Une éternité que je n'avais pas lu un roman en anglais. Celui-ci m'est parvenu via un échange de bouquins. Vu l'auteur,
Robert Harris, qui a livré d'excellents romans situés à l'époque romaine (
Pompei,
Imperium…) et de thrillers contemporains (the
Ghostwriter), je me suis senti obligé de tenter de le lire en V.O. Côté vocabulaire, pas trop d'obstacles, sauf lorsque le propos part dans les mécanismes financiers, mais c'est également le cas en français.
Ce thriller financier se joue sur vingt quatre heures à Genève autour d'un hedge fund fondé par Alexander Hoffmann, un génie informatique, qui a basé son entreprise sur un programme d'intelligence artificielle adapté aux marchés financiers, le VIXAL. Hoffmann est confronté à une série d'incidents qui finissent par le faire douter de sa santé mentale, dont une intrusion à son domicile par une personne connaissant les codes de ses alarmes. Sa femme ne le reconnaît plus, son principal associé essaye de continuer à faire comme si tout allait bien, mais leur société prend des positions financières de plus en plus dangereuses. Hoffmann est-il paranoïaque ou la victime d'un complot ?
L'intrigue se met en place très lentement, avec des longueurs vers le milieu du récit. Mais la thématique générale, qui explose dans le final, est très intéressante : doit-on laisser des programmes informatiques gérer notre avenir ?
Ce que Harris met en cause ce sont tous ces logiciels financiers basés sur des algorithmes qui échangent des titres en des fractions de secondes. Leur part active dans l'amplification des dernières crises financières est vraisemblable.
Le monde ne peut pas être mis en équations. Sauf à prendre un risque sur notre avenir. Harris illustre d'ailleurs chaque début de chapitres de citations extraites d'ouvrages de Darwin, bien en relation avec le sujet.
A l'arrivée, un thriller qui vaut plus par les thèmes abordés, que pour son rythme (trop lent), et qui par son côté anticipation aurait pu être écrit par un
Michael Crichton.