Les chevaliers de Caliban ne s'étaient pas hissés au sommet de la chaîne alimentaire. En réalité ils n'avaient jamais cessé d'être des proies: des mammifères qui, en s'armant de griffes d'acier et en se forgeant des écailles protectrices, étaient parvenus à repousser les Grands Fauves pour survivre un jour de plus. Pour échapper aux prédateurs, ils s'étaient terrés dans les recoins les plus reculés du monde et la plupart des nuits, ils n'allumaient même pas de feux, de crainte d'attirer l'attention des rôdeurs de la nuit.
Forcés par les circonstances, ils avaient développé un instinct pour percevoir les dangers cachés largement supérieur à celui des soi-disant autres « grands chasseurs » de la Cinquième et de la Sixième. Et en matière d'affinité avec les ténèbres, il n'y avait guère que la Dix-Neuvième qui puisse prétendre rivaliser avec eux.
Interview with David Guymer