XXIV
La route pointée vers la haute mer
mais si près des premières vagues
et si près des innocentes plages
où nos pas s'arrêtent
comme un mât dans le ciel inverse
qui s'effrange
je me perds autour
de moi-même
ÉCRITURES
X
L'eau lave l'eau
L'image nous surprend
à travers les courants
Je guette un bruit
qui me sauve
d'attendre
La signature
d'un être
XIX
Brume d'or et de sable
L'ombre des voiles chante
leur songe lent
Les souvenirs
sur la plage blonde
ont odeur du vent
Que d'oubli que d'oubli
Dans ma jeunesse
seuls les morts de printemps
conservent leur sourire
Nul ne sait
leur geste immobile
dans la fuite des songes
Voiles qui s'effacent
dans la brume du sable
XXI
L'arbre de proue dressé
dans la fausse lueur
du fond des eaux
depuis des millénaires
Et cet appel au fond de mon cœur
d'anciens déserts
et de la solitude des flots
bafoué pare toute régularité
XXII
Au fond de l'étang rose
l'écriture d'un rampement
un fil sinueux sournoisement descend
prêt à tirer l'oracle