Cesse de parler. La vérité ultime n'a pas besoin de mots.
On marche si longtemps, des années, pour oublier ; on pourrait très bien mourir à chaque pas, c'est pour ça qu'on avance. Il faut savoir s'arrêter n'importe où, à n'importe quel moment, et prendre avec délicatesse le pouls de l'impermanence. Si les saisons et les jours sont les enfants du temps, chaque instant est un temple.
... marcher, c'est mettre en avant tout ce qu'on ne peut emporter...
De toi à moi
quinze ans plus tard
à peine un vol de papillon
Je me sentirai bientôt assez libre pour m’effacer au petit matin comme un collier de rosée sur le dos d’une chenille velue
La solitude est bien le seul privilège de l'homme libre, ...
La famille de Sato Sakino, plutôt démunie mais de bonne éducation, agréa l'offre de ce riche voisin, et comme leur fille était consentante, le mariage devant les invités eut lieu aux premières feuilles rouges de l'automne 1909, peu avant l'assassinat du prince Itō Hirobumi par un patriote coréen. (p.129)
En quittant l’hôpital, un après-midi lumineux tout irisé de voiles de brume, Shōichi fut surpris par la douceur de l’air. Une brise aux senteurs d’eau stagnante et de feuilles décomposées jouait avec son épi de cheveux et les pointes de son col. À ce moment, le vide de son esprit l’enveloppait d’une sorte de bénignité lustrale. Ses membres déliés, tout juste un peu gourds, le portaient dans une marche cotonneuse. L’asphalte des rues ondoyait sur un nuage. Le chemin dans la ville lui parut aussi insolite que la traversée d’une fête foraine ou quelque piste perdue en montagne.
La peur de devenir fou est le début de la folie.
La marche à pied mène au paradis ; il n'y a pas d'autre moyen d'y parvenir, mais il faut marcher longtemps.