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J'ai commencé l'année avec Kent Haruf et son ‘'Nos âmes la nuit'' (Our Souls at Night) : un grand coup de coeur…
Souhaitant retrouver cette plume tout en délicatesse, je viens de terminer ‘'Le chant des plaines'' (1) du même auteur. Que vous dire, sinon que lorsque j'ai tourné la 429e et dernière page, j'aurais souhaité qu'il y ait 429 (et plus) pages supplémentaires de la même veine… Un auteur rare et encore trop méconnu chez nous ; mais c'est un autre débat dont je parlerai plus tard !

Holt : une bourgade rurale au milieu des plaines du Colorado. Kent Haruf relate la vie quotidienne avec ses heurs et ses malheurs. Une population où l'on trouve de tout : des bons et des mauvais, des empathiques et des égoïstes ; cela pourrait paraître rasoir et/ou peu original. Mais voilà : il y a la plume délicate et humaniste de Kent Haruf. Tom Guthrie, sa générosité et sa rigueur morale ; ses deux fils attentionnés et responsables ; les frères McPheron, taiseux, bourrus et asociaux mais empreints de gentillesse et d'humanité ; Russ et son copain, les petites frappes s'attaquant aux plus faibles ; Victoria, l'adolescente déboussolée mais responsable ; Maggie Jones, l'ange tutélaire de ce petit monde ; et d'autres personnages, tous attachants à des degrés divers et parfaitement rendus par l'auteur… On vit au milieu de ce microcosme, on en fait partie, on vibre avec chacun d'eux, on ressent leurs émotions et leurs peurs. «Avec un merveilleux talent de romancier, Kent Haruf entraîne irrésistiblement le lecteur dans un monde d'émotions, d'humour et de tendresse » (senscritique.com)

« Un roman si puissant, si délicat et si jouissif qu'il a le pouvoir d'exalter le lecteur » Je rejoins tout à fait le critique du New York Times. On pourrait y ajouter ces termes du critique littéraire du Figaro sur l'auteur à propos du roman ‘'Nos âmes la nuit'' : " «Son style sobre, sa façon de saisir en quelques détails visuels l'essentiel donnent à son livre une force paisible »

PS – J'aimerais partager avec vous une critique qui m'a interpellée sur le site senscritique.com :
https://www.senscritique.com/livre/Le_chant_des_plaines/critique/39192182

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(1) le titre anglais ‘'plainsong'' se traduit littéralement en français par ‘'plain-chant'' ; Benjamin Legrand a choisi de le traduire librement par ‘'Le chant des plaines'', joli titre mais nettement moins évocateur que ‘'plain-chant'' dont le traducteur rappelle la définition en exergue du livre : «musique vocale à l'unisson ».
‘'Plainsong'' est aussi une chanson de Cure dont voici les paroles bien dans l'atmosphère du livre :
https://www.lacoccinelle.net/259496.html

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Au début, j'étais un peu perplexe : tant de détails sur de tout petits gestes du quotidien me semblaient répétitifs… Mais assez vite, je me suis laissé prendre à la grâce sans fard des personnages de Kent Haruf. Je crois que c'est à partir du moment où Tom Guthrie va aider les frères McPheron à la ferme avec ses enfants que je me suis laissé charmer (et pourtant le vieux Raymond ne devait pas sentir très bon et cette vache rousse était bien effrayante). Et puis, vous savez, quand le coeur frémit dans la poitrine parce que ces vieux frères ont le coeur tellement bon, quand vous avez envie de crier à Victoria « Mais non, tu ne vas pas faire ça !! », quand vous avez envie de serrer Ike et Bobby dans vos bras tant ls sont courageux, ces deux petits frères… Vous savez, quand le frisson du coup de coeur s'installe peu à peu et ne vous lâche plus…

La quatrième de couverture en dit pas mal pour rattraper mon billet aux impressions décousues (et enthousiastes). Il y a, dans ce roman, des formes de perte, de solitude, mais aussi de résilience sublime de simplicité. Il y a deux vieux frères et deux jeunes frères, tous très attachants, et qui vivent une forme d'initiation (bien la preuve qu'on peut apprendre et qu'on peut être ouvert d'esprit à tout âge, même au fin fond de l'Amérique). Il y a deux beaux personnages de femmes aussi, la jeune Victoria Roubideaux et Maggie Jones, des femmes qui parviennent à tracer leur route dans ce milieu assez traditionnel. Ces rencontres intergénérationnelles sont empreintes d'authenticité et de douceur, malgré une violence toujours prête à surgir.

Il paraît que Kent Haruf a repris ses personnages et a écrit deux romans encore dans le cadre de cette petite ville du fin fond du Colorado. J'aimerais les retrouver et vibrer à nouveau avec eux, grâce à eux. J'aime définitivement bien cette collection Pavillons de Robert Laffont.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Les romans les plus émouvants(à mon sens) sont composés par des auteurs qui écrivent avec sobriété et pudeur. Ces auteurs, sans verser dans l'excès, parviennent en quelques mots à nous rendre attachants certains personnages, à plonger le lecteur dans leur univers, à rentrer en empathie avec eux. Kent Haruf fait partie de ce cercle de romanciers rares et précieux.

Avec "Le chant des plaines" l'auteur nous convie à partager les événements jalonnant la vie de ses personnages. Au fin fond du Colorado, à Holt, Victoria Robideaux jeune métisse indienne enceinte à 17 ans rejetée par sa mère, Tom Guthrie professeur en difficulté avec l'un de ses élèves vit mal sa séparation avec sa femme dépressive et doit gérer l'éducation de ses fils Ike et Bobby. Et puis il y a Harold et Raymond Mc Pheron, deux frères éleveurs de bétail. C'est auprès de ces hommes généreux que vont trouver réconfort et soutien les personnages précédemment cités.

Le roman est découpé en séquences relatant des épisodes de la vie de ces personnages. le lien entre certains d'entre eux n'est pas évident au premier abord mais se dévoile au fil des pages.

L'écriture est sobre, sans fioriture et pourtant j'ai été transportée par cette histoire. Entre les lignes, on sent poindre les détresses et les espoirs de chacun. Mais ce qui est plus fort que tout c'est l'esprit d'entraide et la loyauté qui lie certains d'entre eux.

Difficile de sortir indemne de ce roman et de couper le cordon. Je me suis d'aileurs plongée dans la suite "Les gens de Holt County".

Une belle découverte que je dois aux lecteurs enthousiastes de Babelio. Merci à eux.


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Dans la ville de Holt, trou perdu au fin fond du Colorado, l'auteur nous fait partager une tranche de vie de quelques personnages qui partagent la même bienveillance.
Tous sont abandonnés à leur destin et chacun va tendre la main aux autres. D'un couple de frères âgés à deux enfants qui observent leurs parents se séparer en passant par une jeune fille rejetée par sa mère, le lecteur est touché par la grâce qui les amène les uns vers les autres dans un élan de générosité confondante puisqu'elle s'ignore.
Le style est magnifique. Il confère beaucoup à la magie de l'atmosphère, sait rendre un paysage banal en un décor de cinéma, donne une touche quasi céleste aux gestes les plus simples de la vie quotidienne.
Une merveilleuse découverte que je dois aux groupes #PicaboRiverBookClub et #CapSurVosEnvies, le club de lecture de la collection Pavillons Poche des éditions Robert Laffont
Je me régale d'avance de lire la suite, Les gens de Holt County
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Kent Haruf (1943 – 2014) est un écrivain américain. Fils d'un pasteur méthodiste et d'une enseignante, il étudie à la Nebraska Weslayan University où il obtient son diplôme. Avant de commencer à publier ses oeuvres, il exerce différents métiers : agriculteur dans un élevage de poulets, ouvrier, bibliothécaire, enseignant dans un corps de paix en Turquie, puis enseignant à l'université. Son oeuvre est très mince, quatre romans dont celui-ci, le Chant des plaines, son premier ouvrage, datant de 1999.
Holt, une toute petite ville du Colorado et décor habituel des romans de l'écrivain. Victoria, dix-sept ans, enceinte, chassée par sa mère de leur maison trouve refuge dans un premier temps chez Maggie Jones, une enseignante de son lycée. Tom Guthrie, lui aussi enseignant dans ce lycée, vit seul avec ses deux gamins, Ike et Bobby, depuis que sa femme dépressive s'est éloignée pour faire une pause. Et puis il y a les deux vieux (pas ceux du Muppet Show !), Harold et Raymond McPheron, frangins, célibataires, taiseux, fermiers à l'écart de la ville chez qui tout le monde finira par trouver un réconfort imprévu.
Un de ces romans dont un résumé basique ne dit rien de son contenu. Ici aucun rebondissements spectaculaires, ni finale grandiose, même le cours du récit suit un rythme tranquille et c'est très logique, car nous partageons la vie de gens très simples, presque anonymes. Des gens qui doivent vivre avec des problèmes de tous les jours, une gamine qui se retrouve enceinte et seule, un père avec deux garçonnets dont leur mère s'est éloignée pour retrouver ses esprits avant de revenir, peut-être ?
Il y a des braves gens, tous ceux cités dans le résumé et puis bien entendu il y a ces connards habituels qui savent pourrir nos vies. J'écris « nos vies », car si le roman se déroule aux Etats-Unis, les acteurs sont universels. Il y a donc, le petit coq qui a séduit Victoria, et puis un crétin de cancre qui va pourrir l'air de Tom et faire souffrir Ike et Bobby lors d'une séquence qui m'a mis dans une rage folle.
Un livre tout simplement magnifique, peut-être celui qui m'a le plus ému de toute ma longue carrière de lecteur ! Pas moins. du début jusqu'à la fin, j'avais les larmes aux yeux, je ne crains pas de le dire. J'ai dit que l'histoire n'était pas tellement importante en tant que telle, mais la manière dont elle est écrite m'a terrassé. Kent Haruf utilise des mots d'une grande simplicité, décrit très précisément des situations très banales. Un autre pouvait écrire ce bouquin et nous rendre une copie bien nunuche, un truc pour midinette car il est vrai que nous flirtons avec cette ligne blanche mais Kent Haruf par je ne sais quel tour de magie, en fait une petite merveille.
Je ne suis pas réellement surpris car j'avais déjà lu cet écrivain et toujours j'avais adoré. Alors, si ce roman n'est pas encore passé entre vos mains, n'hésitez pas une seule seconde, vous adorerez ses personnages et leur humanité, de ceux qu'on aimerait voir plus souvent dans ce monde.


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Encore une belle découverte grâce au site et aux critiques lues un peu au hasard sur Babelio.

"Le chant des plaines" est un roman intense qui décrit des vies simples et ordinaires dans une certaine Amérique profonde dans laquelle j'aime me plonger.

On y suit tour à tour Victoria, jeune fille rejetée par sa mère parce qu'enceinte; Ike et Bobby, deux jeunes garçons dont la mère a quitté le foyer et qui se soutiennent dans les épreuves du quotidien; leur père Guthrie, cet homme courageux et juste qui fait de son mieux; les frères McPheron, deux frères vieillissants qui ont toujours vécus seuls dans leur ferme après avoir perdu leurs parents jeunes; ou encore Maggie Jones, une femme énergique et toujours prête à aider son prochain...

Un petit groupe de personnages dont les vies vont se mêler et se lier plus ou moins volontairement. Des personnages attachants qui feront face à l'adversité et la méchanceté humaine qu'ils ne vont pas manquer de rencontrer.

Un très beau roman plein de sensibilité que je quitte avec regret mais dont je vais apparemment pouvoir retrouver les personnages dans un autre de ses romans. Et je ne suis pas étonnée car la fin laisse des possibilités de suite...il reste des "dossiers" inachevés...Tant mieux !
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Après l'excellent « Nos âmes la nuit », j'ai eu envie de lire un autre roman du même auteur. Ici aussi nous sommes entourés de gens simples qui vont se croiser. Deux vieux frères célibataires vachers qui vont accueillir une adolescente enceinte et ainsi faire éclore leurs tendresses et protections. D'autres personnages attachants à découvrir dans ce Colorado qui apaise avec des mots simples sans fioritures.
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Cet ouvrage m'ayant été chaudement recommandé, je m'y suis plongée avec confiance....
mais avec quel mal j'en suis venue à bout !
Pourquoi, mais pourquoi donc ?
Alors, oui, on est complètement immergé dans les grands espaces de l'ouest américain, dans une petite ville paumée en pleine nature. Et côté dépaysement, on est servi.
Alors oui, on y côtoie des gens simples, ne s'embarrassant pas des chichis de la vie citadine ; des gens bruts de décoffrage, en bien comme en mal. Ici, on existe en vrai ; oui, car on n'a pas de temps à perdre avec des foutaises : il faut s'occuper des animaux quand on vit dans une ferme perdue en pleine nature, gérer sa grossesse quand on a dix-sept ans et que l'on est fichu à la porte par sa mère, veiller sur ses fils dont la mère défaillante décide de partir pour la grande ville, en l'occurrence pour Denver, assurer ses cours au lycée du coin en contenant les excès des trublions décidés à semer la zizanie...
Oui, mais toutes ces tranches de vie, ces petits riens du quotidien qui forgent l'existence, sont contés sans style et de façon tellement plate et factuelle que, hélas, on s'ennuie ! et c'est dommage. Car, il y a dans ce chant des plaines des personnages hauts en couleur et entraînant la sympathie comme ces frères Mc Phéron, qui ouvrent leur porte sans poser de questions aux âmes perdues et que l'on a envie de remercier pour leur capacité de tolérance et de bienveillance !
Alors oui, pour eux et pour Virginia, Ike, Bobby et leur père, sans oublier Maggie Jones, on peut décider d'aller jusqu'au bout de cette histoire !
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Au début de la lecture j'étais un peu gêné par les descriptions trop détaillées à mon goût mais on s'adapte vite à cette écriture descriptive. C'est à partir du 19ème siècle que des écrivains comme Zola, Hugo ou Flaubert ont développé les détails. Cela a pour effet de ralentir l'intrigue mais dans ce livre ce n'est pas gênant. Toutefois, aujourd'hui cette façon d'écrire est perturbante, quelque peu dépassée dans notre monde qui va vite. Pour Kent Haruf ce mode descriptif invite le lecteur à s'imprégner des lieux et des personnages. Cela concourt à la connaissance de l'Amérique profonde, thème principal de l'écrivain, et cela confirme d'une certaine façon la réalité des lieux et des personnages. Des tranches de vies dans une Amérique mais qui pourrait aussi bien se situer dans la campagne de France.

Excellente idée que d'indiquer à chaque nouveau chapitre les protagonistes, on est tout de suite au courant des personnages concernés.
La relation entre Guthrie et Ella s'est délitée au fil des années (page 171-178). Ella est dépressive et son comportement appelé « Sortilèges silencieux » l'isolera de sa famille. Kent décrit parfaitement cette séparation impactant la vie de leurs enfants, mais faites de « façon raisonnée et raisonnable »contrairement aux couples qui se déchirent tous les jours.
Description de la vie de l'Amérique profonde que l'on n'a pas l'habitude de connaitre. Une Amérique de la solidarité. Maggie est très prévenante lorsqu'elle apprend les problèmes de Victoria qui est enceinte.
Victoria, abandonnée par sa mère, sera accueillie par deux vieux frères fermiers. Après la naissance de son bébé à l'hôpital, Victoria dit à Harold « Il faut bien qu'elle commence à s'habituer à vous ». Ainsi la vie continue dans cette partie du monde comme ailleurs avec ses joies et ses peines.
De nos jours, si une telle description n'est pas indispensable, elle est cependant essentielle. Cela enrichit la lecture du roman, son atmosphère, ses personnages. Cela nous révèle une vision de l'homme et du monde où tout passe si vite même la lecture.
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C'est en cherchant des idées de lecture québécoise que j'ai découvert un blog qui m'a donné envie de découvrir des auteurs américains dont le nom m'était inconnu : Kent Haruf en fait partie.

J'aime beaucoup ces livres où les chapitres permettent de passer d'un personnage à l'autre et de suivre ainsi différents destins et différents points de vue.

J'ai vécu à Holt, auprès des protagonistes, une lecture qui m'a transportée au point de quitter à regret toutes ces vies parfois si difficiles et j'ai couru commander le second volet pour retrouver le chemin de la ferme McPheron.


A lire absolument.
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