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3,21

sur 231 notes
Les fans du grand Jim aiment ce livre dans lequel on retrouve toute la verve, la désinvolture feinte et les tourments de l'esprit de son auteur. Ceux qui ne l'ont pas aimé n'ont probablement pas compris le personnage et ceux qui écrivent qu'ils ne liront jamais d'autres livres de lui se priveront sans doute de très grands moments, je leur conseillerais au moins La fille du fermier.

Avec cette exploration des péchés capitaux, Jim Harrison livre un beau roman noir où alcool, sexe, meurtres dominent largement dans l'histoire. Mais, celle-ci sert de prétexte à Jim pour proposer toute sa réflexion personnelle sur l'essence de la vie, l'enfance et ses marques indélébiles, l'adolescence et ses tumultes, l'âge dit mûr -- celui au cours duquel on rate quelquefois sa vie --, la vieillesse avec ses interrogations, ses faiblesses, ses craintes et ses ultimes passions.

Jimmy ressasse au long de ce roman les préoccupations de son héros, Sunderson, d'avoir ou non commis les sept péchés capitaux. La luxure est celui auquel il cède sans cesse, malgré une prise de conscience évidente, mais un manque absolu de volonté lorsque de jeunes femmes s'offrent à lui. Il sera d'autant plus pardonné qu'il a beaucoup péché.

Cependant, la quête de Sunderson, sous la plume de Jim, va explorer tous les arcanes des comportements humains, masculins surtout, et tout est passé en revue : réalité ou irréalité de Dieu, amour, désir, tendresse, présence du mal dans le monde, souffrances diverses, divorce, enfance maltraitée -- ce que Sunderson ne saurait en aucun cas tolérer -- , mais aussi émotions devant la nature, la rivière, les oiseaux et, inévitablement, les truites.

La pêche occupe donc une place de choix dans ce roman et toutes les images présentées par Jim sur le sujet sont absolument magnifiques, depuis l'instant où la belle mouchetée engame une mouche artificielle jusqu'à celui, tout aussi magique, où le pêcheur, après l'avoir capturée, la renvoie au fil du courant pour peut-être la retrouver dans une année.

Luxure, gourmandise -- pire, alcoolisme --, orgueil sont les péchés majeurs de Sunderson, péchés auxquels il veut renoncer tout en connaissant ses faiblesses. Il ajoute d'ailleurs un huitième, mortel à tous points de vue, la violence, celle du monde, celle des guerres, celles envers les animaux notamment à travers le massacre des bisons, celle qui germe dans les coeurs et se traduit dans des actes toujours ignobles.

Dans ce roman, toujours à travers les errements de Sunderson, Jim évoque la littérature avec ses auteurs favoris, la peinture avec Gauguin, Caravage et Goya, l'histoire avec la découverte de quelques riches lieux européens comme Paris, Séville ou Barcelone avec les oeuvres de Gaudi. Et puis, j'aime toujours trouver dans plusieurs de ses romans cette référence au domaine Tempier, produisant un superbe Bandol que Jim est régulièrement venu savourer sur place.

Alors, pour toutes ces raisons, il me semble que ce roman occupe une place de choix, je dirais même capitale, dans l'oeuvre de l'immense Jim Harrison.







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Quelle déception ! Ce roman crépusculaire met en scène Sunderson, ex-flic enfin à la retraire et pourtant dans l'incapacité de s'adonner à son hobby, la pêche, empêché tantôt par une irrésistible pulsion sexuelle – elles sont jeunes, très jeunes, attirantes et tellement demandeuses – par une digestion difficile suite à ses ingestions gargantuesques de bouffe ou encore par une gueule de bois conséquence de ses ingestions massives de whisky, parfois les 3 en mêmes temps. Toute cette démesure frise le suicide alors qu'il avoue à longueur de page être toujours amoureux de son ex-femme qu'il a perdu essentiellement à cause de son addiction à l'alcool, la solitude est désormais un de ses plus lourds fardeau.
Le chalet au bord de l'eau et les voisins ultra-violents, en particulier à l'égard des femmes, sont là pour le décor, celui d'une certaine Amérique et, finalement, à côté d'eux notre ex-flic semble croire qu'il n'est pas si mauvais que cela du moment que la justice reste dans son objectif. Son ex-femme toujours dans les parages semble également être un élément de rédemption.
Sans doute pour s'absoudre de ses péchés, il s'intéresse au 8e, celui qui n'est pas dans la Bible, la violence, se promettant d'écrire sur ce thème qu'il connaît sur le bout des doigts mais même là, pour oublier sa procrastination, il boit encore et toujours. La boucle semble bouclée.
La fin du livre est comme il est d'usage de dire « ouverte » mais on voit mal au bout de 350 pages comment Sunderson pourrait s'amender ne serait-ce qu'un peu de ses addictions.
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Ce n'est sans doute pas le meilleur roman de Jim Harrison ,j'ai préféré incontestablement Dalva ! mais on se laisse entraîner ,presque de façon magique par l'amour de la vie de l'inspecteur Sunderson, homme vieillissant, qui continue à apprécier celle-çi de maintes façons : la nourriture,la boisson ,le sexe ,la pêche , étant "ses péchés favoris" .
.C'est un roman policier ,un roman noir, qui dresse un portrait d'une Amérique gangrénée par la violence où le héros se voit contraint de reprendre du service pour affronter ses voisins ,les Ames , un clan de meurtriers en dehors des lois.
C'est une réflexion sur la vieillesse, où les désirs restent les mêmes que du temps de la jeunesse mais ne semblent plus acceptables pour la société ! où le héros se sent coupable de ses relations avec de très jeunes femmes et ses abus de boisson sont désormais néfastes pour sa santé et les relations qu'il entretient avec son ex épouse qu'il aime toujours .
La vie peut cependant rester belle si on peut profiter de la nature ,omniprésente tout au long du roman et de l'amour .Un beau message de Jim Harrison!
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Péchés capitaux de Jim Harrison. On retrouve les grands espaces mais sur ce livre s'interpose une enquête policière au milieu d'individus obsédés par le sexe et l'alcool. Un vrai bonheur à lire. Même si ce n'est pas le meilleur de ses livres. Une peinture aussi des travers américains.
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j'aime beaucoup l'oeuvre de Jim Harrison mais Péchés capitaux m'a paru long.
J'ai eu un peu de mal à me passionner pour la saga de la famille Ames même si les ingrédients habituels des précédents romans étaient présents, la situation sentimentale toujours bien compliquée de l'inspecteur Sunderson, son attirance compulsive pour les jeunes parfois bien provocantes,.....
Pas son meilleur roman.
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Encore un Harrison que j'ai beaucoup aimé! J'ai été très étonnée de lire autant de critiques négatives des lecteurs et lectrices!
Ce livre est très différent de "Dalva" ou de "Légendes d'automne" mais on retrouve la plume d'un des plus grands écrivains des Etats-Unis, le grand écrivain du Michigan et ce qui m'a plu aussi, c'est un côté réaliste, un livre qui raconte les aventures d'un homme assez âgé par l'auteur qui n'était plus tout jeune, on sent qu'il y a un petit côté non pas autographique mais très personnel! Ajoutez à ça les descriptions des grands espaces, du Michigan, lieu de prédilection de l'auteur, une bonne dose d'humour, le côté polar, mélangez le tout avec un bon gueuleton (très) bien arrosé et vous obtiendrez un excellent livre aussi intéressant que divertissant!
C'est aussi une oeuvre philisophique qui aborde des sujets aussi différents que la religion ou le génocide indien.
L'histoire:
Sunderson, policier à la retraite, veut simplement aller à la pêche et profiter pleinement de la vie, enfin.
Manque de chance, il réalise très vite que ses voisins, la famille Ames, sèment la terreur et le chaos dans toute la région et que les autorités locales ont depuis longtemps abdiqué. Sunderson se lie pourtant d'amitié avec l'un d'eux et accepte de l'aider dans l'écriture d'un polar, jusqu'au moment où la jeune Lily Ames, qui l'employait à faire le ménage, est violemment assassinée. L'ex-inspecteur décide de trouver le coupable.
L'écriture est rude, brute et très belle.
Un très bon livre, une lecture excellente et divertissante!
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Quand Sunderson arrive à la retraite, il rêve de longues parties de pêche en solitaire dans le Nord Michigan, mais son passé d'inspecteur le rattrape par le voisinage de la famille Ames près de son chalet de pêche. Alcool, viols incestueux, violences en ville et entre eux, femmes maltraitées, manipulées, enfants laissés à l'abandon ou armés... personne n'ose s'en approcher. Sunderson se retrouve pourtant lié à eux jusqu'à ne plus pouvoir s'en sortir. Il vit, en parallèle, la souffrance de son divorce, l'âge qui prend le pas, l'alcool et ses pulsions sexuelles qui le dominent et le culpabilisent.
Jim Harrison parvient à nous entraîner dans les questionnements et réflexions de Sunderson qui tourbillonnent autour de lui, s'emmêlent jusqu'à nous perdre en une sorte de dialogue intérieur, au plus près de lui. Comment ne pas compatir, du coup, avec les épreuves que traverse cet homme vieillissant, faible et concupiscent, qui se révèle également sensible, concerné et généreux?
De la violence, il y en a, et une enquête aussi, ce qui pourrait en faire un roman noir, mais Harrison y met si peu de suspense que finalement, elle n'est qu'un moyen aux propos du roman.
Je n'étais pas enchantée par la lecture au début, mais maintenant que je l'ai fini et laissé reposer, je peux me rendre compte que ce roman m'a laissé de nombreuses réflexions en suspens et un sentiment général de douleur mélancolique, loin de l'image que Sunderson donne de prime abord.
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C'est une vraie découverte pour moi que ce récit, où l'auteur donne une vision très personnelle du monde et des États-Unis, bien loin des clichés véhiculés depuis des lustres. Un auteur majeur que l'on peut tout à fait recommander d'autant plus que la lecture est agréable et surprenante page après page.

J'aurais pu aussi bien le classer en roman moderne qu'en roman policier, avec une réflexion philosophique. Au final, je le rattache plus au roman policier par la forme du récit et par le style qui utilise pas mal d'argot (et il est indiqué en dessous du titre : « faux roman policier »). Tout classement est arbitraire et je suis persuadé que ce sont les livres les plus inclassables qui donnent le plus au lecteur et qui resteront le plus longtemps dans l'histoire des lettres.

Au départ il y a cette famille dégénérée et maudite, les Ames, et leur violence meurtrière, Sunderson, ancien inspecteur à la retraite dans le Michigan, se chargera de tenter de résoudre l'énigme. Sunderson, adepte de la pèche, des grands espaces et de la bonne bouffe, c'est bien sûr, Harrison lui-même...

Habituellement le récit policier se termine par la découverte du coupable et dans les moins réussi, la confession par le meurtrier lui-même… Là rien de tel, découvrir le coupable est plutôt secondaire.
Les Ames (nom de ce clan violent qui écume la région) sont peut-être aussi les « âmes » humaines imprégnées de leurs péchés révélés par la religion, les Sept Péchés Capitaux (orgueil, avarice, envie, luxure, gourmandise, colère et paresse) auquel l'auteur en ajoute un huitième, la violence. C'est là le vrai sujet car derrière le roman policier se cache une véritable réflexion sur cette violence :
« L'ajout de la violence à la liste des Sept Péchés Capitaux n'avait apparemment aucun fondement théologique solide. A certaines époques, toutes les religions semblaient se complaire dans la violence avec la bénédiction des plus hautes autorités spirituelles, et le Moyen-Orient paraissait ne s'être jamais remis des croisades. le pape Borgia, Alexandre VI, n'avait de toute évidence eu aucun scrupule à assassiner ses ennemis. Al-Qaida se servait de la foi pour pousser au meurtre. Un historien de talent pourrait comptabiliser les victimes assassinées par les musulmans et les chrétiens. On se demande ce que Mahomet et Jésus pensent de cette immense conflagration qu'on appelle l'Histoire. »

Le rappel du génocide indien sur lequel s'est construit son pays est judicieusement accolé à ce péché capital avec ses dix millions d'âmes exterminées (pour ne conserver que quelques centaines de milliers d'Indiens dans des réserves).

Les femmes sont systématiquement irrésistibles pour ce policier retraité qui ne pêche pas que les truites. C'est Mona, Sara, Monica, Laurel et bien d'autres qui sont l'objet de ses désirs et surtout Diane, dont il ne se remet pas suite à leur divorce et qu'il cherche à regagner. A noter que la violence, huitième péché capital et péché le plus condamnable pour Harrison, traîne systématiquement aux basques masculines alors que les femmes sont, soit victimes, soit manipulées.

La nature est omniprésente et toujours en toile de fond de l'action ainsi que la religion et son pouvoir néfaste.

Enfin au détour d'un voyage de Sunderson en Espagne puis à Paris c'est l'évocation du grand poète Federico Garcia Lorca assassiné par les milices franquistes en 1936.
J'ai considéré ce formidable dernier chapitre comme un hommage à l'Europe et à la poésie dont raffole Harrison (dommage que la poésie ne passe pas plus facilement la barrière des langues…).
Jim Harrison est au tout premier plan de la littérature américaine (on devrait dire Etats-unienne)... Découverte d'un auteur cultivé, intéressant qui a écrit des dizaines de romans, pas mal de recueil de poésie et plusieurs scénarios de films.

Retrouvez les critiques de mes livres "essentiels" sur le site "bibliofeel" ou "clesbibliofeel"
Lien : https://clesbibliofeel.blog/
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. L'ex-inspecteur Sunderson (celui de « Grand Maître ») ,divorcé malheureux, alcoolique et obsédé sexuel , est confronté à un double chaos : l'un externe ,généré par un clan de voisins psychopathes ,l'autre interne ,issu du conflit de ses pulsions et obsessions personnelles avec l'âge . Sous une apparence de faux polar suédois se révèle une interrogation profonde sur la violence et la destinée .
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Un inspecteur de police à la retraite pense couler des jours heureux en pratiquant la pêche, son activité favorite, mais déchante vite lorsqu'il découvre que son voisinage est une famille de dégénérés, les Ames, des buveurs invétérés qui tabassent leurs épouses et violent leurs propres filles. Tandis qu'il entreprend d'écrire sur le 8ème péché capital, à savoir le meurtre, Sunderson mène l'enquête en devant l'amant de la jeune Monica âgée de 19 ans (alors qu'il en a 66) et le confident du moins taré de la famille Ames qui lui faire lire des chapitres de son roman policier. Il transmet ses observations et intuitions au policier chargé des enquêtes car les hommes Ames pourraient bien être les victimes d'un serial killer.
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Ce roman est en quelque sorte la suite de Grand maître et reprend le même personnage principal : Sunderson, un policier buveur et obsédé sexuel (ce qui n'est pas mon personnage préféré de toux ceux imaginés par l'auteur), ainsi que Diane, son ex-épouse (qu'il aime toujours) et Mona, leur fille adoptive avec qui il a eu une brève aventure (oui !). le roman se lit comme du "petit lait" malgré quelques redondances qui, à mon avis, sont pure étourderie. le style est toujours ample : quand on lit du Harrison on a envie de se jeter soit sur un carnet - pour écrire - soit sur un bon petit plat - pas de ceux qu'il ingurgite en revanche ! Je reste très critique sur le trop grand nombre de scènes "zizi-pan-pan" : il y en a dans pratiquement toutes les pages et elles sont glauques (vieil homme avec une jeunette), je suis déçue car elles donnent l'impression que l'auteur est autant obsédé que son personnage et ce n'est pas l'impression que je veux garder de Jim. Heureusement il y a les digressions habituelles sur la nature, les animaux (oiseaux en occurrence) et ce style inimitable qui donne envie de tourner la page. La fin arrive sans à coup, lumineuse, pleine d'espérances, comme la suite logique d'un roman plutôt noir sur les moeurs de certaines contrées héritières d'un passé sanglant qu'elles doivent à présent rembourser.
Lien : http://baigneedevoslangueurs..
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