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3,52

sur 68 notes
Un personnage, appelé le voyageur, quitte un jour une cité de béton et de barbelés, sorte d'enfer sur Terre. Ses pérégrinations vont le mener à arpenter la forêt gigantesque du Dômaine. Dans cet univers, la Nature a repris ses droits sur la civilisation.
Le Voyageur découvre alors son don de téléportation, d'arbre en arbre. Ses pas le mènent dans un village peuplés d'ondins, descendants des Tuatha Dé Danann. Il y rencontre Sylve, qui va le guider afin de faire son trou parmi les villageois.


Rivages est un roman qui puise dans plusieurs sources d'imaginaire : post-apo, mythologie celtique, magie, créatures imaginaires. Un roman qui se place dans une sorte de continuité culturelle mais aussi littéraire, avec pas mal de références truffées dans le récit.

Mais l'auteur déconstruit habilement tous ces repères, tant dans le personnage principal que dans le cadre et l'intrigue.
Le rythme est lent, le personnage n'a ni nom, ni physique vraiment détaillé; cet univers ne porte pas d'autre nom que le Dômaine; on ne sait pas vraiment où, quand, tout cela se situe ni comment on en est arrivé là.
Alors l'intrigue s'apparente à des rêveries, d'un promeneur solitaire, en phase avec la nature environnante.

La plume est superbe… simple mais efficace : de la prose poétique. Et très imagée. La métaphore du rivage comme frontière, limite entre rêve et réalité, terre et mer… est filée sur l'ensemble du roman.
On retrouve également dans la mélodie des mots et le rythme des phrases la fluidité de l'eau, c'est très réussi.

Ce cheminement sert un propos philosophique qui réinterroge le motif de la quête. Celle-ci inquiète : chercher à atteindre les Rivages, ce rêve d'un peuple entier depuis des millénaires… est-ce vraiment une bonne idée ? Que se passerait-il s'ils n'existaient pas ? La quête, motif romanesque par excellence, but ultime d'une foule de personnages, moteur de pas mal de romans et liant les personnages autour d'elle, est ici teintée de mélancolie, d'inquiétude, et est sans cesse repoussée.
Cette réflexion sur la portée des rêves et l'importance d'un but collectif dans la survie d'un peuple est très juste et bouleversante.

Rivages est paru en 2019, et il y a une suite : La fin des étiages. Cependant, Rivages peut se lire en one shot.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/g..
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Lire Rivages c'est s'offrir un petit moment apaisant hors-du-temps. L'écriture poétique et les réflexions parfois philosophiques transportent le lecteur dans un imaginaire foisonnant et envoûtant. le rythme lent ne dessert en rien le plaisir de lecture mais correspond au contraire à la méditation que peut provoquer ce roman. Rivages est une respiration, une lecture suspendue. le message écologique qui est portée par toute cette histoire nous rappelle non seulement l'importance du respect de la nature mais aussi la [...]

Pour lire la suite de cette critique, rendez-vous sur yuyine.be!
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Rivages est un roman paru chez Albin Michel, dans leur collection Imaginaire. Je me réjouissais, rien qu'à la vue de la couverture, de plonger dans cette histoire d'arbres et de magie. Je suis déçue de ma lecture car je ne m'attendais pas vraiment à ça.

Pourtant, cette histoire commençait bien. le Voyageur (qui n'aura pas d'autre nom) quitte la Cité des hommes, une ville monstrueuse, cernée par le béton. Chacun peut quitter la ville mais personne n'a le droit d'y revenir. Or quitter les hommes, c'est se condamner à plus ou moins court terme car alors l'homme pénètre dans une forêt mystérieuse et dangereuse, appelée le Dômaine. le Voyageur est décidé: il part. Il s'aperçoit vite qu'il a le don de voyager très vite en allant d'arbres en arbres de manière magique.

J'ai beaucoup aimé le début de ce roman. On découvre un personnage qui se confronte à la forêt, lieu de tous les dangers. Les premiers chapitres sont empreints de merveilleux et de poésie. L'auteur y rend un vibrant hommage aux arbres et à leurs pouvoirs. C'était envoûtant. Il y a un côté utopique dans cette description de la nature reprenant ses droits. J'ai aimé ce message.

Mais la suite s'est gâtée. Épuisé, le voyageur trouve refuge dans un village peuplé par les Ondins. Il y tombe amoureux de Sylve et décide de vivre avec elle. L'auteur décrit alors la vie du village, somme toute sympathique. Les Ondins sont un peuple pacifique qui pratique la magie et qui est lié à la Nature. Ainsi Sylve est herboriste. Il y a tout un côté qui donne une ambiance médiévale à ces habitants et à ce village et puis d'un autre côté il y a des dialogues, des attitudes qui entrent en contradiction. Quand je lisais ce roman, j'avais l'impression d'être dans une atmosphère qui me faisait penser au Seigneur des anneaux: des nains, des sortes d'elfes, des mages, des paysages enchanteurs. Mais il n'y a rien eu à faire, les dialogues m'ont semblé décalés, à contre-temps.

J'avais même parfois l'impression de retomber dans un roman Young-adult avec des dialogues par vraiment bien tournés et même, une intrigue rapide. Ainsi, les Ondins vont être confrontés aux Fomoires, un autre peuple. Mais cette animosité entre les deux peuples est à peine esquissée, et surtout pas du tout achevée. L'auteur part dans des intrigues secondaires qui restent totalement ouvertes, peu construites et bâclées. Voilà, il manquait quelque chose pour faire prendre la sauce: du peps, une intrigue prenante que je n'ai pas trouvée.

Malgré un thème intéressant et une plume poétique, « Rivages » n'a pas su m'emporter. Il m'a manqué une intrigue captivante et aboutie.
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Rivages, c'est un récit de voyage, celui de Voyageur, habitant de la Cité, qui décide de la quitter pour fuir le bruit, la pollution et l'enfermement entre ses murailles. Il part sans se retourner pour découvrir le Dômaine, cette immense forêt qui entoure la cité de toutes parts. Un voyage qui s'avèrera aussi difficile que libératoire et permettra à Voyageur de se fondre dans la forêt en y découvrant les arbres, leurs pouvoirs et les peuples qui y vivent.
Je n'irais pas plus loin dans le résumé car au final, il y a un charme certain à suivre les pas de Voyageur dans ses découvertes et ses rencontres tout au long des 244 pages du récit. D'après mon expérience de lectrice, Rivages est l'exemple parfait du livre qu'il faut lire au bon moment pour pouvoir l'apprécier pleinement. C'est un récit loin des page turner où l'action monte crescendo à chaque page. Un récit qui prend son temps et où le monde créé par Gauthier Guillemin se dévoile par petites touches comme pour que le lecteur ne se sente pas submerger par la grandeur et la complexité du Domaine.


Rivages a pour moi plusieurs traits communs avec Un pont sur la brume de Kij Johnson : une ambiance onirique, parfois contemplative, un récit plutôt lent sans que l'action en soit complètement absente et un personnage principal qui doit trouver sa place. J'aurais tendance à le comparer aussi un peu avec le Silmarillion de J.R.R Tolkien pour cette ambiance de légendes et d'anciens peuples perdues ou oubliés que l'on découvre tout au long du récit. C'est rare pour moi, mais la lecture de Rivages a fait remonter pleins d'autres souvenirs de lecture, je vous en ai déjà mentionné deux et je pourrais aussi rajouter la BD Shaman d'Olivier et Stéphane Peru pour le coté cité entourée par une nature hostile. A mon avis, Gauthier Guillemin fait parti des ses auteurs qui savent avant tout créer une ambiance dans leurs livres. Une ambiance enveloppante et dans laquelle le lecteur suit la trame du récit dans les pas du personnage principal tout en ayant toujours envie de regarder de droite et de gauche pour en connaitre plus sur ce qui l'entoure.

Rivages, c'est une histoire où il n'y a pas de grand méchant à tuer, de guerre à faire, d'anneau à détruire ou de prophétie à suivre. Il est plutôt question de vivre ensemble, de quête d'identité et d'inspirations, et cela peu être assez déroutant pour le lecteur habitué à des styles de fantasy plus traditionnels ou du moins plus "rentre dedans". Il y a de l'amour, de l'amitié, des choix à faire parfois douloureux, de la magie, des rencontres et des voyages aussi bien physique qu'intérieur. Bref c'est une très belle fresque de fantasy contemplative très agréable à découvrir.


Au début, Rivages devait être un one-shot mais l'auteur a finalement écrit une suite La fin des étiages qui sortira en Avril 2020. Je dois dire qu'avec le fin très ouverte de ce premier tome, j'espère que la trame narrative de la fin des étiages reprendra grandement celle de son prédécesseur pour continuer à développer l'univers et nous donner quelques clés sur son fonctionnement.Vous l'aurez compris, j'ai apprécié mon incursion dans la forêt en compagnie des Ondins et des autres peuples du Domaine. Après Sémiosis de Sue Burke et son Planet Opera écologiste, Albin Michel Imaginaire nous propose avec Rivages de Gauthier Guillemin, une fantasy qui questionne notre rapport à la nature avec une approche plus philosophique que scientifique mais qui n'en reste pas moins juste. C'est pour moi un premier livre réussi, une plume délicate et une ambiance envoutante qui invite au voyage.
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L'intrigue :
Dans un monde où la Nature a repris ses droits et effraye les humains retranchés derrière des murs de béton, le Voyageur brave le Dômaine où il pense trouver la mort rapidement mais le désir de liberté est le plus fort. Curieusement, il ne meurt pas et explore de plus en plus profondément la forêt qui semble le protéger. Son observation va lui faire découvrir un étrange pouvoir avec ce qu'il appellera les « arbres-voyageurs », de cette façon, son voyage le fera déboucher dans le village du peuple Ondin, il rencontrera Sylve ainsi qu'une autre façon de vivre.

Le monde et la philosophie qui se dégage :
On se trouve une monde de fantasy post-apocalyptique, la Nature a repris ses droits de manière assez violente, c'est elle désormais qui mène la danse et les Hommes se sont retranchés derrière des murs de béton pour mettre la Nature à l'écart. Les arbres sont des êtres vivants, les racines, les lianes et les animaux sauvages attaquent les humains qui s'en prennent aux arbres ou traitent les sols, l'armée protège les ouvriers qui doivent jouer de la tronçonneuse. Cette forêt sans limite est appelée le Dômaine.

A l'inverse, la Cité, îlot de béton gris dans une mer émeraude, est décrite comme grise et poussiéreuse, remplie d'âmes tristes, en quête perpétuelle de nouvelles ressources qu'elle arrache toujours de force à la terre afin d'assurer sa propre survie. le bruit des machines y est constant, contrairement au silence de la forêt. La Cité est ceinturée par la Brèche, sorte de No man's land qui lutte sans cesse pour garder le Dômaine à distance, éradiquant le moindre signe de vie grâce à des forçats (lie de la population, bagnards), de pauvres hères qui y voient une façon d'avoir un brin de liberté et des robots.

Le Dômaine est un lieu où le Voyageur trouve la paix de l'esprit, dans une longue balade en forêt où notre héros va s'interroger sur la relation de l'humain à la Nature, dont on l'a oublié et comment il va tenter de revivre en harmonie avec elle. Sa façon de s'alimenter qui va passer d'ultra-synthétique à naturelle (on ne sera pas épargné par l'immanquable diarrhée de compétition mais c'est logique ^^), il s'émerveille des odeurs et des couleurs du Dômaine, le seul objet technique qu'il a conservé est une boussole. Sa vie avec le peuple Ondin sera également l'occasion de revoir son mode de vie avec les autres, ici on s'entraide et tout le monde doit participer à la vie de la communauté, corvée d'eau, de nourriture, réparations en tout genre et tours de garde. Les humains contrairement aux Tuathas Dé Dana n'ont jamais su trouver la paix avec la Nature, vivre avec elle et non contre elle.

Les références :
Dans ce roman, l'auteur puise énormément dans la mythologie irlandaise avec la Déesse Dana et son peuple les Tuatha dé Dana dont les Ondins se disent les descendants. On voit également leurs ennemis les Fomoires qui ont été battus par les Tuathas avant d'être eux-mêmes dégagés par les humains. Ce peuple des Tuathas vient de la mer et les Ondins rêvent de retrouver un jour les rivages de leur naissance (d'où le titre je suppose ainsi que le fait qu'une fois l'Homme est arrivé, les êtres féériques ont été relégués aux rivages de la terre appropriée par les humains). Toute une série d'artéfacts est évoquée dont la fameuse Pierre de Fal qui chante lorsqu'un roi légitime s'assied dessus selon la légende.

Il y a également des références à la mythologie greco-romaine avec les Ondines qui portent toutes des lunettes opaques pour ne pas faire courir de risque aux autres et les transformer en pierre telle Méduse. Lorsqu'on est dans la description de la Brèche, cet endroit fort particulier nous est décrit comme l'entrée de l'enfer avec une épitaphe sur le portail tirée de l'Enfer de Dante et autres notions bien connues comme le Tartare où sont enfermés les plus grands criminels dans la mythologie, le travail incessant des bagnards comparés à des Sisyphes (Sisyphe a été condamné à rouler une pierre en haut d'une montagne et doit le faire chaque jour car elle roule jusqu'en bas à chaque fois).

En bref, si vous cherchez de l'action passez votre chemin car ici il n'y en a point, Rivages est un ouvrage atypique de fantasy contemplative à portée philosophique écologique sur notre rapport à la Nature et aux autres. Prenez le comme une sorte de guide slow-life ou une façon de se trouve un Ikigaï (raison de vivre pour les japonais), bref, il y a comme un petit côté développement personnel en plus de coup de pied au cul philosophique, manière de polie de nous dire « BOUGEZ-VOUS LE CUL POUR CHANGER OU ON VA TOUS CREVER ». Voilà ^^ c'était sympa dans le genre promenons-nous dans les bois.
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De prime abord, je ne sais pas si j'aurais décidé de lire Rivages, malgré sa couverture très réussie (à défaut d'être originale) d'Aurélien Police. Mais l'éditeur me l'ayant conseillée, et ayant cité le nom magique de Jo Walton, difficile de résister !

L'histoire commence avec le départ d'un homme, connu uniquement tout au long du récit comme étant le Voyageur, d'une ville en perpétuel mouvement, polluée, bruyante et en guerre permanente contre son environnement, pour aller vivre dans la forêt. Il s'y découvre l'étrange pouvoir de passer d'arbre en arbre et explore son nouvel environnement.

Après quelques errances et une accoutumance parfois laborieuse, il s'adapte à son nouvel environnement et découvre un village, et l'amour par la même occasion. le Voyageur découvrira alors progressivement l'histoire des peuples de la forêt, les légendes qui les accompagnent, la magie omniprésente mais relativement discrète. Sa soif de connaissances, l'appel de la mer lointaine et chimérique, auront-ils raison de son attachement à son nouveau peuple ?

Fantasy ou pas, disais-je en introduction. Car si Rivages relève bien du genre, il comprend aussi un volet moderne, avec la ville, voire post-apocalyptique vu le contexte dans lequel est située celle-ci. Mais je le classerai aussi, et plutôt d'ailleurs, si besoin était, dans les contes. Outre le fait que le personnage n'arbore que son surnom, ce qui ne choque personne, il rencontre des peuples étranges, il y a quelques nains, sa compagne est une Ondine au regard redoutable, on y croise plusieurs créatures magiques et même des dragons et des licornes… le tout sur fond de disparition ou le métissage des peuples magiques à cause de l'avancée inexorables de humains (air connu !). Et puis la poésie est omniprésente, à commencer par les titres de la plupart des chapitres et les citations qui les accompagnent. Baudelaire, Lamartine, Hugo…

Le monde n'est souvent qu'esquissé, tout ce décor n'est peut-être qu'un prétexte pour évoquer le besoin de liberté, de voyage, de découverte, que même l'amour ne peut retenir (entraver ?). Et qui pousse le Voyageur toujours plus en avant, dans une quête infinie ? Vers quoi, qui, lui-même peut-être ?

J'ai tiqué sur quelques tournures de phrases, au ton familier en décalage avec le reste du texte, est-ce le style de Gauthier Guillemin ou les maladresses d'un premier roman ? Gageons que ces menus défauts seront gommés de ses prochains écrits.

Sans être (trop) contemplatif, Rivages fait partie de ces lectures où l'on se laisser aller au rythme du roman, de ses personnages, le long du sentier qui s'enfonce dans une forêt mystérieuse. Et bien au delà…
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Voilà bien un roman déroutant, pas comme les autres quoi. On est bien dans la littérature de l'imaginaire, c'est sûr, puisqu'on y croise des peuples légendaires comme les Nains, les Ondins qu'on nous dit descendants de la tribu de Dana (et là, à chaque fois j'ai cet air pourri dans la tête : Dans la vallée ohoh...:P)(chacun son tour :D). Les Ondins et leur magie, chassés, pourchassés jusqu'à être oubliés par les hommes. Bref, de l'imaginaire. Et pourtant j'ai souvent eu le sentiment de m'immerger dans un roman de littérature blanche, un brin contemplatif, voire philosophique.

On peut même parler de post-apo car dès le début l'auteur nous décrit les hommes retranchés dans leur cité, assaillis par la forêt, le Dômaine. Inventant des machines complexes pour essayer de conquérir un peu plus de territoire, extraire toujours plus de ressources, progressant en spirale autour de leur cité fortifiée pour protéger leurs arrières.

Et puis un homme, qui n'a même pas de nom, appelé juste le Voyageur, décide de partir, de fuir la grisaille de cette ville bruyante et polluée. Il pense que la forêt va le tuer, c'est tout l'inverse qui se produit. Il va se découvrir la capacité de voyager à travers les arbres. Il se fond dans un, réapparaît dans un autre, peut choisir ses directions ou même y rester caché, invisible.

Il part de plus en plus loin, explore le Dômaine en profondeur pour un jour arriver devant un village et tomber sous le charme de Sylve, une ondine. le temps de s'approprier les légendes, les traditions, les règles qui régissent la vie de cette communauté et notre Voyageur se retrouve la bague au doigt. Sédentaire un voyageur ? Vraiment ? Ben va falloir que vous le lisiez !

Gauthier Guillemin s'approprie la mythologie irlandaise avec le peuple des Ondins, ce peuple de l'eau qui a été chassé des Rivages par l'homme. Ils rêvent de retrouver leur pleins pouvoirs magiques qui vont en diminuant, la faute au métissage de leur peuple. Ils rêvent surtout de retrouver un jour l'océan, leurs Rivages.

L'auteur nous propose véritablement de voguer sur un océan d'arbres. Tout le vocabulaire descriptif de ce Dômaine arpenté par le Voyageur est emprunté au domaine maritime, c'est très surprenant et cette lecture-promenade a de quoi séduire les plus contemplatifs d'entre-vous. En revanche, si vous cherchez de l'action, passez votre chemin. Gauthier Guillemin profite de cette randonnée sylvestre pour sanctifier mère Nature et ses bienfaits, crucifier l'Homme et sa surexploitation... un discours étayé et bien d'actualité somme toute.

Je ressors de cette lecture avec un avis non pas mitigé, mais expectatif. Je suis incapable de dire si j'ai aimé ou pas. Les deux en fait. Par moment j'étais totalement absorbée dedans, complètement immergée dans cet océan comme si des branchies m'étaient poussées. Et puis à d'autres, je coulais, je me noyais, perdues les branchies, rejetée sur le rivage la Dup. Il ne vous reste qu'une solution, vous faire votre propre avis.
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La couverture magnifique de ce roman m'a conquise autant que le résumé m'a intriguée. Elle incite à voyager dans cet univers particulier. le Voyageur est un homme qui quitte la Cité, une ville dont la mécanique résonne toute la journée. Faite de canalisations et de barbelés, elle n'est que bruit et pollution. Elle offre toutefois une protection contre le Dômaine, cette vaste forêt qui regagne peu à peu son terrain autrefois annihilé par les Hommes. le Voyageur, pourtant, n'en peut plus de cette vie et il s'aventure alors dans le Dômaine, attiré par ce qu'il peut receler. Les premières semaines sont difficiles mais peu à peu il se sent accepté et il découvre un pouvoir, celui de se téléporter d'arbre en arbre. Il voyage ainsi à travers cette étendue spacieuse et découvre tout un autre univers avec des yeux émerveillés. Il finit par se poser dans une communauté descendante de la déesse Dana aux côtés d'une fabuleuse Ondine, Sylve. Il apprend leurs légendes et contes, tout comme celles de ce monde. En effet, divers peuples coexistent avec leurs propres règles de vie et coutumes. le Voyageur gagne sa place dans cette communauté mais son goût du voyage n'a pas pour autant disparu. Il est curieux de découvrir les confins de ce monde. Existe-t-il autre chose hors du Dômaine ? La mer dont sont originaires les Ondins et tant entendue dans leurs merveilleux contes se trouve-t-elle à l'orée de cette forêt ou a-t-elle disparu lorsqu'ils se sont enfoncés toujours plus loin il y a des décennies de cela ? Ce roman imaginaire t'apportera les réponses tout en proposant une réflexion philosophique sur la nature et les liens qui régissent les êtres.
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Cet ouvrage d'un genre inclassable car oui ce n'est ni un roman, ni de la SF, ni un essai, ni un thriller… rien de tout cela et en même temps tous cela à la fois.
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Ce récit c'est l'histoire d'un homme que l'on nommera du début à la fin : le Voyageur. Un jour, il va décider de quitter sa cité sombre, froide, grise, bloc de béton, barbelés… pour découvrir le monde qui l'entoure, découvrir des contrées lointaines. Lors de son voyage donc on a très peu d'indice sur le temps qu'il passe à marcher, il va se découvrir un pouvoir de téléportation d'arbre en arbre. Et va ensuite finir par s'arrêter dans un petit village où il va s'éprendre de Sylve, dotée elle aussi de pouvoir !!
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Ce roman mélange de genre est un voyage à lui seul ! de contrée en contrée, on découvre le monde qui entoure le Voyageur, ses merveilles, ses créatures, ses peuples, les contes, mythes, uses et coutumes qui entourent ses peuples, sa beauté, ses beautés mais aussi sa dangerosité !
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Ce roman, pleins de réflexions, m'a fait beaucoup de bien. Je ne savais pas vraiment à quoi je m'attendais avec ce livre, mais j'avais ce besoin de quitter même pour une seule lecture ma « zone de confort » Ce roman c'est un condensée de lieux, choses, personnes magiques, beaucoup de descriptions mais tellement nécessaire afin de permettre aux lecteurs de s'imaginer ces lieux, de sentir, ressentir… le voyageur c'est nous au final, l'auteur a pleinement réussi à me transporter dans ce voyage aux mille et une découvertes !
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Alors oui, ne vous attendez pas à avoir de l'action à chaque page, dans ce livre il y en a très peu pour ne pas dire pas du tout… des dialogues sont présents mais à petite dose. Une plume qui peut parfois nous perdre, déstabiliser, on passe parfois du coq à l'âne, il m‘a fallu moi-même relire certains passages. Mais si vous adorez l'univers de Tolkien et même d'Avatar je rajouterai, si vous avez besoin de changer d'univers un instant, ce livre est ce qu'il vous faut. Puis ne serait – ce que pour la beauté de la couverture !! Par contre lisez le lorsque vous êtes dans un bon mood car vous risquerez de passer à côté !
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L'une de mes dernières lectures est « Rivages » de Gauthier Guillemin. Les livres de la collection Albin Michel Imaginaire que je rencontre sont, pour ceux que j'ai déjà lu, de francs succès. Celui-ci est un peu plus particulier : ce n'est pas un coup de coeur même s'il y a des éléments que j'ai bien appréciés. Décortiquons tout cela !
« Rivages » est un livre très poétique, avec beaucoup d'éléments magiques qui appartiennent au monde de la féérie. Ici, les personnages qu'on suit sont les ondins : des êtres qui vivent en symbiose avec la nature mais restent frustrés de leur ancien lieu de vie : les bords de mer. Se développe alors au fil du récit toute la mythologie liée à leur peuple sur la déesse Dana. Jusque-là tout va bien pour moi, d'autant que le récit commence par le départ du personnage principal de la cité, ville qui ressemble à nos paysages urbains, pour rejoindre la nature.
Néanmoins certaines parties prennent parfois un trait ésotérique qui m'a un peu perdu. L'effet de style recherché est de montrer que le personnage principal ne fait pas uniquement un voyage physique mais également un chemin psychologique. L'aspect « psychique » me plaît dans les récits mais j'ai plus de mal quand cela s'oriente vers l'ésotérisme. C'est ambivalent car ici ces moments sont souvent couplés à une description de la nature qui, elle, m'a plu !
La partie agréable de ma lecture est donc la magie liée à la nature qui s'est dégagée tout au long du livre. le mythe de la tribu de Dana ainsi que les artefacts sont présents tout au long de ce premier tome. A cela s'ajoutent d'autres peuples que les ondins : des créatures enchanteresses, des mythes variés…
Un autre aspect intéressant est le personnage du Voyageur qui est exclusivement appelé comme cela. Il symbolise avant tout les humains et le rejet de la société telle que nous la connaissons et qui s'appelle la Cité. Ce livre est donc aussi un appel écologique à renouer avec des racines plus simples, liées aux récits ancestraux et mythes oubliés. Ce personnage est une métaphore du mouvement et de la découverte dans le premier volet.
L'auteur met en avant les solutions écologiques qui ne sont que des pansements et montre qu'un changement de mentalité doit s'opérer. La nature est dépeinte comme forte et reprend ses droits sur la cité. Elle est le signe d'une vraie richesse que ne possèdent plus les cités urbaines quand elles n'ont pas disparu.
C'est donc une lecture dont j'ai aimé certains aspects plus que d'autres. La nature m'a conquise mais les inspirations mystiques m'ont un peu découragé par moment. C'est une fresque forestière assez contemplative qui rappelle la saveur des éléments du quotidien. Je lirai bien sûr la suite car je suis curieuse de voir l'évolution du Voyageur : je m'y attèle donc dès maintenant !
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