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3,82

sur 283 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un classique. La violente histoire d'un detective prive qui pour resoudre l'affaire qui lui a ete confiee provoque un bain de sang entre bandes rivales. Un detective qui, pour retablir l'ordre dans une petite ville, procede de la meme facon que ses malfrats. Qu'est ce qui differencie dans ce cas les bons des mauvais? Simplement les buts qu'ils se sont fixes? La fin justifie les moyens? Pour le detective anonyme de ce livre la reponse est claire: un oui sans ambages, sans hypocrisie bien-pensante. Pour combattre le mal, utiliser ses memes procedes.


Dashiell Hammett est considere le pere du hard-boiled, le roman noir americain. Pourquoi, en fait? A part quelques courtes nouvelles, il a publie son premier roman, celui-ci justement, en 1929. La meme annee ou William Burnett publie le petit Cesar, qui renouvelle aussi pour beaucoup le roman policier, qui est tres noir aussi, et qui a mon humble avis est nettement meilleur que ce Moisson rouge.


Voila. C'est dit. Je n'ai pas ete trop emballe par ce livre.


Mais je comprends qu'il soit devenu un livre culte. Un classique du genre. Il a un style sec qui a fait ecole depuis. Un langage direct , brutal, qui ne fait pas dans les demi-teintes. Beacoup de dialogues, tres rapides, mais qui justement ne m'ont pas convaincu. Tout le monde parle trop, chacun livre toutes les informations qu'il possede au premier venu, personne ne cache rien, cela ne m'a pas du tout paru credible.


Je sais, on l'encense parce qu'Hammett a mis l'intrigue au second plan pour se concentrer sur l'action, trepidante, tres cinematographique, mais justement moi j'ai lu un livre, pas un scenario, et il m'a manque un peu de psychologie des personnages pour comprendre leurs actes et leurs reactions. Celle qui est peut-etre la plus comprehensible c'est une gonzesse qui tient le role de la femme fatale, bien que pas vraiment archetypique.


Le point le plus fort du livre est pour moi sa critique de la societe. Une critique pionniere dans les romans dits policiers jusque la, et qui depuis est presque devenue une norme a suivre. Hammett decrit une petite ville americaine ou la pegre a la mainmise, ou elle regne en maitre inconteste parce que tous sont corrompus, les elus, la police, les magistrats, la presse locale. Je dois admettre que ca c'est bien rendu et c'est tres fort.


Et je dois admettre aussi que le personnage du detective desabuse, pas tres net, emotionnellement impermeable, cynique, qui se comporte en loup solitaire, qui se fout des consignes de ses superieurs hierarchiques et des fois agit contre eux, a ete une innovation tonique, copiee ou pastichee depuis sans arret. Belle trouvaille de Hammett.


Pour conclure, un livre tres rythme, tout en action et dialogues d'action, des balles a tire-larigot, et qui souvent atteignent leur but, des morts par dizaines, un bain de sang, une moisson rouge. Mais moi, ce rythme effrene, et ce que j'ai percu comme son incongruite, m'ont des fois porte sur les nerfs. Un livre culte, un classique, qui ne m'a pas vraiment emballe. Mea culpa? Je m'en bats la coulpe. Mais j'essaierai quand meme de me disculper prochainement avec le faucon de Malte.

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La Moisson Rouge, une promesse vinicole non tenue.
Et pour cause puisqu'il y est bien plus question de bloody, Mary, que de raisiné.

C'est l'histoire d'un gars qui a débarqué en ville pour d'obscures raisons et qui y est resté pour d'autres, bien plus retorses. Et plus juteuses, accessoirement.
En détective aguerri à haut pouvoir de persuasion et d'entubation, notre investigateur allait jouer de la flûte à tour de bras -enfin de doigts, c'est plus pratique- afin que Poisonville la gangrenée retrouve un semblant de normalité.

Lecture complètement parasitée par un flagrant, et donc préjudiciable, manque de concentration.
Au vu du nombre de participants à cette moisson prolifique, ça la fout mal.
Dommage car le phrasé de l'auteur particulièrement immersif avait tout de la projo bicolore sur grand écran.

Sur ce coup-là, j'ai manqué de Claas.
Tant pis pour moi.
Ça m'apprendra.
Échec Hammett, et pis c'est tout...
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Personville est « une ville laide de quarante mille habitants, nichée dans une gorge laide, entre deux montagnes laides entièrement souillées par l'exploitation de la mine. » Après ces quelques mots de description, vous comprendrez facilement qu'elle soit surnommée Poisonville. La ville est tenue par le vieil Elihu Willsson qui possède des parts dans tous les secteurs économiques : industrie, mines, banque, presse, etc. Les responsables politiques locaux lui mangent dans la main. Après la Première Guerre mondiale, Willsson a fait appel à des briseurs de grève pour mettre un terme aux actions syndicales de l'Internationale ouvrière. La grève fut brisée avec succès mais le problème, c'est que les voyous engagés décidèrent de rester sur place et d'y installer leurs activités criminelles. Il règne une corruption généralise à Personville, les gangs tenant le maire et copinant avec Noonan, le chef de la police.

Donald, le fils de Elihu Willsson, a été nommé par son père responsable du principal journal de la ville. Il s'acharne à dénoncer la criminalité dans ses tribunes. Il fait appel à un détective d'une grande agence : la Continental. Mais le jour où le détective et le rédacteur en chef doivent se rencontrer, ce dernier reçoit quatre coups de revolver de calibre 32. le rendez-vous est compromis… le détective va d'abord chercher à identifier l'auteur de cet assassinat. Au cours de son enquête, il va se faire beaucoup d'ennemis et être victime d'une tentative d'assassinat. Échaudé, il décide nettoyer la ville en usant de sa perspicacité et de son bagout. Son objectif ? Monter une guerre de gangs entre les factions locales. La moisson peut commencer.

Amateur de littérature policière, je n'avais encore jamais lu Dashiell Hammet. J'ai découvert son importance et son influence pour ce genre littéraire grâce à l'émission «la Compagnie des auteurs » sur France Culture. « Moisson rouge » est un pur roman de gangsters. J'ai été gêné par certains aspects de ce classique. Il y a une accumulation de personnages. Il faut être parfois très attentif pour suivre le fil du récit, pour se souvenir de qui est qui est, et de qui a tué qui et pour quelle raison. Les scènes violentes se succèdent sans avoir de réelles incidences sur l'histoire. Ca défouraille dans tous les sens et ça va vite, trop vite. Seul le détective de la Continental semble suivre le fil des événements grâce à son don d'ubiquité qui lui permet de résoudre les énigmes avec une facilité déconcertante.

Dans « Moisson rouge », Hammett dénonce la collusion entre le banditisme et la politique qui régnait dans certaines villes américaines au temps de la Prohibition. le roman a donc un sens politique. L'auteur s'attarde peu sur les détails, le récit est par exemple mené par un détective dont on connaît très peu de choses. Tout est question de calcul, de stratégie ; la ruse est plus importante que la force. Les alliances de circonstances durent le temps d'une trahison et les personnages jouent pour plusieurs camps en fonction de leurs intérêts. J'ai trouvé certaines scènes très modernes, celle du laudanum par exemple et j'ai aimé retrouver des seconds rôles typiques de la littérature policière : la femme vénale, le chef de police bedonnant et pourri jusqu'à la moelle, le flic déchu, le boxeur en cavale, etc. Les dialogues sont percutants et souvent drôles.

Courses-poursuites, braquages, combat truqué, fusillades, assassinats... la « Grande Faucheuse » est débordée à Poisonville. J'ai lu « Moisson rouge » par curiosité pour un classique du genre sans prendre toutefois plaisir à sa lecture. J'espère que les autres romans de Dashiell Hammett me feront changer d'avis.
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Un roman pur et dur sans subtilité, du gros humour. Ce qui en fait bien l'un des modèles de hard boiled. L'écriture est fortement rythmée dans un langage de gangster de l'époque, aucun temps mort. C'est le point fort du roman car il n'y a pas d'intrigue sophistiquée, et encore moins pour les personnages. En 1929 le roman est un succès dans le genre Elliot Ness mais a bien moins d'intérêt au XXIe siècle si ce n'est comme référence historique et de culture.
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Grand classique du roman policier « noir » tendance « gangsters », LA MOISSON ROUGE fait aujourd'hui figure d'incontournable largement apprécié. On peut donc se permettre quelques critiques en guise de bémol. Tout d'abord l'intrigue est fort complexe et tortueuse avec un grand nombre de personnages qui se croisent, se recroisent, s'associent, se trahissent, s'entretuent, etc. Pas évident de s'y retrouver, seul le héros parait capable de suivre les méandres d'une enquête alambiquée à souhait, l'énigme reste d'ailleurs réduite et on devine que Hammett, sans doute en réaction au whodunit alors en vogue dans le policier, ne se soucie guère de préciser « qui a fait quoi » ou même « qui a tué qui ».
Autre bémol, peut-être dû à la traduction : le vocabulaire argotique et les tournures de phrases très « old school » rend la lecture un brin fastidieuse aujourd'hui. Il aurait sans doute fallu opter pour une traduction révisée et moins marquée par les ans, telle celle proposée en 2008…Tant pis, j'ai opté pour la version « historique » du bouquin, certes charmante par ses termes rétro mais cependant fatigante sur la longueur.
Enfin, le roman semble moins intéressant dans son dernier tiers, normalement l'apothéose en policier / polar avec une multiplication des tueries et autres guerres de gangs un brin lassantes (le héros comptabilise 16 meurtres à quelques chapitres de la fin !) qui finit par diluer la réussite de la première moitié.
Cependant, LA MOISSON ROUGE demeure un roman intéressant et plutôt plaisant par sa simplicité même qui deviendra archétypale dans le polar « hard boiled » : un détective anonyme narrant l'intrigue entre deux rencontres avec une femme fatale et quelques verres d'alcool, un refus du manichéisme (en fait tout le monde est pourri, le héros y compris), une suite d'entourloupes plus ou moins farfelues (le passage où le héros démonte la combine d'un match de boxe truqué s'avère savoureux) et une volonté de notre personnage principal de nettoyer (par le vide et à la sulfateuse) cette petite ville crasseuse et corrompue dans une véritable « moisson de sang ».
Malgré son âge et les bémols précédemment cités, une lecture instructive et quasiment nécessaire pour les amateurs de romans « noirs ».

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Écrit à la fin des années 20, « La moisson rouge » est considéré comme LE roman précurseur du roman noir. Son auteur, quant à lui, qui fut détective privé durant 6 ans (expérience qui inspira son oeuvre), s'est vu attribuer le qualificatif de fondateur de la « hard-boiled school », soit « école des durs à cuire », en référence aux personnages violents et apparemment dépourvus de sensibilité qui peuplent ses livres.

De ce genre de personnages, « La moisson rouge » fourmille : édiles corrompus, vamp sulfureuse et vénale, mafieux, briseurs de grèves… qui s'intègrent parfaitement au contexte dans lequel ils évoluent, celui de la prohibition, des revendications sociales écrasées dans le sang… Et vous savez quoi ? En lisant ce roman à l'écriture efficace, factuelle, j'avais l'impression d'être plongée dans un vieux film de gangsters en noir et blanc, et c'est tout juste si je n'entendais pas en arrière plan la voix off du narrateur… Ce dernier, détective anonyme dont le lecteur ne connaîtra que le nom de la compagnie qui l'emploie et le sérieux penchant pour la boisson, fait preuve d'une assurance effrontée et d'une incroyable intuition qui font parfois sourire, mais qui donnent aussi à ce roman son charme un peu désuet, au même titre que l'argot utilisé par l'auteur (« Il eut beau tomber sur un bec en voulant appliquer le troisième degré à Whisper, il n'en fut pas défrisé » ou encore « J'opérai en conséquence, (…) fouillant l'ombre des quinquets, des feuilles et du blair ») (1).

Tout cela fait que, malgré la violence et le pessimisme qui se dégagent de cette « moisson rouge », j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture !
La couleur rouge du titre ? Vous ne l'avez pas deviné ? C'est celle du sang, bien sûr, celui des brigands que « ramasse » le héros (d'où la « moisson »), qui se rend compte qu'il finit lui-même par prendre goût à ce sang, tant le meurtre est devenu pour lui banal et quotidien… tiens, du coup je me rends compte que je ne vous ai même pas résumé l'histoire de ce roman. Vous n'avez qu'à le lire !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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L'écriture, extrêmement visuelle, m'a donné l'impression par moment de me trouver au milieu d'un film, faisant défiler devant mes yeux des images empruntées à Public Ennemies, au Dahlia noir ou aux Incorruptibles. Dans ce roman, il devient au fur et à mesure des pages difficile de faire la part des choses entre le bien et le mal, de poser une frontière entre les pourris et les incorruptibles, bien loin d'un Hercule Poirot ou d'un Sherlock Holmes...

Si La moisson rouge est indéniablement un roman noir à découvrir pour son aspect précurseur, il n'aura cependant pas été un coup de coeur. J'avoue m'être parfois perdue au milieu de nombreux personnages, et avoir également été perturbée par l'utilisation massive de termes d'argot. Ceci dit, il semblerait que la collection Série noire de Gallimard ait réédité en 2009 ce livre sous le titre Moisson rouge avec une nouvelle traduction plus proche du texte original et moins marquée de ces termes d'argot.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Un détective de la Continental Detective Agency de San Francisco est contacté par Donald Willsson, le directeur d'un journal de Personville. Il arrive trop tard pour le rencontrer vivant, celui-ci ayant été assassiné. Il s'apercevra rapidement que cette ville, renommée Poisonville par ses habitants est le territoire d'un affrontement sans merci entre bandes rivales. Bien décidé à nettoyer la ville de la vermine, il va monter les gangsters les uns contre les autres, au risque d'y laisser quelques plumes.

Le premier meurtre du roman est résolu assez rapidement. S'enchaîne une guerre des gangs où l'on arrête rapidement de compter le nombre de victimes.

Depuis le temps que je voulais lire ce roman écrit en 1929, considéré comme un classique du roman noir, je n'ai pas été déçu. Je n'ai pas eu entre les mains la nouvelle traduction, cela n'a pas entacher mon plaisir de lecture malgré un argot vieillot et des choix de traductions datées qui ont gardé leur charme.

A la lecture du roman, on se rend compte des prouesses de Hammett, que l'on considère comme l'un des créateur du polar "hard-boiled". Tout y est : la femme fatale manipulatrice, le détective incorruptible, des gangsters de la pire espèce, des attaques de banques, des matchs de boxe truqués, des poursuites en bagnoles et des repaires de voyous au coeur de la montagne. le tout dans les rues sombres et crasseuses d'une ville corrompue même au sein de la police.

Le sentiment d'assister au must d'un film noir avec une intrigue forte et puissante (même si elle est un peu répétitive sur la fin). Il y en a presque trop. Ça va vite pour ce détective qui boit sec, cogne dur tout en gardant son sens de l'humour.

Je me suis régalé.
Lien : https://fromtheavenue.blogsp..
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Regardez une photo de Bogart et lisez: le film va défiler sous vos yeux. le vrai polar avec des personnages frisant la caricature et la violence toujours présente.
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Un livre qui semble avoir terriblement vieilli... difficile en effet d'imaginer qu'un tel scénario ait pu réellement se dérouler, y compris aux pires moments de l'histoire américaine contemporaine. plutôt confus et improbable. Décevant dans l'ensemble.
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