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Un zoo, des animaux, à nourrir, à choyer, à soigner, deux petites filles du même age environ qui s'en occupent vraiment bien, rient de leurs facéties et tentent de les soutenir dans une période difficile ; Des travaux des champs, une fourche en main, une mitraillette ! Tiens la période est troublée, peut être la guerre ! En effet, vous avez trouvé !
Hiver 44, le zoo de Budapest, Hongrie, Izeta une petite tzigane, Sheindel une petite juive, toutes les deux en fuite après avoir échappé aux rafles visant leur famille et leurs congénères et Dumitru un vétérinaire militaire qui les prend sous son aile pour exaucer leur rêve : faire sortir les animaux du zoo et leur faire atteindre le Danube afin qu'eux aussi quittent cet enfer de bombardements annonçant les dernières batailles entre les Nazis et les Russes.
Un livre magnifique à la limite du magique grâce à tout l'art de l'auteur, mêlant habilement récits horribles de rafles et de morts et douceur des gestes et des sentiments des fillettes et de l'adulte aidant toute cette grande famille animale à s'en sortir, de l'amour plein les yeux et le sourire aux lèvres rendant l'atmosphère respirable alors que les temps sont asphyxiants et mortels pour tous.

Bien sur, par le titre, nous avons compris qu'à un moment les deux petites seront séparées et se chercheront, se retrouveront elles ??
Dans cette région d'Europe, les guerres succèdent aux guerres et la Yougoslavie où elles vivent ne sera pas épargnée, morts de nouveau, assassinats, rafles encore, les années ont passé et leur amitié a survécu, tout comme Dumitru, présent à leurs cotés.

De l'horreur au bonheur, du rire aux larmes, une certaine douceur demeure au creux de notre coeur, une once d'espoir si nécessaire en ces temps troublés de nouveau !
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Ce roman nous emmène dans les Balkans, entre Budapest pendant la 2ème guerre mondiale, durant l'hiver 1944-1945, puis dans le delta du Danube à Tulcea en 1986, puis en 1991 à Vukovar et à Sarajevo quelques années plus tard. Tout tourne autour des communautés juives et tziganes de la région, et de l'histoire et les conditions de leur génocide, communauté tzigane entourée d'animaux en particulier.
Je n'ai pas totalement adhéré à l'histoire, que j'ai trouvé plutôt décousue et un peu forcée - l'intention de l'auteur m'a semblé être plutôt documentaire que romanesque : il a voulu nous parler de plusieurs moments d'Histoire dans un patchwork qui n'a pas fonctionné pour moi. La région des Balkans (toujours pas bien apaisée de nos jours), les déportations arbitraires de l'époque soviétique, les séparations brutales et leurs cicatrices jamais fermées, cela m'a accrochée, par contre les personnages secondaires, en particulier un journaliste observateur et rêveur, amant occasionnel, m'a moins paru à sa place, même si ce journaliste est manifestement un masque pour l'auteur-narrateur.
La totalité de l'action de la première période se passe dans un zoo, où deux fillettes, l'une juive et l'autre tzigane, survivent à la guerre vivant là en prenant soin des animaux. Cette partie occupe plus de la moitié du roman, qui décroche ensuite dans les autres périodes, sans transition et où il est plus difficile de se situer, il ne faut pas rater les rares indices.
C'est un roman que j'ai eu envie de lire jusqu'au bout mais qui ne m'a pas accrochée, malgré les qualités d'écriture certaines de Jean Hatzfeld.
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La guerre et ses horreurs à Budapest. Deux petites filles survivent dans un zoo au milieu d'animaux qui leur apportent intérêt et réconfort.
En prenant soin de ces êtres qu'elles prénomment, qu'elles nourrissent, dont elles peuvent aussi s'inquiéter, elles créent un relation entre elles faites de rires, de souvenirs de leurs familles respectives, de leurs descriptions de temps irrémédiablement révolus mais qui les ont à jamais marquées.
Leur force réside dans cette proximité avec les divers animaux qu'elles savent si bien observer, approcher et auxquels elles s'attachent, pour certains de façon très touchante. Leur amitié se construit dans cet environnement et c'est très beau. Leurs routes se sépareront pourtant, mais ce qui a été vécu en cet hiver 44-45 restera une parenthèse enchantée pour Scheindel et Izeta.

Jean Hatzfeld a parcouru de nombreuses zones de guerre, au milieu desquelles il a su faire émerger des personnages d'espoir, des personnes à côté de la haine des hommes(Dumitru), plus proche de la faune sauvage.
Merci à lui.
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Hiver 1944-1945 .L'Armée rouge assiège dans Budapest des divisions allemandes aux abois . Dans un maelström de violence ,quand les cadavres des combats jonchent les rues et que se poursuit l'extermination des communautés juive et tzigane , dans le zoo de la ville deux fillettes Sheindel la juive et Izeta la tzigane ,seules survivantes de leurs familles, tentent de survivre grâce à leur amitié , à Dimitriu un jeune vétérinaire de l'Armée Rouge et à la communauté avec les animaux exotiques abandonnés qu'elles aident et qui les protègent . Cette première partie aux allures de conte de fée (mais qui ne laisse rien ignorer de la cruauté des temps) est magique ; dans la seconde partie de l'ouvrage , on retrouve Sheindel , qui dans la Yougoslavie en guerre tente de retrouver la trace d'Izeta . Ce roman m'a émerveillé , Jean Hatzfeld puise dans son expérience de reporter de guerre et de son travail sur la mémoire du génocide rwandais pour donner vie et crédibilité à sa fiction. Il réussit à partir de l'horreur à créer beauté et tendresse : quand la folie des hommes atteint son paroxysme seul le regard des enfants et des bêtes offre une perspective . Un grand livre .
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La seconde guerre mondiale n' a pas épargné, la vie des juives, des tziganes et bien d'autres malheureusement. C'est l'histoire de Sheindel et Izeka, nées dans des familles décimées, une est tzigane et l'autre juive, Malgré leur jeunes âge, elles font tout pour passer entre les mailles des persécuteurs, Elles trouvent refuge dans un zoo, une pointe , une source de bonheur, elles soignent, nourrissent les animaux avec l'aide de Dumitru mais les bombes, les soldats, les font revenir à la réalité, seuls les animaux apercevra leurs maux, deux âmes en peine. Les aléas de la vie, à la fin de la guerre, elles seront séparées, une quête , un espoir , une pensée pour se retrouver, Arriveront elles à exaucer ce voeux, Un livre ,dur par le sujet, mais l'auteur nous la raconte d'une manière subtile, sensible, avec une pointe de poésie, Il met en avant, et avec dextérité la psychologie des deux jeunes filles en avant, et ce lien précieux, qu'elles ont tissé avec les animaux, Ce roman est bouleversant, émouvant, une ode à la vie, à l'amour et à l'espoir. Une histoire qui ne nous laisse pas indifférente, une histoire qui nous prend aux tripes, difficile de sortir indemne d'un tel récit.
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Budapest, Hongrie, Hiver 1944. le pays est occupé par l'armée allemande depuis plusieurs mois. L'armée rouge n'est pas loin, déterminée à libérer la ville. Les tirs et les bombes déciment tout. Les lois anti-juives sont appliquées à la lettre. Les nazis et l'armée hongroise déportent et assassinent la population juive et tzigane. C'est la terreur dans les rues de la capitale. On ne sors pas, on s'enferme et on espère la libération rapidement. Et, dans tout ce chaos, une petite fille juive se retrouve seule, livrée à elle-même.

Elle s'appelle Sheindel. Sa vie est en danger. Alors, parcourant les rues, les parcs, les lieux les moins fréquentés, elle cherche à se réfugier quelque part. Elle arrive dans le zoo de Budapest. Là, au milieu des enclos et des animaux, une autre petite fille se cache. Elle s'appelle Izeta, elle est tzigane.

"Tu la retrouveras" fait partie de la rentrée littéraire 2023. Dans son nouveau roman, Jean Hatzfeld parle de la survie de deux enfants en danger de mort durant la Seconde Guerre mondiale. Une survie qui repose sur la force de leur soutien, de leur bravoure, du réconfort qu'elles se portent et de l'affection des animaux dans un monde qui semble si loin de tout, si ce n'est les bombardements qui leur rappellent la réalité à chaque instant.

Puis, l'auteur traverse le temps jusqu'en 1995. Il emmène le lecteur en Yougoslavie alors qu'une nouvelle guerre éclate. Un journaliste français parcourt les villes et rencontre l'une d'elles. Elle l'accueille, lui parle du passé. Il écoute son histoire, celle d'une quête de longue date destinée à retrouver son amie.

Il s'agit d'un roman qui parle de l'enfance, de l'innocence, d'une amitié et d'une solidarité au coeur de l'horreur de la guerre mais aussi de l'antisémitisme, de la déportation et des tueries quotidiennes.

C'est très bien écrit et, malgré le contexte, c'est raconté avec beaucoup de vie et d'espoir.

Une magnifique plume !

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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°°° Rentrée littéraire 2023 # 17 °°°

Cela commence comme dans un conte. Deux fillettes d'une dizaine d'années vivent dans un zoo et s'occupent seules des animaux présents, trayant les rennes, biberonnant un bébé tigre, dormant avec les lamas, s'amusant des facéties d'une maman orang-outang ou admirant la redoutable bande de hyènes.

Sauf que les animaux ne parlent pas et qu'aucune anthropomorphisation ne ressort. Sauf que nous sommes durant le terrible hiver 1944-45, à Budapest, ville martyre occupée par la Wehrmacht et assiégée par l'Armée rouge. Sauf qu'Izeta est tzigane, Sheindel juive, et qu'elles sont les seules rescapées de leurs familles assassinées par les Nazis ou leurs alliés Oustachis et Croix-fléchées. Un jeune homme, Dumitru, lieutenant vétérinaire de l'Armée rouge, vient régulièrement les aider, touché par le destin des fillettes.

C'est ce décalage née de la collision entre conte enfantin et la réalité terrible de la guerre qui rend la première partie absolument sublime. Dans un décor d'apocalypse d'une ville ravagée par les bombardements et d'un zoo laissé à l'abandon après que des hommes affamés aient tenté de s'en prendre aux pensionnaires, le lecteur découvre ébahi le huis clos de cet arche de Noé. La poésie l'emporte sur la Mal et la Mort qui rodent à l'extérieur car seuls des enfants sont encore capables de s'amuser, de s'émerveiller, de se réchauffer à une amitié naissante, même quand le quotidien est dur.

« La stalle des lamas bruissait de mâchonnements lorsqu'elles avancèrent sur la pointe des pieds dans le foin. Un couple s'écarta pour les accueillir. Ils s'appelaient Flor et Diego et appréciaient leurs deux jeunes filles au pair. Sans ôter leur manteau les deux filles se glissèrent au chaud, Izeta se mit à pleurer.
Tu as du chagrin ?
Non, trop fatiguée. Trop, trop. On est petites quand même. 
Le sommeil ne les emporta qu'un temps. Quand Izeta se réveilla, elle sentit que Sheindel l'observait, elle lui prit la main.»

Les animaux jouent un rôle fondamental dans ce roman. Izeta et Sheindel cohabitent et se lient avec eux. Elles doivent leur survie à avoir aimer ces animaux à un moment de leur vie où elles n'avaient plus personne à aimer. Ils resteront des repères durant tout le roman.

C'est vraiment très fort de voir comment Jean Hatzfeld utilise la faune sauvage, même issue d'une longue captivité, pour célébrer son génie d'improvisation, son fascinant libre-arbitre qui leur permettent de s'adapter à des situations nouvelles, bien loin de l'agitation des hommes. Dans l'urgence à survivre, les animaux joignent leur force à celle des fillettes, mettant de côté les déterminismes naturels habituels. Certaines scènes de la première partie sont époustouflantes et laissent une empreinte puissante dans les têtes, les rétines et les coeurs.

Comme le fait comprendre le titre, les deux fillettes seront séparés à la fin du siège. Puis l'auteur propose une magnifique ellipse narrative qui nous amène plus de quarante ans après et nous fait quitter les rives du conte. Les guerres sont toujours présentes en Europe, le long de imperturbable Danube, toujours sous le regard des animaux, mais cette fois, elles se sont déplacées : à Vulkovar puis Sarajevo pendant les guerres liées à l'implosion de la Yougoslavie.

«  Parfois, je pense surtout à papa, dit Izeta. Ou surtout à maman. Ça dépend. Maman disait : On devient ce qu'on a perdu. Tu nous imagines nous, si on devient tous ceux ... Tu penses comment à tes parents ? »

A partir des parties plus récentes, Jean Hatzfeld impulse une réflexion limpide sur le temps et la mémoire façonnée par l'enfance, que les souvenirs soient heureux ou douloureux. Les souvenirs des morts sont omniprésents pour ceux qui ont survécu, ici à la Shoah ou au Goulag, mais lorsque la mémoire se partage, elle peut apporter un certain apaisement.

Une très belle lecture portée par une écriture classique de haute tenue qui développe une émotion discrète et persistante qui surgit régulièrement en embuscade pour toucher profondément.
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C'est à la demande une fois encore de min libraire, préparant la rentrée littéraire, que j'ai lu ce livre dont je ne connaissais rien. Je n'avais pas plus lu d'autres livres de cet auteur dont je savais seulement qu'il avait écrit notamment sur le Rwanda. Pour mieux comprendre son propos, j'ai écouté un entretien qu'il avait eu avec un journaliste en 2020. S'agissant précisément de ce livre, je suis partagée : l'écriture ne m'a pas subjuguée et parfois j'ai trouvé qu'il utilisait des facilités, la narration est hachée et chaotique, je me suis perdue parfois dans les lieux et les temps. Mais la présence des animaux amène à se laisser porter entre réel insupportable et imaginaire salvateur, leur douceur et leur intelligence m'ont évidement permis d''accéder à des émotions fortes, sans toutefois succomber aux larmes ce dont je n'étais pas certaine. Un livre dur toutefois et fort mais dont la présence animalière est un enchantement pour moi.
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Elles sont deux fillettes, arrachées à leur famille par la guerre, traquées par les nazis, l'une juive, l'autre tzigane et c'est, cachées entre les murs du zoo de Budapest, qu'elles trouvent refuge.

Au-delà de l'amour qu'elles partagent, Sheindel l'enfant du ghetto et Izeta la descendante d'un peuple de dresseurs, s'installent dans une vie hors du temps, soignant les animaux rendus à la liberté.

Enfants de la guerre, elles survivent au coeur de la ville en ruine, au milieu des décombres, partageant leur vie avec leurs compagnons de fortune et puisant dans cette osmose la force de continuer.

Séparées à la fin de la Guerre, elles vont passer leur vie d'adulte à tenter de se retrouver, au fil du Danube, malgré les années, et malgré les conflits qui éclatent en Yougoslavie.

Un roman très atypique, mélange de conte et de témoignage historique, dans lequel les animaux sont toujours présents et qui nous apporte un regard d'enfant sur des évènements dramatiques de l'Histoire.

Lorsque les hommes sont capables de s'éloigner de leur humanité, traquant, violant et tuant sans discernement, les enfants savent alors retrouver, dans le monde vivant qui les entoure, le chemin des vraies valeurs.

Ne sachant pas faire la part de l'imaginaire et du réel, je me suis laissée emportée par ces deux fillettes entourées de leurs amis à poils et à plumes, rêvant avec elles d'un monde sans enjeux guerriers, basés sur une communion avec la Nature.

Je crois que comme son personnage journaliste, Jean Hatzfeld « avait eu envie d'une histoire de beauté, de belles personnes, d'enfants en compagnie d'animaux, fiers et heureux de ce qu'ils étaient », et c'est une belle réussite.

Je referme ce roman avec de difficiles images de guerre devant les yeux, mais plein d'amour dans la tête, et l'émotion de sa lecture me touchera encore longtemps.

Un grand coup de coeur.
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À l'hiver 1944-1945, deux fillettes se retrouvent privées de leur famille. Réfugiées dans un zoo au coeur de Budapest, la Juive et la Tsigane vivent en harmonie avec les animaux alors qu'au dehors, c'est le chaos : les nazis se battent contre les Russes. Dumitru, un soldat de l'Armée rouge, vétérinaire de formation, vient leur rendre visite régulièrement et leur apporte son aide. Sheindel et Izeta s'attachent au monde animal qui les entoure : elles aident certaines bêtes à retrouver le chemin de la liberté, comme les hippopotames qui rejoignent le Danube. Chaque nuit, elles dorment avec les lamas ; les hyènes sont leurs compagnes, et une femelle orang-outan, Mama, leur présente son petit mal en point. Les fillettes allaitent donc Zéphyr, grâce au lait qu'elles tirent d'une renne femelle, qui reprend des forces et sympathise avec un bébé tigre, Sara. Au coeur de ce zoo à l'abandon, les fillettes se racontent leur histoire :

« Eh'ad. Nem mikh tsurik di lib gehat ones ! — ramène-moi ceux que j'ai aimé ! C'est du yiddish. Je n'ai jamais tant prié…»

Mais il faudra partir un jour et, sur les bords du Danube, sans qu'elles l'aient désiré, leurs routes se séparent. le récit fait un bond dans le temps, nous projetant cinquante ans plus tard dans une Europe encore en guerre, en Yougoslavie. « On devient ce qu'on a perdu. » Que deviendront Sheindel et Izeta ? Et se retrouveront-elles ?

La suite sur le Manoir des Lettres.
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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