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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pierre Delhomeau est avocat. Il a un rendez-vous à Rennes et, installé au volant de sa MG, il file à toute allure. Il est pressé, un peu stressé, pense à des tas de petites choses, à Hélène avec qui il veut rompre, à ce qui sera servi au repas, à son fils.... à des petites choses qui font la vie.
Au détour d'un virage, une bétaillère en panne. Pierre tente de la dépasser. Un poids lourd arrive en face. L'accident est inévitable et fatal... Deux petites secondes de perdues et l'accident n'aurait jamais eu lieu.
Entre le début du virage et le champ où la vieille MG finit sa course, il ne s'est pas écoulé plus de dix secondes. Dix longues secondes de presque cent pages, pendant lesquelles Pierre a largement le temps de penser à ce qui lui arrive. Il a le temps de penser à des choses utiles ou futiles, de penser à l'essentiel, à Hélène à qui il a encore beaucoup de choses à dire, le temps de penser à ce qu'il est... et le temps de se voir mourir.

Paul Guimard signe ici un roman réellement atypique sur le temps qui passe, sur la fatalité, la renaissance et la mort.
Un roman d'une grande force et d'une rare intensité, intemporel.
Un roman poignant où se mêlent tragédie et humour, futilités et priorités, espoir et désespoir...
Un roman très bien adapté au cinéma par Claude Sautet, avec Piccoli et Schneider.
Un roman haletant, passionnant et troublant où les petites choses de la vie prennent une place importante.
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Un coup de poing dans la gueule des morts en sursis qui lisent ce court roman choc, comme l'est l'accident routier qui en fait la trame.
Un récit envoutant des quelques secondes précédant la collision puis le résumé de la vie de la victime, un avocat grièvement blessé mais conscient, et qui s'accroche à l'espoir en fantasmant une résurrection possible et un nouveau départ, avec une vérité en main, la préciosité de chaque instant qui s'annonce et la jouissance des modestes plaisirs du quotidien pour en faire de grands bonheurs.
Mais la résolution de vivre n'est qu'une idée devant l'absolue nécessité que le corps exprime de mourir.
Et même ce que l'on a voulu taire, n'échappe pas à la précipitation du temps soustrait....

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Paul Guimard offre au lecteur fasciné, ce flash-back qui précède la mort.
La vie s'en va, et les souvenirs affluent chez la malheureuse victime d'un accident de la route.
Et qu'est-ce qui importe vraiment, en ces instants d' agonie?
C'est magistral et très moderne... cinématographique, aussi.
Le film, avec Piccoli et Romy Schneider est une adaptation fort réussie, donc.
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Que se passe-t-il dans notre tête après un accident?
C'est ce qu'essaie de nous montrer Paul Guimard dans ce livre court mais intense.
L'avocat Pierre Delhomeau est en route pour Rennes. La musique, les odeurs, font rebondir ses pensées de souvenirs en souvenirs. Dans le virage du lieu-dit la Providence, un camion arrive en sens inverse et une bétaillère tente de traverser la nationale...
Paul Guimard nous décrit alors l'accident avec beaucoup de détails. Cet enchaînement qui conduit à l'inévitable.
"Il ne s'est pas écoulé dix secondes depuis le moment où, sous le soleil mouillé, la MG roulant à 140 à l'heure a abordé le large virage du lieu-dit la Providence."

On suit ensuite l'avocat dans son cheminement mental, de la recherche d'indices sur son état physique, aux souvenirs de sa vie (la guerre, les premiers amours, etc). Quelques passages racontés par un tiers nous informent des suites de l'accident : les bouchons sur la route, l'arrivée des gendarmes, le voyage en ambulance, l'arrivée à l'hôpital, etc. Mais la plus grande partie du récit concerne ses pensées à l'approche de la mort.
Un dernier espoir de survie le fera imaginer une renaissance.

"Il sait désormais que chaque seconde peut être le dernière. Tout le monde le sait mais une fois pour toutes. Lui, au contraire, ne cesse de le savoir et là réside la différence. Il tire de cette proposition une vérité dynamique et une morale."

"A nous deux nous entraînerons Hélène à aimer la vie comme les morts savent le faire."

Ce livre écrit en 1967, nous parle des premiers accidents dus à la vitesse... 45 ans après, nous ne sommes toujours pas débarrassé de ce fléau...

Le petit plus qui m'a bien plu : les souvenirs d'enfance, les premiers émois des grandes vacances...
"Le rythme scolaire impose aux enfants des ruptures que les adultes ne supporteraient pas."
Lien : http://lebacalivres.blogspot..
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C'est un texte court, ciselé : l'histoire d'un homme, Pierre, avocat, qui a un accident de voiture et meurt.
Tandis que l'homme, éjecté de son véhicule, un petit bolide, s'éloigne du monde des vivants, le monde continue à tourner sans lui et il en a conscience. Entre les forces de l'ordre, les badauds, l'homme qui conduisait le véhicule qui a calé et provoqué la sortie de route de notre malheureux héros.
Mourir au lieu dit "La providence" : quelle ironie surtout quand on a dans sa poche une lettre d'adieu à l'intention de la femme avec laquelle on vivait une liaison, Hélène (mais qu'on ne voulait plus lui donner, ayant réalisé qu'elle avait été écrite sur le coup de la colère et qu'on l'aimait toujours) et que la lettre sera remise à l'épouse de Pierre.
Un texte qui me semble-t-il, met en opposition, l'homme qui va vite et la lenteur, la douceur des choses, des toutes petites choses de la vie. Je n'avais jamais lu ce roman, mais j'ai saisi toute sa puissance cinématographique qu'a si bien su lui donner Claude Sautet : seul l'accident (filmé à la fois au ralenti et dans toute sa brutalité), a permis à Pierre de s'arrêter, de se poser au milieu d'un champ, au milieu des fleurs à cause d'un conducteur de bétaillère, bourré dés la matinée, et qui lui survivra sans dommage.
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Je pensais ne pas l'avoir lu car je ne me souvenais pas du tout de ce que ce livre pouvait raconter, mais finalement, à la pensée de la lettre à Hélène, le flash est revenu instantanément. J'avais éprouvé exactement le même déchirement en imaginant une femme fracassée par la perte de son amour lire une telle lettre hors de propos au milieu du chaos. Cette lettre m'avait brisé le coeur à sa place. Et ce fut toujours le cas pour cette relecture. Spécialiste de la pensée fuyante qui part d'un point A pour atterrir en T deux minutes plus tard en étant passée par W, B, H, R, K et E parfois sans aucun rapport logique, je me suis totalement retrouvée dans la mécanique de pensée de cet homme sur le point de mourir, déjà détaché du monde des vivants mais encore assez là pour percevoir des mots, des sons, des odeurs avant de s'éteindre définitivement. Et puis, j'ai lu ce livre avec un autre regard qu'au lycée. Aujourd'hui mariée à un homme qui a perdu son papa dans un accident ressemblant à celui du livre (une camionnette qui grille un stop, des témoins qui racontent que c'est l'autre qui allait trop vite alors que c'est bien la victime qui était en règle...), je n'ai pas pu m'empêcher d'y penser, de me demander s'il avait lui aussi eu le temps de se rendre compte qu'il allait mourir sans revoir sa femme et ses enfants, même si on leur a dit qu'il était mort sur le coup et n'avait pas eu le temps de souffrir. J'ai eu l'impression de vivre les derniers instants d'un beau père que je n'ai jamais connu et qui fait parti de notre vie, de celle de mes enfants, uniquement en pensée, en souvenir et en photo. Ce petit livre court que je pensais anodin et vite avalé m'a finalement bien plus marqué que je ne l'avais prévu.
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Ce court récit sur Les choses de la vie nous amène à réfléchir sur le sens de la vie dans les moments heureux comme dans les pires, parce qu'il suffit d'un bref instant pour que la vie bascule dans l'horreur. Et c'est justement ce qui arrive à Pierre, architecte d'une quarantaine d'années, roulant à vive allure sur une route de campagne en Bretagne. Au lieu dit " la providence "(quelle ironie) aux deux tiers du virage, une camionnette de type bétaillère immobilise son chargement de porcs. L'accident inévitable se produit. Éjecté de son véhicule, il voit sa vie défiler comme une rétrospective de son passé et les souvenirs lui parviennent par bribes. Sa femme Catherine dont il est séparé et sa relation difficile avec Hélène qu'il allait quitter dont une lettre de rupture se trouve dans la poche de son costume.
Les choses de la vie de Paul Guimard superbement décrite, nous plonge dans une histoire poignante sur les derniers instants d'un homme avant de passer de vie à trépas.
Une lecture tragique et terriblement poignante.
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▶️ Pierre Delhomeau, ténor du barreau de Paris, est en route pour rennes où il doit plaider : au volant de sa MG lancée à 140 à l'heure, il laisse son esprit vagabonder, pense à mille choses, à de vieux souvenirs d'enfance, à Hélène, sa maîtresse, et à la lettre de rupture écrite quelque mois plus tôt, qu'il ne lui a pas donné et qu'il a décidé de déchirer...
▶️ Engagé dans un virage, il ne voit qu'au dernier moment la bétaillère sur sa droite qui lui coupe la priorité, et le poids lourd qui arrive en face...
▶️ Dix secondes se sont écoulées entre le moment où la MG aborde le virage et celui où il a traversé le pare-brise pour atterrir, brisé, dans l'herbe...
▶️ A deux secondes près, tout aurait pu être évité...
▶️ Couché dans l'herbe, dans un long monologue intérieur "d'outre-vie" et alors qu'il entend tout ce qui se passe autour de lui sans pouvoir parler ni ouvrir les yeux, la police, l'ambulance puis l'arrivée à l'hôpital, il fait défiler sa vie, ses réussites et ses échecs, ce qui lui reste à accomplir, ce que l'on retiendra de lui - il pense à son fils et à Hélène...
▶️ La description de l'accident sur 15 pages est hallucinante de réalisme et de précision - le temps est à la fois diffracté par l'enchaînement des faits qui conduisent à l'accident et contenu tout entier dans ces dix petites secondes...
▶️ Un roman sur le temps qui passe, qui file, qui nous échappe ; La force du récit tient dans la distorsion entre le temps de l'accident, qui s'est joué à deux secondes : quand Pierre a-t-il perdu ses deux secondes..
▶️Un roman sur le temps mais aussi sur la mort, sur ce qu'on laisse derrière soi et que les autres retiendront, pas grand chose, sinon rien...
▶️ Et puis, l'écriture incroyable de Paul Guimard, maîtrisée, précise et profonde - on voudra savoir écrire comme ça - Très belle préface d'Erik Orsena
▶️Si vous avez aimé le film de Sautet avec Romy Schneider et Piccoli, lisez «les choses de la vie » - si vous n'avez pas vu le film, lisez le aussi! - un beau roman grave , d'une grande force - poignant!..
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Je viens de finir « Les choses de la vie » et j'en suis encore sous le choc. Très fort ce bouquin ! Une écriture élégante, toute en maîtrise et en retenue. Chaque phrase compte, vous remue. Magistral.

Du coup, un air plein de nostalgie m'emplit les poumons et j'ai envie de m'envoyer tous les Claude Sautet des années 70, revoir Piccoli et Romy Schneider griller des Gitanes dans des bagnoles mal finies en évoquant des amours compliquées, revoir ces quadras des Trente Glorieuses finissantes, bien installés dans la vie, tout à l'écoute de leur passion pour l'autre et de son degré d'intensité .

Un livre à la hauteur du film et vice-versa.
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Un court récit en deux parties qui pourraient ressembler à deux longs monologues puisque le narrateur raconte ce qu'il vit et ressent, à l'approche de son accident de la route, pendant cet accident et dans les quelques heures qui suivent. J'ai particulièrement aimé l'écriture du point de vue de ce narrateur accidenté qui nous retranscrit tout ce qui se passe autour de lui alors qu'il est dans un état second. Il se crée ainsi un décalage entre son état et le monde qui l'entoure. On le voit prendre peu à peu conscience de la gravité de son état et le roman prend alors une autre tournure: il ne s'agit plus de raconter ce qui se passe dans les moindres détails mais de se laisser aller à des considérations plus profondes sur la vie et le passage vers la mort.
Ce roman recouvre à peine quelques heures de la fin de vie inattendue d'un homme qui sont retranscrites par une très belle plume.
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