- Lounds." Graham avait presque crié, et Crawford s'interposa entre les deux hommes. "Lounds, vos articles sont de la merde et le National Tattler n'est qu'un torche-cul. Alors, barrez-vous !"
Jack Crawford retrouvait son propre rythme, sa propre syntaxe dans la façon de parler de Graham. Il avait déjà entendu Graham réagir comme ça avec d'autres personnes. Il arrivait souvent dans une conversation importante que Graham prenne les tics de langage de son interlocuteur. Crawford avait d'abord cru qu'il le faisait exprès, que c'était un truc à lui pour garder le rythme.
Mais il avait compris par la suite que c'était tout à fait involontaire de la part de Graham et qu'il essayait parfois, vainement, de s'en empêcher.
Quand elle se faisait des amis, elle prenait toujours garde aux gens qyu encouragent la dépendance et bâtissent dessus toute leur existence. Elle en avait connu quelques-uns - les aveugles les attirent comme des mouches, et ce sont de véritables fléaux.
Bruit d’un tiroir de cuisine qu’on ouvre. Lounds avait couvert beaucoup de crimes commis dans des cuisines, où tout est à portée de la main. C’est curieux comme les rapports de police peuvent transformer votre vision d’une cuisine.
Il se demanda si, dans ce corps immense qu'est l'humanité, dans l'esprit des hommes civilisés, les forces malignes que nous retenons en nous et la redoutable connaissance instinctive de ces mêmes forces n'ont pas la fonction de ces virus affaiblis contre lesquels s'arme le corps humain.
Il peut sembler incongru de vous mettre en garde, vous, contre Lecter, mais ses réactions sont absolument imprévisibles. Il s'est parfaitement comporté pendant sa première année d'internement et à paru vouloir coopérer avec les médecins. En conséquence - cela se passait sous la précédente administration - il y a eu un certain assouplissement dans les mesures de sécurité à son égard. "Le 8 juillet 1976, dans l'après-midi, il s'est plaint de vives douleurs dans la poitrine. Sa camisole lui a été ôtée dans la salle d'examen pour qu'il subisse un électrocardiogramme. Un de ses infirmiers a quitté la pièce pour fumer une cigarette et l'autre s'est retourné une seconde. L'infirmière était très vive, elle a réussi à sauver l'un de ses yeux. Vous allez trouver cela étrange". Chilton sortit d'un tiroir une bande de papier qu'il déroula sur le bureau. Du doigt, il suivit la ligne brisée de l'électrocardiogramme. "Ici, il est allongé sur la table d'examen. Son pouls bat à 72. Là, il saisit l'infirmière par la tête et la tire vers lui. Là, il est neutralisé par l'infirmier. Il n'a pas offert la moindre résistance, bien que l'infirmier lui ait démis l'épaule. Vous comprenez à présent ? Son pouls n'a jamais dépassé 85. Même lorsqu'il a arraché la langue de l'infirmière".
Il s'accrochait à la jupe de sa grand-mére.Celle-ci se tenait raide,les bras croisés.
Mais, pour commencer à comprendre le Dragon, pour entendre les gouttes glacées dans ses ténèbres, pour voir le monde à travers de sa brume rouge, Graham aurait dû voir des choses qu’il ne verrait jamais et, pour ce faire, voyager dans le temps
- Je comprendrais fort bien que tu ne puisses plus regarder…
- Non, Ce n’est pas ça. C’est moche, bien sur, mais on peut toujours continuer à fonctionner quand ils sont déjà morts. L’hôpital, les interrogatoires, c’est pire. Il faut oublier ce qu’on voit et continuer de penser. Je ne m’en crois pas capable. Je pourrais m’obliger à regarder mais il ne serait pas question de réfléchir.
- Pourquoi ne laissez vous pas tranquille ?
- Parce qu’il est le meilleur, tout simplement. Parce qu’il ne pense pas comme tout le monde et qu’il n’a pas l’esprit routinier