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Colleen Doran (Illustrateur)
EAN : 9781534316119
128 pages
Image Comics (13/10/2020)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Within three weeks, hundreds of millions of healthy people worldwide contract various forms of aggressive cancer, and the proliferation, seemingly a viral outbreak, stumps the best scientific minds available. But after a leading cancer researcher loses his wife and watches his nine-year-old daughter begin to succumb to the same illness, he must race against the clock to end a global conspiracy that could propel the world straight into WWIII...or worse.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. Il regroupe les 4 épisodes de la minisérie dont les deux derniers jamais parus auparavant, initialement publiés en 2020, écrits par Matt Hawkins, dessinés et encrés par Colleen Doran, et mis en couleurs par Bryan Valenza. Il comprend également une introduction d'une page de Doran expliquant qu'elle a fini par travailler sur cette histoire plus mois après l'avoir reçue et qu'il ne s'agit donc que d'une coïncidence si elle est sortie pendant la pandémie de Covid-19. En fin de tome, le lecteur découvre 10 pages de commentaires du scénariste sur la Covid-19, la possibilité d'échanger ses épisodes 1 & 2 en convention quand elles reprendront, les possibilités de transformer le cancer en arme, la nature du cancer, et de nombreuses informations sur le cancer (une liste en 4 pages des différents cancers, les traitements, et le cancer comme arme). Enfin, se trouvent les 4 couvertures de la minisérie, ainsi que la présentation de 5 autres séries écrites par Matt Hawkins dont les très bonnes Think Tank avec Rahsan Ekedal, et Stairway avec Raffaele Ienco.

Une délégation humanitaire des États-Unis arrive dans un campement au Nigéria, dans une zone désertique. le responsable militaire s'appelle Joe Davidson, et c'est lui qui a facilité la venue de son fils Jack Davidson, éminent chercheur spécialisé dans l'étude des virus. Cette mission de l'ONU distribue des vivres, propose une vaccination, et Jack demande discrètement à son assistant Viet Phung d'en profiter pour prélever des échantillons sanguins, sans autorisation préalable. Il rappelle qu'il s'agit d'une question de survie de l'humanité, une pandémie étant à l'oeuvre à l'échelle de la planète. Alors que tout le monde se détend une fois la nuit tombée, le camp est attaqué par des rebelles indéterminés. Les Davidson se battent aux côtés des autochtones qui finissent par repousser les agresseurs. le lendemain, le chef de tribu remet un couteau en souvenir à Jack Davidson pour leur aide. À ce moment-là, Joe reçoit un appel personnel sur son portable. On lui annonce qu'Evelyn Davidson vient de décéder : il s'agit de l'épouse de Jack.

Quelques jours après, la famille et les amis sont réunis devant la tombe de la défunte épouse pour la mise en terre, et l'oraison funèbre est prononcée par le sénateur Wharton, un ami proche de la famille. Kimmie, leur fille, demande si sa maman va aller au ciel, et remarque qu'elle ne se sentira pas seule. Elle fait remarquer à son père qu'il y a de nombreuses autres familles en train de se recueillir à un enterrement. Les Davidson rentrent dans leur demeure à Georgetown, et Jack décide de se remettre au travail pour y chercher un peu de réconfort dans cette phase de deuil. Quelques jours après, il intervient devant un comité sénatorial pour rendre compte de l'avancée de ses recherches sur la pandémie qui sévit. Il évoque l'explosion démographique qui portera bientôt la population mondiale à 10 milliards d'habitants à l'horizon de 2050. À la demande d'un sénateur qui le recadre, il poursuit sur son sujet : pour lui, la pandémie correspond à la diffusion d'un nouveau cancer sous une forme virale qui déclenche le cancer chez toutes les personnes qui auraient été susceptibles d'en avoir un au cours de leur vie. Il conclut en indiquant que s'il a raison, la moitié de la population humaine sera morte d'ici un an.

Matt Hawkins est le responsable éditorial de Top Cow, la partie d'Image Comics appartenant à Marc Silvestri, mais aussi un scénariste de comics aguerri, auteur de plusieurs séries remarquables comme Think Tank, Swing, Postal (avec Bryan Hill), Aphrodite IX, Symmetry, The Tithe, etc. Think Tank était une série où il mettait en scène un chercheur un peu rebelle travaillant pour l'organisation DARPA, ce qui permettait à l'auteur de mettre en scène des inventions pas tout à fait opérationnelles dans le monde réel, mais crédibles à peu de temps dans le futur, un récit d'anticipation très très proche. le présent récit se situe dans la même veine : émettre une hypothèse sur une pandémie, et la raconter dans le cadre d'un thriller. Jack Davidson est un chercheur qui se retrouve au coeur de la pandémie, à la fois parce qu'il travaille sur le sujet, à la fois parce que sa femme fait partie des victimes de la maladie. C'est un chercheur honnête et de bonne foi, mais quelqu'un, forcément de bien intentionné, insinue le doute en lui, en lui laissant un mot anonyme indiquant que son épouse n'est pas morte de mort naturelle. Davidson se retrouve embringué dans un complot qu'il ne soupçonnait pas, perdant des êtres qui lui sont chers au fur et à mesure qu'une mystérieuse organisation fait le vide autour de lui, essayant d'en apprendre plus.

Ce n'est pas la première fois que Colleen Doran illustre une histoire d'anticipation très proche, ayant par exemple illustré Orbiter (2003) de Warren Ellis. Comme la majeure partie des artistes américains, elle dessine dans un registre réaliste, avec un bon niveau de détails. Elle utilise un trait d'encrage un peu gras pour les contours des personnages, ce qui les fait bien ressortir par rapport aux décors. Elle met en oeuvre une approche réaliste de la représentation des individus, que ce soit sur le plan morphologique ou dans leur langage corporel. Les 3 principaux personnages masculins sont athlétiques et bien faits de leur personne ; il est possible d'admirer le corps de Jack sous la douche. Les seconds rôles et les figurants comprennent des personnes d'horizon varié, et de corpulence également variée. le lecteur apprécie en particulier la fraîcheur de Kimmie, la fille d'Evelyn et de Jack Davidson, ainsi que la justesse de son jeu d'actrice, par exemple quand elle prend conscience que la maladie lui fait perdre ses beaux cheveux, ou quand elle cherche du réconfort dans les bras de son père.

L'artiste sait trouver le juste milieu entre les plans serrés sur les personnages en train de parler et les plans plus larges permettant de voir l'environnement dans lequel se déroule la scène. Sa direction d'acteurs apporte une expressivité suffisante et assez juste pour rendre les cadrages rapprochés, visuellement intéressants. Elle s'investit de manière satisfaisante dans la représentation des décors leur donnant à la fois consistance et spécificités. le lecteur peut ainsi se projeter dans un camp de réfugiés au Nigeria sans voyeurisme sordide, mais sans le transformer en camp de vacances non plus, dans la demeure cossue de Joe Davidson, dans le grand hall du musée Smithonian à Washington, dans le laboratoire où travaille Jack (peut-être un peu trop dégagé pour être entièrement crédible), dans un cimetière paisible, dans un entrepôt clandestin, dans la chambre du sénat. Elle conçoit des mises en scène adaptée à la nature de la séquence que ce soit Jack effectuant une présentation avec une projection en arrière-plan, ou un individu cagoulé s'introduisant par effraction dans un entrepôt clandestin pour le faire exploser. La mise en couleurs est elle aussi dans un registre naturaliste, avec des tons un peu plus sombres que la normale, mais pas de beaucoup pour ajouter à l'ambiance d'inquiétude sous-jacente.

Le lecteur se prête donc au jeu de cette intrigue démarrant avec une pandémie (imaginée avant celle de la Covid), et tournant au complot clandestin. le lecteur retrouve le goût du scénariste pour nourrir son histoire avec des bases scientifiques solides. Jack Davidson rappelle donc des éléments relatifs au cancer, au processus relatif à la prolifération des cellules, aux statistiques de développement de cancer dans la population mondiale. le lecteur intéressé par le sujet trouve des éléments de vulgarisation supplémentaire dans les pages de fin. Hawkins assure qu'il a fait lire son scénario par différents scientifiques qui vérifié qu'il n'y avait pas de contresens ou d'impossibilité scientifique manifeste. Il indique même quelles sont les libertés qu'il a prises avec la réalité. le lecteur sourit en voyant l'usage qui est fait du génie génétique pour transformer le cancer en arme, rappelant de très près Wildfire (2014) avec Linda Sejic, où le même auteur évoquait sa découverte progressive des risques liés aux plantes transgéniques. Il fait preuve d'une autre forme de naïveté dans ce récit. Cette fois-ci, il a pris la mesure des horreurs d'une guerre biologique, et de sa transmission incontrôlable, habillées d'une théorie de la conspiration qui n'a rien d'infantile. du moment qu'il peut y avoir un profit à la clé, il y aura toujours un groupe d'humain pour tenter le coup, quel que soit le coût en vies humaines. Ce même groupe trouvera toujours une idée pour rationaliser leur démarche, à commencer par une problématique bien réelle comme la croissance hors de contrôle de la population humaine. L'aspect naïf se trouve dans la manière dont l'intrigue trouve une résolution bien propre et bien satisfaisante, rassurante.

A priori, le lecteur est attiré par la perspective d'un récit d'anticipation bien ficelé, avec des dessins réalistes de bonne facture. Ses espoirs sont comblés par des pages soignées avec une narration visuelle claire et variée, en phase avec la nature de l'histoire. Comme à son habitude, Matt Hawkins a soigné le fond scientifique de son récit, sans transformer son intrigue en un exposé, avec quelques phrases de vulgarisation. Il raconte avant tout une enquête sous forme de thriller, avec un fond d'anticipation à très court terme, et une résolution un peu trop gentille pour être totalement convaincante.
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