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4,04

sur 1449 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai poursuivi ma découverte de la littérature anglaise avec Thomas Hardy.
Mon choix s'est porté sur Tess d'Urberville.
C'est un roman qui se lit très bien mais j'ai supporté toutes les mésaventures parfois, souvent dramatiques de l'héroïne pensant à une fin heureuse... ce n'est pas le cas.
J'ai apprécié en revanche cette critique de la condition des femmes dans la société à l'époque victorienne, du poids des conventions qui régentent totalement la vie des jeunes filles de l'époque et qui n'offre pas de deuxième chance en cas d'erreur.
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Je viens de refermer le livre avec regret. Contrairement à nombre de ses contemporains, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce livre. Sans se livrer à des descriptions interminables, il nous dépeint la vie des campanes anglaises avec justesse et précision. Les scènes sont bucoliques, on aurait presque envie de traire les vaches ou de marcher à travers champs comme Tess.
Les personnages sont justes et complexes. On suit cette jeune fille, on s'attache à sa vie, ses manquements, ses espoirs, ses craintes. Naïvement séduite par un libertin au sortir de l'enfance, elle ne se jugera jamais digne d'inspirer à nouveau l'amour. Et pourtant elle est tellement naturelle, modeste, elle se juge tellement durement, qu'à aucun moment elle ne peut paraitre mauvaise, comme elle se décrit elle-même. C'est une héroïne moderne, qui a succombé à la tentation avant de connaitre l'amour. Comment pourrait-elle vivre au milieu de ses contemporains qui la jugent ? Elle sera éternellement sur les routes, en quête d'un endroit où enfin elle pourra trouver le bonheur. Hélas celui-ci est conditionné à l'amour d'Angel. Figure tellement rigide, archétype de cette société, qui rejette la tradition familiale, les conventions habituelles de sa classe mais rejettera Tess dès qu'elle lui avouera sa faute. Adoptant d'un bloc les préjugés de son époque, il fera leur malheur à tout deux.
Autant Angel possède toutes les qualités pour en faire un mari idéal, autant son intransigeance est démesurée en ce qui concerne Tess. Toutefois, leur rupture est autant due à Tess : autant l'aveu paraissait inévitable compte tenu de son caractère, autant ses réticences à le supplier, sa soumission aux décisions de son mari ont empêchés une réconciliation. Sa fierté l'empêchant de demander de l'aide à ses beaux-parents la conduira d'abord à expier sa faute en augmentant ses souffrances, l'abandon de son mari ne lui suffisant apparemment pas. Seulement en se mettant dans cette situation précaire, elle se trouve particulièrement vulnérable pour son séducteur, réapparu inopinément dans sa vie.
Alec D'urberville est un personnage curieux ; libertin mais attiré par Tess, au point que l'on pourrait le croire amoureux, constant dans son attirance même si il ne cherche pas à s'établir honnêtement. Malgré un passage mystique dans lequel il tente de trouver la rédemption, dès qu'il revoit Tess il replonge dans ses anciens travers et n'aura de cesse de poursuivre Tess jusqu'à ce qu'elle cède. Jouant de ses peurs profondes de ne jamais revoir Angel ; s'arrangeant pour être la providence pour sa famille qui est sa plus grande préoccupation, il révèle un côté manipulateur implacable sous des dehors amicaux. Son plus grand crime aux yeux de Tess sera pourtant de médire d'Angel quand il réapparait.
Tess qui jusque là avait subit son séducteur, subit la cours et les demande en mariage d'Angel, subit la punition imposée par son mari, subit sa famille toujours dans le besoin, subit à nouveau son séducteur pour mettre sa famille à l'abri au point de se désincarner, se rebellera enfin contre Alec et contre la vie qui lui impose tant de souffrance. Seulement son geste sera passionnel, désespéré et plein d'amour. Une subite crise de folie et en même temps une pleine conscience de ses actes. Enfin elle pourra vivre quelques jours de bonheur avec son amour avant le dénouement tragique qu'elle accepte par avance. Ses dernières pensées seront encore une fois pour sa soeur afin de la protéger et pour transcender ainsi son amour.
Les personnages de Tess et d'Angel sont particulièrement torturés par le carcan social de l'époque et leurs tentatives d'émancipation. Cela les rends attachant et l'on se prend à espérer une issue favorable à cette situation inextricable. Et pourtant, on sait que c'est impossible. Les quelques jours idylliques seront suffisant pour racheter les erreurs passée, et la tendresse finale avant la fin tragique de notre héroïne.
J'ai quitté ce livre avec une grosse émotion, le regret que ce soit déjà terminé, que cela se termine ainsi, ne voyant pas comment ça aurait pu finir autrement… bref une impression durable, profonde.
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Je poursuis ma remise à niveau en littérature classique anglaise par ce roman au combien dramatique, émouvant et poétique de Thomas Hardy.

Dans une atmosphère champêtre, bucolique, au milieu de ces descriptions minutieuses de la campagne anglaise et des métiers de la terre, nous suivons le destin de la douce Tess, ainée d'une fratrie de paysans, voix sage mais néanmoins naïve au milieu de parents un peu loufoques, qui ne sauront pas la préserver.

Il s'agit de mon deuxième roman de Thomas Hardy et si Loin de la foule déchainée m'avait enchantée et laissée rêveuse, le destin tragique de Tess d'Urberville attriste et révolte.

Le poids si lourd des conventions, Thomas Hardy le note, le met en exergue avec beaucoup de justesse ; si ces conventions sociales, auxquelles on s'attache comme à une bouée sont en réalité le boulet qui nous fera sombrer… quelle légitimité au regard des lois de la nature ?

C'est une belle analyse sous-jacente de l'absurdité d'un ordre social broyeur, surtout pour les femmes, que nous propose Thomas Hardy. Les personnages sont aboutis, romanesques sans être idéalisés, leurs réactions sont crédibles, humaines, même si le dévouement excessif de Tess pour un mari obnubilé par l'image qu'il se fait de la perfection féminine agace, interpelle.

Que dire de Tess. L'abnégation dont elle fait preuve, jusqu'à perdre la raison, l'amour qu'elle porte, jamais loin d'un coup de folie, la tristesse d'un destin subie par une jeune femme qui n'aspirait à rien qu'être toujours juste et honnête et se retrouve la victime d'un don juan cruel et égoïste, en font une héroïne classique par excellence.
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Le début du roman n'est pas sans évoquer les "Hauts de Hurlevent". On devine dès le début que la destinée de Tess ne va pas être bien réjouissante.
Jeune et jolie paysanne placée par ses parents dans une famille aisée qu'ils pensent être de la même lignée, Tess va subir les assauts de son soi-disant cousin Alec d'Urberville avant de le fuir et retourner vivre dans son village, porteuse de la semence de cet homme, et reprendre sa vie de paysanne.
L'enfant de la honte ne va malheureusement pas survivre, sans avoir été baptisé, ce qui plonge Tess dans le désespoir. Sa vie à elle est-elle aussi déjà terminée? Je vous laisse le découvrir. C'est de la vraie littérature, un classique à lire ou relire.
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Evidemment, un roman, c'est souvent l'histoire d'une femme pure, innocente et fine, victime des conventions et de la brutalité des hommes et des temps. Ici, notre victime souffre aussi, et d'abord, de la naïveté, de la crédulité et de l'absence de jugement de parents peu éclairés qui, poussés par un vain orgueil, vont la jeter dans la gueule du loup. Suivra une vie de femme qui démarre par un drame, et, quand l'amour viendra, le passé sera toujours là pour l'opprimer, la priver de tout bonheur, même quand on le verra tout proche, et, finalement, la condamner à l'irréparable. Ce livre est magnifique, et le personnage titre est si attachant! le texte est fluide, les descritions du monde paysan saisissantes. Lisons ce beau livre, qui n'avait pas vraiment besoin d'un film pour révéler le talent de son auteur.
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Ce livre m'a déprimé, les malheurs vont s'acharner sur Tess les uns après les autres, ne lui faisant vivre que quelques moments de bonheur. Pourtant Tess est une fille généreuse, travailleuse, et qui aime beaucoup sa famille et fait de son mieux pour celle-ci. Si elle est naïve, elle n'est pas non plus stupide. Simplement Alec d'Urberville va commettre un acte qui ne sera jamais réparé, ni réparable, et qui vont casser toutes les bases de ce que Tess cherchera à construire ensuite. Tout ça parce que son père a découvert qu'il était un d'Urberville, une ancienne grande famille et que ça lui est un peu monté à la tête.
De plus, on vit à une époque où il est inadmissible qu'une femme ne soit plus vierge hors mariage, que ce ne soit pas sa faute, tout le monde s'en fiche (d'autant plus que les hommes ne sont guère punis pour leurs actes, eux).
Pourtant Tess va vraiment essayer de se reconstruire, d'être à nouveau heureuse. Sa rencontre avec Angel va lui donner une idée du bonheur et je les ai trouvé mignon. Même si on se doute assez facilement ce qui va se passer.
L'auteur joue avec Tess, enchaînant les « si Tess avait fait ça » ou les « si à ce moment là il s'était passé ça », insistant sur le fait que tout aurait pu être différent.

L'écriture est délicieuse, l'auteur joue avec l'ironie, se moque parfois gentiment de ses personnages, ou bien pose sur eux un regard de tristesse. On sent derrière ces mots une critique de la société, des lois sociales qui enferment des bonnes personnes dans leur malheur, de la religion et de ceux qui suivent la mode et les convenances sans jamais se remettre en question (comme les frères d'Angel). La façon dont il est « si facile » de se convertir, alors qu'au fond on n'a pas changé.
C'est bien écrit, mais très facile à lire quand même, je me suis régalée.

Et pourtant j'ai souffert, pour cette pauvre Tess, pour tout ce qu'elle a à subir à cause de l'acte d'un autre. A la fin, je me suis sentie l'envie de me rouler en boule dans un coin, j'avais aussi un sentiment d'injustice dans la bouche. On sent que l'auteur est attaché à son personnage, malgré ce qu'il lui fait subir, il a un regard assez doux sur elle (beaucoup plus que sur d'autres personnages).

L'histoire se passe dans le monde paysan, et au cours de notre lecture, on pourra voir la façon dont ils travaillaient, même les femmes (elles devaient travailler tout autant que les hommes, mais elles étaient moins payés).

En bref, c'était une très bonne découverte, qui me donne envie de me tourner vers d'autres oeuvres de l'auteur, ayant beaucoup aimé sa plume.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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Quand John Durbeyfield, fermier sans le sou, apprends un jour qu'il est le descendant d'une illustre famille de chevalier, les D'Urberville, il pense que sa chance est en train de tourner. Il va alors placer sa fille ainée, Tess, dans la maison d'Alec D'Urberville, un escroc se faisant passer pour un noble. Suite à un incident, Tess se retrouve enceinte d'Alec. Pour elle, c'est le début de la déchéance.

En grande fan de littérature anglaise classique, je ne pouvais pas passer à côté de Tess d'Urberville. Mais pauvre pauvre pauvre Tess, rien ne lui aura été épargné! Elle ne cesse de faire preuve de naïveté dans tous les aspects de sa vie, ce qui la conduit malheureusement à chaque fois à de nouvelles déceptions. Entre Alec d'Urberville et Angel Clare son coeur ne cesse de balancer, l'entrainant de plus en plus bas.
J'ai été très emballée par le début du roman (dont j'avais entendu le plus grand bien). Je me suis tout de suite attachée à cette pauvre Tess en me demandant combien de malheurs il allait encore lui arrivé. J'avoue que j'ai trouvé le milieu du roman un peu mou, d'où mon 4/5, mais il reprends de son intérêt avec le retour d'Alec dans la vie de Tess. Je suis contente de l'avoir enfin terminé parce que la répétition de mauvais choix dans la vie de Tess devient vite lassant. Au bout d'un moment on se demande ce qui peut encore arrivé de pire à Tess, et là nouveau malheur...
J'ai bien aimé ce roman, mais il n'est pas de ceux que je relirai. Pour les classiques de la littérature anglaise, je vais m'en retourner à Jane Austen qui est bien plus dans mon style.
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Voici une autre lecture que je repoussais depuis des années, mais qui, fort heureusement, était au programme de ma deuxième année de licence. Plus d'excuses, donc...

Si le but de Thomas Hardy était de rendre ses lecteurs mélancoliques, et désabusés, ma foi, il l'a atteint, pas de doute.

Tess est l'aînée des filles de John et de Joan Durbeyfield, des paysans sans éducation et vivant chichement. le jour où ce père de famille apprend qu'il est de sang noble ("Durbeyfield" étant une distorsion de "d'Urberville"), le destin de Tess s'en trouve modifié. Sa mère l'envoie en effet se faire connaître des d'Urbervilles à Trantridge, ce qu'accepte la jeune fille après l'épisode malheureux de la mort du cheval de sa famille. Tess fait connaissance avec Alec d'Urberville, un vil séducteur, qui finira par abuser d'elle.

A partir de là, la vie de Tess est une succession de petits drames et de grands malheurs. Même lorsqu'elle rencontre et s'éprend d'Angel Clare, un jeune homme bon et tolérant, venu apprendre la gestion d'une laiterie, la fatalité s'acharne sur elle.

Malgré des hésitations, des dilemnes et des occasions manquées, les deux jeunes gens se marient, sans qu'Angel ne connaisse le passé de Tess. Lorsque la jeune femme lui apprend enfin son infortune, Angel se sent trahi et ne peut pardonner cette "faute". Il choisit de d'éloigner de Tess et de partir au Brésil pour y commencer une nouvelle vie.

Durant l'absence d'Angel, Tess entame une nouvelle période de son existence, triste, solitaire et au cours de laquelle elle doit effectuer de durs travaux (vous êtes prévenus, j'ai bien parlé de "successions"...).

Rassurez-vous, les anciens amants finiront par se retrouver, à la toute fin du roman. Est-ce plus optimiste pour autant ? Que nenni, Hardy ne nous épargne pas une fin dramatique.

L'idée de l'écrivain étant de dénoncer les hypocrisies de la société, le poids de la religion et la différence de traitement entre hommes et femmes, vous n'auriez pas espéré un happy end quand même ?

J'ai aimé ce roman en raison du comportement de l'héroïne, son côté "païen" qui m'a bien plu. Tiraillée entre deux conceptions de la vie et de l'amour, sa nature et son éducation, le poids des conventions, Tess se débat dans ses contradictions et tente, sans succès, de trouver un peu de bonheur en dépit de tous ces obstacles.

C'est encore une autre vision de la société Victorienne, peu agréable où je me dis que le destin d'une femme pauvre, sans beaucoup d'éducation, devait être bien peu enviable.

J'ai également aimé la relation que Tess entretient avec la nature, même si, par moments, elle en a une image négative à cause de principes moraux qu'elle croit devoir adopter. Sans la société hypocrite des hommes, Tess aurait trouvé la paix et la joie dans son petit coin de campagne... Thomas Hardy portait un regard sans complaisance sur les hommes...

Lisez également l'excellente préface qui nous livre de précieux renseignements sur l'état d'esprit de l'écrivain quand il entreprit d'écrire Tess.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un roman écrit au XIXème siècle et j'avais une petite appréhension avant de commencer. Pourtant j'ai vite été rassurée et je me suis plongée avec plaisir dans cette lecture.
Comme l'indique le titre, nous suivons l'histoire de Tess, une jeune paysanne qui apprend au début du roman qu'elle est la descendante d'une ancienne famille noble, fait véridique ou pas, à la fois remarquable et en même temps sans conséquence directe mais très présent tout au long du livre. On voit l'évolution du personnage de jeune fille timide à femme tantôt abusée, tantôt amoureuse, tantôt abandonnée mais toujours courage et entière.
On y retrouve quelques éléments de ce type de roman qui m'agacent parfois un peu: des jeunes filles très exaltées et en même temps très naïves ou des personnages très à cheval sur les conventions.
Malgré tout j'ai beaucoup apprécié celui-ci pour plusieurs raisons: les chapitres sont courts, on ne s'ennuie pas et la plume de l'auteur est belle notamment pour décrire la campagne anglaise. J'ai donc passé un bon moment avec Tess.
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Ce roman m'a beaucoup plu. Après une mauvaise expérience avec Loin de la foule déchaînée, je suis réconciliée avec Thomas Hardy. Sa plume est fluide et agréable malgré les sempiternelles réflexions des personnages principaux qui sont pourtant le fil conducteur de ce roman. C'est une histoire touchante, la société et les moeurs sont dépeintes avec profondeur. Les personnages sont intéressants, leur histoire est troublante au point de partager leurs sentiments, si intenses. La moralité de ce roman est que justice soit faite. Grâce à cette histoire sur fond de sentimentalisme, Hardy tente de montrer qu'il serait possible voire primordial d'apporter des changements à son époque et de faire évoluer les mentalités, d'être plus tolérant et avisé.
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