Old Soul

Cent pages. C'est ce qu'il m'aura fallu pour me rendre compte que ce livre n'était pas pour moi et l'abandonner.
J'étais pourtant curieuse et plutôt enthousiaste à l'idée de découvrir l'univers de Nancy Guilbert seule aux commandes, qui plus est pour une histoire se déroulant dans les grands espaces canadiens.
Est-ce que j'en attendais trop ?
Trop, c'est justement ce qui m'empêche de poursuivre cette lecture. À force de vouloir aborder tous les sujets et dramatiser le parcours de ses personnages l'auteure m'a perdue en chemin. Quatre narrateurs, des clichés à la pelle, et assez de casseroles pour plusieurs cuisines.
Jugez plutôt (attention, spoilers) :
Brindille a perdu son père, son petit frère est aveugle et leur mère les a déracinés en les entraînant vivre chez son nouveau compagnon au Canada. Compagnon qui rabaisse et humilie les deux enfants, tout en laissant son fils adolescent les frapper et avoir des gestes déplacés envers la jeune fille.
Will a été abandonné par sa mère naturelle. Sa mère adoptive l'a trouvé dans un panier sur un pont. Il est infirmier clinicien spécialisé et ne parvient à communiquer qu'avec des nourrissons ce qui empêche toute vie affective.
Emâ a eu un parcours difficile dont on ne devine pas grand-chose les premières pages. Il s'avérera par la suite qu'en fait c'est Brindille adulte. Elle tient un blog sur sa reconversion dans une réserve dédiée aux loups et en profite pour passer (lourdement) des messages écologiques. Sa chorale chante pour les patients en fin de vie, tous présentés comme des modèles car ayant eu une vie plus remarquable les uns que les autres (deuxième couche de messages lourds).
Mahikan est un amérindien très attaché à son grand-père et aux traditions de son peuple. Il refuse de retourner au pensionnat dans lequel il subit des sévices comme tous ses camarades. On se rendra compte par la suite qu'il est le père de Will.
Je me suis heurtée aux mêmes défauts que dans "Point de fuite" (écrit à quatre mains avec Marie Colot), à savoir : une histoire manquant de légèreté et des personnages manquant de nuances (les méchants très très méchants ça va bien deux minutes).
Bref, un rendez-vous manqué.