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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si Sitara a eu la vie sauve en cette nuit terrible de révolution de Saur, en Afghanistan, qui a provoqué la chute du régime présidentiel pour une nouvelle ère communiste, en 1978, c'est, comme souvent, grâce à un petit rien, ici son amour des étoiles. En effet, la petite fille de 10 ans aimait particulièrement regarder les étoiles depuis le toit du palais présidentiel, où elle séjournait régulièrement car son père était le plus proche conseiller du président. Pour elle les constellations sont belles, et elles lui rappellent sa soeur Aryana, décédée avant sa naissance : « J'aurais aimé avoir mes deux filles côte à côte, disait parfois Boba [le père de Sitara]. Mais elle ne sera jamais loin de nos pensées. J'ai choisi une étoile dans le ciel, et j'imagine que c'est elle qui nous éclaire depuis le paradis. »

La protection d'Aryana (qui est aussi l'ancien nom de l'Afghanistan, en un joli double emploi métaphorique) se poursuit puisque, grâce à un concours de circonstances incroyable, Sitara sera confiée à Antonia, une fonctionnaire de l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul, qui y vit avec sa mère, la fantasque Tilly. Lui faisant endosser l'identité d'Aryana, née lors du séjour estudiantin des parents de Sitara aux Etats-Unis, Tilly réussira dans des conditions rocambolesques à faire sortir Sitara d'Afghanistan, pour lui assurer la protection de l'ambassade américaine au Pakistan, et à la faire rapatrier là-bas… ce qui ne signera pas la fin d'une vie marquée par les épreuves pour Sitara, désormais Aryana, mais terminera de forger en elle une résistance à toute épreuve.

« "Allah ne t'offre pas un destin tout prêt. C'est à toi de le façonner. Mais le destin ne se plie pas si facilement. Imagine un forgeron qui essaie de tordre une pièce de métal. Il n'y arrive pas s'il ne prend pas la peine de la tenir au-dessus des flammes." Je commençais à comprendre ce que cela impliquait de tenir mon destin entre mes mains, et qu'il me faudrait affronter le feu pour l'infléchir de façon à assurer ma survie ».

Et assurer sa survie, Aryana saura le faire admirablement, en traversant le stress post-traumatique provoqué par la mort violente de sa famille et en le gérant par elle-même, en essayant des techniques apprises lors de ses études de médecine. Mais est-ce si facile de gérer son deuil par soi-même, sans réussir à se livrer sur son histoire passée ? D'être la seule survivante d'une famille et de devoir vivre avec ses souvenirs ? D'accepter justement à s'autoriser à vivre, malgré ce sentiment de trahison envers ses proches ?

« Là où brillent les étoiles » est un roman magnifique sur le parcours d'une petite fille, puis d'une femme admirable de force et d'intelligence, à l'instinct de survie particulièrement développé. J'ai aimé l'accompagner à ses dix ans, puis trente ans après, alors qu'elle est devenue le médecin dont son père rêvait pour elle, avec ses interrogations, ses failles, ses faiblesses, et cette force incroyable, cette envie de vie, malgré ce deuil indicible à porter, qui la poussera à retourner dans son pays chercher des réponses. le sujet est difficile, périlleux, mais Nadia Hashimi réussit à construire son récit sans pathos. L'ellipse de trois décennies qu'elle introduit dans son histoire y aide, puisqu'il se concentre, non pas sur la construction d'une adolescente dans un pays étranger, mais sur les effets psychologiques durables d'un deuil impossible à porter, trop lourd pour une seule personne. Même s'il n'est pas le sujet principal du roman, j'ai aimé aussi en apprendre plus sur le destin tragique de l'Afghanistan, ce pays assez occidentalisé dans les années 70, qui a peu à peu sombré dans une guerre sans fin, dont les personnages principaux se sont peu à peu radicalisés. La jolie couverture avec ses arabesques et ses jolies fleurs est un trompe-l'oeil auquel il ne faut pas se fier : derrière le parfum des roses se trouvent des épines, et c'est une jolie comparaison pour ce roman plein de nuances.
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La couverture, avec toutes ces petites fleurs feel-good, ne rend pas justice à ce roman qui est sombre mais envoutant.
Nadia Hashimi nous entraîne dans l'histoire de Sitara qui perd sa famille, sous ses yeux, lors du coup d'Etat en Afghanistan en 1978.
On s'attache aux personnages ; à Sitara, bien sûr, mais surtout aux deux femmes qui vont la sauver.
Sont abordés la guerre froide, l'impérialisme américain et russe, la sensation de rester une étrangère dans le pays qui vous a adopté, la difficulté, parfois, à être une mère et la place des femmes.
Il est question de deuil impossible, de choc post-traumatique, de déracinement et de mutisme .
Il est aussi question de courage, de solidarité et d'amour.
C'est poignant et émouvant.
L'écriture est élégante et toute en retenue.
Une belle surprise.
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Ce roman est une belle illustration de la résilience.

Au milieu du xxe siècle l'Afghanistan fait l'objet d'un concours d'influence entre l'Union soviétique et les Etats Unis.
En 1978 à l'Arg, le centre du pouvoir, a lieu un coup d'état qui met en place un gouvernement communiste. le chef de l'Etat Daoud Khan et sa famille sont tués. Ainsi que d'autres résidents du palais présents ce jour-là, comme son plus proche conseiller, et sa famille. Parce qu'elle était sortie de leur appartement pour aller admirer les étoiles dans la bibliothèque en face, Sitara 10 ans, échappe à leur massacre. Elle est secourue par un gardien de l'Arg, Shair, qui la fait sortir du palais, la séquestre chez lui puis la confie à une employée de l'ambassade américaine et sa mère, qui réussiront à l'envoyer vivre aux Etats-Unis sous l'identité d'une soeur née aux USA et morte avant sa naissance.

Sitara/ Aryana devra donc faire face à, non seulement à cette double identité, mais à toutes les difficultés et les peurs des exilés pour cause de guerre. Elle aura peur en s'attachant à une nouvelle mère de trahir la sienne et s'interrogera toujours sur ce que lui auraient conseillé ses parents. Mais elle possède une grande force de caractère et n'aura de cesse d'honorer ses parents. J'ai juste été étonné que Sitara ne pense jamais à la petite fille du président avec dont elle était pourtant inséparable


J'ai beaucoup aimé ce roman lu en un weekend malgré ses 500 pages.

Challenge Plumes féminines
Challenge ABC


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Quel livre sublime.

J'ai été totalement emportée et bouleversée par l'histoire de Sitara. Je trouve cette histoire magnifique, cette quête de sa famille, son histoire qu'elle n'ose avouer, son retour dans son pays natal malgré les traumatismes. J'ai été touchée par sa relation avec Antonia et le lien qui se crée entre elle.

La plume de l'autrice est enchanteresse. Elle nous parle comme si elle était près de nous et qu'elle nous racontait son histoire. On y plonge totalement à chaque fois qu'on ouvre le livre.

Le côté historique est incroyable, on y découvre l'histoire du pays avec beaucoup de précisions, sans pour autant que ça empêche le roman de nous transporter. Avec le contexte actuel dans le pays, c'est d'autant plus passionnant de découvrir comment on en est arrivé là, et comme ce pays a évolué, ce qu'il est devenu notamment pcq il s'est retrouvé un enjeu de la guerre froide.

Tout est parfait dans ce livre. L'équilibre entre le côté historique et l'histoire romancé est parfaitement maîtrisé. C'est pour moi un incontournable du genre, à lire absolument.
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C'est le 2ème roman que je lis de Nadia Hashimi après 'la perle et la coquille' et voilà un 2ème bijou, envoûtant, qu'il est difficile de quitter !
Un retour aux sources pour Aryana cette américaine (d'adoption), pour comprendre qui elle est, d'où elle vient..Tout commence en 1978, coup d'état à Kaboul..
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Sitara, une petite afghane de dix ans, voit sa vie bouleverser en avril 1978 quand un coup d'état renverse le président Daoud Khan. le chef de l'Etat, sa famille et les personnes présentes au Palais présidentiel ce jour-là, sont massacrés. Les parents et le petit frère de Sitara font malheureusement partie des victimes.
Sitara s'en sort, miraculeusement sauvée par un militaire qui la cache puis lui fait quitter le Palais dans le plus grand secret. L'homme la cache un temps chez lui, auprès de sa famille, avant de la déposer chez Antonia, une américaine travaillant à Kaboul. La jeune femme est une employée de l'ambassade américaine qui vit dans la capitale afghane avec sa mère Tilly.
Antonia, Tilly et Sitara apprennent alors à se connaître et à se faire confiance. Les deux américaines savent qu'elles doivent faire sortir la petite fille du pays au plus vite pour sa sécurité. Tilly fait appel à un couple de hippies pour les faire passer, elle et Sitara, au Pakistan. Une fois la frontière passée, elles s'envolent pour l'Amérique. Entre-temps, Sitara a pris l'identité de sa soeur décédée, Aryana, née deux ans avant elle aux Etats-Unis quand ses parents y résidaient. Cette soeur qu'elle n'a jamais connu va lui permettre d'émigrer en toute sécurité.
A son arrivée, Aryana est placée un temps dans une famille d'accueil avec deux autres enfants. Tilly étant décédée peu de temps après son retour au pays, c'est Antonia qui se charge seule de l'éducation d'Aryana.

Trente ans plus tard, Aryana est devenue chirurgienne spécialisée en oncologie. Antonia est désormais retraitée mais elle conserve des activités associatives.
Aryana ne vit que pour son métier qui la passionne. Elle fait passer Adam, son conjoint qui veut se lancer en politique, au second plan. le choix de carrière de son compagnon n'emballe pas Aryana qui ne souhaite pas entrer dans la lumière au risque d'être contrainte de se dévoiler.
Car sa vie entière repose sur un mensonge et seules elle et sa mère adoptive connaissent la vérité.
Au fond du coeur d'Aryana vit encore Sitara, cette petite orpheline qui a débarqué dans ce grand pays inconnu trois décennies plus tôt.
Ce qu'Aryana a désormais, elle l'a bâti de ses mains et avec l'aide d'Antonia. Pourtant, son passé frappe à sa porte et se fait bien présent. Quand les Etats-Unis ont été attaqués le 11 septembre 2011, son pays d'adoption a envahi son pays de naissance. Depuis, elle ne cesse d'être torturée par ce qui s'est passé le 28 avril 1978 : qui a tué ses parents et son petit frère et où sont leurs corps ?
Le roman de Nadia Hashimi traite d'un épisode méconnu de l'histoire afghane : le coup d'état d'avril 1978 ayant abouti à l'invasion russe qui a duré dix ans. Cet évènement fondateur est rarement évoqué. Ici, à la manière d'une Anastasia Romanov – Aryana évoque elle-même la princesse russe au cours du récit -, l'héroïne survit à un massacre et semble en être l'unique survivante. A la lecture de ses pages on comprend que le passé, aussi loin qu'il soit enfoui, n'est jamais enseveli totalement et peut ressurgir à chaque instant. Sitara, que sa nouvelle identité protège, n'est pas libre. Ce travestissement n'est qu'une couverture qui cache une blessure profonde.
Nadia Hashimi, révélée par le sublime roman La perle et la coquille, nous entraîne ici sur les pas de Sitara devenue Aryana qui panse chaque jours les plaies d'un passé traumatisant. C'est la vie qui fait avancer Sitara, et son besoin d'avancer pour ceux qui ne sont plus là.
J'ai trouvé ce récit bouleversant de justesse. Comme on a espéré que la jeune Sitara s'en sorte et puisse quitter son Afghanistan natal, on ne peut qu'admirer l'Aryana passionnée qu'elle est devenue par sa seule volonté. Sa quête de vérité va l'inonder autant qu'elle va la sauver.
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J'ai aimé me plonger dans la lecture de ce roman sur l'histoire du coup d'État d'avril 1978 en Afghanistan qui a fait tomber le président en place pour un état soviétique.
On voit l'histoire du point de vue de Sitara 10 ans qui cette nuit là va perdre les siens dans le palais.
Elle s'en sort et réussi à quitter le pays pour les États Unis grâce à 2 femmes qui lui viennent en aide.
Des années plus tard alors qu'elle vit à New York avec toujours la douleur de la perte, elle retourne à Kaboul dans le but de donner une sépulture descente à ses proches.
Je ne connaissais pas son tout l'histoire de l'Afghanistan grâce à ce livre j'en ai appris un peu plus.
La guerre fait beaucoup de dégâts et les enfants ne sont pas épargné.
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Je n'avais jusqu'à présent lu aucun roman de Nadia Hashimi et je me demande encore pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de découvrir sa plume et ses histoires.
J'ai donc fait la connaissance de Sitara, son prénom signifie "lumières des étoiles" et ce sont bien les étoiles qui vont la guider et choisir sa destinée.

Sitara est une jeune fille attachante et rêveuse, toujours curieuse du monde et des choses de la vie, dotée d'une force incroyable, c'est grâce à tout cela qu'elle va échapper au coup d'état qui frappe le palais présidentiel où elle vit avec sa famille.

À chaque page, la tension est grandissante, que va-t-il advenir de Sitara ?

J'ai été absorbée par ce roman, par la découverte de l'Histoire de l'Afghanistan que je ne connaissais pas. La plume de l'autrice est superbe, très poétique, elle nous immerge totalement dans la culture afghane de l'époque, dans des écrits afghans auxquels Sitara et sa famille font référence, dans des lieux méconnus par notre société.

J'ai sans doute été un peu moins impliquée émotionnellement par la deuxième partie du roman et la vie d'adulte de Sitara, mais j'ai quand même adoré le dénouement. La légende raconte que j'ai versé quelques larmes.

C'est un superbe roman qui saura vous toucher en plein coeur.

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Kaboul lors du coup d'Etat de 1978. Sitara, 10 ans, verra ses parents et son petit frère de 3 ans assassinés dans le Palais présidentiel.
Alors qu'elle a miraculeusement échappé au massacre et se retrouve seule, elle est confiée secrètement par un soldat à deux américaines qui la prennent sous leur protection. Elles sont pleines de délicatesse, d'affection pour elle, très maternelles et compréhensives. C'est grâce à elles que Sitara sortira d'Afghanistan, pays devenu trop dangereux pour elle.
Aux États-Unis elle est recueillie pendant un temps dans une horrible famille d'accueil.
Elle fera sa vie aux Etats-Unis, y deviendra médecin comme l'avait souhaité pour elle son père qu'elle admirait tant. Ses parents lui manquent terriblement, même devenue adulte. Elle veut savoir ce que sont devenus les corps de ses parents, de son frère.
La deuxième partie du livre se déroule dans les années 2000 et montre le mal-être d'une déracinée, exilée, loin de son pays où elle n'ose retourner, qui a dû s'adapter à d'autres manières de vivre et surtout, surtout, porter ce poids de ne pas savoir ce que sont devenus les siens.
Après des dizaines d'années elle se rendra dans son pays, à la recherche des corps aimés. Elle veut savoir où sont leurs corps et veut pouvoir leur offrit une sépulture.
J'avais beaucoup aimé "La perle et la coquille" et ce dernier livre de l'auteure ne m'a pas déçue, avec une mention particulière pour la période afghane, très prenante.
Un livre très attachant. A lire.
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Chère Sitara, tu vivais une vie paisible en 1978, entouré d'amour avec ta famille et tes amis. Ton père était très proche du président Daoud, là-bas, à Kaboul. Tu connais chaque recoin au palais, c'est ta deuxième maison donc il arrive souvent que tu y dormes. Un soir, alors que ton petit frère dort à côté de toi, tu pars sur la pointe des pieds afin d'observer les étoiles. le destin va se montrer si cruel, car c'est le coup d'État, il n'y a pas de survivant, sauf toi, caché et dont le soldat décide de te sauver de là. Ce n'a vraiment pas dû être des moments heureux pour toi ma pauvre Sitara, tu perds tout en une nuit, même le doux sourire que tu avais sur le visage n'est plus. Puis, tu rencontreras des femmes, des Américaines, qui vont se démener pour que tu quittes ce pays qui te veut du mal. J'ai suivi ton passé mais il y a également le présent, là où tu es devenue une autre toi, celle dont le passé ne doit plus exister. Sauf que, Celui-ci viendra sur la pointe des pieds toquer à ta porte. le gouffre se rouvrira sous tes pieds et tu n'auras d'autres choix que d'avoir les réponses à tes questions. Tu sais, j'avais tant envie de t'aider, te tendre la main et te dire comme je suis désolée que la cruauté soit apparue ainsi dans ta vie. Ton histoire était tellement intéressante, tellement addictive, je voulais à tout pris savoir si tu allais enfin pouvoir vivre ta vie sereinement. Comme j'aime ce genre d'histoire, celles qui te font découvrir les problèmes d'un pays tout en te captivant avec l'histoire d'un personnage qui est grandement impacté par cela. Je voudrais te dire bravo pour la force et le courage dont tu as fait preuve mais également merci de m'avoir permis d'en apprendre plus sur l'histoire de l'Afghanistan. Je te souhaite à présent une belle vie, douce et tendre, tu le mérites. Bien à toi, douceurplume.
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