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4,04

sur 1213 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le livre d'une vie, la mienne. Outre la découverte d'un auteur qui ne m'a plus jamais quitté, Légendes d'automne a marqué mon existence au fer rouge par son mélange de lyrisme, d'humanité et de violence, aux accents qui, parfois, ramènent le lecteur aux grands récits mythologiques. Que ce soit Cochran, assoiffé de vengeance, Nordstrom et ses danses solitaires ou encore l'impétueux Tristan et sa quête sans fin, les héros de ces trois nouvelles trouvent en nous des résonances personnelles, enfouies, primales même. Elles agissent comme un miroir, nous devenant indispensables. La marque du génie en somme...
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Ce recueil est constitué de trois nouvelles brutes et sans concession où la nature sauvage s'entremêle avec la force des personnages.

Tout d'abord, nous suivons dans "Vengeance" le destin de Cochran, ancien militaire, tombé éperdument amoureux de Miryea. Cette liaison n'entrainera que violence et désolation. L'époux de Miryea, Tibey, aveuglé par une vengeance implacable, les conduira tous à leur perte.

Puis, "l'homme qui renonça à son nom", dresse également le destin d'un homme : Nordstrom. A l'aube de ses quarante ans, il constate la fin de son couple et la perte de tout désir sexuel. Cette prise de conscience sera la première étape d'un retour en arrière sur son existence et une remise en question totale de sa vie conformiste. Cette quête le mènera à faire face, pour la première fois, à lui-même.

Enfin "Légendes d'automne", la plus célèbre nouvelle de Jim Harrison, nous raconte une fresque familiale. Trois frères, Alfred, Tristan et Samuel quittent le Montana en octobre 1914 pour participer à la Grande guerre. Ce départ changera à jamais leur existence paisible et les confrontera à des tragédies successives. Là encore, nous suivons le parcours d'un homme, Tristan, être rebelle et passionné, il passe son existence à fuir.

Si les univers de ces nouvelles sont bien différents, elles dressent toutes la renaissance de trois hommes. Face au destin implacable et aux drames qui jalonnent leur vie, ils vont faire face à eux-mêmes. La nature, omniprésente dans l'oeuvre de Jim Harrison, fusionne avec brio avec l'homme. Un recueil qui invite au voyage et nous plonge au coeur des grands espaces et de la psyché des personnages.

Conquise par l'écriture de Jim Harrison, j'ai découvert une plume crue et vibrante qui parvient à dépeindre sans artifice l'âme humaine.
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« Légendes d'automne » est le livre qui a fait connaître le grand Jim Harrison en France. Il se compose de trois longues nouvelles dont le thème conducteur est la vengeance.
La première, « Une vengeance... » campe un homme laissé pour mort après avoir été battu par les sbires d'un richissime hommes d'affaires mexicain dont il a eu le tort de séduire sa femme. Une fois rétabli, il prépare sa revanche et fait tout pour récupérer sa belle.
« L'homme qui abandonne son nom » se déroule dans un cadre inhabituel pour le chantre du nature writing : celui de la ville. Nordstrom a tout réussi en apparence : il est riche et puissant mais il lui manque l'essentiel qu'il cherche à atteindre.
La nouvelle qui donne son titre à l'ensemble est la plus belle. Guerre de 14. Trois garçons quittent le ranch familial pour s'engager en Europe. L'un des frères meurt. le fantasque Tristan n'aura de cesse de venger cette disparition en se refusant tout droit au bonheur et en détruisant son entourage.
Entre passions humaines et éloge de la nature, « Légendes d'automne » est un livre tragique superbement écrit.

EXTRAITS
- On lui avait volé son âme et il comptait la reprendre.
- Et si ma vie n'était qu'une gigantesque erreur ?
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J'ai découvert Jim Harrison par la lecture de son roman "Une odyssée Américaine" : quelle erreur ! Cette "odyssée" ne m'avait pas convaincu et j'étais plus que septique en lisant les critiques enthousiastes des lecteurs fan de Jim Harrison. Et puis je me suis plongée dans la lecture de ce sublime roman "Légendes d'automne" : une vraie rencontre ! Un style d'écriture soignée et âpre à la fois, de la passion, des grands espaces, de l'aventure et des personnages hauts en couleurs...De la poésie au détour de chaque page, les héros sont révoltés, remplis de rage, emportés par leur désir de vengeance ou de liberté. Chose rare, je trouve que l'adaptation cinématographique de "légendes d'automne" est aussi puissante et réussie que la nouvelle dont elle s'inspire (tout en étant très différente). A la lecture de ce roman on chevauche avec Tristan dans les plaines envoutantes du Montana, on doute et on fait le point sur les priorités de l'existence avec Nordstrom et on assiste médusé à la tragédie des amants sous la chaleur du désert Mexicain...Magique !
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Que dire de plus ? Condensés dans trois puissants récits au charme évocateur, c'est une ode à la vengeance, à la liberté, à la rédemption et surtout à l'amour inconditionnel de chacun des personnages pour un pays magnifique, qui nous saute au visage une fois parcourues les premières pages de ce recueil. le style de Jim Harrison que je découvre pour la première fois est simple, percutant et poétique à la fois. Sa façon de décrire et de célébrer les grandes étendues américaines, leur charme fragile et leur spectaculaire beauté au fil des saison, est juste saisissante. Une fois entamé le récit, je n'ai pas pu le reposer avant d'être arrivée à la fin.

Les personnages campés dans chacune de ces trois nouvelles sont des héros au sens propre du terme. Des figures romanesques puissantes et pleines de rage, que seules l'évasion, l'amour et la liberté motivent.

Dans Vengeance, la passion et l'amitié sont à l'honneur. Un homme tombe éperdument amoureux de la femme d'un mafieux mexicain proche du milieu de la drogue. Une fois découverts, les amants sont soumis à la colère du mari trompé, mais l'homme s'en tire et va désormais se consacrer à sa propre vengeance, parcourant les plaines arides du désert mexicain à la recherche de la femme qu'il aime. Cette région que je ne m'attendais pas à découvrir ici, forme la toile de fond d'une tragédie aussi dure et impitoyable que ses espaces rocailleux et brûlés par le soleil, hantés par le chant des coyotes la nuit. Jim Harrison dépeint avec brio le courage d'un homme déterminé à tout mettre en oeuvre et à user de violence et de stratagème pour braver ceux qui l'ont détruit.

L'Homme qui abandonna son nom nous conte l'histoire de Nordstrom, un brillant homme d'affaire qui prend paisiblement conscience de l'absurdité de sa vie peu après son divorce, et qui décide de s'affranchir de tout ce qui faisait son existence. Il quitte son travail, les siens, se met à la cuisine et entre deux séances de danses dans son appartement, la nuit, se pose toutes sortes de questions sur la vie et les gens qui l'entourent, et revient parfois sur les périodes de son passé dans le Wisconsin qui l'ont le plus marqué. A l'aide d'un journal qu'il se met à rédiger, il exprime ses doutes, sa passivité, ses émerveillements, la manière dont les autres le perçoivent. C'est un texte qui m'a personnellement beaucoup touchée, et qui fait appel à cet inconscient présent en chacun de nous qui nous pousse à vouloir nous libérer des contraintes sociales et à trouver le courage de rejeter tout ce que nos existences ont de superficiel pour se rapprocher de ce que la vie a de plus vrai. Nordstrom est de plus un personnage extrêmement sympathique.

La suite ici :
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Recueil de trois nouvelles – ou courts romans comme les désigne Serge Lentz qui signe la préface de cette édition -, Légendes d'automne est brutal et puissant.

C'est que les histoires que Jim Harrison présente ne sont pas empreintes de douceur. Dans Une vengeanceL'homme qui abandonna son nom et Légendes d'automne, nous lisons la rancoeur d'un quotidien âpre, la rage de vivre, différentes formes de violence, l'amour des femmes aussi. Enfin, nous découvrons des personnages tourmentés, pour ne pas dire sauvages : suite à des évènements traumatisants ou, a contrario, à la linéarité de leur existence, les héros retrouvent l'être primaire, animal, qui se cache en eux.

Difficile de décrire la plume de l'auteur : épurée mais concise, tranchée mais observatrice. C'est un paysage qui s'ouvre à nos yeux. Un côté visuel se dégageant tout naturellement des récits, il n'est alors pas étonnant que deux nouvelles de cet ouvrage aient été adaptées au cinéma (Une vengeance… et Légendes d'automne).
Le style de Jim Harrison marque et je suis certaine de m'en souvenir longtemps; il est à ce point immersif que j'ai été curieusement hantée, en lisant L'homme qui abandonna son nom – récit à la troisième personne du singulier à l'allure de long monologue confession -, par la vision d'un Joaquin Phoenix incarnant avec son style inimitable le héros de la nouvelle, dansant, cuisinant, riant face à moi… (Joaquin, si tu me lis : je crois en une adaptation, lance-toi !)

Si je redoutais au préalable une lecture malaisante, trop sombre pour moi, j'ai découvert avec fascination que cela représente la force de la plume de l'auteur et j'ai hâte de lire d'autres titres de l'auteur.
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Trois longues nouvelles, marquées par la violence, l'amour, la trahison, le désir de vengeance. Puissance des sentiments et des rancoeurs, déraison, voire passion amoureuse, ténacité ou désillusion caractérisent les héros de ces histoires.

Dans la première nouvelle, « Une vengeance », Cochran, un ancien pilote de guerre américain, lié par une amitié forte et ancienne à un magnat mexicain, Tibey, s'éprend de la compagne de ce dernier, la très belle Miryea. Tibey n'a alors qu'une idée, se venger. Après avoir fait suivre les amants, il défigure la femme et laisse Cochran pour mort dans un fossé. Cochran survivra et sera pris en charge dans une mission. Son obsession dès lors est de retrouver Tibey et surtout Miryea qui a trouvé refuge dans un couvent. le dénouement ne sera pas des plus radieux.

« L'homme qui abandonna son nom » est la deuxième nouvelle : un personnage, Nordstream, a construit sa vie autour d'une femme aimée et amoureuse mais qui le quitte, d'une fille adorée, dont il adopte les amis, d'un travail lucratif mais auquel il n'accroche pas. Nordstream qui fait preuve à la fois de lucidité et d'insouciance rêveuse, fait le tri dans ses idées reçues, ses positions, ses choix. Il abandonne son travail et se promet une nouvelle vie de plaisirs sans contraintes. Danser même seul, partir en bateau et pêcher, cuisiner deviennent ses occupations de prédilection. Auparavant il se sera débarrassé de quelques truands encombrants.

La troisième nouvelle, « Légendes d'automne » est la plus riche en actions et en destins. La famille Ludlow gère un ranch dans le Montana : le père, William, colonel en retraite, a trois fils, sa femme, séparée, s'est installée à Boston. En octobre 2014, la guerre bat son plein en Europe et le Canada s'est enrôlé aux côtés des Alliés franco-britanniques. Les fils Ludlow décident de partir au Canada et de s'engager. Arrivés en France, ils se lancent dans la bataille.
Alfred, l'aîné, sérieux, ambitieux est blessé et est le premier à revenir au ranch. Samuel, le plus jeune, l'intellectuel, étudiant à Harvard, rêveur, celui que ses frères voudraient protéger, est tué au combat. Il laisse sa fiancé, Susannah, qui s'installe au ranch. Enfin Tristan, le fils sauvage, le chasseur, très lié à “Un Coup“, un indien cree qui vit au ranch, est de retour au foyer et, le temps du deuil passé, entame une relation passionnelle avec Susannah. Mais le démon du départ, du voyage et de l'aventure s'empare de lui, et il s'embarque dans de multiples périples autour du monde, s'engage dans des trafics douteux, cela pendant des années, sans donner de nouvelles à sa famille ni à Susannah, sauf une lettre pour lui dire de l'oublier et de se marier. Ce qu'elle fit, avec Alfred, amoureux d'elle depuis toujours, et devenu député au Congrès.
Quand il revient au Montana, Tristan apprend que son père a eu une attaque et est devenu aphasique. Il prend pour épouse la très jeune Isabel, la fille De Decker et Pet, un couple qui vit au ranch, et ils ont deux enfants. Ce que n'ont pas Alfred et Susannah qui en souffrent. Tristan est heureux mais cultive pour Susannah une passion secrète.
On est au seuil de la Grande Dépression et en pleine prohibition. Tristan ne résiste pas à la tentation du trafic clandestin et se fait arrêter par des hommes armés. Une rixe s'ensuivit, où Isabel trouva la mort.
Susannah est atteinte d'une maladie mentale qui se conclura par son suicide. Auparavant, des crises de “folie“ et des périodes de mieux-être ponctuent son parcours, au gré de la disponibilité de Tristan. Lequel, hors-la-loi magnifique, songe à sa vengeance qui lui permettra, avec l‘aide de son père, de liquider des Irlandais dont il avait déjà tué des comparses et qui venaient pour se venger. Il mourra vieux, de sa belle mort.

Jim Harrison est un amoureux de l'Ouest américain, des grands espaces et de la nature, c'est un militant de la cause indienne, mais c'est surtout un grand conteur d'histoires, inégal en vérité, mais inégalable quand il s'agit de sa passion, la pêche en rivière, et de l'exploration des sentiments humains, où je placerais d'abord un goût immodéré pour la liberté, la recherche de la bonne fortune et d'une certaine félicité. Son écriture en est le reflet, à la fois virile et délicate, physique et généreuse, dynamique et morale.
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Une vengeance raconte l'histoire d'un homme nommé Cochran, qui après avoir été trouvé dans le désert, au seuil de la mort, puis soigné, est déterminé à retourner dans son passé pour retrouver la femme qu'il aime, Mireya, à la fois source de bonheur et cause de ses malheurs. le récit part d'une banale histoire d'amour, une histoire d'adultère, pour se transformer rapidement en quête passionnée, en vengeance. C'est qu'on ne badine pas avec l'honneur au Mexique, surtout quand la femme en question est l'épouse d'un riche trafiquant, Tibey, accessoirement l'ami de Cochran… Ce n'est ni plus ni moins qu'une tragédie Grecque à la sauce mexicaine.

Que dire ? C'est un récit qui interpelle et prend aux tripes. En quelques courtes descriptions, Harrison dresse un portrait fouillé des trois principaux personnages et bien que l'on suive la vengeance de Cochran, on peut pas en faire un héros. Pourtant, c'est l'amour qui guide le comportement de Cochran, ce qui est assez paradoxal compte tenu de la violence qu'il déploie. de quoi serions-nous capables par amour ? Et est-ce qu'assouvir une vengeance nous aide à nous sentir mieux ?

A noter qu'une adaptation ciné est disponible. le film de Tony Scott réunissait Kevin Costner, Antony Quinn et Madeleine Stowe. Pas mauvais mais il n'atteint pas l'intensité de la nouvelle.

Le second récit, L'homme qui abandonna son nom, est un thème récurrent chez Harrison. Après 10 ans de mariage, Nordstrom divorce et fait le point sur sa vie. Cet événement subit par lui devient le point de départ d'une sorte de crise de la quarantaine au cours de laquelle l'homme va peu à peu se remettre en question. La manière qu'il a de régler certains problèmes (la bonne chère et les parties de jambes en l'air) sont autant de moyens de dévier du chemin tout tracé qu'il s'était fixé, de quitter enfin ces habitudes qui jalonnaient sa vie. Au bout peut-être, une autre vie et la liberté enfin ?

C'est la nouvelle que j'aime le moins, je l'avoue, mais je suppose que Nordstrom représente pour Harrison l'homme que l'on est au quotidien.

Le troisième récit donne son titre au recueil, c'est l'un des chef-d'oeuvres de l'écrivain. C'est une histoire que je n'ai jamais oubliée, et un personnage qui me hante encore, Tristan Ludlow.

Par touches saccadées, avec des allers-retours dans le passé, Harrison brosse le portrait de la famille Ludlow, dont les trois fils, Alfred, sérieux et réfléchi, Tristan, indomptable et impulsif et Samuel, l'érudit, le sensible qui aime la poésie et la botanique, partent s'engager aux côtés des Anglais lors de la Première Guerre Mondiale. Samuel, le préféré de la famille, est tué en Europe. Commence alors pour Tristan une longue errance ponctuée de tragégies, de sacrifices, entrecoupée de moments de paix et de bonheur. Car tout en aimant profondément sa famille, Tristan est bien décidé à mener sa vie au mépris des lois et des conventions. C'est un homme libre, comme on en rencontre qu'en littérature. Pas de demi-mesure, pas de tiédeur, il aime, il hait, et sa vengeance sera complète. Tristan est à la fois le protecteur de sa famille et celui par qui le malheur arrive. Au bout, une vie pleinement vécue et tellement riche.

C'est très difficile pour moi de restituer l'émotion ressentie à la lecture de ces nouvelles. Les sujets en sont forts, portés par l'écriture puissante de Jim Harrison qui a l'art de créer des personnages plus vrais que nature et qui deviennent aussi réels que les gens que l'on croise ou que l'on connait. J'ai eu le même sentiment avec Dalva.

De Légendes d'automne, Edward Zwyck en a tiré un bon film. Mon impression était mitigée la première fois que je l'ai vu car il n'atteint pas en intensité la nouvelle de l'écrivain, mais au fil des années et des visionnages j'ai appris à l'aimer.

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(Legends of the fall 1978-79)
10/18-2019

Recueil de trois nouvelles splendides, majeures dans l'oeuvre de l'auteur, définies comme l'apogée de sont talent d'écrivain ; après avoir écrit « Wolf », « Un bon jour pour mourir » et « Nord Michigan ».
La première « Vengeance » est – « Légendes d'automne » l'est aussi finalement – une tragédie shakespearienne émouvante, aussi noire qu'une nouvelle de Flannery O'Connor.

Le lecteur est enlisé dans un Mexique sauvage, poussiéreux, un cadavre à l'agonie gisant devant lui, les vautours et le coyote témoin de la scène… Les animaux comme le coyote, ou le serpent sont des personnages, des acteurs à part entière à qui il manque le langage codé humain pour parler (vous trouverez d'autres animaux dans les autres livres). En tout cas, ils sont dépeins au même niveau que l'être humain. Cela leur confère une importance sérieuse dans le récit, bien plus qu'un simple objet de décor mouvant.


Dans la seconde, " L'homme qui renonça à son nom" , Nordstorm relate sa vie qui semblait manquer d'épaisseur malgré sa routine « exemplaire ».

En découvrant la vie de Nordstorm, amant, seul, père, amoureux de la cuisine – thème qui revient dans chaque nouvelle, comme le vin et les femmes, signature de J.H. le lecteur pourrait ressentir cette boule au creux de l'estomac, à cause de ce réalisme percutant, de cette mise en avant de la vérité douce-amère que recèle l'existence. Ce que J.H. appelle la théorie de « L'aperçu ».
Laisser tout pour vivre, pour ajouter de la consistance, se débrouiller… faire autre chose qui a un sens ou juste le faire même s'il n'y en a pas, pour toucher l'essence de ce qui nous entoure.

« Légendes d'automne » est d'une puissance rare, marquée par le personnage tragique de Tristan.
Quelle dramaturgie ! Les enfants du colonel Ludlow, Tristan, Alfred, Samuel sont emmenés par Un-Coup, l'indien, jusqu'à Calgary pour que ceux-ci puissent être enrôlés dans l'armée afin de renforcer les troupes qui participent à la Première Guerre mondiale.
On retiendra surtout ce « Foutu aventurier » Tristan, « La peau tannée par le soleil, boiteux, inconsolé et regardant le monde de l'oeil le plus froid qu'on pu imaginer ».
Drame familiale, plein de péripétie, de voyage, d'amour, d'amant et de haine, probablement inspiré de la légende moyenâgeuse « Tristant et iseult » ?
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Ce sont trois courtes nouvelles intenses. Elles ont pour thème la vengeance. Venger une injustice, un crime ou bien prendre sa revanche sur la vie.
Pourtant s'il y a de la dureté, la poésie est bien présente tout autant dans la peinture des caractères que dans la nature sauvage des grands espaces. On retrouve les contrées chères à Jim Harrison: le Mexique, le Wisconsin et le Montana.
Dalva m'avait vraiment touché et La route du retour n'avait fait que confirmer mon émotion. Et cela perdure.
A la manière de ces deux romans, Légendes d'automne véhicule la laideur du monde contemporain: une constante dans l'univers de Harrison. Et on lui donne très souvent raison.
Le style est limpide, fluide. Les évènements et les paysages s'enchaînent comme au cinéma.
La faculté qu'a Jim Harrison à nous faire voyager dans ses grands espaces, à nous transplanter dans des périodes troubles, me fascine. Je n'arrive pas à identifier clairement le moteur de cette attraction. le don de raconter simplement.
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