Ben oui, pourquoi pas ? Les femmes voilées ne sont pas des victimes et oh surprises ! possèdent un cerveau et un esprit dont elles se servent, merci pour elles.
Et elles s'en servent pour relire les textes sacrés (Coran, Haddith et Charia) et profanes. Pour faire quelques découvertes un peu dérangeantes : les commentaires des textes sacrés sont empreints de patriarcat et de machisme, ce qui ne se retrouve pas dans le Coran (même si je dois dire que ça manque un peu d'exemples de versets) et que cela reflète la pensée des époques de rédaction des commentaires ; ce sont donc bien les hommes qui essaient de réduire les femmes au silence, sans compter la polysémie des mots, interprétés dans un sens ou un autre... Autre découverte : la confusion entre la Charia (divine) et la jurisprudence (humaine). Si la première ne peut a priori pas être remise en question, il n'en va pas de même pour les deuxièmes, qui sont malheureusement très négatives pour les femmes et présentées comme gravées dans le marbre. Hamidi recommande donc de reprendre la Charia originelle pour créer des lois plus contemporaines et égalitaires. Et enfin, jusqu'aux 12-13èmes siècles, il y a eu des savantes, créatrices de bibliothèques, d'universités, théologiennes reconnues... Bref, il est temps de revenir aux origines, mais aux vraies origines.
Elle revient également sur l'irruption de femmes voilées dans la sphère féministes. Elles sont croyantes, voilées donc mais pour autant luttent pour l'égalité des droits et pour leur place dans l'espace public. Ce qui ne va évidemment pas sans heurts... Peut-être est-il temps de prendre acte que les musulmanes font partie du monde (ben ouais) et qu'en plus des problèmes liés à leur sexe on ne leur impose pas ceux liés à leur religion...
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[Les féministes musulmanes] dénoncent l'instrumentalisation du religieux par les mouvements qui ont une lecture littérale des sources scripturaires à l'endroit de la question des droits des femmes en vue de maintenir les privilèges patriarcaux, tout comme elles dénoncent les discriminations qu'elles subissent dans la société civile en Europe.
Le féminisme colonial était un discours occidental dominant qui établissait un lien intrinsèque entre culture et statut de la femme : les femmes ne pourraient s'émanciper qu'en rejetant la culture traditionnelle.