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sur 917 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Boston, an de grâce 1642, la société puritaine est rassemblée sur la place pour assister à la sortie d'Hester Prynne qui désormais portera l'infâme signe de l'adultère. Hester sort de la prison, son bébé Pearl âgée de trois mois dans les bras, la lettre écarlate sur son sein, elle monte sur la plate-forme du pilori où elle devra rester trois heures à la vue de tous. La lettre écarlate, le A de adultère, elle l'a brodé artistement de fioritures fantastiques en fil d'or et, c'est la tête haute qu'elle regarde la population présente. Elle reste muette à l'injonction de dénoncer son amant. Parmi la foule elle aperçoit son mari qui, d'un signe, l'enjoint à se taire. Hester le croyait mort ; depuis plusieurs années il n'avait donné aucun signe de vie alors qu'il devait la rejoindre. Au vu des circonstances, son mari, un savant du nom de Prynne, prend une nouvelle identité, celle de Roger Chillingworth, docteur.
Ce roman de Nathaniel Hawthorne connut un immense succès dès sa parution en 1850 et fut considéré comme le premier grand roman du continent américain. Nathaniel Hawthorne dépeint à merveille la société intégriste de l'époque, il dresse, de façon magistrale, les portraits d'une femme éprise de liberté, d'un mari trompé qui ne vit plus que pour la vengeance et de l'amant rongé par le remord, torturé par son secret.
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Ce roman nous décrit très bien la société puritaine, pour ne pas dire intégriste, de l'époque, où les droits des femmes étaient précaires, l'adultère sévèrement condamné au pilori avec obligation de porter la lettre écarlate A sur ses vêtements, dans un contexte d'hypocrisie notoire.

Hester aurait pu choisir l'exil, néanmoins elle choisit de continuer à vivre dans cette communauté qui les méprise, elle et sa fille Pearl, vivant de ses travaux de couture, et adoptant une conduite irréprochable.

Elle refuse de dénoncer son amant et force l'admiration. On note au passage que ce sont les femmes, vraies grenouilles de bénitier, qui sont les plus dures avec elle. Quant aux représentants de la loi, qu'ils soient juge, homme d'Église ou autres, ils brillent par leur mépris des femmes, et leur désir de les dominer.

Même si je préfère le personnage d'Hester, j'ai apprécié les deux personnages masculins principaux: le Pasteur Dimmesdale, cet homme d'église que beaucoup prennent pour un saint avec ses sermons qui enflamment ses ouailles mais qui s'étiole, rongé par un mal intérieur qui le brûle autant que la lettre écarlate portée par Hester.

D'autre part, le mari d'Hester, haut en couleurs, qui réapparaît le jour de sa condamnation, exigeant d'elle le silence, changeant de nom, autoproclamé médecin qui va utiliser les vertus des plantes apprises au contact des Indiens à des fins bien funestes:

« En un mot, le vieux Roger Chillingworth était une preuve évidente de la faculté qu'a l'homme, de se transformer en diable si pendant assez longtemps il joue un rôle de diable. Ce malheureux personnage avait subi pareille transformation en se consacrant pendant sept ans à l'analyse d'un coeur torturé, en tirant de cet office tout son bonheur, en attisant cette douleur dévorante dont il se repaissait passionnément. »

Nathaniel Hawthorne raconte donc les ravages de l'amour mais aussi ceux de la haine, les deux pouvant conduire à la destruction, mais aussi comment prendre son destin en mains et ne pas devenir une victime dans cette société puritaine et fermée sur elle-même.

J'ai beaucoup aimé ce roman, symbole du Romantisme américain, tant par l'histoire qu'il raconte que par le style de l'auteur. Je n'ai pas vu le film mais pourquoi pas?
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Audio livre - litteratureaudio.com - Lu par Christian Dousset

Un roman vraiment époustouflant ! Certainement que la lecture de Christian Dousset y est pour quelque chose mais malgré tout le texte est captivant.

J'ai vraiment eu la sensation de me retrouver en 1642 sur le nouveau continent, au côté d'Hester, mise au pilori, condamnée par la bonne société, bien-pensante et ultra religieuse à porter la lettre de son infamie le “A” de l'adultère !

La jeune femme est mariée à un vieil homme disparu lors de leur arrivée à Boston, elle a un enfant et refuse de dénoncer le père. Emprunte de grandeur, elle s'affirme face à ces bonnes gens en brodant un A magnifique sur son habit. Fière et courageuse, elle élève sa fille seule sans se laisser abaisser par l'opprobre ! Son mari reparait après un séjour chez les sauvages, un homme retors et manipulateur, le Diable incarné !

Je pense qu'à la lecture il y a quelques longueurs quant à la religion mais qu'est-ce qu'Hester est admirable de force et de dignité et son mari d'une noirceur à faire frissonner !

Considéré comme le premier grand roman du continent américain je ne peux qu'être d'accord car je n'ai pas souvenir de romans aussi graves du milieu du 19ème siècle !

Challenge MULTI DEFIS 2021
Challenge XIXè SIECLE 2021
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Le mari de Hester a disparu sans laisser de traces. Durant son absence, cette femme esseulée aura une fille prénommée Pearl. Preuve d'une relation adultérine donc. Mais dans cette Amérique puritaine, ce méfait ne passe pas.
En guise de châtiment, Hester devra arborer sur sa poitrine, une lettre écarlate A. le signe de l'infamie. de plus, elle est sommée de livrer le nom du père mais elle s'y refuse. Par amour ou par défi ? Sans doute les deux !

Nous voici donc embarqués dans une atmosphère étouffante et délétère où une mère est contrainte de vivre en marge de ses contemporains, tout en ayant une enfant à charge.
Tiendra-t-elle financièrement et moralement, sans trahir son secret ?

A travers un texte dérangeant mais sublime, Nathaniel Hawthorne nous dresse le portrait d'une société rigoriste dans laquelle, une femme, "son amant" et leur fille tentent de vivre dignement car coupables de ne pas être dans la norme.
Prodigieux !
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Ce roman, témoignage des moeurs de la communauté des colons de la Nouvelle Angleterre au 17ème siècle, raconte les conséquences d'un amour interdit.
Hester, dont le mari est absent depuis bien longtemps, donne naissance à une petite fille. Adultère, elle est contrainte d'arborer le signe de son infamie (la lettre écarlate A). Elle sera victime de manifestations d'hostilité de la part des autres membres de la communauté : avilissement, opprobre, exclusion.
Organisée autour d'une morale religieuse omniprésente et de principes rigides, cette société puritaine rend la vie impossible à ceux qui s'écartent du chemin balisé de règles et de valeurs liées à la bienséance.
La faute d'Hester est l'adultère, mais son refus obstiné de livrer le nom de son amant va exacerber la réprobation générale et le désir de vengeance de son mari.
Stigmatisée et humiliée, elle renonce à lutter contre l'intolérance et se concentre sur l'amour qu'elle porte à son enfant, dont le père, lui, est écartelé entre la culpabilité et le désir de garder le silence.
L'écriture « très 19ème » de l'auteur est imaginative et restitue pleinement l'atmosphère hypocrite et le carcan dans lequel sont engoncés les protagonistes.
Hawthorne dénonce le puritanisme, qui oppose l'amour divin à l'amour humain, et qui réduit la liberté individuelle à une peau de chagrin.
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Découvert pour moi grâce à la vision du (très beau, quoi que le réalisateur en dise...) tout premier long métrage - effectivement fort imparfait - de Wim WENDERS [1972], qui adorait ce livre : je me souviens de la force de ses images et ses cadrages, de la magnificence de son actrice principale (Senta Berger, enceinte pendant le tournage) et de ses acteurs tous magnifiques : le DVD en est toujours disponible...

Aussi, j'inviterais tout un chacun non seulement à lire ce premier roman de l'Amérique, mais aussi - parmi nos (aujourd'hui) 71 critiques [!!!] de ce chef d'oeuvre - la passionnante et longue critique de pilyen, ci-dessous, en date du 16 décembre 2012. Remarquable critique qui célèbre avec beaucoup de clairvoyance l'un des plus beaux livres qui aient jamais été écrits !

Pour ma part, je n'ai jamais rien lu de tel ! 1850 ... Si loin, si proche... Sobriété et perfection de la langue. Et cette évocation fine du moutonnisme des esprits "puritains" - issu d'un terrifiant conditionnement humain : les ravages actuels et passés de l'intégrisme, cette prison mentale pratique à l'humain. En effet, entrer en Secte a ce formidable avantage d'éviter de penser par soi-même... Il faut surtout "se ressembler tous" : dans le comportement , la vêture, les têtes, les représentations du monde... Et se trouver des "Ennemis", surtout ! Et l'on suppose bien sûr que l'ensemble plaira à "Dieu" (?). Source intarissable d'innombrables souffrances, frustrations sexuelles, barbaries humaines [*] ...

Hesther Prynne, sa petite fille Pearl, Chillingworth le mari humilié, le pasteur honteux Dimmesdale demeurent toujours si touchants... Humains. Beaux. Solitaires. Magnifique Nathaniel HAWTHORNE ! 1850, oui...

[*] Cf. l'excellent film français récent "La désintégration" de Philippe FAUCON, préfigurant la c...nerie aussi impériale qu'abyssale d'un Mohammed Merah - ou autre clône de crétin réussi - nous décrivant sobrement ce type de dérangement mental, complète robotisation du champ de la pensée faisant fi de la valeur intrinsèque d'une vie humaine...
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Hester Prynne, un nourrisson dans les bras, est mise au pilori, forcée de porter sur elle, jusqu'à la fin de sa vie, une lettre écarlate, un A, synonyme de son adultère, puisqu'elle a une enfant alors que son mari est porté disparu en mer depuis qu'il a tenté de rejoindre, lui aussi, après elle, Boston, qui est encore, à cette époque - dans les années 1640 - une simple colonie fondée par des puritains anglais qui ont fui les persécutions religieuses de leur pays. du père de cette enfant, elle ne dira rien.
Pendant des années, la jeune femme portera sa lettre, élèvera Pearl avec la plus grande humilité possible, dans la société ultra puritaine qu'elle a suivie en Amérique, jusqu'au jour où l'impensable se produit, et l'oblige à penser différemment son futur, ainsi que celui de sa fille.

Il y a quelque chose de l'apologue, très XVIIIème, dans ce roman de Nathaniel Hawthorne, de même que le style, les thématiques abordées, la narration choisie en récit enchâssé, avec un long prologue de l'"auteur" qui énonce les raisons pour lesquelles il a décidé de raconter l'histoire d'Hester, donnent un côté un peu désuet à ce roman, pourtant publié en 1850. Et la neutralité du narrateur, qui ne m'a permis, à aucun moment, de savoir s'il condamne ou cautionne ce qu'il raconte, enfonce encore le clou d'une littérature qui semble hors de son temps : il énonce, simplement des faits, et c'est à chacun d'en tirer une morale, à la manière de nombreux romans du siècle des Lumières.

Mais le personnage même d'Hester, sa transformation au fil du récit en une émancipation inattendue, qui s'accompagne d'une communion avec la Nature, dont sa fille en est, encore plus, le plus parfait symbole, nous plonge au contraire dans une littérature romantique, plus ancrée dans l'exploration d'émotions, de sentiments, de sensibilités plus primaux, et nous mène en un dénouement parfaitement logique, qui, malgré la transformation de la jeune femme, ne suffira pas à passer outre les implacables règles morales de la colonie.

Doit-on y voir une mise en abyme de la littérature, en plus d'une histoire de moeurs et de religion ? Je ne connais pas assez l'auteur et son oeuvre pour le dire, mais la richesse du roman mène notamment à ce questionnement, en plus de beaucoup d'autres, à mon sens.

Un classique que je ne suis pas mécontente d'avoir enfin lu.
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Hester Prynne est une jeune femme à la réputation sulfureuse vivant dans une communauté puritaine à Boston, l'action se déroule entre 1642 et 1649. Au début du roman, Hester se voit condamnée à porter sur la poitrine un A qui symbolise l'adultère mais dont la signification évolue au fil du roman. Elle est accusée d'avoir pêché avec un homme dont elle refuse de dévoiler le nom et dont elle aura un enfant. Entre temps son mari revient et choisi la vengeance car il ne veut pas que sa femme endure seule la peine. La fin est assez convenue mais le livre offre quand même un beau commentaire sur l'Amérique puritaine de l'époque. Ce livre compte parmi les premiers romans de la littérature américaine et sans doute le premier avec une femme pour personnage principal ! L'auteure y dénonce le puritanisme mais aussi souligne l'hypocrisie des membres de cette communauté qui accuse sans se rendre compte de ses propres travers.
En bref, j'ai adoré, elle se permet l'affront de coudre un liseré de fil d'or autour de son A, c'est une femme forte, contemporaine, et l'auteure comme son personnage démontrent un caractère qui, pour l'époque, est révolutionnaire. Je recommande aussi l'adaptation de France culture trouvable sur le net qui résume bien ce roman atypique.
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J'ai adoré ce livre. Mis à part l'introduction que je pourrai conseiller volontiers de sauter, le livre est très bien écrit, profondément touchant, émouvant. Les descriptions sont belles et nous plongent dans l'univers des personnages.

Le "A" brodé immuable, se charge pourtant de bien des significations, que ce soit Adultère, Ange, Adorée, Amour, ou À côté de ce monde...

Hester est coupable d'adultère: son vieux mari porté disparu depuis deux ans, elle enfante. Elle est condamnée à l'opprobre publique, à l'humiliation, au bannissement social, à rester en marge de ce village puritain. Elle accepte sa sentence mais protège son Amour et ce qu'il a fait fleurir en son sein.
Les années passent et nous suivons la vie de cette femme, de son enfant et du village.
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L'histoire se passe en 1850 dans une Amérique très puritaine (Massachusetts).

Hester a fauté. Elle porte un enfant qui n'est pas de son mari. Son mari a disparu depuis quelques années. Nul ne sait ce qu'il est devenu.
Entre temps Hester est tombé amoureuse du prêtre de la communauté. Pour lui, il est inconcevable de révéler sa liaison et Hester ne le veut pas non plus. Alors, c'est elle seule qui portera la faute, l'ignominie, le scandale : la lettre écarlate A (pour adultère) cousue sur sa robe. L'humiliation est publique, la bonne société est satisfaite du sort de la pécheresse, bien que celle-ci refuse de donner le nom du père.
Mais voilà que son mari réapparaît sous les traits d'un médecin et lui interdit de révéler sa véritable identité. Sournoisement, il va infiltrer la communauté, découvrir le secret d'Hester et appliquer petit à petit le venin moral dans l'esprit du prêtre. Celui-ci, déjà rongé par le remords, finira par avouer sa faute sur la place publique.

Hawthorne dénonce ici le puritanisme exacerbé de la société américaine, mais aussi ses contradictions. Cette même société montre du doigt la lettre cousue (donc la faute) et en même temps admire le travail d'Hester qui a fait de ce symbole, un merveilleux élément brodé tout en finesse. de plus, Hester, mise au ban de la société, est considérée comme une sainte femme tant elle est généreuse envers autrui.

Excellent roman dans lequel les rouages de l'esprit sont finement décortiqués et analysés.
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