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Sincèrement, c'est un sacré Roman. Il y a un mot anglais qui me vient pour le décrire c'est : »Short cuts».
C'est une sorte de file de personnages dans un huit clos géographique .Un village sous un soleil éclatant où la vie est dure à perte de vue .Se dessine ainsi un lieu où se tissent des liens entre les « habitants » victimes et objets de solidarité et de générosité. Mais c'est une sociabilité aussi intelligente et attentive que parcimonieuse et sans effusions. Ces figures densément animées sont souvent au bord du drame à cause d'un certain dénuement et du fait d'épreuves assommantes qui sans être tragiques sont significativement à la limite du drame.
L'auteur mobilise ces réalités avec une sorte franchise réaliste et pudique et comme avec une modération éloquente. le temps s'étire. Il est comme suspendu et en correspondance avec une nature monotone aux actions lancinantes et peu bénéfiques comme la vie des personnages.
Il y a une coloration et une identité culturelle qui suinte très fort de ces pages où la générosité est théorisée par l'exemple et par la pratique endurante. La générosité est présentée comme exigeant autant de retenue que de pertinence avec de la franchise distante pour aider sans blesser. En somme elle est un art.
C'est avec une approche narrative minimaliste que les personnages sont décrits. Pourtant leur présence est palpable et intense au possible. Les paysages lumineux et l'environnement en général font partie du langage de l'auteur et les gens qui arpentent ces pages les découvre à chaque instant, comme le lecteur le fait.
Il y a beaucoup de sens et peu d'action et une sorte de langueur plane accompagnée par quantité de regards et par beaucoup de silences éloquents ,qui font beaucoup de bruits finalement.
L'univers ,l'environnement brossé dans ce texte est une expérience émouvante quasiment métaphysique assez exigeante et dure où le bien et le mal sont clairement dissocié et posé avec peu d'atermoiements, trop peu ?
En tous cas aucun pathos et rien de plaintif ,de dénonciateur ou de racoleur.

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Pour aborder le chant des plaines, j'ai choisi de vous présenter son épigraphe:
"Plain-chant: musique vocale à l'unisson utilisée par l'Eglise chrétienne à l'aube des temps; n'importe quel air ou mélodie simple et sans ornement."

Une épigraphe qui prend tout son sens une fois la lecture du roman de Kent Haruf achevée.

Il s'agit bien d'écouter une douce mélopée émise par de belles âmes pour la plupart:
des âmes généreuses à l'image de celles des frères Mc Pheron, de Maggie Jones,
des âmes en peine ou en difficulté comme celles de Tom Guthrie et Victoria Roubideaux.
Des âmes fortes... qui malgré les tracas quotidiens et les aléas de la vie tendent toutes à retrouver un équilibre qu'elles ont perdu ou oublié.

Un chant harmonieux, une musique jamais triste et monotone mais vibrante.
Un roman d'espérance.

Nous sommes à Holt, Colorado, petite bourgade perdue du Colorado à quelques heures de Denver, la grande ville dévoyée.
Ici tout le monde se connait, et les gens causent dans ce coin d'Amérique
profonde.
Mais les nombreux protagonistes sous le ciel pur du Colorado ont tous une bonne étoile.
Ce roman construit comme une partition que le lecteur déchiffre page à page en écoutant les voix qui s'élèvent à l'unisson, est l'occasion de cheminer dans l'intimité de leur quotidien.
Une écriture coulante, épidermique et caressante pour entrevoir des jours meilleurs.
Un roman qui nous enveloppe, grâce à la sensibilité de l'auteur et à l'authenticité de son écriture, comme un plaid chaud et élimé sous un ciel étoilé.
J'ai beaucoup aimé, c'est tendre et chaleureux malgré les nuits glacés...
Belle découverte.

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Le roman a beau se dérouler au milieu des beuglements du bétail, Kent Haruf ne transforme pas le Colorado en Far West. Il préfère faire vibrer les cordes les plus sensibles d'une poignée de personnages de la petite ville de Holt, se distinguant par leur manière de faire face aux difficultés de la vie avec une humilité et une générosité qui renforcent notre confiance dans le triomphe de la bonté.
L'histoire est à l'image des personnages, simple, sans fantaisie, sans dramatisation. Ce qui intéresse Kent Haruf, c'est la petite musique qui rythme la vie de chacun de ses personnages. Avec une précision et une minutie brutes, l'auteur dévoile leur quotidien avec une économie de mots comme s'il ne voulait pas qu'ils entravent les sentiments qui circulent entre ces individus. Il nous laisse sans distance possible pour être au plus près des personnages muets face à la douleur et qui jamais ne se dérobent face aux coups durs, ils ne cherchent pas autre chose que de consentir à une existence simple, avec amis, famille, maison.
Il n'y a donc pas de sentimentalité mais une douceur et une bienveillance qui se propagent tout au long du texte malgré l'abandon, la solitude, la maladie, le sentiment de perte.

Habité par la maternité sous toutes ses formes, le chant des plaines est dépourvu de toute prétention littéraire, il n'y pas d'exercice introspectif, d'analyse dense ou de lyrisme faulknérien. L'écriture est rudimentaire mais ça se lit pour la tendresse que peuvent susciter les personnages, et pour la célébration de valeurs de dignité et de solidarité qui font d'une petite communauté rurale une famille résiliente.
À lire si vous désespérez de la nature humaine.
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Qu'il est beau ce chant des plaines qui frôle la poussière de la terre, d'une caresse, par les mots sortis tout droit d'un auteur qui sait magnifier les sentiments humains.

Tout est bien orchestré, chaque chapitre, chaque protagoniste a sa partition.

Notes de musique, tantôt dures, tantôt douces, mais à l'unisson des sentiments remplis d'humanité qui courent de page en page.

Je me suis laissée bercer par ce chant qui fait siffler le vent, dans le bruissement des éoliennes au coeur d'un bled perdu du Colorado.

Très beau roman puissant et délicat à la fois.
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Une écriture dépouillée, simple, sans artifices pour faire partager au lecteur des vies simples, leurs joies, leurs peines, leurs errements, le bien, le mal, dans le Colorado profond, avec la vie d'une bourgade, d'une ferme et de tout un environnement magnifique qui est le cadre de ces histoires.

Car ce sont quelques destinées qui vont se croiser ou se perdre, cheminer ensemble ou s'en aller, telle cette vieille dame, vers une mort solitaire, soudaine, sans doute paisible.

Deux très jeunes frères, encore des enfants, deux vieux frères, paysans bourrus prêts à donner le meilleur d'eux-mêmes, simples dans leur existence, dans leur approche de la vie, du destin, des souvenirs préservés, leur père enseignant, et une très jeune fille, enceinte, sont les principaux protagonistes de ce roman.

Chacun d'eux porte son histoire, les jeunes en découvrant les choses de la vie, le bien et le mal, souffrant de l'éloignement volontaire de leur mère, les vieux découvrant autre chose que les vaches et leurs veaux, et surtout la fille qui va les réunir peu à peu, épaulée par une autre enseignante. Ces destinées vont se croiser quasiment le temps d'une gestation -- durée identique pour vache et femme -- qui enrichira leurs existences.

Les dialogues sont ceux de la vie quotidienne, ils ne s'encombrent pas de mots inutiles, l'essentiel étant toujours dit, sans détour. C'est probablement les échanges entre les deux garçons et entre les deux vieux qui portent la plus grande charge émotionnelle de ce court texte. La fille doit se déterminer seule dans ses choix et ses renoncements.

Et puis, un cadre : celui des grandes plaines du Colorado, de l'élevage des bovins, avec les éoliennes grinçantes, témoins immobiles de la vie qui s'écoule à leurs pieds. Quelques descriptions de tout cet ensemble avec quand même le regret de n'avoir pas suffisamment entendu, de la plume de l'auteur, le chant des plaines.
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L'émotion m'a prise par surprise…
Durant les premières pages, je pensais que « le chant des plaines » de Kent Haruf était un roman de bonne facture, certes, mais qui n'allait pas me captiver plus que cela.
Bienvenue à Hold, une petite bourgade du Colorado où on suit le la vie de quelques habitants, les problèmes de tout un chacun, peut-être quand même un peu plus important pour certains. Et en posant le décor en plein coeur de l'Amérique, les grandes plaines, les chevaux, les ranchs ne sont jamais très loin…

On fait tout d'abord la rencontre avec les membres de la famille Guthrie. La mère semble en dépression, alitée constamment, tandis que ses deux petits garçons Ike et Bobby sont comme beaucoup de petits garçons de leur âge, à la recherche de moments à passer auprès d'elle, inquiets aussi pour sa santé, avec des petits actes pour elle plutôt touchants. le mari Tom est professeur dans un lycée et a des difficultés avec un des élèves.
Une jeune adolescente Victoria, annonçant à sa mère qu'elle est enceinte, se fait virer de chez elle. Elle finit par demander de l'aide à Maggie Jones, travaillant également au lycée. Cette dernière est incroyable, avec son caractère dynamique, le coeur sur la main et la tête sur les épaules.

Ainsi, je les suivais sans déplaisir mais sans non plus avoir le coeur palpitant….
Mais arrivée au tiers du roman, par l'initiative de Maggie, la jeune fille va aller s'installer chez un duo de vieux frères fermiers – Harold et Raymond McPheron. Ils tiennent un ranch et s'occupent de vaches et de chevaux. Ils ne sont jamais mariés, vivent assez loin de la ville, et sont un peu à côté de la plaque question quotidien avec une jeune fille. Normal qu'ils aient alors quelques appréhensions à accepter l'intrusion de Victoria dans leur vie…
Et, là, le coeur chamallow qui sommeille en moi a fondu… Il a suffi de ce moment, des interrogations des 2 vieux (assez croustillantes), de la rencontre entre la jeune fille et les 2 frères pour que je me fasse harponner par l'histoire et les évènements, heureuse de ce rendez-vous que j'avais tous les soirs avec ces protagonistes. J'étais avec eux, avec ces êtres touchants, simples, solidaires, bienveillants.
Bien sûr, certains ont des défauts, d'autres font des choix qui ne sont pas des plus judicieux, mais ça nous ressemble quand même beaucoup. Si j'ajoutais qu'il y a aussi des êtres plus vils, plus mesquins et égoïstes dans l'histoire pour contrebalancer ces personnages, peut-être donnerais-je alors une image fausse de ce roman. On aurait tort de croire qu'il s'agit d'un roman qu'on nomme ‘'feel good'', un peu mièvre, même si, au final, ce récit fait quand même sacrément du bien.

Par sa belle plume sans fioriture, en laissant parfois de la place au silence, à travers son amour de la nature, le Colorado, les personnages qu'il dépeint (qu'il aime je crois tout autant que nous), ajoutés à une pointe d'humour qui n'est pas pour me déplaire, l'auteur parvient à faire entrer une certaine poésie dans ce quotidien, une poésie qui n'est pas sans rapport avec les liens qui se tissent...
Kent Haruf nous plonge dans une histoire du quotidien emplie d'émotions. Il installe dans notre tête une petite musique, ce petit chant des plaines (similaire au chant des sirènes en ce qui me concerne), et instille en nous un peu de chaleur qui croisse au fur et à mesure des chapitres…
Peut-être tout simplement parce qu'on ressent comme « un tout petit supplément d'âme » à travers ces pages, je n'ai pas pu le lâcher, le finissant en pleine semaine à trois heures du matin avec une pointe de tristesse à quitter ces personnages, cette ambiance… et ce petit supplément d'âme qui permettrait de nous sauver…

J'avais déjà lu de cet auteur « Nos âmes, la nuit » il y a quelques années, mais sans conteste, « le chant des plaines » me marquera plus durablement. Merci, entre autres, à Kent Haruf et aux frères McPheron de réussir à nous donner un peu d'espoir et de sourire…
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Finaliste du National Book Award, ce roman choral est une petite merveille qui se savoure en douceur.

Holt, village fictif du Colorado
Avec les plaines à côté
Des gens simples y vivent
Qui oserait s'y aventurer
Et de leur quotidien s'imprégner ?

Une écriture descriptive
Et le tour est joué
Tout se passe doucement
Mais pas le temps de s'ennuyer
Le chant des plaines arrive à nos oreilles
La magie a opéré.

Des vies simples en apparence,
Comme si rien ne pouvait arriver
Des gens ordinaires et attachants
Que l'on aimerait côtoyer.

« le bonheur se trouve parfois dans les choses simples »
L'expression je ne l'ai pas inventé
Ouvrez ce livre si vous voulez
Vous n'allez pas le regretter.



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Vous reprendrez bien un grand bol d'humanité ?

Ça tombe bien, le chant des plaines de Kent Haruf – traduit par Benjamin Legrand – en est rempli, à chaque page, à chaque mot. Et croyez-moi, ça fait un bien fou !

Car Haruf excelle dans sa chronique du quotidien anonyme, celui de la vie de tous les jours de ces habitants de la vallée de Holt dans le Colorado, bousculés dans leur train-train par un événement inattendu. Ici, une épouse dépressive qui quitte le foyer ; là, une adolescente se découvrant enceinte ; un homme qui lutte pour ne pas sombrer ; deux jeunes garçons confrontés à l'abandon et la vengeance ; ou encore ces deux frères fermiers redécouvrant la vie dont ils n'attendaient plus rien…

L'écriture de Haruf est belle, douce, fluide comme le temps qui s'écoule plus ou moins paisiblement dans ces plaines où la nature continue de rythmer les vies. Nul besoin de rebondissement à deux balles, ni de twist de fin de chapitre pour tenir son lecteur : les personnages suffisent, tous magnifiquement brossés, avec une mention particulière pour ces frères McPheron que j'ai adorés.
Sans oublier la nature, magnifiée pendant ces longues pages où Haruf nous décrit la lutte avec une vache affolée, la traversée des plaines en hiver ou la fin d'un cheval blessé. Sans que l'on décroche une seule seconde.

Un bien fou, je vous dis et, une fois de plus, une excellente suggestion de "Poche du mois" de Leatouchbook et de son irremplaçable PicaboRiverBookClub !
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Avec bienveillance, Kent Harouf décortique le quotidien des habitants d'une petite ville rurale perdue au milieu des plaines poussiéreuses du Colorado.

Il raconte avec précision le mode de vie et les préoccupations de personnages simples et humains.
Ses descriptions, parfois prosaïques, témoignent des petits drames et des petits riens qui constituent une existence.

Tom Guthrie, que sa femme quitte, Ike et Bobby, les deux jeunes fils de Tom, Victoria, lycéenne enceinte, mise à la porte par sa mère, Harold et Raymond McPheron, frères inséparables, vieux garçons sensibles et bourrus, Maggie Jones, dynamique et altruiste... affrontent les épreuves et les joies que leur présente la vie.

Une écriture sobre et un rythme lent confèrent à ce roman une atmosphère mélancolique, qui n'exclut pourtant pas l'optimisme.

De la rudesse de réalités crues à la délicatesse de sentiments généreux, ce roman, tout en nuances et en retenue, est parsemé de pointes d'humour.
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C'est un très beau chant, à plusieurs voix, celles des personnages de Holt, Colorado. Un roman doux malgré la violence de certaines situations, des personnages très humains, imparfaits, à la parole rare. Sur fond de grands espaces un roman plein d'espoir teinté d'une touche de grâce, et qu'importe l'histoire, il faut juste lire ce roman et se laisser émouvoir, être débordé de tendresse pour Ike et Bobby, Victoria, Harold et Raymond et les autres.

C'est le troisième roman que je lis de Kent Haruf et j'ai été à chaque fois touchée par son écriture !
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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