Homme debout sur la mer
LE HAUT LE BAS L’ENVERS L’ENDROIT…
Le haut le bas l’envers l’endroit
bien accroché le cœur
il se soumet aux monstres marins
décidé à choisir l’envergure de la voile
affrontement sous la coque
ventre éparpillé à la gueule
toute mémoire poussée à l’avant
contre le vent dépareillé
tu reviendras dans mes bras d’océan
après manœuvres de ports lointains
tu trouveras l’échancrure de la côte
par où le cœur perdra aimera
perdra encore
tandis que je dérive en blanc de mouette
après le vent
rien
mais la mer.
La mer de vos absences
Tous mes absents sont au large
cohorte de cris silence
dans la mer intérieure
roulés par les fonds ils vont
sans poids sans mesure
ils ont oublié leur nom
et moi je marche sur le sable
parmi les algues sèches les étoiles de mer dépecées
les morceaux de rêves brisés
je convoque celui-ci ou celle-là
et la mer les dépose à mes pieds
dans leur douleur sans forme
ils me parlent d'oubli
et je sais que j'entrerai dans la mer
le jour venu de leurs appels.
Sur les mers sans filets…
Sur les mers sans filets s’éloigner traverser
pour mieux voir la terre
prendre le temps la distance en soi
avec à bord embarquées les énigmes du jour
quand le bateau grandit
devient plage et place de village
avec dauphins et murènes silencieuses
la menace sous la coque
et le friselis d’écume sur portée musicale
quelles épaves entre nous ?