L'action dans «
la guerre éternelle » démarre immédiatement, l'humour est permanent, les aspects « techniques » S.F. (les collapsar, le décalage temporel,…) sont bien exploités, peu nombreux et me paraissent bien expliqués
On visualise rapidement l'action, le contexte.
Les personnages sont attirants. L'amitié, l'amour en toile de fond imprègnent le livre d'une bonne énergie…mais personne ne ressortira indemne de cette lecture… 😊
De très nombreuses critiques positives à mon avis méritées pour ce livre, un petit bijou…qui a été blackboulé par la quasi-totalité des éditeurs américains à l'époque…on se demande bien pourquoi 😊.
Jai pris Forever War en pleine poire…et en plein coeur 😊.
Et il date de 1974 ! Mais tellement actuel…(j'explique après pourquoi).
Un livre qui pousse chaque individu à envisager la vie positivement et à persévérer malgré tous les aléas.
Persévérer de manière plus « pacifiste » peut-être (comment mais Forever War : c'est de la SF militaire non ?....ou ? 😊)…ou non 😉…
que «
La zone du dehors » (d'
Alain Damasio), chef-d'oeuvre de la SF et que je recommande chaleureusement.
Personnellement j'ai beaucoup aimé ce livre qui peut être un chouette ouvrage de découverte pour ceux qui ne connaissent pas la SF. Pour les débutants je recommanderais la saga Vorkosigan. SF-Space Opéra de
Lois Mc Master Bujold).
…
Je fais partie de cette génération qui a encore connu le service militaire obligatoire, sans l'apprécier (à sa juste valeur sans doute…).
Je reconnais bien le sentiment de vide ressenti par le héros Mandala face aux événements.
L'armée possédant des siècles d'expérience dans le domaine de la psychologie et du conditionnement de masse…
A vivre avec Mandala (le héros) et Marygay (très amusant comme prénom…), on acquière plus de joie de vivre au temps présent, en étant invité à réfléchir sur l'évolution possible de la société.
On a un regard plus positif sur notre vie : cela pourrait être pire ! Je fais partie de ceux qui ressentent que le modèle de société décrit par JH est cohérent…et qu'il existe des probabilités non nulle pour ce devenir.
A lire ce livre on peut ressentir une envie de se battre pour défendre sa santé individuelle malgré les contraintes, à considérer les relations d'amitié et amoureuses comme fondements de l'Humain.
A travers Mandala, J.H. nous invite semble-t-il à prendre conscience…que la guerre est éternelle car présente en chacun de nous et voilà pourquoi ce récit écrit en 1974 me semble encore pour de nombreuses raisons…d'actualité 😊
J.H. nous donnerait-il une leçon de vie applicable à la société actuelle, la société « civile » dans laquelle nous vivons aujourd'hui ?
Pourquoi pas si on considère que nous vivons dans un monde où la guerre est devenue économique mondiale et mondiale et où les armées sont les entreprises cotées en Bourse ?
Que représente pour la plupart de celles-ci le bien commun, et notre santé individuelle physique mentale ? Ne sommes-nous pas conditionnés par notre formation, notre environnement (école, parents, familles, amis, religion,…pour « intégrer » une structure de combat (économique) ou chacun est isolé, manipulé,…
Aujourd'hui la plupart des employés ne seraient-ils pas des soldats dont les plus faibles (cad les plus sensibles à la culture d'entreprise ou au bien-être public) sont brisés en tant qu'individu, après un certain nombre d'années… ?
J.H. décrit un futur socio économico politique sur plusieurs millénaires grâce à ce trait de génie qui consiste à de nous faire vivre la vie de son héros en temps subjectif.
Un héros qui ne manque pas d'analyser avec humour sa situation et qui analyse la situation et choisit le mieux pour sa santé quand il peut choisir et accepte (de subir avec humanité pour les autres) ce sur quoi il n'a pas de prise.
La guerre est bien éternelle (peur, cupidité,…) car elle se profile jusqu'à l'horizon lointain, très lointain 😉.
JH voit dans une forme de société de clonage une solution à la guerre, et à l'Humain. Est-ce concevable sans y perdre notre ego ?
Le héros se fait toujours un ami avec qui partager ses sentiments…
Et l'amour ? Quelle forme peut prendre l'amour dans ce contexte ? JH nous donne son idée de la place de la relation amoureuse à soi et aux autres quand on est poussé à la haine.
La trame du récit nous éclaire sur le prix à payer quand on aime…La guerre est-elle sans fin ? Oui probablement. A nous de savoir ce que nous gagnerions / perdrions à entretenir des relations d'amour (amitié,…).
Tout cela avec…beaucoup d'humour.
Mandala ne ressent de la colère que sous
hypnose conditionnée !
Hypnose conditionnée par l'armée et déclenchée par une phrase clé en possession du commandement hiérarchique. JH a choisi comme phrase de déclenchement tout un poème…j'adore ce genre de décalage qui se retrouve régulièrement dans ce livre.
Via le système de com qui relie chaque soldat à son commandant celui-ci juste avant le combat cite un mot ou une phrase clé et déclenche une haine inextinguible de l'ennemi conditionnant un comportement sans merci.
Cette haine s'éteint après le combat…les soldats ressortent de la transe hypnotique hébétés. Un des passages clé du livre pour moi. Je vous laisse découvrir le contexte et les conséquences individuelles et la façon dont s'en servira la presse…Grinçant et jubilatoire.
Le héros qui vient juste de terminer ses études universitaires en Physique imagine pouvoir enseigner mais il est légalement obligé de partir à la guerre…donc de risquer son intégrité physique et mentale pour une oeuvre « commune pour défendre le genre humain face à la menace extérieure ».
A travers la lecture du livre on est invité à réfléchir aux solutions à mettre en oeuvre dans notre vie individuelle :
Sérénité dans l'adversité
Lire beaucoup (Mandala ne cache pas ses sentiments de déception à ne pas trouver de livre, uniquement des écrans…)
Observer (soi et son environnement), décoder (soi et son environnement immédiat) et éviter de déprimer 😊.
Faire du mieux qu'on peut pour éviter de tomber malade
Critiquer peu (cela n'engendre que la colère)…
A ce sujet, J.H. nous invite peut-être à la santé spirituelle ?
Explications… :
Son héros s'appelle Mandala et j'étais personnellement hilare en lisant ce nom comme une invitation à l'introspection puisque revenant évidemment incessamment dans le récit…
Comme un phare dans les ténèbres du récit, de la peur, de la lâcheté individuelle (qui n'est qu'apparente) et de celle des massacres (bien réelle celle-là).
Mandala est un mot lié à la spiritualité hindoue ou tantra désignant la Conscience divine (Lumière symbolique et adogmatique -> chacun y met ce qu'il veut) existant en chacun des atomes de l'univers.
Mandala nous invite par sa façon de penser, de concevoir et de qualifier avec la lumière du discernement, à faire de même.
Ce discernement qui nous permet si nous le voulons, d'observer, de comprendre notre environnement, et d'évoluer en amour et en connaissance.
Mandala et JH nous invitent à devenir autonome et à préférer la mobilité et la relation amoureuse à l'accumulation de biens (Mandala et Marygay se contentent d'un sac de voyage qui regroupent toutes leurs affaires, ils se satisfont de peu,…).
Mais quand le moment se présente héros et héroïne profitent de la vie et le récit nous emmène avec eux…on est heureux avec eux. Forever ?