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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu presque par hasard, un soir de panne sèche de romans en attente, trouvé dans un repli caché de ma liseuse.
J'ai peu lu les romans de la fin du 19ème siècle, souvent rebuté par les descriptions interminables et les circonvolutions psychologiques auxquelles je finis par ne plus rien comprendre.
Quel heureux hasard et quelle bonne surprise. J'ai lu "Tess d'Urberville" dans la foulée.
Beaucoup a été dit dans les commentaires que je viens de lire sur Babelio.
Je rajoute seulement que j'ai été très sensible aux descriptions de la nature et de la campagne anglaise, véritable personnage du roman, et que j'ai été frappé par la modestie et la lenteur du mode de vie de l'époque dans cette campagne anglaise.
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« Du jour au lendemain, les bas-fonds dont il est familier lui apparaissent le règne de l'impur. Il n'aspire plus qu'au sublime royaume des classes supérieures. En même temps qu'il apprend la syntaxe de l'amour, il polit sa grammaire. Il a honte de son parler rude, celui des ouvriers et des marins, et de ses connaissances piochées au hasard des rayons de la bibliothèque publique. Il est Jude l'Obscur, avide de savoir. » Extrait de Martin Eden de Jack London.

C'est ainsi que j'ai été porté à la connaissance de Jude l'Obscur de Thomas Hardy. Un livre antérieur à celui de London, dont il partage avec lui son aspect « roman d'initiation ». Mais à contrario, Jude l'Obscur s'éloigne assez vite de cette thématique. Dès l'instant où le regard de Jude Fawley se pose sur sa cousine, Sue Bridehead, il abdiquera toutes volontés de reconnaissance et d'ascension sociale. Ne se concentrant qu'à la conquérir en dépit du lien de parenté qui les unit et de sa situation modeste.

J'ai apprécié le ton général du livre. La dimension sociale de l'histoire. le fait comme le décrit avec justesse Thomas Hardy, la société anglaise est écrasée par des carcans moraux, pointant l'aspect archaïque de l'institution du mariage. Et décrivant la religion comme une drogue menant à la perdition. Un anticléricalisme qui vaudra au livre d'être brûlé en place publique. Et rebaptisé « Jude l'Obscène » par une partie de la critique.

J'ai néanmoins été agacé à mi-lecture par ce triangle amoureux entre Jude, Sue et l'instituteur Phillotson. La manière dont les deux hommes pourtant épris de la même femme, lui pardonnent son caractère immature, l'inconstance de ses sentiments et la manière avec laquelle, se sachant aimée par les deux hommes, elle joue pour se faire pardonner de cette inconstance. Aujourd'hui, on dirait souffler le chaud et le froid. Et en dépit de ce qui lui arrive dans la dernière partie du roman ; je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit probablement du personnage féminin le plus agaçant que j'ai pu rencontrer dans un livre.

Pas un coup de coeur, mais un livre qu'il faut lire et replacer dans son contexte. Notamment son audace d'avoir présenté au public de l'époque une vision des moeurs différente.
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Le romantisme anglais du 19ème n'étant pas tellement ma tasse de thé j'ai hésité avant de commencer Jude l'Obscur , dernier roman de Thomas Hardy, surtout connu pour Tess d'Urbervilles. Mais Challenge Solidaire 2020 oblige, je me suis lancé , et je ne regrette pas.
Certes, il y a de grandes envolées sentimentales entre Jude et Sue, son amoureuse qui s'avère pas si amoureuse que ça, quoique finalement si... Mais ce n'est pas tellement ça qui qui compte. S'il faut lire ou relire Jude l'Obscur , c'est pour deux raisons. La plus évidente c'est l'attaque féroce, parfois un peu gratuite, contre le mariage comme institution religieuse ou séculière, qui tue le vrai amour et qui emprisonne les époux. En 1895, année de publication en tant que roman, ce n'était pas si courant que ça. D'ailleurs l'Église met le livre au ban. Ça donnera des idées à D.H. Lawrence, à qui arrivera la même mésaventure quelques années plus tard avec l'Amant de lady Chaterley.
Moins évident mais plus intéressant c'est le contexte 'gilet jaune' de l'histoire. Jude sort de rien, il démarre orphelin, vit avec une pauvre tante qui ne l'aime pas, et il gagne un sou pour chasser les corbeaux du blé . Il est pourtant intelligent, apprend le grec et le latin tout seul, et rêve d'être admis à l'université.
Mais la vie, la société de classe anglaise de l'époque et surtout un mariage précoce avec une jeune fille qui lui fait croire être enceinte de lui l'en empêchent. Durant le roman Jude glisse vers une existence de simple tailleur de pierre. Il travaille sur les murs de l'université, mais dehors, et par la fenêtre il entend les doctes voix de ceux qui par leur naissance ont réussi à pénétrer les lieux de sagesse.
Accusation de l'hypocrisie sociale concernant le mariage plus immobilisme socio-économique, il est évident que cette histoire ne finira pas en rose. Hardy aurait pu nous épargner quelques scènes d'un misérabilisme zolien, mais il a gardé mon attention jusqu'au bout.
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Quel livre énervant et attristant au plus profond. Des êtres lumineux qui finissent atrocement mal, dans une ambiance et une société affreuse. L'être humain est moche. Il s'abîme. ll s'enfonce. Souvent au nom de Dieu en plus. Au lieu de s'élever, de briller, tel l'être lumineux qu'il pourrait être. Jude l'obscur est un personnage éminemment bon et... lumineux. Ah, c'est désespérant...
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Waw. J'ai trouvé encore plus dark que les soeurs Brontë. Et j'adore ça.

Ca se passe au 19e siècle, c'est trash et on pleure. C'est annoncé dès la première ligne du livre. On sait que les personnages seront mis au supplice et on les aime encore plus pour ça, tant le début dégage une atmosphère désespérée. Et ça ne fait que continuer jusqu'à l'apogée, qui laisse sans voix.

Je me bénis d'avoir regardé Arte ce jour-là, qui diffusait l'adaptation cinéma (excellente, soit dit en passant).
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J'ai beaucoup aimé suivre la vie de Jude Fawley, on est tout de suite pris d'affection pour lui, on a envie qu'il s'en sorte qu'il trouve le bonheur. Mais hélas tomber amoureux de sa cousine Sue n'a pas arrangé les chose. Je n'ai pas du tout aimé ce personnage, ses crises mystique et hystériques sont assez fatiguantes et ses changements d'avis encore plus, on n'a parfois l'impression qu'elle joue de l'amour de Jude !
J'ai beaucoup aimé le style de Thomas Hardy, il m'a fait pensé à Dostoïevski, sa façon de décrire la ville, l'atomsphère sombre et les questions existentielles sur l'amour, la religion et le mariage m'ont beaucoup fait penser à mon auteur russe fétiche.
Je vous le conseille fortement !
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D'une tristesse et d'un noir absolu. Âmes pessimistes s'abstenir. le monde n'est que noirceur.
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