Coup de coeur...
J'ai tout aimé dans cette comédie romantique , et en premier lieu , le style plein d'humour et d'espiéglerie. Les répliques fusent et pétillent à chaque page, et j'ai souri à chaque fois.
C'est l'histoire d'un "faux couple". Banal , me direz-vous, dans la comédie romantique. Oui mais en plus du style , il y a le décor : l'université , ce qui est assez nouveau dans le monde de la chick-lit.
C'est l'histoire d'une jeune femme , doctorante (qui travaille dans la recherche sur le cancer du pancréas ), qui sortait avec un autre étudiant, Jimmy, jusqu'au jour où elle se rendit compte que ce Jimmy lui préférait sa meilleure amie , Anh, et que cette dernière avait un gros crush sur lui aussi, mais ne ferait rien, de peur de faire de la peine à Olive. Alors Olive décida d'agir. (de la plus stupide des façons !) ... Pour laisser la place à Anh qui est vraiment sa "meilleure BFF de toute sa vie ", elle s'inventa un petit-ami et embrassa le premier venu, le Pr Carlsen qui le lui rendit bien. Et comme ça arrangeait les deux, ils décidérent de faire comme si, ils étaient en couple. Comme cela Anh était libre de sortir avec Jimmy sans culpabilité et Adam Carlsen obtiendrait ses crédits. Mais c'est plus facile à faire croire qu'à vivre, une fausse relation. Ça implique aussi de passer du temps ensemble..
Et de fil en aiguille...
La qualité d'un bouquin tient au fait qu'un inconnu, un auteur, vous entraine à fond, dans son monde, et on peut dire que Love Hypothesis , en cela, est une vraie réussite.
A peine ai-je sourcillé lorsque un dialogue entre deux éminents professeurs (amis dans la vraie vie), est un peu trop "moderne" , un peu trop "Eh mec ! ".
C'est le seul moment où j'ai tiqué, parce que l'autrice m'a "empapaoutée" dans un tourbillon de répliques placées dans la bouche de son personnage féminin principal, qui est vraiment,vraiment, pleine d'esprit. Elle a beaucoup d'humour , elle est très gaie. Tout ce qui sort de sa bouche est cultissime !
J'ai adoré cette fille. Elle est attachante , mais plus que cela : elle est attendrissante.
Elle est jeune, très seule ( car non seulement, elle n'a plus de famille, mais elle n'est pas dans son pays , le Canada). Elle est un poil naïve concernant les garçons, ( mais en même temps, elle n'a fait que travailler...), Elle est fauchée (certes bénéficiaire d'une bourse, mais complétement fauchée !) . Et ça donne un joyeux décalage qu'elle assume totalement,( tout en n'étant pas profiteuse), avec son faux petit-ami, éminent chercheur.
Lui, c'est Darcy revisité. Sa réputation au sein de l'université n'est pas terrible : un génie mais froid , arrogant, blessant, impitoyable , bref un "connard" (dixit les étudiants entre eux )... Leurs deux caractères , leurs goûts, s'opposent et c'est ce qui provoque la dynamique en plus d'une complicité qui s'installe avec ce secret du faux-couple, une sorte d'intimité tranquille , d'habitude , puis d'amitié .... A un moment, le côté romantique laisse la place à une scéne sexuelle assez longue (et détaillée !), puis tout redevient comme avant au niveau du style. Assez surprenant, mais collant parfaitement au courant actuel appelé (pudiquement ) : " new romance"...
Les dialogues sont vraiment excellents et travaillés, ça donne du peps, de la nervosité, du rythme, de la malice...
Le décor a largement contribué à la réussite de cette comédie, un lieu que l'autrice connait parfaitement pour y avoir étudié ; elle y enseigne, aujourd'hui.
Entre la vie dans l'université (ses couloirs, ses labos, ses toilettes qui ne servent qu'à laver le matériel, les amphis, les expériences sur les souris et le vocabulaire scientifique ) et puis les lieux que j'appelerai "dérivés", que sont les cafés, les congrés et ses chambres d'hôtel,
Ali Hazelwood reviste la comédie romantique et nous fait découvrir un milieu, celui des chercheurs-professeurs et des doctorants dans les meilleures facs américaines et j'ai apprécié la ballade. On y découvre un milieu assez masculin, un milieu de " vieil homme blanc sachant" qui abuse de son pouvoir. Un milieu où se faire une place quand on est une femme est difficile , où régne la compétition (les places sont chéres !), les remises en question quotidiennes. Et même si
Ali Hazelwood propose une histoire légére, ça ne l'empêche pas d'aborder des sujets plus graves : elle parle de harcélement sexuel, droit de cuissage, humiliations intellectuelles , vol de résultats, consentement... En cela, c'est un roman très " dans l'air du temps".
Une comédie romantique originale, charmante, à la fois amusante, pétillante et gentiment épicée. A quand l'adaptation ?
Une auteure à suivre...
( je viens de voir que l'autrice en avait écrit 8 autres... )