La Soif

Je n'ai pas choisi de lire ce roman en fonction de l'actualité, je l'avais depuis un certain temps déjà et le hasard, s'il y en a un, me l'a fait sortir de ma pile. le contexte actuel donne à cette lecture un ton particulier.
Kostia est un jeune soldat revenu de Tchétchénie défiguré suite à l'explosion du char dans lequel il se trouvait. Pour faire face à cette tragédie, il boit de façon complètement démesurée. La vodka à outrance devient son quotidien.
Avec deux de ses camarades Guena et Pacha qui étaient avec lui en Tchétchénie, il va aller à la recherche de Serioja qui a disparu. Ce dernier fut celui qui l'a sauvé en le sortant du char.
On va voir comment Kostia reprend goût à la vie à travers le dessin. On est un peu le témoin d'une renaissance. " A l'un, je dessinai une jambe, à un autre une femme. A un troisième ses amis qui avaient été tués. A un quatrième, je faisais un enfant en bonne santé. A tous ces hommes je donnais de la vigueur, à leurs femmes de la beauté, à leurs enfants de la drôlerie. Je dessinais ce qu'ils n'avaient pas. "
Le thème est original et fort mais je n'avais pas l'état d'esprit pour être assez réceptive à ce cheminement. Je n'ai pas réussi à entrer en phase avec le style et ma lecture ne fut donc pas très agréable. Je le regrette et suis convaincue que ce livre mérite bien mieux que mes pauvres étoiles.

Les opérations estivales « deux livres achetés, un offert », ça a du bon. Je n'aurais probablement jamais lu La Soif de Andreï Guelassimov s'il ne m'avait pas été donné par mon libraire. Et je serais passée à côté d'un récit poignant, celui de Kostia rescapé de la guerre de Tchétchénie.

Kostia a eu le visage brûlé après l'attaque de son blindé par les ennemis, ses camarades s'en sont à peine mieux sortis. de retour au pays, Kostia n'est plus bon qu'à faire peur aux gosses, mettre mal à l'aise les adultes et boire de la vodka jusqu'à tomber dans le coma. Mais un jour deux anciens camarades de guerre viennent le chercher car un quatrième a mystérieusement disparu. Pendant leur périple, Kostia va réapprendre à vivre.

La Soif n'est pas seulement celle de la bibine mais aussi et surtout celle de la vie. Car malgré une enfance chaotique et le trauma de la guerre, Kosta garde en lui, bien enfoui, l'envie de vivre et de faire quelque chose de son existence.

Andreï Guelassimov évoque avec justesse les blessures de l'enfance, le massacre des combats, les illusions perdus... et la capacité de se relever et dépasser la souffrance grâce à l'art.

Un soldat russe défiguré réapprend à vivre en dessinant.

Kostia a dix-huit ans lorsqu'il intègre l'armée pour effectuer son service militaire auquel il n'a même pas essayé d'échapper. Peu de temps après son arrivée en Tchétchénie, son tank est attaqué à la grenade. Ils seront quatre rescapés et Kostia est très grièvement brûlé au visage. de retour dans la vie civile, il retape des appartements pour gagner sa vie. Entre deux chantiers, il passe son temps à boire de la vodka pour supporter le mouvement de recul des gens qui découvre son visage ravagé pour la première fois, mais surtout, pour supporter sa vie qu'il considère vide de sens et sans avenir. Un jour, deux de ses anciens camarades tankistes lui demandent de partir avec eux à la recherche du quatrième rescapé qui a disparu. Leur périple va lui donner l'occasion de reprendre goût à sa passion de jeunesse, le dessin, et ainsi reprendre goût à la vie.C'est un roman très court, une tranche de vie. L'auteur a écrit ce livre d'un seul trait et sa manière de décrire les faits, simple et directe, n'est pas dénuée de subtilité.

La Soif est un très beau roman sur un jeune garçon ordinaire, Kostia (Constantin), qui revient de son service militaire en Tchétchénie où la guerre fait des ravages. de retour du front, il passe son temps à boire de la vodka et sombre dans l'alcoolisme jusqu'à l'écroulement, pour oublier ce qu'il a enduré, essayer de survivre, reconstruire sa vie au risque de mourir. Parce que Kostia est revenu mutilé et brûlé au visage. Il va devoir vivre avec son nouveau physique défiguré qui effraie les enfants.
Le char a explosé. Les camarades de Kostia l'ont cru mort mais l'un d'entre eux a pu le sortir de justesse. Et puis on passe du présent au passé et vice versa, les deux se fondant, comme dans la tête de Kostia.
Quand il était adolescent, son directeur d'école le convoquait souvent pour lui apprendre comment dessiner, mais surtout comment voir, appréhender le regard. Regarder par la fenêtre, savoir observer comment les enfants jouent dehors, comment les gens se meuvent, détailler les gestes...
Kostia n'a pas oublié son directeur d'école qui le convoquait souvent dans son bureau pour lui apprendre comment voir, appréhender le regard pour dessiner. Et le dessin sera plus une grâce qui lui permettra de s'en sortir.
Ses trois amis sont aussi rentrés à Moscou mais l'un d'entre eux s'avère introuvable. Ils partent à sa recherche. Dans cette errance, Kostia va revoir son père, se réconcilier. Faire la connaissance de ses tout jeunes frère et soeur : et c'est grâce au dessin qu'il partage avec eux que renaît l'espoir de vivre.
C'est un très beau roman, plutôt en retenue, avec des retours vers le passé, et sur les ravages de la guerre mais avec une distance savamment dosée. Écrit par un écrivain russe engagé.

Etrange quête qui n'est pas sans faire penser à l'attente d'un certain Godot, ce roman met en scène un militaire russe défiguré et ses compagnons d'arme. Leur périple les mène de beuveries en rencontres fâcheuses. le tout forme un roman surprenant, où il est un peu difficile de comprendre les motivations des personnages. Seul Kostia, le personnage principal, semble évoluer au cours de cette quête. le style, où les différents événements s'enchainent parfois sans transition, au fil des souvenirs, peut être un peu perturbant.