriture! Han van Meegeren se venge du monde de la critique des Pays Bas en leur proposant des copies de Vermeer qu'ils authentifient et déclarent des chefs d'oeuvre. le faussaire aurait pu ne jamais être pris si un de ces tableaux n'étaient pas arrivé dans la collection de Goering et qu'on l'accusa de Haute trahison.
Luigi Guarnieri se saisit ici d'une histoire vraie formidable et les pages se tournent avec attention. Cependant, je ne suis pas emportée. le roman, car s'en est un et non une simple biographie, manque de souffre, d'un "je ne sais quoi" qui ferait toute la différence. le roman fait beaucoup de digression. Tout un chapitre est consacré à Proust sans que l'on comprenne pourquoi avant la fin du livre. Les biographies de Han van Meegeren et de Vermeer me semblent males agencées l'une par rapport à l'autre. Bref, il y a un problème d'organisation dans le livre.

Cela ne l'empêche pas d'être une lecture intéressante. J'ai savouré les succès du faussaire (bien que je 'ai pas une grande sympathie pour le personnage). La description de la technique qu'il utilise pour recréer les peintures anciennes est très complète. de plus, l'écriture est agréable. Il y a quelques très belles phrases.
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Guarnieri relate à sa façon la vie (réelle) de ce peintre raté qui s'est vengé de la critique en peignant des Vermeer plus vrais que nature. On découvre avec minutie la manière de procéder du faussaire et on en apprend un peu plus sur ce monde de l'art où tout ne pourrait être que faux-semblant !
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