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3,23

sur 47 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avant de faire cette chronique j'ai eu besoin de digérer un peu ma lecture. C'est un livre incroyablement fort et vivant qui parle des petites gens qui sont aussi de grandes et belles personnes, car ils sont beaux tous les deux, Tyke et Ella May dans leur dignité, leur rêve et leur simplicité. C'est une lecture d'une puissance incroyable qui vous prend aux tripes dès le début, vous malmène et vous bouleverse. C'est cru, âpre et dur et à la fois plein de poésie et de tendresse. A travers une écriture incisive et dynamique l'auteur fait passer un maximum d'émotions en peu de mots car les phrases sont courtes, rythmées, avec beaucoup de dialogues imagés et drôles. J'ai aimé l'histoire, les personnages et l'écriture et pourtant ce n'est pas le genre de livre vers lequel je serai allée spontanément. Les personnages m'ont particulièrement touchés, ils s'aiment et sont prêts à tout affronter et Dieu sait s'ils ne sont pas épargnés par la vie dans ce coin paumé du Texas où les maisons en bois (ou plutôt les masures) finissent par s'effriter et tomber en morceaux au fil des saisons. Mais Tyke et Ella May ont un rêve, construire une vraie maison en briques de terre et ne plus être obligés de colmater les fissures de leur maison avec de la colle et de vieux journaux pour essayer de lutter contre le froid et les insectes.

La maison de terre, c'est le récit de l'Amérique des années 30, l'Amérique des oubliés et des laissés pour compte, de la misère et des expropriations abusives. C'est l'histoire d'une guerre insoutenable contre la pauvreté, d'un combat pour survivre de tous les instants face à une nature hostile ou à une société qui n'épargne pas les plus pauvres, mais c'est aussi l'histoire d'un amour incroyable qui transcende la dureté de la vie, les épreuves et les rêves brisés. A travers ce huis-clos bouleversant, Guthrie nous embarque dans sa révolte et dans son combat contre le système, contre l'absurdité des règles et des lois agricoles qui enfoncent les paysans dans la misère, sans espoir de pouvoir s'en sortir. C'est un récit dur et bouleversant qui n'épargne pas le lecteur et pourtant tellement plein de grâce et d'humanité. Dès le début du livre on se demande comment cette vie n'a pas réussi à les briser, à les éteindre complètement et c'est tout l'inverse, Tyke et Ella May sont plein de vie et d'envie, d'espoir et de rêves. C'est un roman qui vous fait passer du rire aux larmes en un seul mot, une histoire finalement intemporelle et toujours dans l'actualité, car combien sont-ils aujourd'hui à avoir perdu leur maison et à se retrouver dans la rue et dans la misère ?

Je remercie Babelio et les Editions Flammarion pour m'avoir permis de découvrir ce roman intense et bouleversant.
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Après avoir lu quelques quatrièmes de couverture sur ce livre, je pensais m'immerger dans l'austérité de la grande crise économique de 1929 et ses conséquences. Je pensais que ce serait lourd et difficile à digérer..... Pas du tout.
Dès le départ Woody Guthrie nous convie à une fête de la vie, la vie comme pulsion plus forte que tout, que la misère, que les différences sociales. Ce désir qui nous fait nous lever le matin pour parcourir le monde, ce désir qui est la preuve renouvelée de notre présence au monde.
Car la première «  scène «  de ce livre est une scène d'amour ….. D'une puissance, d'une beauté à couper le souffle. Loin d'être dans la position du voyeur, nous somme témoin là, de la force qui habite ce couple, cette force qui dans un même désir se concrétisera dans la grossesse d'Ella.
Mais si le roman commence par cette scène, c'est peut être pour nous faire comprendre qu'à la base de toutes actions et de toutes vies, si petites soit elle, il y a ce même désir, cette même fusion, cette même recherche d'unité.
La maison existe, vibre, pétrie par la nature, protéiforme tantôt sécurisante, tantôt inquiétante. Tike et Ella connaissent tout du pays où ils vivent, la moindre touffe d'herbe, le moindre courant d'air, ils lisent dans la nature comme dans un livre. Ils ne sont rien seuls et la nature n'est rien sans eux, ils sont avec elle, elle est en eux.
Si il n'y avait pas au milieu de tout ça le système capitaliste et sa logique mortifère, ils s'en sortiraient très bien comme ça. Il y a bien d'un côté la vie, si rude soit elle et de l'autre un système économique qui ne vise qu'à les tuer, à les rabaisser et à les humilier.
Tike dégringole le peu qu'il avait réussi à gravir ….de fermier, il devient métayer. Plus de terre à louer, pas de terre à acheter ou alors la plus dure à exploiter, il devient une paire de bras à louer, il n'a pas d'autre avenir …...sauf peut être cette maison de terre qu'il faudra construire de A à Z.
Il faut se laisser porter par le rythme, les énumérations, la fougue de ce livre pour en ressortir trempé dans le vif argent, près à aimer la vie, près à créer sa vie.

Woody Guthrie était un musicien qui influença entre autre Bob Dylan. Ce livre m'a fait pensé au film «  Inside Llewyn Davis «  , à la bio de Neil Young et à cet autre film «  Alabama Monroe «  C'est la grande crise des années 30 qui alimenta l'art et la révolte des années 60. Guthrie appelait sa guitare «  machine à tuer les facistes » l'Art sera toujours un cri, une jouissance, un désir. L'Art sera toujours l'expression de la liberté.
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