AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 51 notes
5
8 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'ai trouvé le nom de Jean Hatzfeld, que je ne connaissais pas, parmi les auteurs que propose le Challenge solidaire 2022. En passant, merci à Babelio pour sa générosité et à @Gwen21 qui gère ce défi et plusieurs autres ! Englebert des collines est porté par trois voix à la première personne : une mise en situation, 6 pages en italique en forme de prologue, où l'auteur explique comment il a rencontré Englebert et ce qui l'a intéressé dans ce personnage ; le récit d'Englebert qui occupe la plus grande partie de ce bref livre d'à peine plus de 100 pages, et où de temps en temps, apparaît une adresse à un « tu » ; enchâssé dans le récit d'Englebert, on trouve celui de Marie-Louise Kagoyire, sa logeuse et amie (5 pages en italique) où elle apporte sa vision du personnage. On découvre à la fin une photo d'Englebert, un bref glossaire et des repères chronologiques.
***
Englebert raconte donc à la première personne son histoire et celle des Rwandais qui ont subi les exactions que l'on sait. C'est un Tutsi qui a survécu aux massacres. Il explique la brutalité des attaques des « coupeurs », leur violence, la perte de repères, la peur, la faim, l'obligation de se cacher pour survivre, etc. Mais il parle aussi de la vie d'avant : toute la fratrie se distingue par sa vivacité et son intelligence. Les enfants feront des études supérieures et occuperont des postes importants, mais subiront des brimades régulières, même en temps de paix, parce qu'ils appartiennent à l'ethnie des Tustis. Et puis le massacre… La vie d'après, pour Englebert, elle est faite d'errances, de lectures, de conversations, d'amitiés éphémères et d'alcool, de beaucoup d'alcool. Englebert buvait avant, mais de manière festive, alors que, après le massacre de sa famille et les horreurs qu'il a vues, il cherche l'oubli et boit jusqu'à l'inconscience.
***
C'est en reprenant les particularités du français tel que le parle Englebert que Jean Hatzfeld relate la terrible vie de ce personnage érudit, bavard, s'appliquant à ne pas montrer ses traumatismes et cherchant le plus souvent à amuser la galerie. Un homme sympathique et touchant, mais j'avoue que j'ai eu du mal à m'immerger dans le récit, sans doute parce que, malgré sa brièveté, j'y ai trouvé des redites. C'est cependant un excellent aperçu, de l'intérieur, des événements qui se sont déroulés au Rwanda. Je le conseille sans hésiter à qui voudrait se renseigner sur le sujet et je recommande de lire les repères chronologiques avant le récit.

Challenge solidaire 2022
Challenge non-fiction Tout connaître 2022
Commenter  J’apprécie          340
Englebert est un personnage marginal, drôle, fantasque, alcoolique, bavard, hélant les passants, érudit mais perdu, errant dans la ville de Nyamata, en haillons, à travers les bars.........
Ce survivant du génocide avait tout pour réussir, comme ses frères et soeurs.........
Ils eurent la malchance de naître Tutsis au Rwanda et "la fatalité" comme l'appelle Englebert les rattrape.
Les Hutus lui ont tout pris, ses amis, sa famille, les tôles de sa maison, ses vaches.........
Il a connu les trous de boue pendant quatre semaines, la vision et l'obsession des machettes, la crasse, les poux, le sang, les croûtes , la terreur, la faim, la proximité des cadavres pourrissants.......
Humilié, paniqué, fantôme boueux, "On ne pensait plus, on n'était même plus de bons sauvages", "C'était notre existence d'animaux pouilleux dans les marais."
Englebert dont on appréciera l'humeur lunatique, les colères, la roublardise, les fulgurances joyeuses ou Désespérées s'adonnait à la lecture de l'Iliade d'Homere son livre de chevet.
D'aucuns le compareront à un philosophe en déshérence, à un sage en état de choc, en proie aux cauchemars et aux tourments de la Mémoire.

Le genocide avait transformé sa psychologie de façon qu'il ne pouvait plus résister à la boisson.
Fils de cultivateurs éclairés qui lisait les pensées de Pascal, récitait Platon, Homere,Baudelaire
Et les théorèmes trigonométriques Englebert était promis à un avenir brillant........
Vingt ans aprés le génocide, Jean Hatzfeld dont il est devenu l'ami nous brosse sa biographie et la genèse du genocide de1959 à nos jours.
Un récit net, court , tranchant, atroce, brillant et magnifique jetant une lumière crue sur la Folie des Hommes .
Pas facile mais lu d'une traite !
Commenter  J’apprécie          293
Ce livre est pour moi une très belle découverte dans le cadre du challenge Solidaire. Jean Hatzfeld nous dresse le remarquable portrait d'un rescapé du génocide rwandais. Englebert a mille vies, c'est un résilient, mais il n'a plus de futur ou tout au moins d'espoir, il vit dans le présent, se satisfait de peu, marche et boit beaucoup (il buvait déjà beaucoup avant) et parle, beaucoup.Il a l'allure d'un vagabond, cite l'Iliade, descend peut-être d'un ancien roi du Rwanda, il est ancien élève brillant (n'a pu faire les études qu'il voulait en raison de son ethnie), ancien fonctionnaire (licencié probablement à cause de l'alcool), ancien cultivateur-éleveur jusqu'en 94, un peu écrivain public pour l'heure, .... le récit d'Englebert est précédé d'une courte présentation par l'auteur, et entrecoupé du point de vue d'autres personnages de la petite bourgade de Nyamata. Englebert est un interlocuteur apprécié, agréable, plein de vie et de bagou malgré son passé. Par ce livre on n'apprend rien de plus sur le génocide lui-même, mais beaucoup sur ce que fait la folie des hommes. « le génocide m'a fait solitaire intérieurement, comme je l'ai dit. Voilà pourquoi dorénavant, j'évite les complications. Je vais, je laisse. Ceux qui m'aiment, ils sont le grand nombre, je les aime aussi. Ceux qui ne m'aiment pas, tant pis, je ne veux même pas les rencontrer. » Englebert, c'est ce que l'on appelle, hors littérature, un personnage ! Et Jean Hatzfeld a très bien réussi à nous faire partager son ressenti en se mettant en retrait et en trouvant le ton juste dans un récit à la fois atroce et superbe.
Commenter  J’apprécie          270
« Parfois en soirée, on se balade dans la grande rue à la découverte de ses antres urwagwa*. Quand on se sent un peu accablé par l'histoire des tueries qui hantent la région, Englebert est de ceux dont on apprécie l'humeur lunatique, les colères, la roublardise, les fulgurances joyeuses ou désespérées ».
*Bière de banane .

Jean Hatzfeld nous livre un témoignage de plus d'une victime du génocide tutsi au Rwanda en 1994. Témoignage nécessaire comme le sont ceux de ceux qui ont vécu l'impensable, l'horreur, la terreur due à l'homme. Plus jamais ça entend on régulièrement et puis à la messe du 20h entre les résultats du foot et les croisières de luxe, on nous met deux trois secondes de guerres et de massacres. On s'habitue, c'est banal, pire on s'en fout, dans un quart d'heure on sera absorbé par une débilité de plus sur TF1.

Jean Hatzfeld ne fait pas une enquête, il ne juge pas, il ne cherche pas à comprendre, il donne la parole à Englebert, fils d'agri-éleveur et victime en 1994 de la « purification » ethnique :
« Surtout, il aimait beaucoup ces deux activités, l'agriculture et l'élevage. On l'a même honoré. C'est l'ingénieur agronome de la commune de Kanzenze, un dénommé Martin, le prisonnier que tu as rencontré l'autre jour au pénitencier de Rilima, qui lui a décerné un diplôme au nom du ministère de l'Agriculture. Oui, oui, un certificat d'agri-éleveur exemplaire. Ils l'ont récompensé avec une brouette, une pioche et un jerrican, je crois. Pour que les autres cultivateurs suivent l'exemple »

Avez-vous remarqué que souvent les Africains maltraitent beaucoup moins le français que nous ? Ils utilisent les mots qu'il faut sans artifices, ils en ressuscitent d'autres . Ils font vivre la langue, ils la font chanter, ils la respectent. C'est avec cette fraîcheur de l'Afrique francophone qu'Englebert raconte son parcours à Jean Hatzfeld.

De l'insouciance de l'enfance et de l'adolescence :
« Evidemment, pendant les vacances l'agriculture nous tendait les bras. On puisait l'eau, on gardait les vaches, on semait les graines. On secondait la maman pour ramasser les haricots. On jouait à se poursuivre jusqu'à Kanazi, on se faisait des intimités avec les filles dans les brousses, on revenait boueux à six heures et on était grondés. C'était comme partout ».

Et puis très vite, dès 1963, les premiers massacres de Tutsis, dix ans plus tard en 1973 nouveaux bains de sang. Englebert ne s'étend pas sur ces périodes. Il préfère se souvenir de ses études brillantes, de la fierté d'avoir un travail, de sa famille, de la vie.
Le génocide de 1994, il va en parler à Jean Hatzfeld. Il va en parler pudiquement, sans détails morbides, juste des faits à l'état brut sans pathos.
« Ma mémoire se maintient fidèle. Je n'oublie presque rien. Est-ce que je pourrais citer les noms de mes professeurs depuis le cycle primaire et oublier les cris des femmes qu'ils éventraient à la lame pour leur arracher les bébés ? Je ne sais pas si les années gomment les souvenirs de certains rescapés, mais moi, je peux te raconter les tueries à Nyiramatuntu, étape par étape. Est-ce que ma mémoire trie les souvenirs ? Comment trier ? Ma mémoire ne trie rien sans que je ne le lui demande et je ne lui demande rien. Ca ne signifie pas qu'elle me rappelle le génocide tout le temps. Je fais aussi d'autres rêves pendant la nuit ; dans la journée je me préoccupe d'autre chose. Mais je ne cède au temps aucun détail, en tout cas pas tellement ».


Les mots me manquent pour ce billet…
Hier, avant-hier, aujourd'hui… la haine est tenace chez l'Homme. La barbarie est sans limite.
A l'heure où certains s'offusquent qu'on puisse parler de « crime contre l'humanité » à propos de la colonisation, il serait bon de se rendre enfin compte que quelque soit la discrimination, elle engendre la haine et ses conséquences.
800000 morts en 1994 au Rwanda ou un seul lynché parce qu'il n'a pas la « bonne couleur » la « bonne opinion politique » la « bonne religion » la «bonne orientation sexuelle » la « bonne tant de choses », c'est la même chose, il n'y a pas de hiérarchie dans l'innommable.
Hier, avant-hier, aujourd'hui… demain ?
Ailleurs… ici ?
Plus jamais ça.
Rêveur.
Commenter  J’apprécie          241
Il est difficile de chroniquer ce livre, parce qu'en le lisant, je ne l'ai pas considéré d'un point de vue littéraire, je l'ai considéré par la force du récit, de cette biographie d'un homme qui a survécu, qui tente de vivre avec le souvenir des siens qui ont été massacrés, avec le souvenir de toutes les personnes qui ont été tuées.
J'ai eu du mal à livre ce livre aussi, parce que les faits racontés sont durs, parce qu'il s'agit d'un témoignage brut, qu'il ne s'agit à aucun moment d'atténuer ou de romancer, il s'agit de montrer, aussi, comment la situation dans le pays s'est dégradée, peu à peu, comment, si l'on faisait partie d'une des deux ethnies, et pas « la bonne », il était difficile de faire des études supérieures, quand bien même les résultats scolaires étaient honorables. Montrer, raconter comment Englebert a traversé cette période, comment il a appris la mort des siens, comment il lui a été impossible de reprendre le poste qu'on lui proposait – celui de son frère massacré. Je ne dis pas qu'il vit, depuis le génocide, je dis qu'il traverse la vie, qu'il absorbe quotidiennement la dose d'alcool qui lui permet de traverser cette journée supplémentaire.
Je ne sais pas si j'aurai le courage de lire une autre oeuvre de cet auteur.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          180
Jean Hatzfeld est un journaliste connu pour ses reportages de guerre pleins de tension, qu'il s'agisse du Rwanda ou des Balkans.

Avec Englebert des collines, il revient sur les atrocités commises par les Hutus sur les Tutsis pendant le printemps 1994. Englebert est un survivant des collines de Nyamata où les bourreaux passaient leurs journées à pourchasser les fugitifs pour les massacrer à coups de machette. Pour s'en retourner le soir et célébrer un bon repas entre "collègues", comme après une bonne journée de travail.

Depuis la fin du génocide, Englebert erre dans les rues de Nyamata, vêtu de loques et s'adonnant dès que possible à la boisson. Une amitié se tisse peu à peu avec le journaliste français et il se met à raconter ces quelques semaines où chaque heure pouvait être la dernière. Il raconte les marais où il se cache et s'efforce de masquer au mieux la présence des enfants. Il raconte comment il mit en déroute des Hutus qui s'approchaient en imitant une hyène... Soulagement de les voir s'éloigner mais terrible épreuve de les voir pour le coup tomber sur un groupe de femmes et les tuer.
Derrière le personnage fantasque et souvent ivre, on découvre les cicatrices mentales qui ne peuvent définitivement se refermer. Trop d'horreur, trop de peur, trop de pertes. Pertes de membres de sa famille, de sa terre, de son troupeau, de tout.

Englebert des Collines est un ouvrage très dur à lire tant les souvenirs du survivant sont atroces. Il livre son témoignage du génocide et, comme pour la Shoah ou d'autres massacres, il est toujours difficile de comprendre pourquoi d'un jour à l'autre certains décident de tuer son voisin, parfois même sa femme en cas de mariage intertribal, parce qu'il est Tutsis, parce qu'il est juif, parce qu'il est considéré comme autre. Toujours le principe du nous contre eux. On pourrait espérer que l'humanité s'améliore et tire des leçons du passé. Force est de constater que non.
Commenter  J’apprécie          172
Je poursuis ce récit Rwandais, cette fois ci en l'écoute d'Englebert Munyambowa, petit « prince » de Nyamata.
Il se dit descendant d'un Mwami, Yuhi Mazimpaha, roi tutsi aussi généreux que fou alcoolique, conteur émérite et donc aimé de ses sujets pour cela.
La causerie sur les différentes vies d'Englebert parcourt le fil tenu qui le fait avancer vers l'âge sage où il dit toujours s'étonner de la vie.
Sa jeunesse dans une famille de cultivateurs et d'éleveurs. Leurs vaches, leur parcelle.
, puis l'hébergement coutumier chez sa grand-mère.
Sa scolarité exemplaire, lui, ses frères et sa soeur mais les désillusions aux premiers pogroms. Des études de médecine avortées en raison de l'établissement de quotas ethniques. Son secondaire à Douala au Cameroun.
Vint le génocide, les courses folles dans les marigots, les caches et les choix individuels pris pour ne pas mourir. Survivre jour après jour, caché en journée, comptant les morts le soir avec les rescapés, jusqu'au lendemain.
La boisson l'accompagne depuis le génocide, quotidienne. Des tentatives pour travailler à Kigali mais un retour à la parcelle familiale où il continue de survivre, vingt ans après. Il se fait héberger chez Marie-louise qui s'occupe d'un orphelinat depuis les tueries.
Lettré, il s'improvise écrivain public, gagne par sympathie ou aumône de quoi épancher par la boisson ses reviviscences post-traumatiques. Déambulant sur les lieux où il a connu bonheurs et horreurs, ses proches disparus le rattrapent en rêves. Pas de colère pour cet homme mais des rencontres pour discuter de choses profondes ou futiles.
Récit entre passé, présent et incertitudes quant au futur. Fausse légèreté du survivant qui semble fuir perpétuellement le besoin d'être consistant.
Encore merci à Jean Hatzfeld qui au décours de ses nombreux récits donne corps et âmes à tous ces individus fauchés par une folle puissance collective.
Commenter  J’apprécie          167
Vingt ans après le génocide Tutsi, Jean Hatzfeld rentre dans la peau de Englebert pour nous en faire sa biographie. Personnage marginal cultivé, alcoolique, drôle et très sociable, il déambule dans les rues de Nyamata ou tout le monde le connait et le respecte.
Le génocide va nous être conté de l'intérieur, de sa gestation jusqu'à nos jours ou les survivants sont encore en état de choc et doivent vivre avec ça au coté des Hutus.
La narration est celle de se personnage érudit mais marqué et perdu qui errre dans la ville à travers les bars, un survivant qui avait tout pour être heureux, une famille, des études en France, des amis. Il a tout perdu, ne lui restent que ses souvenirs qu'il aimerait oublier mais qui lui collent à la peau.
Récit magnifique, ton juste, expérience humaine et historique à découvrir absolument.
Commenter  J’apprécie          140
Jean Hatzfeld est LE transmetteur de témoignages du génocide rwandais.
Le saisissement naît dès son premier opus, "Dans le nu de la vie". Je l'avais dévoré, lu d'une traite, saisie d'effroi devant ces témoignages de victimes qui se cachent dans les marais pour échapper à leurs voisins, leurs enseignants... devenus leurs bourreaux, allant couper du tutsi comme on va couper la canne, en chantant.
"Une saison de machettes" donne la parole aux bourreaux. Celui-ci, je devais faire des pauses dans ma lecture, submergée par l'horreur ordinaire et quotidienne.
"La stratégie des antilopes" raconte les procès et la politique de réconciliation du Rwanda, à l'image de l'Afrique du Sud de Mandela et qui pose déjà la question du comment vivre ensemble après ça.
3englebert des Collines" donne la parole à un de ces rescapés en particulier, d'aucuns le compareront à un philosophe.
Cet homme était promis à un avenir brillant, tout comme ses frères et soeurs... mais ils eurent la malchance de naître Tutsi au Rwanda, et la "fatalité" comme l'appelle Englebert les rattrape. Cet homme à qui les Htus ont tout pris, sa famille, ses vaches, les tôles de sa maison, ses morts... Et s'il n'en reste qu'un, ce sera celui-là...
Récit de la résilience, ou pas, Englebert nous raconte son histoire depuis 50 ans dans ce pays où il n'est pas bon de naître comme lui. On prend son temps pour le lire, histoire de reprendre son souffle, ses esprits, un peu de distance pour ne pas se laisser submerger. Sa langue est juste, jamais haineuse sans pourtant parler de pardon. Heureusement, il y a la Primus...
Commenter  J’apprécie          110
Un récit très touchant.
.
Jean Hatzfeld a beaucoup écrit sur les génocides au Rwanda et il signe ici son quatrième ouvrage sur ce sujet. Dans ce récit, il narre sa rencontre avec Englebert, un Tutsi errant dans les rues de Nyamata, allant de discussions en discussions, de bar en bar, d'hébergement en hébergement. Puis c'est Englebert qui prend la parole et raconte son histoire familiale, ses études, les génocides, et sa vie actuelle. Il est très touchant, on sent à quel point sa famille était heureuse, à quel point il l'aimait, comment son statut de Tutsi a pu l'empêcher d'avoir accès à certaines études, certains métiers. Et puis bien sûr, l'horreur de ces semaines passées à se cacher dans les marais, dans la boue, à attendre d'être coupé à la machette. Dans sa ville, 50000 corps ont été retrouvés pour 59000 habitants… On voit aussi comment il aborde la vie à présent, s'il pardonne ou non, s'il oublie, s'il est heureux.
.
Un récit très important.
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (102) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1719 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}