Vingts ans valent à peine un bâillement de chat.
La marche à pied mène au Paradis; il n'y a pas d'autre moyen d'y parvenir, mais il faut marcher longtemps.
Un grand harfang s’élevait, couleur du ciel, par-dessus les collines et les monts immaculés. Quel poète oublié avançait que songe et réalité sont les ailes d’un même oiseau ?
(Zulma, p.178)
Sa chair était de brume, ses yeux d’éternité
Qu'y faire
sur mes contradictions
le vent souffle
Son ultime recueil, vieux corbeau déplumé, s'achèverait avec sa vie. Il y méditait du fond d'impressions anciennes. Composer un haïku était toutefois un acte de présence, aussi absolu et fragile que l'instant.
... de Matsuo Bashô :
Sur ce chemin
que personne n'emprunte
crépuscule d'automne
[...]
Décidément, ce Buson n'était pas inférieur au maître des maîtres :
Ah ! quelle douleur
le peigne de ma femme morte
là, sur le tatamis
- N'oublie jamais qu'il n'y a rien à convoiter dans ce monde ni dans aucun autre, pas même l'Illumination. Rien ne nous porte que l'instant présent.
Qui ne voit la fleur dans les formes est pareil aux Barbares. De ce que nous voyons, il n’est rien qui ne soit fleur. À contempler cette merveilleuse houle parfumée des vallons, toute barbarie en effet se dissipe. Et Bashō d’ajouter : « De ce que nous ressentons, rien qui ne soit lune. »
On pouvait observer à toute heure les petites fêtes de l’instant :un beau visage comme jailli d’une manche flottante, le gracieux fantôme qui passe sous les lanternes blanches, la lune comptant les feuilles jaunies avant qu’elles ne tombent
Esquiver la mort, c'est endurer une naissance.