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Merci, entre autres, à mes "amis babeliotes" nameless, Renod et andreas50 de m'avoir motivé à faire la connaissance de John Harvey dont j'ignorais jusqu'ici l'existence.
Grâce à leurs billets critiques globalement positifs voire très élogieux, j'ai découvert un auteur digne d'intérêt et talentueux avec qui j'envisage de faire un bout de chemin.
Le hasard de mes investigations chez mes bouquinistes attitrés m'a conduit à dénicher ce roman "indépendant" ne faisant donc pas partie des séries cultes "Charles Resnick", "Frank Elder" ou "Scott Mitchell".
Je pense n'avoir rien perdu au change.
La trame scénaristique ayant été abordée par d'autres avant moi, je n'y reviendrai pas.
Vous dire simplement que j'ai apprécié de trouver chez cet auteur ce que je recherche habituellement dans le roman noir, à savoir :
1) Donner chair à des personnages crédibles ayant une réelle profondeur psychologique et ce, sans tomber dans le cliché, le stéréotype ou la caricature ;
2) Développer une intrigue qui tienne la route, s'inscrivant dans la réalité de son temps, soucieuse de nous faire appréhender sans (trop de) manichéisme les contradictions, les failles, les zones d'ombre d'une société (ici britannique) bien mal en point après les décennies ravageuses des Thatcher, Major, Cameron et autres Blair ou Brown qui ne firent guère mieux ... ;
3) Une écriture simple et précise ne s'embarrassant pas d'effets de style aussi pompeux que stériles sans pour autant verser dans l'indigence, la facilité ou la vulgarité.
Au final, nous est offert une oeuvre sobre, sombre, parfois un peu glauque mais s'évitant de flirter avec quelque complaisance malsaine ou voyeurisme équivoque.
Sa lecture, épisodiquement rythmée de blues, de soul ou d'un jazz aussi éclectique que judicieusement sélectionné, ne m'a pas laissé indemne, encore moins indifférent.
Elle m'incite à poursuivre l'aventure avec cet écrivain et m'autorise également à vous inviter à partir à sa rencontre.
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Depuis le temps que l'on m'en parle, je me décide enfin à ouvrir un roman de John Harvey. J'aurais pu commencer par le premier mais j'avais le dernier sous la main.
Si Karen Shields, inspectrice des homicides d'origine jamaïcaine enquêtant sur la mort d'un jeune Moldave est présentée comme l'héroïne de Lignes de fuite, ce sont pourtant deux autres personnages qui m'ont semblé être au coeur de ce roman : Trevor Cordon, vieux policier d'une petite ville de Cornouailles et Letitia, ancienne toxicomane qui cherche à fuir avec son fils son époux membre de la pègre ukrainienne sont certainement ceux qui confèrent à Lignes de fuite une réelle épaisseur et l'humanité qui manqueraient sans cela et en ferait un simple et très classique roman de procédure.
Des années durant – il l'a connu adolescente, quinze ans plus tôt – Cordon a tenté d'aider Letitia avant qu'elle ne disparaisse dans la nature. Son retour est pour lui l'occasion de réessayer là où, d'évidence, il a échoué auparavant et, pourquoi pas, à quelques années de la retraite et après une mise au placard, d'atteindre une forme de rédemption. La relation qui se noue entre cette jeune femme sauvage, éprise de liberté mais aussi très pragmatique et le vieux policier déboussolé qui voudrait incarner une certaine droiture annonce un parcours mouvementé dont on peut penser que, peut-être, à un moment ou un autre, il finira par croiser celui de Karen Shields embringuée dans une enquête difficile aux multiples ramifications.
L'incontestable talent de John Harvey, ici, est la manière dont il arrive à combiner les trajectoires de ses personnages auxquels il sait donner chair et complexité et le procedural efficace. Si l'on peut certainement regretter que Karen Shields dont on sent qu'Harvey ne fait qu'effleurer son histoire personnelle ne soit pas plus mise en situation de se révéler, il n'en demeure pas moins que, grâce à elle et à son enquête, l'auteur brosse en filigrane le portrait d'une société qui se sent partir à la dérive sans toujours savoir à quoi se raccrocher. Une indécision qui permet à ceux qui ont le moins de scrupules, y compris au sein des institutions comme le rappelle une fin en forme d'ultime suspense, de faire leur nid.
Il ressort donc de cette lecture que si Lignes de fuite n'est sans doute pas un grand roman de John Harvey – si l'on en croit du moins l'enthousiasme avec lequel ses admirateurs parlent de Coeurs solitaires ou de Off Minor – il n'en demeure pas moins qu'il aparaît comme un roman efficace porté par une écriture agréable et, surtout une capacité à présenter avec finesse et élégance ses personnages et leurs états d'âmes. Bref, une tardive mais heureuse découverte pour moi.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Karen Shields, inspectrice aux Homicides, est réveillée un matin d'hiver pour enquêter sur la mort d'un jeune homme, trouvé dans un plan d'eau londonien. L'identité de la victime la conduit à s'intéresser à des ressortissants des pays de l'Est, dont certains sont déjà repérés et surveillés par des collègues chargés du grand banditisme. Plus à l'ouest, en Cornouailles, l'inspecteur Trevor Cordon reçoit la visite d'une mère inquiète à propos de sa fille. Cordon a connu et tenté de protéger Letitia lorsqu'elle était ado à la dérive, c'est donc tout naturellement qu'il se sent concerné par sa disparition quinze ans plus tard.
On s'en doute, les deux affaires vont se recouper.

Ce n'est pas une première pour moi que de lire John Harvey. Je pourrais presque en faire une lecture récurrente pour chaque mois anglais, car je ne connais pas encore tous ses romans, mais j'aime beaucoup son style. Après une série avec le très jazz inspecteur Charlie Resnick, puis une autre avec le touchant Frank Elder, il présente ici un personnage de policière originaire de la Jamaïque, obligée de composer avec le sexisme et le racisme primaire de certains de ses collègues. Rien d'exagéré cependant, ou de manichéen. Les collègues les plus proches de l'inspectrice se comportent correctement. C'est une des grandes qualités de John Harvey de mettre en avant des problèmes de société sans appuyer trop lourdement. de petites touches suffisent.
La justesse avec laquelle John Harvey examine les carences collectives ne l'empêche pas de glisser, souvent, des remarques tout aussi justes, mais plutôt destinées à alléger l'atmosphère. Les portraits qu'il dresse ne manquent jamais de piquant, et à chaque fois qu'un nouveau personnage est présenté, qu'un nouveau lieu est visité, que des relations entre deux personnes sont mentionnées, la véracité des commentaires fait mouche, ainsi à propos d'un jeune collègue branché de Karen Shields : « Parfois, quand elle discutait avec Costello d'autre chose que du boulot, elle avait l'impression de passer un examen sur la manière dont on vivait dans son monde à lui et d'être recalée. »
Voilà, ça fonctionne très bien une fois de plus, et je trouve que, soit avec des séries déjà bien rodées, soit avec des personnages nouveaux, l'auteur réussit toujours le délicat dosage entre enquête policière, observations sociales, rebondissements musclés… et musique !

Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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pour la version française :
http://www.babelio.com/livres/Harvey-Lignes-de-Fuite/642481
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So British...

"Lignes de fuite" est un roman policier de John Harvey, connu pour sa série policière Charlie Resnick.

Londres,

Karen Shields, inspectrice divisionnaire, est tirée de son lit par un appel téléphonique. Un corps a été découvert sous la glace d'un étang à Hampstead Heath. La victime est un adolescent Moldave du nom de Petru Andronic. Pour Karen et son équipe, il s'avère difficile d'élucider le meurtre. Car Petru, comme tout étranger débarquant en Angleterre, a pris soin d'effacer les traces de son passage à Londres... Et pour faciliter les choses, un imbroglio d'enquêtes va venir s'ajouter.

Newlyn,

Trevor Cordon, chef de la police de proximité, voit son repas interrompu par un appel téléphonique. Il est informé qu'une certaine Maxine Carlin veut le rencontrer en urgence au poste de police de Penzance. Sans aucune hésitation, il file à sa rencontre. Cette dernière l'informe que sa fille, Laetitia, a disparu et lui demande d'aller enquêter du côté de Londres pour tenter de la retrouver.

Bientôt, Shields et Cordon vont se trouver à traquer une même et unique personne...

Tel un gentleman de l'écriture, John Harvey décrit la vulgarité avec politesse, la violence avec douceur, la saleté avec propreté. Dans une atmosphère jazzy et bruineuse, il instaure un suspens au coeur de plusieurs enquêtes. Dénonçant le racisme, la pauvreté, la violence urbaine ou encore le crime organisé. Ses personnages sont les couleurs d'une peinture dévoilant le portrait de la société anglaise.

Le caractère sociologique du roman nous rappelle les livres de Sjöwall et Whalöö. Il est clair que John Harvey se trouve dans la même lignée des deux auteurs suédois, une véritable référence en la matière. La lecture est agréable, même si la multiplication des enquêtes peut légèrement faire perdre le fil de l'histoire au lecteur, sinon, il en sort très peu de fausses notes.
YB.
Lien : http://dunoirdupolar.blogspo..
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Très bon polar anglais de cet auteur que je ne connaissais pas et que je continuerai à suivre.
Deux flics en sont les personnages principaux, n'ayant aucun lien professionnel, elle d'origine jamaïcaine, à la vie privée compliquée, qui mène l'enquête sur le meurtre d'un jeune Moldave, lui à 5 ans de la retraite, mis sur une voie de garage, et dont le coeur d'artichaut va lui valoir d'enquêter officieusement, en prenant une congé sans solde, sur la disparition d'une jeune femme qu'il avait rencontrée lorsqu'elle était ado 15 ans auparavant lors d'une enquête concernant sa mère héroïnomane.
Ces deux flics sont sont attachants, leurs états d'âme sont bien décrits, dommage qu'il n'y ait pas de suite à ce roman.
D'après de nombreux lecteurs, cet auteur a écrit une série policière qui mérite qu'on la lise, je m'y mettrai se bon coeur !

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Karen Shields, inspectrice d'origine jamaïcaine enquête sur le meurtre d'un jeune moldave découvert gelé sous la surface d'un étang gelé dans le parc de Hampstead Heath. Parallèlement, Trevor Cordon, policier mis au placard dans une petite ville de Cornouailles, recherche une jeune femme qu'il a connue quinze ans plus tôt, et qui s'est dangereusement rapprochée de gangsters ukrainiens. Les deux histoires vont évidemment se croiser, à Londres. Les deux enquêteurs se ressemblent dans leur acharnement : ni l'un ni l'autre n'abandonne, malgré la violence de leur quotidien, malgré la tristesse de découvrir ces destins brisés, malgré le risque. le travail est au centre de la vie des deux personnages, laissant peu de place à d'autres considérations.

"Vous avez beaucoup de travail, en ce moment... Vous vous en sortez ?

Karen soupira. On faisait ce qu'on pouvait. Consciencieusement. En s'efforçant d'éviter les erreurs. Et à la fin de la journée, on rentrait à la maison. sans jamais parvenir à tout laisser derrière soi, au bureau.

Comme si c'était possible." p. 168

Les chapitres courts donnent une impression de fluidité dans la lecture. Pas de fioritures, l'essentiel seulement, pour aller droit au but.

Un roman très juste, efficace
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Je découvre la plume de John Harvey avec ce titre, qui lui n'en est pas à son coup d'essai avec plus d'une vingtaine de romans à son actif ! Dans l'ensemble j'ai bien apprécié, plus les personnages que l'histoire en elle même. Deux points de départ, une jeune inspectrice qui doit résoudre une affaire de meurtre et un policier près de la retraite pris de compassion qui va se lancer à la recherche de sa jeune protégée. Rien à priori semble relier ces deux enquêtes, pourtant après multiples pistes explorées, innombrables mensonges elles se retrouvent toutes deux mêlées au même milieu, celui du grand banditisme. Si l'histoire ne m'a pas totalement emballée, j'ai vraiment apprécié l'élégance de l'écriture. Les personnages sont décrits avec raffinent et prennent de l'épaisseur à chaque chapitre. Lecture agréable, bonne découverte.
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John Harvey est une figure bien connue dans le monde du polar, pourtant, étrangement je n'avais rien lu de lui jusqu'à aujourd'hui.
Dans Lignes de fuite, on suit deux intrigues en parallèle. Tout d'abord le meurtre d'un jeune Moldave découvert dans un parc de Londres et sur lequel l'enquêtrice Karen Shields va se pencher. Ensuite, il y a Cordon, flic dans une petite bourgade en bord de mer. Une femme, toxicomane, lui fait part de la disparition de sa fille, fille pour laquelle il s'était pris d'affection il y a des années.
Evidemment, les deux intrigues finiront par se recouper.
Comme je l'ai dit je ne connaissais pas John Harvey et je dois dire que son écriture, son style sans fioriture, qui va droit au but, m'a vraiment plu. Mon seul bémol réside dans le traitement de l'enquête de Shields, intrigue dans laquelle je me suis parfois un peu perdu à tel point que je ne savais pas toujours qui était qui. Peut-être était-ce un manque de concentration de ma part ou alors une petite faiblesse dans la mise en place de l'intrigue de la part de l'auteur.
Toujours est-il que je n'hésiterai pas à retenter ma chance avec cet auteur qui m'a laissé une bonne impression.
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Mouaip ! Policier tout juste passable. Intrigues banales et peu passionnantes reliées entre elles de manière artificielle. Quant au dénouement, il semble bâclé faute d'inspiration. C'est le premier roman de J. Harvey que je lis. A l'occasion, je lui donnerai peut être une deuxième chance pour les séries qui ont fait sa réputation, en espérant qu'elles sont plus réussies.
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