Ça manquait à ma culture de polardeuse : lire un polar Noir Azur. Quésako ?
C'est comme un Roman Noir sauf que le roman Noir Azur va plus loin puisque sa spécificité, c'est l'insularité pacifique.
Autrement dit, il a pour vocation de transmettre une manière de ressentir propre aux îles du Pacifique à travers la forme littéraire connue qu'est le polar.
Verdict ? Il ne me manquait que la chaleur du soleil pour me sentir vraiment sur l'île de Moorea ! Et un short… Puis des sandales, un mojito, du sable entre les orteils, un chapeau de paille, des lunettes de soleil et des personnages auxquels m'attacher.
Ben oui, le bât a blessé pile à cet endroit, ce qui est dommage car j'ai apprécié tout le reste du voyage. La photographe Lilith Tereia ne m'a pas touchée, je n'ai ressenti aucun atomes crochus avec elle et j'ai eu plus d'affection pour sa copine journaliste, Maema.
Vous me direz que ce n'est pas si grave que ça de ne pas apprécier l'héroïne principale, le tout est qu'elle ne vous sorte pas par les trous de nez. Lilith ne sera jamais ma copine mais elle ne m'a pas exaspérée non plus.
Le Méchant prédateur, lui, par contre, il est loupé. Sans profondeur, ne faisant même pas peur, ni flipper, il m'a plus semblé être un détail dans l'histoire, le genre de détail qui aurait pu ne pas s'y trouver car il m'a apporté plus de questions sans réponses que de frissons.
Dont la première : comment a-t-il décidé d'aller tuer la vieille dame ? Un hasard ? Vraiment ? Avec ce que l'on sait ensuite ? Et si ce n'était pas le hasard, comment a-t-il su ? Moi je ne sais pas… Idem avec Gaspard le rat qui m'a fait me poser bien des questions...
Malgré ces bémols, ma lecture était addictive, j'ai aimé l'ambiance que l'auteur retranscrit bien dans son roman, parsemant les dialogues de mots tahitiens, nous parlant de l'âme des gens, de leur aspiration, des difficultés de certains, posant un contexte social et nous parlant d'une île à cent lieues des cartes postales touristiques.
Là, j'ai adoré découvrir cette île du Pacifique d'une autre manière que celle d'un reportage télé où tout est aseptisé. Ici, on a du réalisme, du vrai, comme dans un roman noir, on va plus loin dans le décor, on creuse dedans et on exhume tout, même les ordures.
Dommage que deux des personnages les plus présents, les plus importants ne m'aient pas touchés (pour Lilith), ni donné de frissons (le tueur), alors que certaines scènes du roman m'ont fait fermer les yeux et sauter des passages tant c'était horrible.
Il ne m'est resté que Maema la journaliste, Gaspard le rat et Raymond, l'oncle de Lilith pour m'apporter un peu de plaisir car les personnages étaient réussi et attachants.
Malgré ces bémols, je reprendrai bien un billet pour retourner sur Moorea et plonger dans les eaux du deuxième roman "
Les disparus de Pukatapu". Peut-être que je vais arriver à apprécier un peu mieux Lilith.
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