Et si jamais...

Et si jamais est un recueil de 8 nouvelles qui réinventent L Histoire.

Dans Oubliez la Lune..., nous sommes en pleine partie de Scrabble avec un ancien astronaute ayant mis le pied sur la lune peu après Neil Armstrong et Buzz Aldrin et son petit fils. Il se remémore la surprise qu'il a eu pendant sa mission et la conséquence que cela a eu sur la conquête spatiale par la NASA.

Canicule débute dans une salle de classe parisienne. La chaleur a définitivement envahi le globe et changé le mode de vie des terriens. Nous découvrons ici celui de Louise alors qu'elle réalise un exposé sur les philosophes des Lumières et la notion de progrès. On comprend vite que cette nouvelle aura des allures de fable écologique.

Tout va bien ! nous plonge dans une époque contemporaine ou la monarchie est toujours d'actualité en France. Alors que le mariage de Louis XXI et Nathéla occupe toutes les émissions people, le très jeune Joseph, entre ses matinées à l'école et ses après-midi de corvées chez M. le Comte, cherche son amie Ninon. Cette nouvelle fait froid dans le dos : les médias ne diffusent que strass et paillettes pendant que le peuple, les enfants compris, se font exploiter.

Réseaux sociaux est probablement ma nouvelle préférée du recueil. Elle peut être utilisée en cours d'Education aux médias et à l'Information pour aborder la notion d'Identité numérique, de vie privée/vie publique. Ici Nelson s'inquiète pour son ami Paul parce que celui-ci n'a rien posté sur les réseaux depuis bientôt 24h, une chose interdite par la loi car cela signifie que l'on a quelques chose à cacher. Les travers de notre société actuelle concernant les publications sur Internet sont exacerbés, ce qui créé un mode de vie totalement absurde où on est obligé de poster les moindres détails de sa vie. Nelson va se mettre à suivre Paul pour savoir ce qu'il cache.

Dans Stage de rupture on entre dans les pensées de Bertrand, un père de famille qui a envoyé son fils Jo, 16 ans, dans un camp isolé au milieu de la nature, un stage de rupture conseillé par le docteur Dambar. le but étant de remettre dans le droit chemin cet adolescent, lui qui était un enfant parfait avant. Ce stage de rupture nous fait évidemment penser aux camps de redressement qui existent, là le côté absurde c'est la raison pour laquelle les parents ont envoyé leur enfant dans ce camp. Mais tout ne va pas se passer comme prévu au stage pour Jo.

L'origine du monde est une nouvelle assez étrange où nous assistons à la naissance et la destruction de l'humanité du point de vue de fourmis. L'histoire commence lors des bombardements d'Hiroshima le 6 août 1945. Et si les minuscules fourmis pouvaient empêcher d'en arriver là ?

Et si, et si, et si... nous raconte plusieurs histoires à différentes périodes : la Préhistoire, le Moyen-Âge, pendant la Révolution, la Première guerre mondiale et à l'aube de l'an 2000. Chaque vie va être bouleversée par un détail, un hasard, un accident. Sans ça, leurs vies auraient été bien différentes ce qui nous fait réfléchir sur l'impact de nos propres vies.

Poules mouillées est la nouvelle qui termine ce recueil. Elle aussi est très étrange et un peu stressante. Sylvain aide son grand-père a préparer une omelette, mais alors qu'il va chercher des oeufs au poulailler, il se fait attaquer par une poule... qui le mord. Ce garçon de la ville en est persuadé, la poule avait des dents. La chute de cette nouvelle m'a fait sourire, elle est bien trouvée.

Comme dans tous les recueils de nouvelles, on en apprécie certaines et on accroche beaucoup moins à d'autres, d'où ma note de 2,5/5. Elles peuvent paraître un peu moralisatrices et reprendre des thèmes assez classiques, mais ça peut plaire à des collégiens et lycéens. Je suis curieuse de savoir ce qu'ils vont en penser.

Quand j'ai lu le sous-titre de ce recueil de nouvelles, « 8 nouvelles pour (ré)inventer l'histoire », je m'attendais à lire 8 uchronies… mais le titre est plus explicite sur le contenu de l'ouvrage. « Et si jamais… » regroupe une uchronie certes, mais c'est plutôt un ensemble d'histoires qui permettent d'explorer l'inattendu et le destin. le principal défaut de ce livre est que les nouvelles sont extrêmement courtes, ce qui ne permet ni de s'attacher au récit, ni aux personnages et ni au monde créé par l'auteur. Certaines nouvelles sont très prometteuses mais il est bien dommage d'avoir seulement une fraction infime d'un univers qui aurait mérité d'être plus développé…
C'est le cas de « Réseaux sociaux » qui explore un monde où les gens sont obligés d'être sur les Réseaux sociaux et de poster régulièrement des éléments de leur vie. Une sorte de contrôle de la population par la population en elle-même - un Big Brother revu à la sauce Facebook - gare à celui qui ne post pas la photo de son petit déjeuner ou ne post pas une publication régulièrement… j'ai adoré la nouvelle qui explore des idées passionnantes, il y a de quoi en faire un roman dystopique et plein d'intrigues ! J'espère que l'auteure aura l'idée d'en écrire un !
Canicule nous raconte l'histoire d'une étudiante dans un monde où le réchauffement climatique est devenu insoutenable. Autant l'histoire est peu passionnante, autant la description de ce monde apocalyptique est intrigante : la vie sociale est décalée au soir (chaleur oblige), la population se terre dans les sous-sols, les habitants du sud de la France migrent dans le Nord et se voient accueillis dans les couloirs du métro parisien désormais à l'arrêt, les autorités martèlent le message de boire, boire, boire régulièrement… encore une fois, l'univers créé par l'auteur mériterait un récit développé dans un roman.
L'uchronie « tout va bien ! » est trop courte pour vraiment comprendre les tenants et les aboutissements du changement de réalité. On comprends qu'il s'est passé quelque chose avec Louis XVI qui a permît à la royauté de perduré en France, et on se retrouve dans une Pays qui subit toujours le bon vouloir des seigneurs : obligation de travail gratuit, dépenses de la cours, taxes… saupoudré de People avec le mariage du Roi. Rien de bien passionnant.
« Oubliez la Lune » est une sorte de testament du dernier homme à être allé sur la Lune et qui reporte un événement qu'il a vécu sur cet astre… le style ne m'a pas convaincu, d'autant que l'histoire reste trop évasive.
« Stage de rupture » rentre dans la catégorie « et si… » car le choix des parents d'un ado va jouer sur le destin de nombreux autres. L'histoire « et si, et si, et si… » pousse l'idée à son paroxysme en suivant le destin de personnes liées les unes aux autres pour au final donner naissance à quelqu'un qui ne s'imagine pas toutes les circonstances qui ont du se produire pour en arriver à lui… et lui-même, ce qu'il décidera, aura des conséquences sur des milliers d'autres futures personnes. 2 nouvelles qui ne souffrent pas d'un traitement trop court, la nouvelle est l'idéal pour ce genre de sujet, et l'idée de l'auteur est très intéressante, partant de l'homme préhistorique à nos jours…
« L'origine du monde » est une histoire de fourmis qui voient la bombe atomique d'Hiroshima leur tomber dessus et les renvoyer dans le passé… où elles décideront du destin des hommes. La partie où les fourmis critiquent la nature humaine est intéressante mais j'ai trouvé dommage que l'auteur soit parti sur un récit de voyage dans le temps. Ou plutôt, un voyage dans le futur aurait été plus judicieux pour marquer le destin croiser des hommes et des fourmis.
Enfin, « poules mouillées » est un petit récit plutôt loufoque et sans aucun but. Effectivement, cela sciés très bien à la nouvelle, mais je n'y trouve aucun intérêt… une sorte de gag en 8 pages… trop long.

J'ai bien aimé « Et si jamais... »car cette nouvelle nous fait envisager et visualiser des situations qui pourraient arriver.
Celle que j'ai bien apprecié a été « tout va bien »de Chloé Cattelain. Cette nouvelle nous fait fait envisager si aujourd'hui la Révolution n'avait pas eu lieu. le règne des rois continuent et de meme pour le travail. J'ai bien apprecié la periode historique adapté au monde d'aujourd'hui.
Je vous conseille de le lire si vous aimez pensez et imaginer.

8 nouvelles qui nous montrent le monde différemment, en partant du postula d'un tout petit changement qui engendre une modification flagrante.